Pour une fois qu'elle n'était pas en train de sauter partout, c'était justement le jour où ces chers Dionysos et Chiron (surnommé dada par notre chère Olympe) lui avaient demandé de nettoyer les écuries des pégases. Elle a eu beau leur dire qu'elle n'avait absolument rien fait du tout, aucune bêtise, ce qui était vrai pour une fois, rien n'y avait fait. Et d'ailleurs pourquoi voulaient-ils qu'elle le fasse ? Apparemment quelqu'un avait détruit tous les produits de beauté des filles d'Aphrodite.

On lui avait tout d'abord demandé si elle l'avait fait mais son fou rire dû à l'image de la scène des produits de beauté détruits la trahi. C'était donc automatiquement elle qui l'avait fait. Et puis de toute façon, c'était bien connu qu'elle était celle qui faisait le plus de bêtises dans la colonie des sang-mêlé, loin devant les frères Stoll, chose qui l'énervait et la faisait sourire en même temps parce qu'elle ne pensait pas vraiment cela possible en arrivant au camp.

Je peux à présent vous assurer qu'Olympe n'avait pas été nettoyer les écuries des pégases et que cela lui vaudra sûrement plein d'autres punitions mais en ce moment, elle se ressourçait près d'un arbre dans la forêt. La jeune fille avait bien trop fait la fête à New York la nuit dernière et elle n'était rentrée que vers cinq heures du matin le plus discrètement possible dans la colonie.

Tiens, en y repensant, c'était peut-être une raison de plus que Dionysos et Dada avaient eu à lui donner une énième punition. Olympe bailla un peu, s'allongea sur l'herbe tout en fermant ses yeux au préalable et commença à partir vers le pays des rêves.

Olympe était dans une chambre noire dans son rêve. Un esprit recouvert d'une cape avec capuche la regardait de ses yeux verts émeraude tandis qu'elle était attachée à une chaise, et baillonnée comme le sont les personnes totalement folles qu'on envoie dans les asiles. Elle n'avait pas peur bien sûr mais une question subsistait toujours : qu'est-ce que signifiait donc ce songe qu'elle avait en ce moment précis ? Normalement, enfin la plupart du temps, les demi-dieux avaient des rêves/cauchemars en rapport avec des événements qui allaient se produire prochainement. Cela lui était arrivé assez souvent, comme pour la mort de son père. La jeune fille était redevenue un nourrisson dedans et son père l'avait abandonnée dans une ruelle assez mal famée un rude soir d'hiver. Elle avait beau s'égosiller dans ses pleurs, il ne revenait pas et n'était jamais revenu. Elle n'avait compris la signification de ce cauchemar que bien trop tard. Si seulement... si seulement elle l'avait compris plus tôt. Elle les aurait emmené tous les deux loin d'Athènes et ils seraient tous les deux encore ensemble. Elle ne serait pas dans cette colonie pour les personnes comme elle mais qu'elle déteste tant et qu'elle fuit si souvent.

Pour en revenir au présent rêve de la jeune fille, le spectre lui donna une gifle tout en lui criant qu'elle ne fait rien de la destinée qui a été écrite pour elle. Elle devrait être dans le Tartare à aider tous les plus puissants monstres et titans à se relever une nouvelle fois avec Gaïa et Ouranos et qu'elle est pleine de potentiel inexploité. Elle lui rit au nez. Elle n'en a que faire de potentiel, de pouvoirs et de guerres. Ce n'est pas pour elle puisque son but dans la vie est de s'amuser dans les fêtes, boire, s'envoyer en l'air et détruire autant de monstres aussi longtemps qu'elle aura de l'air dans ses poumons.

Le décor change alors. La jeune fille se revoit à l'âge de sept ans, encore toute effrayée de tous ces monstres qui s'attaquent à elle depuis qu'elle sait marcher et qu'elle ne peut en parler à personne. Olympe courut alors dans l'immense bibliothèque de la demeure familiale où elle se réfugiait à chaque fois qu'elle le pouvait après avoir détruit un monstre. Ses mains encore toute tremblantes prirent pour la toute première fois un livre sur la mythologie grecque relatant toute la vie d'Hélène de Troie, demi-déesse fille de Zeus et personnage qu'elle avait toujours trouvé fascinant lorsque son père lui racontait son histoire lors de la guerre de Troie. Elle était tellement courageuse et elle aurait tellement aimer lui ressembler et surtout rencontrer le grand amour, chose en laquelle elle ne croyait plus du tout maintenant.

La petite fille ne savait pas du tout avant de lire ce livre qui était le vrai père de la jeune femme. Elle pensait qu'elle simplement la plus belle femme du monde tombée amoureuse d'un prince qu'elle a suivi dans sa ville natale et une guerre s'ensuivit pour la récupérer. C'est après quelques pages qu'elle découvrit à quel point Hélène lui ressemblait quand elle lut que son père Zeus lui apprenait à combattre en cachette si jamais de méchants monstres ou d'autres méchants voulaient lui faire du mal.

Olympe se vit poser le livre soigneusement sur une table, un marque-page à l'endroit où elle avait arrêté sa lecture. La petite fille se mit devant la grande glace et s'observa de long en large puis de haut en bas, de l'œil le plus critique.

" Olympe Petridis, il semble que tu sois une demi-déesse, fille d'Hécate. Quel effet cela te fais-tu ? Souhaites-tu sauter de joie ? Plutôt ne rien faire. Et c'est plutôt cool de savoir parler le nouveau grec et aussi l'ancien. J'apprendrais peut-être plus tard à apprendre l'anglais, qui sait. "

La vision s'arrêta, ramenant Olympe devant une multitude de personnes qu'elle avait connu avant la Colonie des sang-mêlé. C'était tout ce qu'il y avait de plus bizarre ce rêve, elle ne savait pas si c'en était un tout à fait normal ou bien si c'était censé lui donner une information pour le futur. Elle n'en avait strictement aucune idée. C'est alors qu'un tigre apparut dans son songe. Elle se mit directement à le détailler, sentant que c'est une transformation et c'est ainsi qu'au bout de quelques 'analyses', la jeune fille finit par savoir que c'était le grognement de la forme animal de Lucianna qui cherchait apparemment à lui faire peur. Sérieusement ? Si elle savait qu'elle n'avait plus du tout peur depuis bien longtemps...

Quelques battements de paupières plus tard, telle la Belle au bois dormant, Olympe rouvrit ses magnifiques yeux bleu/vert. Son regard se tourna vers le fauve directement.

" Tu pensais vraiment me faire peur Lucianna ? Désolée de te décevoir mais c'est raté. "

La jeune fille passa une main dans ses cheveux blonds pour les réarranger un peu après son sommeil.