Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner
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Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner

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MessageSujet: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeJeu 23 Juil - 19:26

Je me levai ce matin à contrecœur. Je m’extirpai de ma couette et regardai mon reflet dans le miroir. Habituellement, je me serais fait pleins de compliment, mais aujourd’hui, je n’avais pas la tête à ça. Mon reflet était pâle et mes yeux, rouges. Pendant un instant je crus voir le petit garçon que j’étais il y a dix ans. Il y avait une bonne raison à ma mauvaise humeur. J’avais fait un cauchemar. Un cauchemar que je n’avais pas fait depuis… longtemps. J’avais rêvé de ce jour terrible. L’assassinat de ma mère. Une vague de tristesse m’enveloppa.
Je fermai les yeux et comptai jusqu’à dix. Je respirai un bon coût et me préparai à sortir du bungalow des Ares. J’étais le dernier. Mes frères et sœurs devait être déjà debout. Alors que je m’apprêtais à sortir, je remarquai un détail. Il y avait quelque chose posé sous mon lit. Un journal. Je le ramassai et lut avec horreur le gros titre. Qui avait donc mit cela ici. Ce journal datait d’il y a dix ans.  Sans m’en rendre compte, mes yeux dévorèrent ce qu’il y avait écrit.

ACCIDENT DE LA ROUTE TRAGIQUE.

Cet après-midi, une jeune femme, Nadia Adams a été tuée lors d’un accident de voiture laissant son jeune fils, Yan Adams, orphelin. Le pauvre petit, traumatisé, a inventé une histoire concernant un monstre. C’est bien sûr, une histoire créé par…


Les lettres commencèrent à danser devant mes yeux. Et heureusement d’ailleurs. Si j’avais continué ma lecture, j’aurais sûrement attrapé le premier gamin venu et je l’aurais passé à tabac pour atténuer la colère qui tourbillonnait en moi. Enfin un dernier détail, la date du journal, 27 juillet. C’était aujourd’hui. Voilà dix ans tout pile que ma mère était morte.
Je sortis en trombe, renversai deux ou trois gosses qui jouaient au basket avant de gravir la colline. Je courus et sortis de la colonie. Je pris un taxi pour New York, j’avais besoin de ressentir l’air pollué de ma ville natale. De revoir ses rues. Le chauffeur ne fit aucun commentaire en me voyant essuyer une larme. Tant mieux d’ailleurs, sinon il n’aurait plus eu que quelque minutes à vivre. Je le payai et alla boire un Coca au café du coin. Qui était ce salopard qui avait déposé ce journal ? Une vague de ressentiment à monter en moi.  Je me suis juré de me venger. Alors je pris le chemin qui m’était familier. Celui de chez moi. J’arrivai devant mon immeuble. Je composai le code d’accès. Il était bon. En dix ans il n’avait pas changé. J’entrai dans l’ascenseur. Il y avait une autre personne. Interloqué, je l’ai dévisagé. En un geste, j’ai sorti Pumanik et la personne se transforma en monstre. Mes réflexes étaient affaiblis par la tristesse et je n’eus pas le temps d’arrêter son épée qui me entailla le bras. La douleur me fit monter les larmes aux yeux. Je le transperçai d’un coup sec et lorsqu’il explosa je sortis en trombe de l’ascenseur dévalai les escaliers, puis quittai l’immeuble. Les larmes ruisselaient sur mes joues. Ce monstre… c’est celui qui avait tué ma mère. La douleur et le chagrin eurent raison de moi. Je me laissai tomber sur un muret. Les larmes continuaient inlassablement de couler. Je regardais les mortels passer. Puis je fouillai dans mon sac à la recherche de nectar ou d’ambroisie. Rien. J’avais horriblement mal. Puis soudain je vis un visage qui m’était familier. Une demi-déesse de la colonie ! Malgré l’état de torpeur dans lequel je me trouvais, j’essuyai mes larmes. Raphaëlle Jenner. Je ne la connaissais que de vue mais il était hors de question qu’elle me voit pleurer. Je fis d’ailleurs semblant de ne pas la voir en espérant qu’elle en fasse autant.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeJeu 23 Juil - 21:50



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

I

l était tôt, trop à mon goût d'ailleurs. Qui avait eu l'idée de prendre un rendez-vous avec le gérant du bar aussi tôt ? Ah oui, c'est vrai. J'en étais l'unique responsable, mais lorsqu'il m'avait annoncé l'heure qui s'affichait à présent sur ma montre, je n'avais pu refuser, par simple politesse, mais aussi pour faire bonne impression. Je regardais l'homme dans les yeux. Il était vieux, une cinquantaine d'année, pas moins. Ses yeux affichaient une profonde fatigue, tout comme les cernes qui se dessinaient sur son visage. Il parlait d'un langage familier, avec un fort accent. Irlandais ? Surement. Mais, malgré tout, il était très chaleureux. J'en oubliais presque ma mauvaise humeur, tellement l'entretien se passait bien. Si cela continuait ainsi, j'aurais la possibilité de jouer, un mercredi sur deux, dans son bar. " Et bien M'selle, vous êtes jeunes ! Mais bon, les bons artistes sont dans la nouvelle générations n'est-ce pas ?
- Et bien, j'essayais d'être modeste, je ne sais pas si je peux me qualifier de 'bonne artiste' mais ça fait toujours plaisir de l'entendre. " Sur ce, je le gratifiai d'un magnifique sourire. " En parlant d'ça, j'aimerais vous écoutez chanter, pour jugez de la qualité, ç'vous dérange pas ?
- Non, bien sûr, je m'y attendais un peu. " Je pris une grande inspiration, ferma les yeux, priant pour que ma voix de le rendre pas trop "gaga" et me mit à chanter. Je n'avais pas fait dans l'original mais la seule chanson qui me venait à la tête était Feeling Good de Nina Simone. La mélodie me transportait ainsi que les paroles, qui respirait l'optimisme. De quoi rendre de bonne humeur. En effet, lorsque je m'arrêtais, le vieil homme abordait un immense sourire ainsi que des yeux qui brillaient de mille feux. Mais bon, j'avais l'habitude. " J't'engages ! Rendez-vous mercredi prochain, 21 heures ! Tu auras un verre gratuit ! " Il me tendit la main, que je serrai. J'avais réussi. Mon premier emploi. Je remerciai le gérant, sortit et commençai une petite danse de la joie, devant les newyorkais matinaux, trop absorbés pour se moquer de moi. Après l'exploit que je venais d'accomplir, je décidai de prendre mon petit-déjeuner. J'en connaissais un, à seulement 20 minutes de marche et je décidai de m'y rendre, de plus, il était tout prêt de mon studio. Un mois que je n'y étais pas allée. Je m'imaginais déjà le temps que j'allais perdre à rendre l'endroit " acceptable".

" Cela vous fera 15 dollars madame. " Je regarda le serveur avec les yeux ronds. " Pardon ? Pour un café et un croissant ? Vous vous fichez de moi ?
- Et bien ... Vous avez pris une bouteille d'eau ainsi que ... du nectar  " dit-il, en murmurant.  Quant à moi, je grognais. " Ouais ouais ... Mais c'est cher quand même. " Je déposai les billets sur la table, pris mon sac et partit en trombe de la terrasse. Heureusement que j'étais de bonne humeur. Je traversai la rue, au milieu d'une dizaine de mortels, puis, je tournai sur une grande avenue. Alors qu'il me restait seulement 500 mètres avant d'arriver chez moi, j'aperçus un visage familier. Je n'arrivais pas à mettre un nom sur son visage, mais j'en étais sûr, je le connaissais. Il était assez baraqué et me dominait largement en taille. Adossé à un mur, il fixait le sol et, en faisant abstraction des bruits de la ville tels les klaxons, des chiens et j'en passe, je percevais des gémissements de douleur. En effet, je n'avais pas remarque que le jeune homme avait une profonde entaille sur le bras. Surement celui d'une épée. J'avais du le croisé à la colonie. Je décidai donc de m'approcher et de lui faire face. Il avait les yeux bleu, rougis par ... la douleur ? La tristesse ? " Euuh ... Excuse-moi mais je crois que tu saignes. " lui dis-je, avec un grand sourire. Je sentais que je n'étais pas la bienvenue, mais je voulais connaître son identité. " Je m'appelle Raphaëlle, continuais-je, en ne révélant tout de même pas mon nom de famille, au cas où, et avant de t'aider je voudrais juste savoir ... On se connaît ? " Les phrases les plus ridicules. Intérieurement, j'incitais les personnes au alentours à se foutre de mon petit minois.
WILDBIRD
 


Dernière édition par Raphaëlle Jenner le Sam 25 Juil - 18:10, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeVen 24 Juil - 16:51

Malheureusement, comme c’était à s’y attendre, elle vint m’adresser la parole. Elle me dit avec un grand sourire :

« Euuh ... Excuse-moi mais je crois que tu saignes. »

Je regardai mon bras en l’effleurant de la main. Une vague de nausée me fit regarder ailleurs. La vue de tout ce sang, de mon sang me rendit nauséeux. Je déglutis et me força à la regarder. Elle était assez profonde et une tâche écarlate s’élargissait sur mon tee-shirt blanc.  Je n’avais rien pour bander la plaie et pire j’avais mal. Mais ce n’étais pas une raison pour une cette fille se mêle de mes affaires. J’allais lancer une réplique acerbe quand elle continua.

« Je m'appelle Raphaëlle, et avant de t'aider je voudrais juste savoir ... On se connaît ? »

Je notai plusieurs détails. Premièrement, elle ne m’a pas révéler son nom de famille, signe qu’elle ne me faisait pas entièrement confiance. Ensuite, elle voulait m’aider. Et ça, hors de questions ! Un fils d’Arès ne se fait pas aider. Et enfin, elle ne savait pas qui j’étais. Je l’observai distraitement, au moins, elle ne m’avait pas vu pleurer.  Du moins, je l’espérais. Je me levai du muret sourd à la douleur qui me tailladait l’épaule. Je la regardai et je dis avec toute la hargne dont je pouvais faire preuve :

« On s’est sûrement vu à la colonie mais ça s’arrête là, et je n’ai pas envie de te connaître. Quant à mon nom, je ne vais pas te le donner et je n’ai absolument pas besoin d’aide. Salut. »

Mais j’avais raté, ma voix était plus tremblante que hargneuse. Je m’en allai et traversai les sombres ruelles gardant Pumanik, mon épée, dans ma main. Je n’avais guère envie de me refaire mutiler. Je continuai de marcher, marcher, marcher. De temps à autres je vacillai avant de me retenir sur un mur. Mes pensées entraient et ne ressortaient pas de manière à ce que ma tête aille exploser. Finalement, je pris place dans un restaurant perdu de New York. Puis je la vis. La fille de tout à l’heure, Raphaëlle. Je grognai en l’apercevant. Elle n’allait donc pas me laisser tranquille. La réponse s’affichait toute seule par sa mine têtue. Elle était sûrement convaincue de pouvoir m’aider. Mais elle n’y connait rien. Elle ne sait rien. Et je ne lui dirais rien. Pourtant elle avait cette chose que personne n’avait. Puis je me souvins avec horreur de son pouvoir. Si jamais, elle se mettait à chanter je risquais de ne pas bien le prendre. Qu’elle essaye de m’aider passe encore, mais qu’elle essaye de me droguer avec de la musique. Je lui dis :

« Bordel ! Je t’ai dis de me laisser tranquille ! »

Puis je rajoutai :

« Mais tu ne vas pas le faire, hein ? Tu es de ceux qui pensent pouvoir m’aider ? »
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeVen 24 Juil - 20:37



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "



I

l était vraiment mal en point et j'avais pitié de lui. Son visage était devenu livide lorsqu'il avait fixer sa plaie au bras, et je me suis demander s'il n'allait pas vomir son petit-déjeuner sur moi. Le sang dégoulinait sur le trottoir goudronné et je me demandais comment aucun passant n'avais pu réagir, après tout, un mec immense qui pisse le sang, ça se remarque non ? Je fixai ses yeux bleus et je compris. Son regard était rempli de haine, j'y voyais des flammes ardents, signe de violence. " On s'est surement vu à la colonie mais ça s'arrête là, et j'ai pas envie de te connaître. Quant à mon nom, je ne vais pas te le donner et je n'ai absolument pas besoin d'aide. Salut. " me lança-il, avec la voix vacillante, avant de continuer sa route. Je fixai le muret sur lequel il se trouvait quelques secondes auparavant. C'était un crétin. Il refusait mon aide alors que son bras pissait le sang ?! Un crétin. De plus, il m'avait rembarrer. " S'il savait. ", me murmurais-je.

Je m'étais élancée à sa poursuite et puis, il n'avait pas pu aller bien loin. Alors que je cherchais sa tête parmi les piétons, je le vis. Il était confortablement installé, enfin, pour quelqu'un qui serrait une arme en bronze céleste dans la main, avec le bras rouge écarlate, dans un restaurant des plus miteux. En faites, le quartier était miteux, un quartier de monstres, comme j'aimais les appeler. Je ne m'attardais pas là dessus. Son visage m'était trop familier et durant tout le trajet, je faisais la liste des personnes que je connaissais de la colonie. Il y en avait une centaine et étant comme le disait les novices, " une ancienne ", ça ne me facilitaient pas la tâche. Je pris une grande inspiration. De toute façon, il allait me dévoiler son identité tôt ou tard, alors je ne devais pas faire bouger mes méninges inutilement. Je me mis à le rejoindre, décidée. En voyant mon visage, il grogna, à moins que ce soit de douleur, peu importe. Alors que j'allais lui dire que courir partout pour m'éviter faisait plus de mal que de bien, il prit la parole, avec hargne : " Bordel ! Je t'ai dis de me laisser tranquille ! Mais tu ne vas pas le faire, hein ? Tu es de ceux qui pensent pouvoir m'aider ? " Il n'avait pas tort, je n'allais pas le laisser tranquille, par contre, je ne savais pas de quoi il parlait. Comme ça, d'autres personnes lui avaient proposé de l'aide et cette brute les avait remballé ?! " Imbécile. " Un simple mot, qui à mon avis, pouvait faire dégénérer la situation, mais vu son état, j'étais persuader qu'il 'oserais pas me toucher. " Tu n'es qu'un imbécile si tu refuses de l'aide. Je ne sais pas de quoi tu parles en plus, moi, je veux juste connaître ton nom, je t'ai pas demander de plonger dans le Styx non plus ! " J'attendis quelques instants, tout en le fixant de mes yeux vert, avant de lancer mon arme fatal. J'ouvris mon sac à dos en cuir et en sortie une trousse de premier secours. J'avais beau ne pas avoir le pouvoir de guérison, je connaissais quelques trucs, mais le plus important, j'avais de l'ambroisie. Je m'empressa de le sortir et le prit entre mes doigts. " Bon, si tu veux pas de mon aide, je trouverais bien quelqu'un, et je suis sûr qu'il y en a, qui gobera ce remède à ta place. " Je savais que le narguer allait plus l'énerver qu'autre chose, mais je savais aussi qu'il ne pouvait refuser. Au pire des cas, je pouvais toujours le "persuader" avec ma belle voix.
WILDBIRD


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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeVen 24 Juil - 22:18

Je la voyais me regarder avec un mélange de pitié, de colère et d'obstination. J'avais très envie de lui sauter dessus pour lui faire peur, pour la faire partir et pour pouvoir me renfermer dans ma bulle. Personne jusqu'à maintenant ne c'était soucier de franchir la barrière dont je m'entourais. Alors pourquoi cette fille ne faisait-elle pas comme tous les autres ? Pourquoi ne me traitait-elle pas d'imbécile et de brute puis de s'en aller. Alors oui, j'avais bien envie de lui sauter dessus pour qu'elle me prenne pour un monstre et me laisse tranquille. J'avais toujours fait comme ça. Et ça avait toujours marcher. Une personne s'interrogeait et s'inquiétait pour moi, je la rembarrait et elle me laissait tranquille en mettant sur sa liste d'ennemis. C'était très bien. Ça m'allait très bien. Mais je n'avais pas la force, ni le courage de faire le moindre geste. Elle dit :

Imbécile.

Finalement cela avait peut-être marcher, elle allait s'en aller et me laissé. Mais je devais reconnaître qu'elle avait du courage. Ce mot pouvait faire dégénérer une situation déjà dangereuse. À moins qu'elle voyait que je n'avais pas assez de forces. Alors je m'interrogeai sur mon look. Un grand type baraqué, couvert de sang, livide et les yeux rouges... Cela ne devait pas être valorisant. Pas du tout. Alors que j'attendais qu'elle s'en aille, elle continua de dire :

Tu n'es qu'un imbécile si tu refuses de l'aide. Je ne sais pas de quoi tu parles en plus, moi, je veux juste connaître ton nom, je t'ai pas demander de plonger dans le Styx non plus !

Si seulement elle savait... Il avait plusieurs raisons de ne pas lui dire son nom. Premièrement, par fierté. Deuxièmement, si il le lui disait elle penserait immédiatement au type soi-disant horrible que j'étais. Quant à savoir de quoi je parle, je n'allais sûrement pas tout lui déballer. Je l'ignora fixant mes baskets usées.
La fille fouilla dans son sac et sortit une trousse. Je levai la tête et je vis écrit : PREMIERS SECOURS. Elle prit alors un remède entre ses doigts et le mis juste sous mon nez. De l'ambroisie.

Bon, si tu veux pas de mon aide, je trouverais bien quelqu'un, et je suis sûr qu'il y en a, qui gobera ce remède à ta place.

Elle me narguait avec ! J'hésitais à céder. Finalement je lâchai entre mes dents :

Yan Adams. Je suis Yan Adams. Le type horrible et prétentieux de la colonie. La petite brute. Maintenant vas t'en.

Quelque part, j'espérais qu'elle resterait. Je ne savais pas pourquoi. Mais je le voulais...
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeDim 26 Juil - 18:16



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "


 
 
 


J

e ne sais pas comment, ni pourquoi, mais je sentais qu'il était dans une grande détresse. Bien entendu, ses larmes et ses yeux rouges me le confirmaient, mais son regard n'était pas que haine. Il avait cette chose que je voyais chez les nouveaux sang-mêlés, ceux qui revenaient de quêtes : la peur et la tristesse. C'est pour cela que je m'obstinais autant. Je voulais l'aider, comme on avait pu m'aider auparavant. Mais pour le moment, ce n'était pas gagné. Un vrai crétin, une coquille, une armure en bronze, une brute épaisse. Je pestais intérieurement. Alors que j'allais ranger l'ambroisie que je tenais fermement, il baissa le regard et marmonna quelques mots : " Yan Adams. Je suis Yan Adams. Le type horrible et prétentieux de la colonie. La petite brute. Maintenant vas t'en. " D'un coup, tout me revint en mémoire. Il était un de ses fils d'Arès, un mec pathétique qui martyrisait les autres, abusant clairement de sa force. Mais ça, je m'en fichais, car dans l'instant, il était blessé, perdu et même si c'était le pire des cons, je n'allais pas le laisser là. " Et bah dis donc. C'était facile en fin de compte. " Je lui lançai un sourire en coin avant de continuer. " Maintenant, tu vas faire le grand garçon et me laisser soigner ta plaie. " Sur ce, je lui tendis le morceau d'ambroisie et m'installa en face de lui, même s'il n'avait pas l'air ravi que je reste. Je ressortis ma trousse magique et attrapa un flacon d'alcool pour désinfecter la plaie, une compresse et une bande. Je me lançais donc dans des soins médicaux, ce qui n'était habituellement pas mon fort.

Après avoir coupé la dernière bandelette, je fis une pause, essoufflée. J'avais plus l'habitude de tirer des flèches que d'arrêter un saignement, mais à mon grand étonnement, je m'en étais plutôt bien sortis. Malheureusement, mon soi-disant patient, devait être plus en colère qu'autre chose. J'avais plusieurs fois appuyer sur sa plaie et j'avais cru comprendre aux légers gémissements de douleur, qu'il n'avait pas apprécié. " Je suis désolée si je t'ai fait mal ... "  Ma phrase restai en suspens quelques secondes. Pour pouvoir l'aider, il fallait que je lance une conversation, car oui, je n'avais pas l'intention de partir. Je devais connaître l'autre raison de ses larmes et pourquoi il n'acceptait pas l'aide d'autrui. Même moi, qui avait de la fierté, quand j'étais mal, j'acceptais tout ce qui venait, de sorte à aller mieux. J'ai pris une bouffée d'air et je me suis lacée : " Maintenant, j'aimerais bien savoir le pourquoi du comment. Comment ça se fait que tu te retrouves avec une entaille pareille ? Et avant de me dire que ça ne me regarde pas, sache que je ne lèverais pas mes fesses de cette chaise avant que tu ne me le dises et que si tu oses partir en croyant me semer, détrompe-toi, je pourrais toujours venir t'harceler à la colonie, devant tous tes petits copains. " Ça pouvait paraître méchant de ma part, mais je voulais savoir et j'étais prête à m'accrocher à sa jambe telle une sangsue pour y arriver.  
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Dernière édition par Raphaëlle Jenner le Sam 29 Aoû - 10:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeDim 26 Juil - 19:38

Je vis la fille avoir un éclair de compréhension dans le regard, elle savait donc qui j’étais et luttais sûrement en cet instant contre le dégoût. Mais elle ne bougea que pour venir s’asseoir en face de moi, sourde à la grimace que j’affichais lui disant clairement qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle dit :

Et bah dis donc. C'était facile en fin de compte.  

A présent je regrettais clairement de le lui avoir dit, elle se moquait de moi en plus. Elle me lança un sourire en coin, qui je dois dire n’étais pas dépourvu d’une certaine gentillesse, avant de continuer.

Maintenant, tu vas faire le grand garçon et me laisser soigner ta plaie.

Mais avant que j’eus le temps de protester, elle sortit sa trousse et nettoya la plaie, la banda et la soigna. Moi, j’ai grimacé pendant toute l’opération en serrant les dents.  Lorsqu’elle coupa la dernière bandelette, elle soupira épuisée comme si elle venait d’affronter une armée de monstre. Ce que je pouvais comprendre, moi-même aurait préférer sauter dans une bataille plutôt que de soigner quelqu’un. De plus, si ma mémoire était bonne, c’était une fille d’Apollon qui n’avait pas le don de soigner donc elle avait sûrement plus l’habitude de tirer des flèches que de bander des plaies.  

Je suis désolée si je t'ai fait mal ...

Elle laissa la phrase en suspens et moi je ne dis rien. J’étais mine de rien reconnaissant. Puis finalement, elle me dit :

Maintenant, j'aimerais bien savoir le pourquoi du comment. Comment ça se fait que tu te retrouves avec une entaille pareille ? Et avant de me dire que ça ne me regarde pas, sache que je ne lèverais pas mes fesses de cette chaise avant que tu ne me le dises et que si tu oses partir en croyant me semer, détrompe-toi, je pourrais toujours venir t'harceler à la colonie, devant tous tes petits copains.

Je sais qu’elle ne disait pas méchamment et je trouvais sympa qu’elle s’inquiète pour moi mais là clairement elle en faisait trop. Cependant dans sa voix perçait une obstination infaillible que je doutais pouvoir faire fléchir alors je lui avec une voix beaucoup trop gentille, à mon goût. En fait en y repensant j’ai envie de vomir.

Ecoute, c’est vraiment gentil d’avoir soigné ma plaie… Je t’en suis vraiment reconnaissant et même si ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire… Merci…

Les mots étaient partis tout seul sans que je puisse les retenir et ma barrière de méchanceté derrière laquelle je me cachais vola en éclat. J’avais dis… merci… Maintenant que j’avais commencé avec mon horrible voix douce et reconnaissante, rien ne pouvait arrêter les mots qui sortaient de ma bouche.

Je me suis fais attaquer par un monstre… un monstre que j’avais déjà affronté avant et cela m’a déstabilisé… je me suis fais blesser… Par contre je suis désolé mais… je ne peux rien te dire de plus, je ne peux pas… c’est trop dur…

La tristesse brisa la fin de ma phrase et je me tus. Tout éclat de haine avait disparu de mon regard remplacé par une tristesse infinie.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeSam 29 Aoû - 11:09



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

J'

attendais, vu que c'était la seule chose que je pouvais faire. En faites, je pouvais aussi chanter et lui demander tout ce que je voulais, mais une partie de moi me disait que ce n'était pas la meilleure chose à faire. J'avais un adversaire coriace, mais qui, il semblait, flanchait facilement aujourd'hui. On n'y pouvait rien, le pauvre, dans l'état dans lequel il était, il était obligé de se soumettre à moi. Mon regard soutenait en plus de ça mon assurance et puis, je ne lui demandais pas la lune, seulement son histoire, ses secrets les plus sombres et tout le monde sait, les sangs-mélés ont beaucoup de secrets, imprégnés d'une grande souffrance. On pourrait dire qu'en échange du sang d'êtres divins, on a le droit à une vie misérable.  YEAAAAH. " Ecoutes, c’est vraiment gentil d’avoir soigné ma plaie… Je t’en suis vraiment reconnaissant et même si ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire… Merci… " me dit-il, avec une voix que je n'avais pas l'habitude d'entendre, surtout de la part d'un Arès. Une ampoule s'alluma en moi et je ressentis pleinement sa gratitude ainsi qu'un sentiment de victoire qui m'envahissait. " De rien. C'est le minimum que je puisse faire. Surtout que je suis nulle en médecine haha. " Allais-je pouvoir lui tirer un sourire ? Non ? Ce n'est pas grave. Au moins, j'avais réussi l'impensable : j'avais fait baisser l'égo sur-dimensionné de Mister Yan Adams. Acclamez-moi, la foule. Alors que je m'attendais encore à un immense silence de sa part, il continua dans sa lancée, toujours avec cette même voix brisée. " Je me suis fais attaquer par un monstre… un monstre que j’avais déjà affronté avant et cela m’a déstabilisé… je me suis fais blesser… Par contre je suis désolé mais… je ne peux rien te dire de plus, je ne peux pas… c’est trop dur… "

On aurait pu croire qu'il allait éclater en sanglot. La pitié m'envahit une fois de plus en regardant ce pauvre garçon, tremblant. Je me levais de ma chaise et posa ma main sur son épaule, tout en m'accroupissant pour que mes yeux arrivent aux niveaux des siens. " Tu sais, on a tous un jour ou l'autre affronté un démon du passé. Mais ce n'est guère en te refermant sur toi-même et en devenant cette brute épaisse, l'imbécile de première en plus de ça, que tu vas aller de l'avant. Je ne connais pas beaucoup le Yan Adams de la colonie, mais je suis sûr que le Yan Adams de New York est bien plus sensible et amical. " Je me relevai et quittai tout contact physique avec ce dernier. Je n'étais pas très douée pour les conseils et les discours, mais j'avais inséré une mélodie apaisante dans ma voix. Si le pouvoir de mon père pouvait l'aider, peut-être que je ne le frapperais pas aussi fort que je l'avais prévu. " Bon, ce n'est pas tout, mais ça te dit d'aller autre part ? Je dis ça parce que je n'aime pas trop ce bar en faites ... Et que je ne compte pas te lâcher d'une semelle. " Je ricanai et reprit. " Aller, si tu as la force de marcher je vais te trainer dans un VRAI café et là, tu vas tout et quand je dis tout, je dis bien TOUT me déballer le crétin. " A mon grand étonnement, mon plan de départ, qui était de m'accrocher à lui jusqu'à qui se lasse n'allait peut-être pas être utile. Je lui tendis ma main en attendant la sienne.



WILDBIRD


Spoiler:


Dernière édition par Raphaëlle Jenner le Lun 31 Aoû - 11:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeDim 30 Aoû - 17:56

Elle me regarda, une extrême satisfaction sur le visage. Après tout, qui pouvait se vanter d’avoir vu pleurer Yan Adams. Pour elle, je n’étais sûrement qu’un jeu et cela ne me faisait guère très plaisir. De nouveau une colère sourde chassa un petit peu la tristesse qui restait malgré moi bien présente.

De rien. C'est le minimum que je puisse faire. Surtout que je suis nulle en médecine haha.

Je la regardai, le regard interrogatif, qui avait-il de drôle ? La fille me regarda un mélange de pitié et de… compassion ? Le truc, c’est que la pitié, ça m’énervait. Et bizarrement, l’énervement n’arrangeait pas mon humeur. J’essayai de la fusiller du regard sans grand résultat visiblement car elle posa sa main sur mon épaule. Je la regardai comme si elle était folle sans prendre la peine de l’enlever. Elle alla jusqu’à me dire :

Tu sais, on a tous un jour ou l'autre affronté un démon du passé. Mais ce n'est guère en te refermant sur toi-même et en devenant cette brute épaisse, l'imbécile de première en plus de ça, que tu vas aller de l'avant. Je ne connais pas beaucoup le Yan Adams de la colonie, mais je suis sûr que le Yan Adams de New York est bien plus sensible et amical.

Disons qu’on n’a pas tous la même définition du mot amical. Car jusqu’à présent, je ne crois pas l’avoir été. De plus, je serais sûrement parti avec un regard noir si le pouvoir apaisant n’accompagnait pas ses paroles. Je restai sur place mais elle n’échappa pas à mon regard noir. Elle ne connaissait pas « mon démon du passé » alors elle ne pouvait pas juger. Elle enleva sa main, ce dont je lui fus reconnaissante et reprit :

Bon, ce n'est pas tout, mais ça te dit d'aller autre part ? Je dis ça parce que je n'aime pas trop ce bar en faites ... Et que je ne compte pas te lâcher d'une semelle. Aller, si tu as la force de marcher je vais te traîner dans un VRAI café et là, tu vas tout et quand je dis tout, je dis bien TOUT me déballer le crétin.


Elle me traitait de crétin ? Oh, et puis, au point ou j’en suis… Je savais qu’elle allait vraiment ne pas me lâcher d’une semelle. Alors je me levai, ignorant volontairement sa main tendue, (je n’allais quand même pas jusqu’à prendre sa main tout de même !) et lui rétorquai d’une voix triste mais ferme :

Compte-pas là-dessus, je ne te dirais rien du tout.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeLun 31 Aoû - 12:16



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

J
e m'attendais à un peu plus de compassion de sa part, mais non, c'était en faites un abruti fini. Je le voyais, dans son regard, qu'au fond, il se foutait légèrement de mon petit minois, mais j'allais pas me décourager pour autant. J'étais déterminée : il allait se confier à moi coûte que coûte. Je savais que c'était le seul moyen pour lui d'aller de l'avant. Au fond, je savais aussi que c'était mal de faire de forcing. Ma main tendu accompagnée d'un grand sourire, j'espérais intérieurement qu'il la prenne. Pour moi, ce serait un signe qu'il me faisait assez confiance, mais bien entendu, il se leva, tout en ignorant mon geste amical. " Compte-pas là-dessus, je ne te dirais rien du tout. " Je bouillonnais intérieurement. Je viens de te sauver la vie bordel. Il fallait que je me calme. Ce n'était pas en lui hurlant dessus que j'allais y arriver. D'ailleurs, je ne savais pas pourquoi l'envie d'en découvrir un peu plus me démangeais. D'habitude, j'étais plutôt compréhensive dans ce genre de situation, mais là ... Peut-être que c'était l'idée de connaître le passé du grand et redouté Yan Adams qui me poussait à agir ainsi.  Je rangea ma main oui ça se dit ranger sa main dans la poche et remit mon sac sur le dos. " Bien. " Je me dirigea vers la sortie et au moment de franchir la porte, je murmurai ces quelques mots, assez fort pour qu'il puisse m'entendre " Mais attention, te plains pas si je viens te poser des questions à la colonie et crois moi, j'en suis capable. "

La rue était toujours autant bondé de New Yorkais. Des grands, des petits, des riches, des sans domiciles fixes, on pouvait en voir de toutes les couleurs. Certains se rendaient au travail, d'autres emmenaient leurs enfants à l'école ou bien promenaient leurs chiens. J'aimais beaucoup cette diversité car on pouvait se fondre dans la masse et c'était important, pour nous, demi-dieux, de se fondre dans la masse. Surtout lorsque la personne qui nous accompagne  un pansement de fortune, la mâchoire serré et une épée qui se balade dans sa main. Je soupirais. La brume pouvait faire des miracles et je trouvais qu'on s'appuyait beaucoup trop dessus, mais c'était encore un problème de notre vie misérable. J'aperçus, alors que je réfléchissais toujours à comment faire pour que monsieur me parle, le café. Ce n'était pas un simple café de fortune. C'était mon café, celui dans lequel ma mère travaillait lorsqu'elle avait rencontré mon père. (Comment un dieu peut-il être attiré par une serveuse ? Ce café s'appelle Le Soleil Couchant). Une part de MON passé. J'avais élaboré un plan. Un plan dans lequel j'allais devoir lui raconté ma vie, mais bon, ce n'était pas le plus gros de mes soucis. Je pris un siège en terrasse et posa mes fesses dessus. Il était toujours aussi confortable et froid. Mon appartement se trouvait quelques mètres plus bas. " Bon. Je vais rien prendre personnellement, j'ai déjà bien mangé ... Je t'offres quelque chose ? " J'appelais un serveur, laissant le fils d'Arès choisir et puis, ça l'obligeait à consommer. " Je connais très bien la rue et je sais que les monstres ne traînent pas dans le coin, enfin, j'en ai pas réellement croisé. Tout ça pour dire qu'on est en sécurité. " Un malaise s'installa. Je ne savais pas comment aborder le sujet, mais il fallait bien que je le lance un jour, mais pour le moment, c'était à lui de se décontracté en ma présence.

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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeLun 31 Aoû - 13:29

Elle était visiblement vexée que je n’aie pas pris sa main. Tant pis. Et je voyais dans ses yeux qu’elle pensait que je n’étais qu’un imbécile. Le pire de tout, c’est que j’étais d’accord. Je ne savais pas pourquoi je refusais systématiquement de m’ouvrir. Zut, ce n’étais quand même pas sorcier. Je décidai donc de faire un effort. Qui sait, peut-être que cela faisait vraiment du bien. L’autre répondit :

Bien. Mais attention, te plains pas si je viens te poser des questions à la colonie et crois moi, j'en suis capable.

Là, je ne pus m’empêcher de sourire, un petit sourire mais un sourire quand même. Je n’avais pas besoin qu’elle insiste pour la croire. Je la suivis la main crispé à mon épée tandis que l’autre chercha frénétiquement un objet dans ma poche. Je ne le trouvais pas et cela avait le don de me faire monter en pression. Finalement on s’arrêta à un café que je n’avais jamais vu.

Elle s’installa à une table et je pris place en face d’elle tandis qu’elle dit :

Bon. Je vais rien prendre personnellement, j'ai déjà bien mangé ... Je t’offre quelque chose ?

Elle appela un serveur et je commandai machinalement un coca. Elle continua sa tirade :

Je connais très bien la rue et je sais que les monstres ne traînent pas dans le coin, enfin, j'en ai pas réellement croisé. Tout ça pour dire qu'on est en sécurité.

Un vrai sourire étira mes lèvres sèches. Mais c’était un sourire amer. Plein d’amertume. Je lui répondis en soupirant :

Moi aussi je pensais cela, que mon appartement était sécurisé et ce n’était pas le cas… Enfin… Comment connais-tu ce café qui est au milieu de nulle part ?

Le serveur apporta mon coca une je sirotai lentement. Il avait un goût de bile. J’avais une incroyable nausée et une folle envie de vomir. Je regardai la fille attendant sa réponse.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeLun 31 Aoû - 14:32



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

L
e sourire qu'il me rendit aurait pu me satisfaire mais malheureusement, je voyais qu'il y avait un sens caché. On pouvait sentir son amertume, sa tristesse et une pointe de colère sur ses lèvres. " Moi aussi je pensais cela, que mon appartement était sécurisé et ce n’était pas le cas… Enfin… Comment connais-tu ce café qui est au milieu de nulle part ? " Je baissais la tête. J'habitais dans la quartier depuis un an et j'étais persuadé d'être en sécurité ici, après tout, un dieu avait rencontré une mortelle dans le coin, ça ne pouvait que faire fuir les différents monstres qui traînaient en ville ? Mais il avait fallu que Monsieur me dise le contraire pour que toute ma défense explose. Je tournais la tête à droite et à gauche et pourtant, même en fixant chacun des individus installés, je ne voyais personne capable d'être une créature sanguinaire. Finalement, c'était idiot de ma part de croire que l'on pouvait être en sécurité quelque part autre que notre colonie, mais je mettais accrochés à ce petit coin. " Je t'assures que c'est sans dangers .. " lui répondis-je, même si à présent, je n'en étais pas vraiment certaine. Je le fixais longuement, lui, qui sirotait sa boisson gazeuse avec son teint pâlot. J'avais même pas du faire tout une histoire pour en venir à mon passé, il avait fait le chemin tout seul. Sans s'en rendre compte, il m'avait facilité la tâche. " Et bien ... Ma mère travaillait ici quand elle a rencontré mon ... " J'hésitais à employer le mot père sans adjectifs péjoratifs à son égard. " ... Le dieu Apollon. " Je fis une pause dans mon explication, enfin, le début de mon histoire. J'allais pas tout lui dire d'un coup, non, il fallait être patiente, tout le contraire de ce que j'étais habituellement. " J'ai pas besoin de te faire un dessin tu dois te douter ... Elle tombe follement amoureuse du dieu du Soleil, ils ont enfant et il part parce que c'est un dieu et que c'est pas la première femme à qui il fait un enfant. " Plusieurs personnes connaissaient cette version, vu que tous les Olympiens suivaient cette sorte de rituel ( sans compter les déesses vierges bien entendu, elles, je les respecte ), mais la plupart du temps, il expliquait pourquoi il devait partir, sauf que ma mère était une belle exception, qui sombra peu à peu dans l'alcool. " Ma mère est devenue alcoolique par la suite. " BOUM. La bombe. Le truc qui fait rendre tout le monde compatissant à mon égard, enfin, la plupart du temps. J'espérais que le fils d'Arès soit l'une de ses personnes, sinon, il aurait fallu que je j'approfondisse un peu plus.

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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeMer 2 Sep - 14:12

Elle parut gênée et tourna la tête de droite à gauche comme pour s’assurer qu’il n’y avait pas de monstre et répéta :

Je t’assure que c’est sans danger…

Si cela pouvait lui faire plaisir, grand bien lui fasse. Mais c’était faux, rien n’est sécurisé pour un demi-dieu. Et si elle s’amuse à le croire, je n’allais pas me tuer à lui prouver le contraire.

Et bien ... Ma mère travaillait ici quand elle a rencontré mon... Le dieu Apollon…

Je la comprenais, moi non plus je n’aurais pas appelé Ares « papa. » Je ne l’avais jamais vu. Genre jamais jamais. Et lorsque je pensais à lui, une belle dose d’amertume montait en moi et menaçait d’exploser. Je le tenais un peu pour responsable de ce qui était arrivé. Je ne dis rien attendant qu’elle continue son histoire qui je sentais n’allais pas bien se terminer.

J'ai pas besoin de te faire un dessin tu dois te douter ... Elle tombe follement amoureuse du dieu du Soleil, ils ont enfant et il part parce que c'est un dieu et que c'est pas la première femme à qui il fait un enfant.


Effectivement, les dieux étaient ainsi tout le monde le savait. Ils expliquaient cela par le fait que ‘est soi-disant pour notre bien et blabla. De nouveau cette même amertume.

Ma mère est devenue alcoolique par la suite.

Je m’étouffai avec le peu de coca que j’avais avalé. Elle avait lâché cela telle une bombe. Avec une nonchalance comme si elle avait l’habitude de le dire. Cela avait dû être horrible je ne le nie pas. Moi, ma mère m’avait aimé et n’avait pas bu un seul verre de quoi que ce soit. Ma mère avait été une battante. Même si je l’avais parfois entendu pleurer dans sa chambre elle ne l’avait jamais fait devant moi et me parlait d’Ares comme d’un homme fort et merveilleux. Je lui dis compatissant :

Je te dirais bien que je suis désolé mais au fond, ce n’est pas ce que tu as envie d’entendre. Les gens croient pouvoir te consoler en disant ces simples mots mais je crois que ce qu’on ressent dans ces cas-là c’est au-dessus des mots.

Je me tus légèrement gêné attendant tout de même la suite de l’histoire.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeJeu 17 Sep - 20:45



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

J
e n'avais pas l'habitude de parler d'elle. En vrai, je prenais plutôt mes distances avec mes sentiments à son égard, en essayant d'être vague, mais en donnant l'impression de me dévoiler complètement. Mon imbécile de père m'avait donc donné un don pour le jeu d'actrice ? Bien, cela m'était très utile. A ma plus grande joie, mes camarades compatissaient, rentrait encore plus dans mon jeu et bien entendu, je les remerciais profondément, parce que oui, même si je cherchais à faire taire les langues trop pendantes à mon goût, je n'en étais pas moins hypocrite et touchée par mon histoire. Seulement là, j'avais mal joué mon coup. " Fuck. " pensai-je, en répétant les derniers mots du fils d'Arès dans ma tête. " Je te dirais bien que je suis désolé mais, au fond, ce n’est pas ce que tu as envie d’entendre. Les gens croient pouvoir te consoler en disant ces simples mots mais je crois que ce qu’on ressent dans ces cas-là c’est au-dessus des mots. " Elle était forte et chiante la brute épaisse. Forte, parce qu'elle savait exactement comment me rendre mal-à-l'aise et chiante, parce qu'elle me permettait de continuer mon histoire. J'ai cru que j'allais lui faire la peau. Ce n'était pas moi qui avais été blessé, pas moi qui devais me dévoiler. C'était lui et seulement lui. Je ne devais pas jouer la victime, mais la jeune femme qui prête son épaule déjà lourde pour un fils d'Arès. Il avait l'air pourtant compréhensif, après tout, ils avaient tous les deux un père bien absent. Malheureusement, j'étais trop contrarié pour y penser. D'ailleurs, ça devait se sentir dans ma voix. " Merci ... Enfin, c'était il y a longtemps, c'est du passé maintenant ... " Je laissai ma phrase en suspens. Oui, j'avais la flemme de parler plus. J'avais peur de continuer sur ma lancée, mais après une bonne claque intérieur, ma détermination d'en savoir plu pris le dessus sur mes sentiments et reprit. " Elle est morte à présent, donc je suis passée à autre chose, en acceptant les horribles choses de mon passé, ainsi que les sentiments qu'éprouvait ma mère. J'ai essayé d'avancer, tu vois ? " Pitié, suis-je obligée de continuer ? J'avais tellement insisté sur ses derniers mots que j'espérais qu'il comprenne ce que j'essayais de lui dire depuis le début de la matinée, mais j'avais trouvé quelqu'un d'aussi têtu que moi. Croix de bois, croix de fer, s'il ne déballait pas tout avant midi, je l'abandonnais dans une ruelle pleine de Lestrygons affamés, même si ça pouvait paraître méchant de ma part.
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeDim 20 Sep - 16:29


J’haussai un sourcil, la fille me tuait du regard. Ah ! Intéressant ! Elle semblait mal à l’aise pour une fille qui avait des grands discours sur la confession de ses problèmes. Elle pensait sans doute que j’allais pleurer sur son épaule ? Bon dieu elle était aussi têtue que moi ! Je la dévisageais d’un regard farouche en l’entendant dire :

Merci ... Enfin, c'était il y a longtemps, c'est du passé maintenant ...

Elle laissa sa phrase en suspens comme si elle avait peur d’en dire plus. J’en déduis qu’elle n’avait pas l’habitude de parler d’elle. Si je cernais bien son caractère, alors elle était le genre de fille qui essayait d’aider les gens coûte que coûte sans prendre le temps de se faire aider soi-même. Je trouvais cela admirable, certes, mais très chiant. Je ne répliquai rien la laissant continuer.

Elle est morte à présent, donc je suis passée à autre chose, en acceptant les horribles choses de mon passé, ainsi que les sentiments qu'éprouvait ma mère. J'ai essayé d'avancer, tu vois ?

Essayait-elle de me faire passer un message ? Et bien elle réussit car à ses mots une colère sourde s’empara de tout mon être et je la fixai en lui disant, ou plutôt en lui hurlant :

Tu veux que je me dévoile ? Bien ! Ma mère est morte il y a dix ans tout pile ! Dans mes bras ! J’avais dix piges et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle voulait me protéger ! Elle a prit le coup d’épée à ma place et je l’ai regardé mourir dans mes bras ! Je ne te cache pas que c’est assez traumatisant ! J’en fais des cauchemars la nuit bordel ! Et puis, aujourd’hui, un connard s’amuse à me mettre ça dans ma poche !

Je sortis violemment l’article qui masquait son meurtre en accident de voiture. Je la fixai les yeux brûlant continuant dans ma lancée.

Tu sais comment la foutue Brume a masqué son acte ? En accident de voiture ! Après à, on me prenait pour un fou ! Puis je viens ici et qu’est-ce que je vois ? Le monstre ! Celui qui l’a tuée bordel ! Le même ! Et tu sais quoi, je n’ai même pas été satisfait de le tailler en pièces ! Je n’ai ressenti que douleur et non satisfaction ! Alors, je suis navré pour ta mère, mais c’est elle qui a choisi de boire ! La mienne n’avait rien demandé !

Aussitôt je me tus regrettant instantanément mes paroles. Je disais des trucs cons quand j’étais énervé. Mais la fille n’avait rien demandé et ce n’étais pas juste de lui avoir balancé ça. Même si elle disait être passé à autre chose, elle aimait toujours sa mère. Et le silence pesant qui s’installa ne me prédit rien qui vaille…
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Qu'est-ce que tu regardes ? ft Raphaëlle Jenner Icon_minitimeSam 17 Oct - 14:39



   
   Raphaëlle & Yan
   " Celui qui ne cherche pas à vaincre ses peurs chaque jour n’a rien appris du secret de la vie. "

L
es passants New Yorkais étaient décidément bien étranges. Un mec qui pisse le sang dans la rue, ils s'en fichent mais par contre, deux jeunes gens qui se disputent, ça mérite pleinement leur attention. Ses puissants mots m'avaient fait faire un bond sur ma chaise en bois. Sa voix était montée d'un ton et il s'était levé violemment de sa chaise. Pendant quelques secondes, j'avais cru qu'il allait me frapper. " Tu veux que je me dévoile ? Bien ! Ma mère est morte il y a dix ans tout pile ! Dans mes bras ! J’avais dix piges et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle voulait me protéger ! Elle a prit le coup d’épée à ma place et je l’ai regardé mourir dans mes bras ! Je ne te cache pas que c’est assez traumatisant ! J’en fais des cauchemars la nuit bordel ! Et puis, aujourd’hui, un connard s’amuse à me mettre ça dans ma poche ! " Le journal était à présent sur la table et je pouvais lire les gros titres, mais un seulement avait retenue mon attention. " ACCIDENT DE LA ROUTE TRAGIQUE. " Je me sentais mal et encore, ce n'était qu'un petit mot pour exprimer mes sentiments.  J'avais peut-être pousser le bouchon trop loin ? En même temps, j'avais réussi à le faire parler mais je n'avais ressentis aucun sentiment de satisfaction, seulement un mal-être et une envie de fuir. J'aurais du me douter de sa réaction, du faites qu'il allait craquer, exploser devant moi.  Je restais pourtant figée, sans savoir comment réagir, sans savoir quoi dire. Il continua sur sa lancée, toujours pleine de haine et de colère. " Tu sais comment la foutue Brume a masqué son acte ? En accident de voiture ! Après à, on me prenait pour un fou ! Puis je viens ici et qu’est-ce que je vois ? Le monstre ! Celui qui l’a tuée bordel ! Le même ! Et tu sais quoi, je n’ai même pas été satisfait de le tailler en pièces ! Je n’ai ressenti que douleur et non satisfaction ! Alors, je suis navré pour ta mère, mais c’est elle qui a choisi de boire ! La mienne n’avait rien demandé ! "

Combien de secondes étaient passées ? De minutes ? Une éternité. Je le fixais toujours dans le blanc des yeux. Il fallait que je lui dise quelque chose. Les seuls mots qui me venaient à l'esprit étaient des excuses pitoyables que même une gamine de 12 ans auraient pu trouver. L'angoisse commença à prendre possession de mon corps et mes mains se mirent à trembler légèrement. Les larmes commencèrent, elle, à humidifier mes yeux. Pathétique. Je passais mes mains sur ces derniers, toujours aussi tremblante, et me levai de ma chaise, fusillant du regard les mortels indiscrets. Puis, je détournai mes yeux en direction de Yan. " Je suis désolée pour ta mère et pour toi. Jamais un truc comme ça aurait pu arriver. " C'était nul comme réponse, mais la moindre des choses à faire. " Quand à ma mère, je t'interdis de parler d'elle ainsi. D'accord elle m'a abandonné et elle s'est replié sur l'alcool, mais je te défends de dire qu'elle a choisi de le faire. Tu crois vraiment qu'elle voulait finir ainsi ? Vivre dans la tristesse d'un amour perdu ? Si mon père ne l'avait pas abandonné, elle aurait pu m'élever, m'aimer ! Alors, retires tes mots bordel. Ou barres-toi. Je sais que tu en meurs d'envie. " Je ne voulais pas être aussi dur, mais j'avais raison. J'avais beau n'avoir que de la pitié pour la femme qui m'avait mise au monde, je l'aimais. C'était mon père l'erreur, pas elle, et dire le contraire me répugnait. J'espérais tout simplement que le fils d'Arès l'ai bien compris. Tout en continuant de le fixer, je me réinstallai sur la chaise en osier : je n'allais pas pour autant partir, non. Il fallait faire face quoi qu'il arrive.
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