Après avoir annoncer à ses chasseresses qu'elle prenait quelques jours de repos, Artémis fit sa valise. Elle ne prenait pas grand chose, seulement quelques vêtements, quelques arcs et quelques flèches. Elle partait en vacance avec Hermès, Dieu des voleurs mais aussi des voyageurs. Le mot « voyageur » lui tenait toujours en haleine. Le Dieu était donc un grand spécialiste des voyages et Artémis n'allait pas s'en priver. La Déesse travaillait beaucoup trop d'après elle, en effet elle avait besoin de repos. Et puis, imaginez un peu. Elle s'occupait de toute une bande de chasseresse, elle les adorait mais qu'est-ce que c'était épuisant !

Le conseiller des voyageurs, Hermès, avait choisit une destination idéale pour Artémis. Son penchant pour la nature sauvage était bien connue. Son frère le savait bien, cela prouvait donc que malgré ses rares visites, il faisait attention à sa grande sœur et ça faisait chaud au cœur.

Le voyage en avion (une belle idée d'Hermès) entre les Etats-Unies et l'Irlande s'était bien passé. Même si Artémis était gênée par la présence des humains et surtout des hommes, elle se retenait de les maudire en gardant son sang froid. Même qu'à un moment, elle faillit frapper un stewart qui lui faisait plus ou moins les yeux doux et qui la souriait beaucoup trop.

Artémis trouvait que Dublin était une ville magnifique, bien verte surtout car elle devait l'avouer, c'était sa couleur favorite et elle se demandait bien aussi pourquoi elle ne vivait pas dans cette ville qui la ressemblait tellement.

Hermès l'emmena en forêt pour qu'Artémis puisse se ressourcer un peu. Elle était satisfaite car cette forêt ressemblait à celles où elle chassait habituellement.

« Après toi petite sœur. »

Cette attitude de gentleman tira un sourire à Artémis.

« Dois-je te rappeler qui est née en première ici ? »

Elle pénétra dans la somptueuse forêt, à la recherche d'un endroit où elle se sentirait bien. La verdure de cet endroit était incomparable et elle sentait tous ses animaux, vivre en harmonie avec elle. C'était vraiment un bel endroit.

Elle décida de s'assoir au pied d'un grand chêne avec Hermès.

« Que nous as-tu préparer de bon Hermès ? »

- J'ai pris du pain, du pâté de campagne, de l'eau, du nectar, de l'ambroisie, du saucisson... Promis, j'ai vérifié, rien ne vient des forêts. Pas de pâté de biche ou autre truc du même genre... A part certains fruits comme les fraises ou les mûres. J'en ai déniché plein la dernière fois que je suis allé en forêt, et elles étaient dé-li-cieuse ! Tu vas adorer, frangine.

Artémis fut touché par l'attention d'Hermès et de tout ce qu'il a ramené. C'est beaucoup trop ! Mais il était tellement gentil envers la Déesse qu'elle ne répliqua rien de désagréable et sourit avec appétit en regardant tous ces produits frais. Tout cela lui donnait de l'eau à bouche et ne put se retenir de se jeter sur ce pique nique qui n'attendait plus qu'elle. Artémis était affamée, les heures d'avion qu'elle a subit, l'ont rendu morte de faim ! Et oui, l'avion, ça creusait...

Elle remercia son frère de lui avoir préparé ce festin, toute émue. Elle pensait sur le moment que Hermès était devenu beaucoup plus attentif depuis qu'il sortait avec Iris et la déesse se disait que cet arc-en-ciel sur patte était bénéfique pour Hermès. En plus, celui-ci avait bonne mine, comme quoi l'amour le rendait heureux. Elle se crispa un instant en pensant à ce mot, qui d'habitude, n'y prêtait pas d'attention, et se dit qu'elle ne connaîtrait jamais la signification de ce mot...

La déesse oublia vite-fait ce moment de tristesse et s'attaqua au pain de campagne en ajoutant un peu de saucisson et de pâté que son frère lui passait. Bien sûr, elle n'avait pas oublié de lâcher un « bon appétit » à son frère qui mangeait, quant à lui, tranquillement. Elle prit de temps en temps un peu nectar quand elle sentait que la soif lui serrait la gorge.

- Quoi de neuf petite sœur ? Tout se passe bien pour tes chasseresses et toi ?

Artémis mis avala bruyamment son morceau de pain et faillit s'étouffer, elle avait prit une trop grosse bouchée. Puis elle releva ses yeux sur son frère et lui sourit.

- Oh oui ! Elles sont formidables mes petites ! De jour en jour, elles progressent ! C'est incroyable ! Je n'ose pas les féliciter mais j'espère qu'elles savent à quel point je suis fière d'elles !

Elle but un peu d'eau pour changer.

- Et toi petit frère ? Quoi de neuf ? Il paraît que entre Iris et toi, ça bat de l'aile.

Elle répliqua ses paroles en rougissant. Artémis n'était pas de nature à se mêler de ce genre d'histoire mais elle avait besoin de savoir un peu et ne pas toujours être à l'écart des histoires de l'Olympe.

La question d'Artémis avait surprit Hermès, il faillit, à son tour, s'étouffer. Cette question était naturelle, c'était Apollon qui lui avait dit ça. Elle ne faisait que poser cette question pour confirmer ses doutes et apparemment ça n'avait pas vraiment marché. Le dieu messager qui était d'habitude très serin, prit une expression plus contrariée.

- Tout d'abord, mon couple se porte très bien, merci pour lui. Ensuite, de quoi je me mêle petite , petite sœur ?




Artémis leva les yeux au ciel et maudit intérieurement son frère jumeau pour lui avoir raconté n'importe quoi. Il avait encore trouvé une occasion pour la taquiner même si la déesse de la chasse ne le prenait pour une moquerie indécente et n'était jamais très contente. Cet idiot d'Apollon s'était encore moqué de l'amour en général et il savait très bien que c'était un sujet sensible pour la déesse. Elle voulait juste s'intéresser un peu et elle avait réussi à vexer le bon Hermès.


- Excuse-moi Hermès.




Le dieu des voleurs posa une main rassurante sur la joue de sa sœur. Elle baissa les yeux vers les siens et ne put s'empêcher de rougir. Habituellement, cet acte de tendresse envers la déesse vierge était rare et aucun dieu n'osait faire ça. Seulement c'était Hermès, son petit frère qui n'avait jamais peur de rien et qui visiblement tenait à sa grande sœur.

- Artémis... Un jour, tu connaîtras l'amour, toi aussi. Du moins, je te le souhaite, tu ne mérites pas de rester toute seule.




Contre toute attente, Hermès la prit dans ses bras. Artémis se laissa faire quelques secondes pour se libérer, pour ne pas toujours être en retrait de toute forme d'affection. Elle était heureuse que son petit frère Hermès ait autant de considération pour elle, ça la touchait énormément.




Cependant, elle ne se laissa pas aller. Elle était tentée de pleurer mais son caractère d'acier l'en empêchait. Elle devait tenir et ne pas craquer, elle était une déesse respectable pour ça, elle ne pouvait pas se mettre à pleurer. Alors, elle refoula ses larmes et s'éloigna un peu d'Hermès, elle avait déjà mis fin à ce moment d'amour fraternel. Mais son visage n'en était pas moins heureux. Elle était trop touchée par les paroles d'Hermès.




- Quand Hermès ? Je ne pourrais jamais. Parfois on fait des erreurs dans le passé. Mais on est obligé de vivre avec et moi j'ai dit non à l'amour tout comme Hestia.

Artémis resta gênée devant son petit frère. Un câlin, c'était rare qu'elle en fasse et surtout à un membre de sa famille à part Apollon. Elle demeura un moment interdite comme si ce câlin était le début de la fin du monde et retint ses larmes que son frère parvenait à voir. Elle lui tourna le dos un moment pour les refouler puis, derrière son dos, son frère murmurait quelques paroles rassurantes.

- Si je puis me permettre, je pensais que ton affaire avec Orion t'avait quelque peu vaccinée, sinon tu ne tiendrais pas ce genre de discours. Petite sœur, la chasteté ne t'empêche nullement d'avoir des enfants, même s'ils ne sont pas de ton sang... Regarde la Vierge Marie des crétins.. hum pardon, chrétiens. Elle était vierge et mère à la fois ! Alors si une idole est capable d'être vierge et mère à la fois, pourquoi pas toi ?

Artémis retint la blague qu'Hermès avait fait à l'égard des chrétiens. Mais en revanche, le souvenir d'Orion lui donna un coup de poing dans le cœur, c'était une histoire si complexe entre les deux Dieux. Mais le héros était mort et la déesse ne pouvait rien faire à part garder le souvenir de ce jeune homme qui était pourtant si différent des autres, un homme qui était sous sa protection et qui était le seul que la déesse de la chasse eut dans sa vie.



Et l'histoire qu'était en train de conter Hermès à Artémis lui semblait tellement... incompréhensible... Enfin ! Artémis était bien plus qu'une simple mortelle ! C'était une Déesse ! Très puissante en plus ! Pourquoi son frère la comparait-t-il avec cette Marie ! Et elle n'allait sûrement pas prendre exemple sur une motelle ! Artémis était unique ! Et elle le ferais bien savoir à Hermès.

- Je n'ose croire que tu ne te sentes nullement supérieure à cette idole.. Artémis, tu es une Déesse, tu ne vas pas laisser une image, une allégorie te piquer la vedette tout de même !



Et oui, il l'avait prouvé. Il la comparait et Artémis ne pouvait pas laisser passer cela.

- Ne me compare pas avec elle. Mon frère, ça n'a aucun sens. Enfin ! Pour qui me prends-tu ?! Je suis une déesse, je fais ce que je veux ! Et me comparer à cette mortelle, est odieux de ta part !


Elle marqua un temps de pause pour essayer de calmer sa colère, mais son orgueil et sa susceptibilité avait prit le dessus. Elle se tourna violemment vers son frère.

- Ne me parle pas d'Orion !


Et elle se retourna, croisa les bras et fit la tête. Elle reprit néanmoins une banane et l'engloutit d'un trait.