Eileen est quelqu’un de naturellement calme et réservée. Elle ne parle pas beaucoup aux gens qu’elle connaît à peine et à appris, durant sa vie, à se méfier des gens, peu importe qu’ils se disent être. Elle se méfie même de sa propre mère, maintenant. On lui a caché trop de chose pour qu’elle sache à qui confier ses secrets les plus sombres. Néanmoins, lorsqu’on la connaît, elle est souriante et gentille, mais timide à souhaits. Elle va rarement vers les gens en premier et ne sait pas comment agir envers les garçons, surtout. Elle rougit facilement lorsqu’on la complimente et ça a été fait bon nombre de fois, mais la demoiselle rejetait toujours les avances, pour paraître polie. Toutefois, tout ceci n’est qu’une carapace, qui pourrait difficilement être percée, qu’elle s’est forgée au fil des années car elle avait peur du jugement des autres, peur de la vérité, peur d’elle-même.
Elle est aussi solitaire, préférant être seule lorsqu’il lui arrive de parler aux morts. C’est suffisamment troublant ainsi, imaginez si des gens devaient assister à ce spectacle horrifiant. Passer une soirée à lire est meilleur pour elle que fêter toute la nuit. Elle a un amour certain pour la musique et adore le rock, surtout les vieux classiques. Son téléphone ne la quitte jamais, elle ne pourrait vivre sans ses écouteurs et sa solitude, c’est littéralement impossible.
Autrement, elle est quelqu’un de passif. Elle n’aime pas se battre, même si les demi-dieux sont hyperactifs en général. Oui, elle l’est plus que la moyenne, mais chez ses semblables, elle est considérée plus calme. Eileen a toutefois la nécessité de faire du sport tel que le jogging et la boxe (il faut tout de même apprendre!) pour se dépenser le plus possible.

On la considère souvent comme quelqu’un de jolie. Pourtant, ils ne semblent pas voir ce qui se cache à l’intérieur. Un monstre qui parle et qui voit les morts, qui peut les sentir et les invoquer … Mais ses longs cheveux bruns et sa peau hâlée trahissent une beauté qu’elle considère ordinaire. Elle n’aime pas se faire complimenter et rougit très facilement lorsque les gens le font.
Ses cheveux sont pratiquement toujours lâchés, elle n’aime pas les attacher sauf lorsqu’elle fait son footing matinal ou qu’elle pratique un sport quelconque. Bien sûr, pendant les entraînements, elle est sérieuse et attache ses cheveux en une queue de cheval ou un chignon mal coiffé. Elle possède également des yeux bruns, parfois plus clairs au soleil mais ils restent dans les mêmes teintes. Ils deviennent légèrement plus sombre lorsqu’elle est très concentrée ou qu’elle utilise ses dons, même involontairement. Cela la gêne car beaucoup de gens le remarquent et lui demandent si elle a les yeux pairs, mais elle ne cesse de leur dire que ses yeux sont marrons.
Ses mensurations sont proportionnées et son style vestimentaire les met généralement en valeur. Elle n’est pas digne d’une fille d’Aphrodite, et ne porte presque jamais de vêtements très colorés comme le vert ou le jaune. Elle préfère être discrète et enfiler du noir ou du blanc, un truc qui n’attire que peu les regards.

« Mais maman, je veux jouer avec les autres! » À peine six ans, la petite Eileen Ryjkova cherchait déjà à se faire des amis. Néanmoins, personne ne voulait jouer avec elle. Elle était seule, puisque les autres enfants la rejetaient puisqu’elle leur faisait peur. Elle parlait parfois toute seule, disant que les voix dans sa tête empiraient. Les parents se disaient simplement qu’ils s’agissaient d’une passe mystérieuse de l’enfance, celle où l’imagination était si fertile qu’elle avait tendance à s’imaginer des histoires et des personnages. Néanmoins, les Ryjkova soupçonnaient déjà très tôt que quelque chose n’allait pas avec leur fille. Ils la firent vite examiner, et les docteurs trouvèrent en effet qu’elle semblait plutôt sombre, déjà, pour son âge. Elle refusait de porter des vêtements colorés ou encore de dessiner en couleurs. Elle préférait le noir, et le gris. Elle adorait les chats noirs, également. Elle ne cessait de répéter qu’ils ressemblaient à la mort elle-même. Mais elle ne fut pas internée. On la bourra de médicaments durant des années, puisqu’en plus de ce problème, elle se trouvait à être hyperactive et dyslexique. Elle avait beaucoup de mal à lire l’anglais. Néanmoins, elle était déjà tombée sur un livre en grec ancien, que son père gardait dans son bureau, avocat passionné par les différentes mythologies qu’il était. Curieuse, elle avait ouvert le livre et lu les premières lignes sans trop de difficulté, encore trop jeune pour tout comprendre…
Ce n’est que lorsqu’elle découvrit l’un de ses pouvoirs qu’on la prit pour une dingue, pour de bon cette fois. Âgée de douze ans, elle était à l’hôpital avec son frère, le fils légitime des Ryjkova. Il n’y avait pas photo, on savait rien qu’en voyant la famille qu’elle était adoptée. Ils étaient tous blonds aux yeux bleus, la peau pâle. Elle était brune à la peau hâlée, et aux yeux bruns. Bref… Ils étaient à l’hôpital, et elle tenait fermement la main de son frère, Bradley, qui était malade. Une pneumonie, qu’ils disaient, ces médecins. Néanmoins, Eileen ressentait quelque chose de bizarre. Comme un creux en dedans d’elle. Elle avait levé ses yeux bruns et avait poussé ses cheveux de son visage, pour regarder ses parents adoptifs droit dans les yeux et murmurer de faibles paroles. « [color=#110723]Il va mourir… color] » et elle avait reporté son regard sur le jeune homme endormi, d’à peine quatorze ans. Quatre heures plus tard, les médecins s’affolaient en jetant la petite famille dehors, pour leur annoncer plus tard que le jeune homme était parti. Mort. Terrifiés, les Ryjkova avaient traité leur fille de monstre. De porteuse de malheur. De folle. Toute sa vie, ce fut ancré dans son esprit… Et c’est cette soirée-là qu’elle s’enfuit de chez elle, comprenant qu’elle n’était pas normale.

Elle fut retrouvée par la police et ramenée à la maison. Les prochaines années, elle fut mal nourrie et maltraitée par ses parents. Eileen ne comprenait pas. Elle se croyait normale. Elle allait à l’école, comme tous les autres. Elle mangeait de la viande, comme tous les autres. Elle voyait simplement, parlait et sentait les morts s’approcher d’elle. Si seulement elle avait su. Un don extrasensoriel, c’est ce que dit un médium pourri à ses parents, qui ne se remettaient toujours pas de la mort de leur fils légitime et rejetaient tout sur le dos de la jeune fille, maintenant âgée de 17 ans. Adolescente, elle avait encore plus de problèmes. En cours, elle ne tenait pas en place et grouillait toujours sur sa chaise, sentant le temps avancer et hurlait lorsque la mort s’approchait d’elle de trop près. Elle murmurait des messes basses incompréhensibles. Ses professeurs la traitèrent de sataniste et la renvoyèrent de l’école.
Une enfant à problème. C’était comme ça qu’elle était vue. Incomprise, aussi. Malheureuse. Battue par des parents vengeurs. Sous-nourrie. Incapable de se défendre malgré son âge qui ne cessait de croître. Ce n’est qu’à dix-neuf ans qu’elle trouva la force de prendre une réelle fuite, et qu’elle trouva la Colonie des Sang-Mêlés grâce à son seul ami, un satyre qui l’avait aidée tout ce temps, sans qu’elle s’en rendre compte. L’odeur pestilentielle de sa famille humaine avait longtemps caché ses dons, mais maintenant qu’elle était âgée et peu entraînée. Les monstres la sentaient à des mille à la ronde. Ils se firent attaquer en chemin, mais le satyre vainquit le monstre, en y laissant sa vie. Il avait eu le temps d’indiquer le chemin de la colonie à son amie, qui se dépêcha d’y arriver… Mais elle eut beaucoup de mal.

S’adapter à la vie de demi-déesse, ce n’était pas ce qui était le plus aisé. Elle devait apprendre à comprendre ses pouvoirs. Elle était la fille de la Mort elle-même. Néanmoins, la prochaine révélation fut la plus difficile : elle avait un jumeau. Ils avaient été séparés à la naissance, parce que la dame ne pouvait se permettre d’éduquer deux enfants en même temps… Et elle ne l’a pas trouvé encore. Eileen le cherche sans relâches et compte bien le retrouver, pour tenter de voir s’il vit le même calvaire qu’elle, ou s’il la rejettera complètement, lui aussi…