En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné)
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En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné)

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MessageSujet: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeVen 14 Aoû - 17:43

1961- Moscou - URSS

En dépit du climat assez rude, je ne pouvais m'empêcher de trouver que Moscou était devenue une ville magnifique. Evidemment, je n'étais pas vraiment là pour faire du tourisme, le contexte de la guerre froide n'était pas vraiment l'idéal mais cela n'allait pas m'empêcher d'en profiter un peu. A vrai dire, toutes ses tensions internationales étaient un véritable aubaine en terme de divertissements pour les Dieux de l'Olympe. Beaucoup s'amusaient d'ailleurs à prendre les paris pour savoir comment cette guerre allaient finir, si oui ou non les combats allaient éclater et au quel cas quelle puissance l'emporterait. Il fallait admettre qu'une histoire comme ça c'était encore du jamais vu dans l'histoire de l'humanité et un bon nombre étaient convaincu que cette paix factice ne pouvait pas durer. Arès voulait d'ailleurs pousser les Russes à lancer les hostilités afin  que les deux puissances s'affrontent pour de bon et cessent leurs chamailleries de collégiennes. Je crois qu'il n'aimait pas des masses le concept de guerre froide. Plus sage, Athéna était favorable à la politique de dissuasion car les conséquences d'un conflit déclaré seraient catastrophique et selon elle, la meilleure stratégie à adopter consistait à intimider les russes pour modérer l'hostilité du camp communiste.  Sur ce coup, je devais avouer que je lui donnais raison, j'étais moi même désireuse de voir la fin de toutes ces tensions car j'avais eu plus que ma dose de conflits avec les deux guerres mondiales.

Histoire de tromper l'ennui Olympien, j'avais décidé de m'impliquer à ma manière pour être aux premières loges pour suivre le cours des événements. J'avais repéré un certain général appartenant aux services secrets soviétiques car il m'était apparu que cet homme détenait un certain nombre d'informations confidentielles de premier ordre.  Je ne l'appréciais pas beaucoup pour être honnête. Ce mortel était dans le genre dur et froid, peu avenant et un parfait machiste qui n'avait que peu de respect pour les femmes. Je n'avais pas le moindre scrupule à me servir de lui et le manipuler pour lui tirer les vers du nez. C'était d'ailleurs à cette unique fin que je l'avais séduit. N'étant pas une grande fan du communisme, j'espérais réussi à en découvrir un peu plus sur les projets de l'URSS et faire en sorte qu'ils ne se réalisent pas. D'ailleurs, pour être honnête c'était Athéna qui m'avait soufflé l'idée. Elle avait tenté de le faire parler par la ruse et jusque là cela n'avait pas marché. J'étais persuadée de pouvoir réussir à ma manière. D'une part, cela servirait notre intérêt commun et d'autre part, ce serait une profonde satisfaction pour moi de réussir là où l'intelligente Athéna avait échoué. Ça faisait un bon moment que je lui avais mis le grappin dessus et le mortel était déjà totalement sous mon charme. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que l'homme ne me raconte absolument tout. Le fait qu'il sous-estime les femmes jouait d'ailleurs bien en ma faveur, il ne me voyait pas comme une menace et je savais que j'avais réussi à gagner sa confiance.

Ce soir là, j'avais accompagné le général à un gala auquel étaient conviés bon nombre d'hommes importants et influents au sein de l'Union soviétique, incluant Khrouchtchev lui même. Je m'étais faite passée pour une mannequin russe du nom d'Elena et je restais au bras de mon cavalier de la soirée tel un sublime ornement tout à fait inoffensif de manière à ce que les hommes se sentent libre de parler devant moi. A leur yeux, je n'étais pas davantage une menace qu'un tableau de maître accroché au mur, à ceci près qu'il n'ait pas possible d'interagir avec une œuvre d'art. Je m'amusais à voir certains d'entre eux jouer les coqs pour chercher à attirer mon attention et leur tentatives de se mettre en avant les poussaient à parler plus qu'ils n'auraient du. Pour ma part, je m'attelais à faire boire mon général en trinquant avec lui encore et encore, profitant du fait que ma nature de déesse limitait grandement les effets de l'alcool sur ma personne. Je savais que le temps était mon meilleur allié et ce qui est bien quand on est immortel c'est que la patience n'est pas un problème.

Vint finalement le moment où je raccompagnais docilement mon cher espion jusqu'à sa suite à l'hôtel. Je le sentais mûr et prêt à se confier mais si je voulais en tirer quelque chose je devais la jouer fine. Je lui fis part de mes impressions sur la soirée et l'interrogeais l'air de rien sur certains échanges qui avaient attisés ma curiosité tout en l'aguichant comme moi seule savait le faire. Je m'efforçais de ne pas trop le presser avec mes questions car tout était matière de subtilité. Je me contentais de jouer la jeune femme à la fois inquiète et curieuse qui s'intéresse aux affaires du monde tout en ayant l'air de ne rien y comprendre. Et surtout, je faisais en sorte qu'il ne soit pas du tout en état de raisonner correctement à grand renforts de baisers et de caresses. Je le laissais me basculer sur le lit de la chambre, ses doigts avides cherchaient à défaire la fermeture de ma robe tandis que j'abordais un sujet des plus confidentiels. Je savais qu'il voulait surtout que j'arrête avec ses questions afin de pouvoir me faire l'amour, aussi sa tentation de me répondre que je cesse de le harceler n'en était que plus grande.

« Aller, j'ai envie de savoir, ça me ferait tellement plaisir... Dis le moi... »  insistais-je tout en freinant les ardeurs du général, bien décidée à le faire parler sans rien lui céder. Et cela aurait certainement marché si la porte de la chambre ne s'était pas brusquement ouverte avec fracas pour laisser entrer un intrus de type asiatique qui n'avait pas franchement l'air d'être là pour le service d'étage.
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeDim 16 Aoû - 20:53

Ando & Aphrodite




    « Une dernière chose... Je bosse seul. » Cracha t-il dans un anglais encore approximatif.

    Ando était installé sur un caisson dans un hangar apparemment désaffecté, faisant face à un grand homme svelte, au crâne lisse et dépourvu du moindre cheveu, des lunettes de soleil rondes qui semblaient presque enfoncées sur son visage sur lequel un rictus était omniprésent. Le japonais, quant à lui, était vêtu d'un long blouson de cuir sombre, avait son nodachi posé à ses côtés -non loin de sa main droite, afin qu'il puisse s'en saisir quand cela lui chantera- et ne semblait vouloir détacher son obscur regard de celui qui semblait être son nouvel employeur. Celui ci hocha positivement la tête quant à la requête de son interlocuteur alors qu'un murmure résonna dans le hangar... Une voix suave qui n'était perçue que par le fils de Déimos. La voix, bien entendu, d'Harrisson :

    « Seul ? C'est vite dit. »

    Par là, il entendait bien évidemment qu'il le suivait telle une ombre... Partout où il allait. Harry était l'incarnation même de la malédiction qui avait frappé Ando, il y a de cela vingt ans. Cela faisait déjà deux décennies que cette voix se complaisait à le tourmenter encore et encore. Deux décennies que ce spectre apparaissait devant lui pour le taquiner, le railler, l'insulter. A force, il s'y était fait. Comment faire autrement, me diriez-vous ? Si autrefois Ando avait du mal à se canaliser, à faire abstraction des paroles déplaisantes du défunt; aujourd'hui, il demeurait de marbre. Parler à une ombre fantomatique issue de sa propre imagination, ce n'était pas sain et cela pouvait très facilement le faire passer pour un "fou", comme disent les mortels. Une fois le contrat acté, l'asiatique bondit du caisson et enfuit ses mains dans ses poches après avoir attaché la bande de cuir de son arme autour de son épaule, laissant ainsi l'épée pendre dans son dos. Le grand chauve demeura souriant, laissa place à son nouvel employé en pivotant lentement sur son flanc gauche et le regarda partir, sans mot dire. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, qui avait vu s'affronter l'Axe aux Alliés, le sang-mêlé s'était reconverti dans des activités criminelles qui lui seyaient à merveille. Assassinat, protection rapprochée, vol, trafic d'armes ou de drogue, etc... Aujourd'hui, la mission était simple : éliminer un général soviétique au nom imprononçable pour un non-soviet. Par pure idéologie raciste, nous l’appellerons ruskov, ou encore buveur de vodka, voire même le communiste. Des noms bien réducteurs mais pourtant bien plus significatif que ce nom bourré de consonnes en tout genre. D'après les informations fournies par son employeur, Ando devrait s'occuper de lui dans sa datcha, située à l'Ouest du mur rouge dans ce qui était autrefois appelé Bulgarie.

    Néanmoins, après quelques temps d'observation, Ando renonça à cette première attaque. Cette datcha était certainement plus gardée que la Place Rouge, ou encore le Kremlin. Ça pullulait de gardes aux allures stoïques qui, tels des golems, déambulaient mécaniquement devant la demeure enneigée sans ne jamais cracher de buée d'entre leurs lèvres bleuies. Une preuve encore que ces maudits ruskovs s'apparentaient plus à des robots qu'à des hommes. De quoi faire pâlir ce cher Asimov qui, soit dit en passant, venait tout juste de faire publier The Naked Sun, en cette tendre année de 1961. Comme tout bon agent qui se respecte, le fils de Déimos étudia un temps la situation. D'après le contrat, la seule victime de cette mission devait être ce foutu général moustachu alors il serait imprudent de se lancer tête baissée dans cette datcha emplie de gardes armés jusqu'aux dents et disposés un par un tous les deux centimètres autour de la demeure. Non seulement il y risquait sa peau, mais il risquait aussi et surtout de faire capoter la mission. Harry sourit à cette idée et ne put s'empêcher de mettre la pression sur le dos de son ex-meilleur ami en l'informant encore que tout ceci était impossible à réaliser : foncer jusqu'à la maison, la pénétrer sans tuer personne et surtout sans être tuer pour ensuite éliminer le général surentraîné dans l'Oural, ou le Grand-Nord russe. Un vrai tueur, apparemment.

    Le grand blond, l'esprit malin, ne pouvait s'empêcher de rire et de rabaisser son camarade d'infortune qui, quant à lui, conservait le silence comme à son habitude en inspectant au loin les lieux, tapis dans la neige sous son énorme manteau de fourrure qui avait pour unique fonction de protéger ses boules du givre. Rien que ça. La légère moustache peine visible du japonais était déjà gelé, son nez avait rougit et voilà qu'il ne sentait plus le bout de ses doigts, et de ses orteils. Il n'avait pas vraiment l'habitude de ces douces froideurs nordiques, typiques des Balkans. Lui, tout ce qu'il connaissait, c'était les pétales de fleurs de cerisier de son Japon natal ou le bruit assourdissant des deux-chevaux américaines, les nuages de pollution, et tout ce joyeux bordel qu'il a troqué contre un gilet militaire et une mitraillette, il y a un peu plus de vingt ans. Certainement pas la meilleure décision de sa vie puisqu'elle lui a coûté un boulet à traîner constamment... Un boulet du nom d'Harrisson, paraît-il.

    Les jours passèrent ...
    Ando étudiait encore la situation. Il avait le long, son contrat s'étendait sur une dizaine de jours encore mais Harry était bien décidé à le presser. Même en tant que pseudo-fantôme, il était encore impatient et casse-pieds. Sa mère avait réussi à forger ce maléfice à l'effigie de Feu son fils, une vraie prouesse... Enfin, vint un jour bien spécial. Le général quitta sa datcha dans un magnifique véhicule d'un noir ébène profond, une magnifique voiture spacieuse dans laquelle il monta après avoir inspecté les alentours. C'était certainement une chance pour le japonais ! Il avait entendu parler d'un gala qui se passait à Moscou, il y a quelques temps... Il en déduisit donc que l'homme s'y rendait. C'était un gala pour des personnes influentes de l'empire communiste de l'URSS, vraisemblablement des figures telles que Nikita Khrouchtchev et ses collaborateurs. Une aubaine pour l'assassin qu'était le fils de Déimos. Il pista la voiture un long moment, et finit par arriver à Moscou... Le coeur même de l'empire communiste.

    Le moment était venu.
    « Tu te décides enfin, chintoc ? »

    Petite provocation digne d'un gamin d'à peine dix ans. Petite provocation, made by Harry. Un simple soupire échappa au demi-dieu. Il avait réussi à obtenir des informations sur la chambre réservée par le général soviétique, elle était facile d'accès et n'était apparemment gardée que par trois gardes en rotation permanente de façon à ce qu'il y ait toujours un oeil gardé sur la poignée de la chambre. S'infiltrer tranquillement après avoir assommé les gardes serait une décision d'amateur... Le général aurait vite fait de remarquer l'absence de gardes à son arrivée et n'entrerait très certainement pas dans la chambre, préférant appeler des renforts pour l'y escorter. Alors, Ando attendit dans une chambre low cost d'un hôtel voisin. Il avait demandé une chambre toute particulière après avoir étudié les lieux : il avait une vue directe sur la résidence du général. Parfait... Il avait décidé de s'attaquer au général le soir-même du gala, juste après sa dernière danse. Il avait intérêt à la savourer, celle ci. Ando avait bien remarqué à son arrivée qu'une délicieuse jeune femme à la peau laiteuse ne faisait que coller sa cible. Une fille de joie, peut-être, ou alors une amante fortunée qui raffolait des moustachus hauts-gradés. Le japonais se posta dans un couloir de l'établissement, et attendit malgré les râles incessants de son compagnon.

    « C'est chiant, t'es chiant. Grouille toi, je me fais chier-là ! Ça me rappelle cette mission là... A Los Angeles, tu te souviens ? On avait poireauter encore et encore, c'était insoutenable ! Tu le sais en plus que j'ai aucune patience... Tu fais ça pour m'emmerder, c'est ça ? » Ronchonna encore le spectre.

    Et, comme pour convenir à Monsieur Harry, le général débarqua. Il ne fallut que quelques temps à Ando pour s'assurer qu'il s'agissait bien de lui. Il le vit passer dans un couloir frontalier à celui où il se trouvait. Adossé à un mur, la semelle posée contre celui ci, le grand jaune se lécha rapidement la lèvre supérieure et se redressa en prenant son arme par l'étui. Dans un murmure, le natif du pays du soleil levant lâcha :

    « On y va.
    - C'est pas trop tôt, l'ami. » Répondit Harrisson en le suivant de près.

    Il venait à peine de tourner pour se diriger vers la chambre du général que déjà un garde fondait sur lui, mettant son corps en opposition devant l'ex-soldat nippon. Ce dernier, de taille moyenne, faisait pâle figure face au grand gaillard nordique qui proliféra quelques paroles en russe. Demeurant froid et inexpressif, Ando dévoila lentement son nodachi qui mit aussitôt en alerte le garde qui dégaina son arme à feu. Avec une vivacité remarquable, le demi-dieu frappa avec la poignée de sa longue épée un point spécial au niveau du cou du garde qui tomba aussitôt dans les pommes. Le bruit de sa chute fit apparaître le deuxième garde qui croisa automatiquement le regard du Déimos... L'homme tituba en arrière, des sueurs froides le parcourant : des visions d'horreur lui vinrent et le déstabilisèrent immédiatement. Des créatures cauchemardesques s'approchèrent du russe et laissèrent leurs griffes obscures courir sur son corps tremblant. Une illusion parfaite !

    « Toujours aussi efficace ce pouvoir, on dirait.
    - La ferme. Lâcha le japonais dans un anglais approximatif.
    - Oh, déstresse... Tu sais très bien que t'es le seul à pouvoir m'entendre.
    - Oui, et c'est d'autant plus irritant. »

    Ando attendit un peu sur place, provoquant l'interrogation de son ex-meilleur ami qui ne comprenait pas vraiment pourquoi il attendait. C'était pourtant clair... Le troisième garde n'avait pas encore finit sa ronde, alors il l'attendait de pied ferme pour lui régler son compte à lui aussi. Et oui, il ne comptait pas rentrer maintenant dans la chambre du général alors que tous ses chiens n'étaient pas encore muselés convenablement. Alors, lorsque le troisième arriva, le sang-mêlé bondit sur lui et le frappa avec force, faisant craquer son cou sous l'impact du coup.

    « Tu parles de gardes du corps, ils savent même pas se protéger eux-mêmes et ils espèrent protéger un gars du calibre de Slegopetrov, ou Segerov... A moins que ce soit Demerov... Hey, Ando, il s'appelle comment déjà le type que tu dois butté ? »

    Comme d'habitude, le japonais ne prit pas la peine de répondre à son comparse spirituel et s'approcha de la magnifique porte en bois brossé qui donnait sur la chambre du général. D'un bon coup de pied, la porte se dévissa complètement et tomba avec fracas par terre. Ando avait prit soin, bien avant, de désactiver les alarmes des lieux pour éviter toute irruption clandestine. Le japonais s'avança, stoïque, et dévisagea la jeune femme qui chevauchait déjà le militaire soviétique.

    « Putain Ando, matte son cul... Elle te rappelle personne, cette belle blonde ? » Ricana Harry.

    Bien sûr qu'elle lui rappelait quelqu'un... Sasha, évidemment. La femme de ses rêves qui était finalement tombé dans les bras de ce scélérat de Némésis répondant au nom d'Harrisson. Une nouvelle fois, Ando fit abstraction de ce commentaire et dégaina son nodachi devant le russe, étonné. Il s'avança vers lui en agitant tout doucement sa lame en bronze céleste juste sous le nez de sa cible :

    « Désolé de vous interrompre. Je vais devoir vous demander d'attendre votre ami dehors, mademoiselle. »

    Il était sérieux, et si elle déclinait cette proposition, elle allait finir avec les trois gardes : dans un placard à balais à quelques pas de la chambre. Eh oui, l'employeur ne voulait qu'un seul mort pour cette mission : cet enfoiré de ruskov !
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeLun 24 Aoû - 22:27

J'étais sur le point de faire enfin parler mon général soviétique après plusieurs semaines de rapprochement stratégique et il fallut qu'un stupide intrus vienne tout ficher en l'air en interrompant ce moment critique. A califourchon sur l'homme que j'avais délibérément rendu fou de désir, je me figeais au moment où la porte fut brutalement enfoncée par un espèce de ninja muni d'une impressionnante arme blanche. L'espace d'une seconde, je ne pus m'empêcher d'éprouver une fort déplaisante sensation de déjà-vu: moi même surprise dans une position assez similaire en compagnie d'Arès et exposée au regard de toute l'Olympe. Alors certes, cette fois je n'étais pas vraiment en pleine action dans la mesure où il n'avait jamais vraiment été dans mes intentions de faire l'amour à ce mortel, mais quand même, je tenais à mon intimité et je détestais tout particulièrement être surprise de la sorte. Je n'étais pas une foutue actrice de films X et je trouvais cela très humiliant. Toutefois, les choses se passèrent tellement vite que je n'eus même pas le temps de m'offusquer.

Le jeune homme asiatique dégaina son arme pour menacer le russe qui, prisonnier de son désir pour moi, ne pus réagir assez vite. Le temps qu'il nous fasse basculer et rouler sur le côté, il se retrouva à la merci de l'agresseur, exposé au tranchant de la lame aiguisée. Il me semblait d'ailleurs y avoir décelé l'éclat particulier du bronze céleste, non pas que je sois une experte en la matière mais j'étais tout de même l'épouse d'Héphaïstos et je l'avais déjà suffisamment vu travailler ce métal particulier pour le reconnaître.  Cela me poussa à m'interroger sur l'identité du jeune homme et à considérer la possibilité qu'il soit un sang mêlé. Non pas que je connaissais tous les sang-mêlés vivant sur terre, ils étaient des centaines après tout. En tout cas, son visage ne me parlait pas plus que ça, et puis il était aussi tout à fait possible qu'il ait simplement trouvé ou volé l'arme quelque part. Pour ce que je savais de lui, je pouvais simplement supposer qu'il s'agissait d'un mercenaire ou d'un espion nippon et qu'il en avait après l'agent des renseignements soviétique. En outre, je n'arrivais pas à savoir ce qui m'agaçait le plus entre le fait qu'il m'est vu dans une pareille posture ou le fait qu'il est fait foiré tous mes efforts.

Histoire de conserver toute ma contenance, je m'empressais de me relever avec toute la grâce et la dignité qui saillait à la Déesse de l'Amour et de la Beauté sans me soucier du fait que j'exposais ainsi davantage à sa vue mon corps dénudé.  Au moins, le japonais – je supposais qu'il l'était -  avait eu la décence minimum de s'excuser pour son intervention, mais c'était encore loin de suffire à effacer l'outrage. Toujours est-il qu'il me demandait d'attendre « mon ami » dehors, naturellement il avait du me prendre pour l'amante du soviétique ou peut être une courtisane et je pouvais difficilement le détromper sans me griller auprès du général. Bien sur, je n'étais pas inquiète pour ma propre vie, j'étais une déesse immortelle après tout, mais la question était le russe allait-il-seulement s'en tirer ? J'avais quelques doutes en la matière. Soit le japonais était là pour le tuer, auquel cas, le sort du militaire était fait, soit il voulait seulement lui soutirer des informations. L'ennui c'est qu'en tant qu'espion il était précisément formé pour ce genre de situation afin de ne pas parler même sous la menace et la torture, autrement dit, les chances qu'il ressorte vivant de cette histoire semblaient quasi nulles. Que devais-je faire ?

En vérité, le destin du russe m'indifférait pas mal. Les mortels naissent, vivent et meurent, ainsi va le monde, quelques années de plus ou de moins ça ne faisait pas une grande différence et puis surtout, ça ne me concernait pas. J'étais surtout frustrée à cause de mon échec qui semblait inévitable avec la mort quasi certaine du bonhomme. Non parce que, défi ou pas, je ne mettrais définitivement pas les pieds dans le Royaume d'Hadès pour avoir ses maudites informations. D'ailleurs, Athéna serait bien forcée de reconnaître que j'aurais réussi sans ce léger incident, non ? Ça m'arrangeait de le penser en tout cas. D'un côté, je voulais encore me raccrocher au mince espoir que ce ne soit qu'un léger contre temps et que je puisse malgré tout arrivait à mes fins. Et d'autre part, je ne souhaitais pas révéler ma véritable nature de Déesse au Japonais, ce que je serais forcée à faire si je m'opposais à lui et qu'il s'en prenait à moi. J'étais donc face à un léger dilemme. Si je devais continuer à jouer les amantes ou les courtisanes, je me devais d'agir comme telle, or une femme normale dans ce genre de situation ne risque pas sa propre vie et fait généralement ce que demande celui qui tient l'arme en espérant que tout ce passera bien et qu'il n'y aura pas de mort.

Je dévisageais un instant le jeune homme, soutenant son regard inflexible et déterminé sans la moindre trace de peur dans mes beaux yeux. La violence ne m'intimidait pas le moins du monde, j'étais après tout l'amante du dieu de la guerre sans mentionner le fait que la passion peut pousser les hommes au meilleur comme au pire. Prenant finalement ma décision, je déclarais d'une voix mélodieuse:

« Très bien, j'irais attendre dehors... » déclarais-je, ayant finalement pris une décision, avant d'ajouter d'une voix toujours aussi mélodieuse: « ...dès que j'aurais remis ma robe. »

Un gentleman se pourrait décemment refuser une telle requête n'est ce pas ? On ne pouvait attendre d'une dame qu'elle sorte ainsi dévêtue quand même. De plus, il avait perturbé tout ce que j'avais entrepris, pourquoi devrais-je pour ma part lui faciliter la tâche ?  Ce n'était que justice. J'avais accepté de sortir ainsi qu'il le souhaitait mais il ne m'avait pas demandé de sortir immédiatement, pourquoi me priverais-je donc du plaisir de le gêner à mon tour ? Joignant le geste à la parole, je récupérais ma ravissante robe que le russe avait jetée au sol sans ménagement après me l'avoir ôtée. Je l'enfilais avec des gestes fluides, puis, fidèle à ma nature aguicheuse et provocante, je dégageais ma chevelure pour présenter mon dos découvert au japonais comme si j'estimais parfaitement naturel qu'il s'occupe de fermer la robe.

« Il me faudrait un coup de main. »

Je savais bien que je prenais des risques avec mon petit manège mais c'était tellement amusant de le placer dans cette situation simplement pour voir ce qu'il allait faire. Soit il devrait libérer une main pour tenter de fermer ma robe tout en maintenant le militaire russe à sa merci ce qui se révélerait assez délicat, soit il décidait de s'en prendre à moi, ce qui laisserait une opportunité à l'agent soviétique pour s'échapper.
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeMar 25 Aoû - 11:59

Ando & Aphrodite



    Inflexible, Ando tenait en joug le ruskov avec son arme blanche. Et quelle arme blanche ! Kurai Uzu, le tourbillon sombre. Tel était le "nom" de son nodachi, une longue lame d'origine japonaise, très utilisé durant la légendaire ère Edo où proliféraient bon nombre de samouraïs. La lame du nodachi était cependant particulière... Son éclat et sa couleur rouille rappelaient un peu le bronze céleste, métal fréquemment utilisé par le forgeron Héphaïstos pour créer diverses armes mythologiques. Le japonais détenait ce sabre depuis bien longtemps, depuis les années 30 pour tout dire. Si au départ ce nodachi était "banal" -même si il provenait directement de l'époque des samouraïs-, il devint assez rapidement une arme digne d'un sang-mêlé tel qu'Ando. Après avoir brisé son fer lors d'un affrontement contre une créature effroyable, le natif d'Asie vit Kurai Uzu se faire réparer par un enfant d'Héphaïstos il y a de cela trente ans environ.

    Soucieux d'accomplir parfaitement sa mission, le japonais demanda à la courtisane du général de disparaître au plus vite afin qu'il ait à faire ce pourquoi il était là, à savoir éliminer le russe. Décidé à utiliser la manière douce, il l'invita à sortir le plus rapidement possible. Il lui faisait une fleur car habituellement, cela ne le dérangeait pas tellement d'avoir des spectateurs... Juste qu'habituellement, ces mêmes spectateurs étaient immédiatement éliminés à leur tour. Néanmoins, son contrat stipulait cette fois que seul le général soviétique devait perdre la vie. Pourquoi ? C'était comme ça. Lorsqu'un contrat était fourni, il fallait le respecter jusqu'à la moindre ponctuation afin d'être sûr d'empocher le salaire mis à la clef. Si le seul sang qui devait couler devait être celui de ce militaire moustachu et bien soit. De toute manière, Ando ne tuait pas forcément de gaieté de coeur et n'allait certainement pas s'amuser à dépecer toute personne qu'il allait croiser aux alentours de la chambre où allait avoir lieu l'exécution prochaine... Il était assassin, pas boucher.

    La grande blonde marqua une pause. Peut-être était-elle surprise d'être ainsi interrompue alors qu'elle allait profiter du vieux moustachu et, certainement, lui soutirer un peu d'argent sur son compte bancaire par la même occasion; ou peut-être était-elle tout simplement tétanisée par l'arrivée d'un grand inconnu brandissant une grande et fine épée contre la gorge de son client du jour. Si le bridé voulait écarter la charmante blonde d'ici, c'était également pour qu'elle n'ait pas à assister au meurtre et qu'elle ne soit pas brisée, en conséquence. Après tout, la fille de joie n'avait certainement vu que très peu de fois -voire même jamais, peut-être- l'un de ses amants finir en pièces découpées. Harrisson lui, ne semblait pas vraiment se préoccuper de la santé mentale de la bimbo qu'il dévorait littéralement des yeux en s'approchant même d'elle pour la regarder sous tous les angles possibles, la sifflant même. Quelle réaction puérile... Le grand blond ressemblait véritablement à un adolescent surexcité parce qu'il venait d'avoir sa première bosse. Il reluquait la beauté divine comme si il s'agissait d'une pièce de viande juteuse qui ne demandait qu'à fondre en bouche. Ce comportement exaspéra l'asiatique qui ne laissa cependant rien transparaître sur son visage de pierre. Pierre jaune, oui.

    Après un léger temps d'arrêt, l'inconnue se décida à prendre la parole d'une voix mélodieuse qui fondit dans l'oreille du Déimos. Elle acceptait de sortir -d'un autre côté, c'était difficile de refuser- à la seule condition qu'elle puisse se rhabiller. Car oui, étant donné que le général jouait avec sa poupée de porcelaine, celle ci était actuellement nue comme un ver et ne semblait pas vraiment gênée d'exhiber sa poitrine ou ses parties intimes aux yeux du tueur, ainsi que de son camarade invisible qui prenait un malin plaisir à dévorer du regard la courtisane du russe. Harry se permit d'ailleurs une petite remarque :

    « Décidément... Ils savent bien vivre ces russes ! Leurs putes sont bien mieux entretenues que les nôtres ! »

    Ando retint un soupir. Qu'est-ce qu'il pouvait être irritant... Harrisson n'avait décidément jamais apprit à peser ses mots. C'était vraiment à se demander comment il avait réussi là où Ando avait échoué, avec Sasha. L'ancien fils de Némésis traitait vraisemblablement les femmes comme des simples défouloirs, à en croire ses dires. Après, peut-être se plaisait-il à parler de la sorte étant donné que seul le japonais pouvait l'entendre désormais. Ou alors, était-ce peut-être un autre contre-coup de la malédiction dont était victime le tueur à gages. Cette fois ci, il soupira. La blonde put certainement croire que ce soupir lui était adresser étant donné que sa proposition n'arrangeait pas forcément Ando, qui tenait toujours en joug le général. Pourtant, il n'en était rien... Ce soupir était bel et bien destiné à Harry qui, quant à lui, ne put s'empêcher de sourire.

    Dans l'esprit du sang-mêlé, mille et une idées se bousculaient vis à vis de la situation présente... Et si elle comptait le charmer pour lui faire baisser sa garde ? Et si elle était de mèche avec le russe ? Et si ils étaient déjà au courant de son arrivée et que tout ceci faisait partie d'une stratégie du général ? Non, il n'était pas paranoïaque, loin de là. Ando avait apprit à garder son sang-froid au fur et à mesure du temps -juste après le drame de Pearl Harbor, pour tout dire-. En dépit de cela, il était tout de même en droit de se poser des questions sur les agissements de la belle blonde. Elle se laissait voir, nue, se baisser volontairement sous les yeux du japonais pour pouvoir récupérer son vêtement et était étrangement calme... Comme si elle avait la mainmise sur la situation. C'était connu, nous dira très certainement Harry, les femmes savent mener les hommes par la baguette... Ou plutôt, par la braguette. Elle utilisait ses charmes à la perfection, mais le japonais se méfiait. Il appuya un peu plus le tranchant de sa lame sur la gorge du général qui releva par réflexe sa tête, comme si cela allait émousser l'épée ou le sauver de la décapitation; une larme de sang coulait d'une légère plaie qui s'était faite sous son menton, elle coulait inexorablement le long de son cou avant qu'une goutte ne tombe sur le satin de sa veste.

    Oui, il la soupçonnait...
    La blonde semblait s'amuser à torturer mentalement l'asiatique, se courbant pour ramasser sa somptueuse robe... Ce n'était vraisemblablement pas une tenue pour une vulgaire fille des rues, à moins que le général se soit fait généreux en son dernier soir en offrant à une gueuse un vêtement. Peu probable. Alors qu'elle glissait lentement dans sa robe en se dandinant un peu, au détriment d'Harry qui lâcha un soupir en voyant sa poitrine disparaître petit à petit. Dans le but de maintenir avec fermeté le moustachu, l'assassin le glaça de son regard et garda la lame appuyée contre lui, serrant plus fort encore la poignée de son arme, posant son pouce contre la garde rectangulaire pour avoir une meilleure prise. La voluptueuse femelle dégagea ses cheveux dorés pour présenter à l'ancien de la colonie son dos nu et lui demanda de l'aider. Elle se voulait certainement provocante, aguicheuse et séductrice à l'égard de l'assassin... C'était suspect, trop suspect. Syndrome de Stockholm, peut-être, mais certainement pas si vite... Quelle genre de femme se serait mise dans l'esprit de séduire un tueur qui lui faisait face et ce, en gardant son sang-froid et son pouvoir de séduction ? Très peu, vraiment très peu de femmes.

    « Bien. » Lâcha simplement le demi-dieu.

    La femme lui tournait le dos, le laissant admirer son dos nu. Ando garda son visage fermé, l'air inflexible et glacial alors qu'il se tourna pour pouvoir fermer la robe de la grande et élégante blonde. Un sourire apparût sur le visage du général, et sur celui d'Harry, installé dans le canapé. Au moment où il se tourna, le japonais entraîna avec lui son épée qui coulissa contre la chaire du ruskov, la déchiquetant par la même occasion. Le bronze céleste s'enfonça avec une facilité déconcertante à travers la peau du général, tel un fil dans du beurre. Le russe, déjà à genoux, bascula en arrière alors que sa tête tombait par devant. De son cou jaillit du sang qui, tel une fontaine, retomba sur son corps dépourvu de vie qui se noyait déjà dans une marre écarlate. La tête du moustachu roula par terre en tapissant également le sol de la chambre d'un rouge vif, venant heurter le pied d'Harry qui frissonna un peu en murmurant :

    « T'es vraiment effrayant, parfois... »

    Ainsi, le nippon ferma sans aucun problème la robe de la jeune femme. Il avait réussi sa mission haut la main et ce, avec la contrainte supplémentaire qu'il s'était imposée : le tuer sans que la blonde ne le vit. Profitant du fait qu'elle leur avait tourné le dos, Ando se débarrassa du général nordique afin de ne pas voir la situation se retourner contre lui dans l'optique où, hypothétiquement, la fille de joie était de mèche avec sa cible. Le bridé essuya son arme contre le vêtement militaire du défunt et fit claquer sa langue contre son palais tout en regardant Harrisson, installé confortablement dans le sofa :

    « Je te trouve quand même de plus en plus prévisible, l'ami ! J'ai plus le frisson des premiers soirs... J'avais pisté à des kilomètres que t'allais le buter comme ça, à ce moment là. C'est presque décevant.
    Iossiv Alexeï Kulaptoprov. Susurra l'asiatique en l'écrivant dans son petit carnet noir de poche, qu'il remit par la suite sous sa veste.
    - Ah oui ! Kulaptoprov, c'est ça le nom que je cherchais tout à l'heure ! Mais rassure moi... Tu t'es entraîné pour le prononcer, hein ? Parce que moi, j'ai jamais réussi à le prononcer du premier coup ! »

    Ignorant toujours son spectre mental, Ando fit volte-face et s'approcha de la jeune femme qu'il médusa du regard. Il savait qu'il y avait anguille sous roche avec elle, mais il n'en dit rien... Son regard en disait déjà bien assez, à son goût. Quoi qu'il en soit, sa mission était désormais accomplie et il n'avait plus rien à faire ici... Et ce, même si la jeune femme ici présente était une éventuelle menace, ou une cible à venir.
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 1:03

Tenant toujours mes cheveux dégagés sur le coté pour offrir ma nuque découverte au tueur, j'attendais qu'il prenne une décision. Comme je tournais le dos, je ne voyais ni le japonnais ni l'agent russe, mais je perçus du mouvement derrière, le bruit de quelque chose qui tombe et qui roule. Je sentis alors le contact des mains du mercenaire, étonnamment douces d'ailleurs, contre ma peau tandis qu'elles remontaient la fermeture de ma robe. Je me retournais alors, plus ou moins préparée à ce que j'allais voir. Je ne cherchais pas à dissimuler la moue de dégoût que cela m'inspira. L'odeur métallique du sang était partout et semblait saturer l'air de la pièce, quant au spectacle qui s'offrait sous mes beaux yeux, il était des plus répugnants. Le corps sans vie – et sans tête du général soviétique gisait là à quelques pas sur le sol. Son chef avait roulé quasiment à l'autre bout de la pièce jusqu'au pied du canapé. Une flaque de plasma d'un rouge profond s'étalait sur le sol alors même que le corps continuait à se vider et il y avait de grosses éclaboussures tout autour. Je n'étais pas particulièrement dérangée par la vue du sang, ni même par le cadavre décapité. J'avais après tout déjà vu des guerres et des massacres bien pire.  Au temps à la Grèce était à son apogée, ce genre de chose était un divertissement pour la foule dans les arènes, des hommes étaient jetés en pâture à des lions et se faisaient dévorés vivant par les fauves affamés sous les applaudissements et les huées. Ce qui me déplaisait, c'était simplement la laideur vulgaire de ce spectacle pitoyable.

Je ne prêtais que peu d'attention à l'homme qui griffonnait quelque chose sur un carnet, son arme à sa ceinture, bien trop occupée à regarder le carnage. Je pinçais les lèvres en contemplant la scène, mais ce n'était pas parce que j'étais choquée ou que ça me donnait la nausée, c'était par pure contrariété. Je me sentais frustrée et agacée en voyant ainsi tous mes efforts devenir définitivement vains. J'avais été si près de toucher au but et de remporter le défi que je m'étais fixée ! Et tout ça, c'était la faute de ce stupide nippon ! Sérieusement pourquoi fallait-il qu'il soit intervenu précisément alors que j'allais arriver à mes fins ? A croire qu'il avait attendu exprès pour m'emmerder. Et puis d'ailleurs c'était quoi ces manières que de défoncer les portes des chambres d'hôtel au détriment de l'intimité de ses occupants ? Sous prétexte qu'il soit un assassin, ne pouvait-il pas avoir un minimum de bien séance ? Je finis par cesser mon inspection de la chambre et reportais mon regard sur le jeune mâle qui s'était approché de moi et me dévisageait à présent avec l'air de quelqu'un qui sait pertinemment qu'on lui dissimule quelque chose. Soit, je me doutais bien qu'il se poserait des questions, surtout après mon petit numéro pour la robe. Je n'avais simplement pas l'intention de dévoiler ma nature divine, pour le reste je me moquais pas mal des soupçons qu'il pourrait avoir. A vrai dire, je trouvais même très amusant d'en jouer. Je n'étais certainement pas une courtisane, c'était moi que l'on courtisait et j'aimais autant dissiper tout de suite ce malentendu. Je soutiens sans ciller l'évaluation visuelle du mortel, y répondant par un regard courroucé et légèrement hautain.

« Sérieusement, vous ne pouviez pas attendre quelques minutes de plus avant de venir faire votre petit numéro de ninja ? » finis-je par lâcher très franchement, les mains sur les hanches, en lui faisant bien sentir mon mécontentement. « Il était sur le point de tout me raconter et maintenant à cause de votre stupide intervention, il ne parlera plus jamais. »

Non, je n'avais absolument pas peur de lui et ça m'était bien égal qu'il le sache. Il ne m'impressionnait pas du tout, quand bien même il était armé et m'avait vue dans mon plus simple appareil. Je n'étais pas intimidée le moins du monde et je ne me gênais pas pour rouspéter et lui faire la morale. Je savais pertinemment que peu, très peu de femmes pourraient agir de la sort en pareilles circonstances et après ? Je n'avais jamais été et ne serait jamais n'importe quelle femme, grand bien m'en fasse. J'étais Aphrodite et les hommes tombaient en admiration devant ma beauté et me vénéraient. Jouer les mortelles était une chose, se comporter comme une petite demoiselle en détresse, en revanche, il n'en était pas question. Je le toisais d'un air royal en poursuivant.

« Je ne sais pas ce que m'agace le plus entre le fait j'ai fourni tous ses efforts pour rien ou le fait que vous venez de saccager une suite d'hôtel absolument magnifique. Faites au moins quelque chose pour mettre cette horreur hors de ma vue !» Ordonnais-je avec une élégante désinvolture en désignant vaguement le cadavre du russe dans son ensemble, ce qui incluait la tête coupée. « Et vous avez de la chance de ne pas avoir sali ma robe. »

Je fis quelques pas pour m'éloigner autant que possible du macchabée comme si je craignais que la laideur de la charogne ne m'atteigne. Je contournais le jeune homme, m'approchant ainsi du même coup du petit salon de la suite heureusement épargné par la tuerie avant de me retourner vers le Japonnais pour déclarer :

« Pourrais-je d'ailleurs savoir qui vous êtes ? Ce serait la moindre des choses dans la mesure où vous avez si grossièrement fait irruption dans cette pièce au mépris de mon intimité. »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 10:54

Ando & Aphrodite



    Quelle douce odeur que l'âcreté enivrante du sang. Il caricaturait à peine. Au plus loin que sa mémoire le menait, Ando se souvenait toujours d'une même chose : le sang. A croire qu'il était né dedans. Ainsi, le macchabée qui gisait là, face à lui, dégoulinant de suc vital, ne semblait guère l'effrayer, le mettre mal à l'aise ou même le dégoûter. Le japonais regardait inlassablement la flaque sanguine en pleine expansion, s'étalant sur un périmètre indéfini, gardant le même rythme, tâchant le magnifique plancher de la chambre qui avait servi de refuge aux deux amants clandestins. Les nerfs du général le firent légèrement trembler, sa main droite frémissait encore alors qu'elle était encrée de sang, méconnaissable. La tête, ayant roulé jusqu'aux pieds d'Harry, exprimait un sentiment de douleur intense. Le moindre trait de son visage s'était étiré pour figer à jamais un faciès particulièrement déplaisant. De sa moustache grisonnante coulait un peu de sang, goutte par goutte. Un espèce de moignon sanguinolent pendait encore de la base de son cou, crépitant en projetant quelques effusions de sang bénignes. Quel drôle de spectacle, n'est-ce pas ? Une scène pareille aux fabulations tragiques des auteurs grecs, la bienséance en moins cela dit. Néanmoins, cela n'en restait certainement pas moins une purgation des passions aux yeux de la grande blonde, même si cela pouvait également lui inspirer du dégoût, ou de la peur. Et personne ne sait mieux qu'Ando ce qu'est la peur.

    Tout ceci était pour le japonais un véritable train-train quotidien. Quand l'américain moyen résumait sa journée à métro-boulot-dodo, Ando lui résumait la sienne d'une manière bien plus macabre. Cependant, cela ne le dérangeait guère... C'était un job comme un autre, à ses yeux. Il avait connu tellement de drames dans sa vie, que la vue d'une tête dépourvue de corps, baignant dans une marre sanguine, n'était rien. Il avait vu son grand-père, Otoboshi-dono, périr sous ses yeux, dans la merde et l'obscurité, au détour d'une rue de Nagoya, parmi les autres sans-abris qui erraient sans réel but dans les allées sombres de la métropole nippone. Il avait vu la guerre... La Seconde Guerre Mondiale. Celle qui, encore aujourd'hui, inspire la crainte partout dans le monde. Celle qui est à l'origine des tensions mondiales, celle qui a plongé pendant six ans le monde dans l'insécurité la plus totale, celle qui a détruit plus de vie qu'aucune guerre auparavant, s'en prenant aux populations civiles comme le faisaient autrefois les barbares qui voulaient saccager un village par simple plaisir... Femmes, enfants, aïeux, peu importait. Habitué au souffre des explosions ardentes, à la vision des corps déchiquetés et des chaires en putréfaction, Ando prétendait avoir vu le pire de ce qu'était l'Homme, et pouvait donc s'adonner librement à toute sorte d'infamies sans ne jamais s'en méprendre. Comme si cette terrible guerre lui avait donné un prétexte pour justifier toutes les tueries qu'il prévoyait de perpétrer à l'encontre des autres...

    Il dévisagea l'inconnue. Lui adressa un regard à en glacer le sang, et lui fit bien comprendre qu'il n'avait pas la moindre confiance en elle, une dulcinée d'un soir aux formes généreuses qui n'était finalement qu'une envoûteuse de pacotille. Une beauté matérielle, rien de plus. Une poupée de porcelaine dépourvue du moindre intellect, très certainement. C'était ce genre de créatures qui était rapatrié aux USA pour satisfaire les riches hommes d'affaires qui préféraient s'amuser avec des jeunettes plastifiées, plutôt que de s'occuper de leur famille, de leur patrie, et de cette guerre qui pendait au nez des américains, comme des soviétiques. Pour l'instant, ils semblaient presque suivre les préceptes de Sun-Tzu, auteur de "l'Art de la Guerre", ou plus précisément l'un de ses préceptes : « L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat. » A l'heure actuelle, aucun réel combat n'avait été engagé entre les deux Grands-Frères du monde, USA et URSS, mais ce ne serait tardé... L'armement nucléaire semblait se faire, les stocks étaient déjà prêts et quand l'un des deux ferait une grosse erreur, l'autre répliquera en conséquence. Et le monde sombrera à nouveau, comme ce fut le cas en 1939...

    Alors que le japonais semblait s'enfoncer dans ses songes, l'amante du défunt inspecta les lieux et se fit dégoûtée à la vue du cadavre qui fut quelques minutes auparavant son employeur, assurément. Ando ne comprenait pas vraiment en quoi cette simple flaque rouge pouvait l'effrayer, lui qui avait vu bien plus traumatisant. La scène de crime était relativement propre et ne comprenait que deux réelles parties : le corps décapité qui avait fini de saigner mais qui se noyait dans son propre carburant, et la tête errante qui avait fini par s'écraser contre le pied du sofa, ayant légèrement entaché le sol avec ses projections sanguines. La mort fut rapide, la découpe, nette, et le travail impeccable. Comme le stipulait le contrat que lui avait fait signer le grand chauve avant de le laisser partir à la chasse au ruskov.  

    Ando s'avança et marcha accidentellement dans le sang flasque ce qui provoqua à chacun de ses pas un bruit désagréable, comme un couinement étouffé, laissant derrière lui des empreintes écarlates alors que son regard restait bloqué sur le visage de la jolie blonde qui lui faisait face et qui semblait fort dérangée par ce qui s'était offert à elle lorsqu'elle eut tournée les talons. Soudain, la blonde abandonna ce qui lui servait il y a quelque secondes encore de masque pour dissiper cette étrange tension qui s'était tissée entre eux suite au meurtre de Kulaptoprov, le général moustachu qu'elle chevauchait avant son arrivée. Elle semblait furieuse. Elle tempêtait presque. Elle mit ses mains au creux de ses hanches si bien dessinées qu'elle mit en valeur en se cambrant un peu, signifiant par la même occasion son déplaisir de rencontrer l'assassin dans de pareilles circonstances et commença à sortir une tirade qu'Ando aurait aimé s'épargner pour disparaître le plus rapidement possible et ainsi regagner les Etats-Unis pour empocher la somme qu'il méritait. Visiblement, elle était également là pour quelque chose... Pas seulement pour se délecter de deux voire trois billets verts que le malsain général aurait put lui glisser entre ses seins. Elle voulait des informations. Cette donnée fit hausser un sourcil au japonais alors qu'Harry bondit presque des coussins moelleux de la suite en sifflant un peu :

    « Waouh ! Si ça se trouve on a à faire à une James Bond Girl ! Je me disais bien aussi qu'elle était trop parfaite pour courir les rues ! »

    Dire qu'il pensait encore qu'il s'agissait d'une prostituée de luxe, quelques minutes auparavant... A l'écoute de ses remarques, l'asiatique ne put réprimer un soupir. Finalement, c'était une infiltrée... Ceci pouvait expliquer cela, en effet. Elle semblait vraiment offensée quant à l'intervention imprévue de l'assassin qui lui avait subtilisé sa proie et s'en était débarrassé sans crier gare. En dépit de cela, aucune de ses accusations ne blessa réellement le Déimos, ni même ne le fit se sentir coupable. Il avait honoré son contrat, et c'était finalement tout ce qui comptait à ses yeux... Ce n'était résolument pas sa faute si la demoiselle n'avait pas réussi à extorquer au russe les informations qu'elle désirait à temps. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même et à sa piètre expérience. Impériale, la jeune femme poursuit ses réprimandes sans ne jamais laisser à son interlocuteur l'occasion de défendre ses agissements même si il ne comptait pas plaider pour sa cause. Harrisson soupira à son temps, regarda la jeune femme, puis son camarade d'infortune et soupira à nouveau en entendant l'agente-double déblatérer :

    « Elle n'est finalement pas différente des autres femmes... Une vraie pie ! »

    Sur ce coup, il ne pouvait réellement lui donner tort. Voilà que maintenant, Madame désirait que le cadavre disparaisse de sa vue au plus vite... Pour qui le prenait-elle ? Un homme d'entretiens ? Ce n'était pas à lui de nettoyer après avoir fait une toute autre forme de ménage... Les légistes étaient là pour ça, il n'allait tout de même pas leur mâcher le travail alors qu'il venait de les débarrasser d'un de leurs généraux, ce n'était décidément une véritable scène comique... Le général était surveillé constamment -la preuve avec les trois gardes de tout à l'heure- et sa disparition tomberait donc sous le sens d'ici quelques heures, cacher ses restes serait une perte de temps inutile et qui pourrait compromettre la fuite du bretteur.

    C'était confirmé... Elle n'était finalement qu'une femme désinvolte, superficielle et plus concernée par sa plastique que par son esprit critique. Sa robe semblait plus l'importer qu'autre chose. Ando roula des yeux et Harry sembla s'être déjà lassé de la situation, ayant placé ses mains derrière son crâne, dans ses cheveux dorés, fuguant vers la porte qu'avait enfoncée précédemment le japonais. Et finalement, elle lui demanda son identité. Un sourire moqueur s'installa sur le visage du tueur :

    « Et pourquoi devrais-je vous le donner ? Avez-vous besoin de mes services pour une tâche, autre que de débarrasser cette chambre bien entendu, d'autant plus que je n'ai aucunement l'intention d'aider nos tant aimés collaborateurs russes... ? »

    Amusé par la situation, la face de citron se tourna vers son interlocutrice en la regardant, l'air provoquant. Harry soupira encore, il comprit qu'ils n'allaient pas partir maintenant. Tout semblait moins l'intéresser maintenant qu'une robe recouvrait la poitrine et l'entre-jambe de l'ex-courtisane du soviétique. L'épéiste repoussa les pans de sa veste sombre, dévoilant la poignée de son nodachi qu'il avait rengainé pour bien faire comprendre à la demoiselle -qu'il ne savait pas immortelle- qu'il était armé, et que c'était lui le mieux placé ici pour mener la danse.

    « Par contre, vous vous pourriez me dévoiler votre identité, et me dire ce que vous comptiez obtenir de notre ami commun, n'est-ce pas ? » Demanda t-il en caressant la poignée de cuir de son arme de prédilection.

    Cela ne faisait pas partie du contrat, c'est sûr, mais elle avait piqué au vif la curiosité du japonais. Et puis... Qui sait ? Peut-être pourrait-il obtenir une prime si il apportait à son mystérieux patron des informations supplémentaires sur les agissements du général Kulaptoprov. Ou alors... Il allait apprendre pourquoi il était si nuisible et donc si nécessaire de le tuer ! Bien entendu, il fallait, pour ça, que la jeune séductrice daigne collaborer mais toute mortelle, quelle qu'elle soit, continuerait de déblatérer comme elle l'avait fait précédemment pour apporter à la personne qui la tenait en joug avec une arme blanche tout ce qu'il désirait... Après tout, c'était un assassin d'expérience et un demi-dieu, qui plus est, qu'elle avait en face d'elle. Et son acolyte invisible, l'imprévisible Harrisson qui commençait sérieusement à trouver le temps plus long sans une jolie paire de fesses...

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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 18:41

L'odeur âcre du sang m'emplissait les narines et la chaleur qui régnait dans la chambre n'arrangeait rien. La flaque vermeille s'étendait à présent sur une bonne partie du sol et si le mercenaire japonnais n'était visiblement pas dérangé le moins du monde à l'idée de marcher dedans, ce n'était pas mon cas. Hors de question que je me salisse ainsi et que ma robe soit maculée de sang. En outre, à mon plus grand agacement, l'homme n'avait apparemment aucune intention d'obéir à mon caprice et de faire quelque chose pour le corps. Je fis une moue contrariée. J'avais l'habitude que l'on s'exécute quand je demandais quelque chose et ce quelle que soit ma requête. La plupart des hommes se pliaient à mes quatre volontés simplement pour me plaire et qu'il n'en soit pas ainsi présentement me frustrait prodigieusement. Je m'efforçais de prendre sur moi. Si je persistais à passer pour une mortelle, je ne devais pas m'attendre à ce qu'on me traite comme une Déesse, j'en avais bien conscience mais les habitudes savaient la vie dure. Le nippon persistait à me dévisager d'un air glacial et suspicieux mais je n'avais aucun problème à affronter son regard en le défiant en retour. Je n'étais pas facilement intimidée. Il m'étais déjà arrivée de m'attirer les foudre de Zeus lui même en refusant les avances du Dieu, je ne risquais pas de trembler devant un mortel ou même un demi-dieu.

Me drapant dans l'indifférence, je me détournais un instant de l'homme pour lisser les plis de ma robe avec une petite moue de dédain, tel un chat vexé qui fait sa toilette l'air de rien. Sans cesser de l'observer du coin de l'oeil, j'arrangeais les boucles que formaient mes cheveux dorés en retombant en cascade sur mes épaules graciles. Pour être tout à fait honnête, le japonais m'intriguait au moins autant qu'il m'agaçait. Peut être était-ce vaniteux et narcissique, mais je n'aimais pas que l'on me résiste or depuis le tout début l'asiatique s'évertuait à n'afficher rien d'autre qu'un masque de froideur aussi dur et inflexible que le marbre. Qu'à cela ne tienne ! Il finirait bien par se laisser amadouer, comme tous les autres, foi d'Aphrodite ! De plus, je trouvais toujours fort divertissant de relever ce genre de petit défi. Je l'avais fait pour feu le général le russe, il ne me restait plus qu'à recommencer. Qu'il se méfie et résiste ne rendait le challenge que plus excitant.

J'attendis qu'il ait fini de parler. Le japonnais ne répondait à aucune de mes demandes, répliquant à mes questions par d'autres. C'est ainsi que sans me décliner son nom, il voulait maintenant que ce soit moi qui lui donne mon identité; une technique s'esquive que je maitrisais moi même à la parfection, sauf que ça ne marchait pas comme ça et que je l'avais interrogé la première. Apparemment monsieur voulait jouer, parfait. Moi aussi j'aimais jouer et j'étais tout particulièrement douée dans cet art qu'était la manipulation. Le pauvre homme ne savait pas à qui il avait affaire et il n'était pas au bout de ses surprises. J'observais le manège de l'assassin alors qu'il me laissait voir délibérément l'arme à sa ceinture, effleurant sa poignée avec un air ouvertement menaçant dans une tentative d'intimidation. Cela aurait certainement pu marcher, si j'avais été mortelle. Seulement voilà je ne l'étais pas. Quand bien même la situation semblait être à son avantage et qu'il paraissait en position de force en tant que seule personne armée et assassin confirmé, on aurait grand tord de se fier aux apparences. Moi, je n'étais pas franchement douée pour le combat et d'ailleurs, je détestais ça. Je n'avais pas non plus de sabres, de poignards ou de révolver. Mais les femmes avaient bien d'autres armes dans un genre qui n'impliquait aucune violence.

Dans un premier temps, je fis mine d'ignorer délibérément sa menace implicite, ne faisant tout simplement aucun cas de l'arme qu'il tripotait. Je m'efforçais plutôt de mettre à profit mon sens de l'observation et de la déduction pour tenter de cerner le personnage. Il voulait que je lui révèle quel genre d'information que je comptais soutirer au russe, voilà qui était intéressant. A croire qu'en dehors de son nom il ignorait totalement qui était cet homme qu'il venait de décapiter. J'esquissais un sourire rusé avant de répondre, esquivant à mon tour les questions qu'il m'avait posé.

« Ah je vois, vous ne savez donc même pas qui était vraiment cet homme que vous avez tué, je me trompe ? Etes vous juste un pion qui se contente d'obéir aveuglément aux ordres de missions que son patron lui donne ? Ou bien ne vous intéressez vous qu'à l'argent que vous pourrez toucher ?» Une petite pique, une attaque sournoise pour provoquer le japonnais de façon à le pousser à réagir et ainsi peut être percer à jour sa carapace. Mais je ne m'arrêtais pas là. Désignant d'un geste ample de la main la ceinture du mercenaire et par extension l'arme qui y était accrochée je lâchais, exaspérée:
« Et pour l'amour du ciel, cessez donc un peu de jouer avec votre engin. Si vous vouliez me tuer, nous n'aurions pas cette conversation, n'est ce pas ? »

Ma formulation était volontairement ambiguë, l'engin en question pouvant tout à fait être interprété d'une manière bien différente. L'allusion implicite m'amusait et quelque part je cherchais un peu à le déstabiliser. Quant à la seconde phrase, elle n'avait d'autre motif que de justifier mon assurance et mon absence de peur, mais je n'en restais pas moins convaincue de sa véracité. Après tout, il ne s'était pas fatigué à entamer la conversation avec le russe avant de le décapiter, et s'il m'avait demandé de sortir, c'était bien parce que je n'étais pas une cible. Je laissais échapper un petit soupir, secouant doucement la tête avec une mimique blasée.
 
« C'est bien les hommes...» Commentais-je tout haut, me parlant à moi même avant de poursuivre d'un ton taquin et plein de sous-entendus à l'intention du séduisant et mystérieux assassin: « Mais, si vous voulez m'impressionner il faudra faire beaucoup mieux que ça. »

Du charme et de l'audace, voilà des armes bien plus redoutables qu'il n'y paraît, or je ne manquais ni de l'un ni de l'autre et je savais en user à la perfection. D'une certaine façon, il avait raison de se méfier de moi mais pas dans le sens où je pouvais représenter une réelle menace matérielle. Adoptant finalement une fois encore mon attitude fière et suffisante, je repris :

« Par ailleurs, puisque vous refusez de me débarrasser de la vision déplaisante de cette chose, il n'est pas question que je reste ici plus longtemps. Comme il s'avère que le général était supposé me raccompagner et que je n'ai pas le moindre argent sur moi, c'est à vous de m'escorter. » décrétais-je avec aplomb avant de me diriger vers la porte défoncée d'une démarche altière et gracieuse et attrapais mon manteau en fourrure au passage. Je m'arrêtais sur le seuil pour regarder derrière moi et lancer au japonais un coup d'oeil interrogateur. « A moins, bien sur, que vous ne préfériez rester ici à patauger dans le sang en attendant que l'on vous surprenne ? »

Je ne laissais pas beaucoup de choix à mon joli meurtrier, en fait je lui forçais même carrément la main, mais je doutais qu'il m'aurait laissé filé comme ça de toute façon.  Quoi qu'il en soit, il avait tout intérêt à aller dans mon sens, précisément pour la raison que j'avais évoqué. Il ne devait pas forcément vouloir rester dans cette chambre lui non plus et s'il voulait en savoir plus, il avait tout à gagner en acceptant. Une lueur de défi dans le regard, je lui adressais un sourire radieux, à la fois aguicheur et provoquant :

« Si vous voulez que je parle, offrez moi donc un verre quelque part. Peut être qu'ensuite je serais mieux disposée. »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeVen 28 Aoû - 10:07

Ando & Aphrodite



    Le sang emplissait déjà les narines des deux interlocuteurs et ne cessait de s'étendre, glissant entre les mailles des tapis ou des joints du carrelage pour définitivement pénétrer le coeur même de la chambre. La vive couleur rouge avait désormais prit possession d'une bonne partie du sol. Un sourire éclaira doucement le visage du nippon à la simple pensée qui suivit : définitivement, le rouge vous sied à merveille, vous les communistes. Par là, il entendait faire référence à la couleur de prédilection du parti dont était désormais le chef, Nikita Khrouchtchev. Une couleur rouge bien souvent synonyme, dans les pays des Balkans, de "terreur" et de "domination" car oui, aux yeux des américains, les communistes d'URSS qui ont trouvé berceau en Russie sont avant tout des tyrans, des monstres, et des adversaires à abattre. Néanmoins, quand on s'intéresse de plus près à la culture russe, il en est de même en ce qui concerne les habitants transatlantiques. C'était à n'y rien comprendre pour Ando... Quel parti devait-il prendre, en définitif ? Le parti qui lui offrirait le plus, certainement. Après tout, à l'heure actuelle, il n'était qu'un simple mercenaire en recherche de vocation, non ?

    Alors que le japonais caressait l'embout de son sabre doucement, caressant de son pouce les lambeaux de cuir qui recouvrait la poignée de cette épée issue des tribus abares orientales, la jeune femme semblait reprendre du poil de la bête. Son léger "traumatisme" concernant la décapitation de son ex-amant entraîna un excès de colère qu'elle traduisit par une multitude de reproches qui furent larguer avec vivacité à l'encontre de l'assassin qui s'était résigné à l'écouter, contrairement à son camarade Harry qui lui, préférait encore s'éloigner pour signifier à son ex-meilleur ami qu'il était agacé par la situation. Désormais qu'elle savait qu'Ando ignorait tout du défunt ruskov, la courtisane se sentit comme supérieure. Elle avait vraisemblablement un coup d'avance sur son interlocuteur et elle voulait en profiter. La vue du sabre ne la déstabilisa pas plus que ça, peut-être s'imaginait-elle qu'elle pouvait aisément désarmer l'asiatique et le mettre à sa merci en deux temps trois mouvements. Pathétique. Ce serait insensé de penser cela mais d'un autre côté, elle ignorait tout de l'homme qu'elle avait en face d'elle... Finalement, c'était encore le schizophrène qui avait l'avantage, mais elle l'ignorait sûrement. Comme lui ignorait qu'elle était une divinité.

    Elle voulait lui faire perdre son sang-froid... C'était ça son plan ? Ce n'était pas le genre d'Ando. Loin de là, même. Il en fallait beaucoup pour le faire sortir de ses gongs, comme avait put le remarquer auparavant Feu Harrisson, le véritable Harrisson, et pas ce vulgaire fantôme qui errait aux côtés du tueur en série dans le but de le "hanter", même si il l'agacer plus qu'il ne le hantait, présentement. Elle cherchait à le rabaisser, désormais ? Elle le traitait de "pion", oui, et alors ? Il le savait pertinemment qu'il n'était qu'un pion sur un échiquier. Néanmoins, certains pions sont plus importants que d'autre, comme beaucoup le savent. Ando, bien qu'il ne connaissait que brièvement le jeu des échecs qui était très répandu en Amérique, s'apparentait au Fou, une pièce imprévisible pouvant renverser une partie toute entière... C'était peut-être présomptueux de sa part, mais d'un autre côté il pensait juste. D'autant plus qu'il était également fou au premier sens du terme... Oui, vous en connaissez beaucoup des japonais de près de cent ans qui ont encore un ami imaginaire ? Quoi qu'il en soit, les échecs n'étaient pas du tout au goût du mercenaire qui, attaché à son pays natal, préférait de loin les shogis, un jeu de stratégie semblable aux échecs, qui stimulait l'esprit des joueurs qui devait redoubler de prudence et de hardiesse pour pouvoir l'emporter sur son adversaire... Du point de vue d'Ando, la Guerre Froide qu'ils vivaient depuis ces quelques dernières années était tout à fait semblable aux shogis japonnais... Attaquer, sans réellement le faire, en protégeant son Roi.

    Amusée par la situation, plutôt qu'effrayée, la grande blonde fit remarquer à l'assassin que son "engin", comme elle aimait l'appeler, pouvait bien se passer de ses doigts -sans mauvaise pensée-. A force d'astiquer continuellement pareille poignée, il pourrait finir par émousser son arsenal ou encore s'endolorir la main avant de finalement passer à l'assaut, ce qui serait regrettable. Quoi qu'il en soit, elle avait peut-être raison. Elle avait même vu juste pour tout dire... Si il tuait la compagne de Kulaptoprov, il rompait son contrat et n'empocherait rien, si ce n'était des restes de la somme initiale que ce seront partagés ses supérieurs, dont le grand chauve avec qui il avait finalisé l'affaire en toute tranquillité. Le japonais lâcha un rictus, lâcha son arme qui retomba un peu pour se remettre un peu plus à la verticale, et lança un regard dédaigneux à la poupée superficielle qui lui servait actuellement d'informatrice. Quelle plaie... Harry fut amusé de voir son ami se faire dompter de la sorte par la manipulatrice que semblait être la pulpeuse blondinette qui avait déjà prit des airs d'impératrice face à eux, ou plutôt à lui, puisqu'elle ne voyait pas Harrisson. Le mercenaire bomba son torse et vint croiser ses bras puissants contre celui ci en tapant un peu du pied, intensifiant alors son empreinte ocre sur le sol. Impatient, Ando lâcha simplement dans un soupir :

    « Abrégeons, veux-tu... Dis moi ce que je veux. »

    Cet ordre tomba dans l'oreille d'une sourde. Harrisson commençait réellement à apprécier l'impétueuse jeune femme qui commençait à prendre les rennes de la conversation, se forgeant une certaine aura royale au fur et à mesure que leur entretien perdurait. Ce qui ne plaisait pas, en revanche, à l'asiatique qui ne cessait de faire claquer sa langue contre son palais avec une vivacité frénétique. La séductrice soupira alors à son tour, et secoua légèrement sa tête avant de finalement lâcher l'une des généralisations les plus répandues sur Terre qui pouvait souvent se résumer par cette simple expression populaire : "Les hommes sont tous les mêmes". Phrase tellement peu mondaine qu'il y avait désormais des phrases toutes faites pour contre-carrer pareille réflexion. "Il ne fallait pas essayer tous les hommes", "et les femmes alors, parlons-en !" ou encore "il existe des exceptions, et j'en suis une". Des phrases vides de sens, tout comme celle prononçait par la grande blonde. Ando, lui aussi, avait une réponse toute prête pour cette réplique : le silence. Parfois, le silence pouvait être une arme surpuissante... Sachez le.

    Toujours maîtresse de la conversation, la grande blonde invita le tueur à l'impressionner. Elle avait du culot, c'était sûr. Cette témérité arracha au sang-mêlé un petit sourire que ne rata pas son spectre de compagnie, incarnation-même de la malédiction dont il souffrait. Le grand blond taquina un peu son assassin qui ne plissa pas le moindre de ses traits, demeurant encore et toujours inflexible et insensible aux remarques déplaisantes de son ancien ami. Il était habitué désormais, il était presque devenu stoïque face à lui et lui répondait le moins possible. Il assimilait désormais plus Harrisson à un bruit constant dans le creux de son oreille et à un mirage permanent, plutôt qu'à autre chose, même si il lui arrivait bien souvent de déchanter et de le remettre à sa place... Ce qui amusait étrangement le Némésis.

    Madame commença ensuite à faire des manières, concernant la scène de crime... La vue et l'odeur du sang commençait à la dégoûter et à la mettre mal à l'aise, vraisemblablement, et elle demanda donc à Ando de quitter immédiatement cet endroit. Elle chercha à le persuader en lui signifiant que tôt ou tard, quelqu'un passerait par là et les découvrirait en train de papoter tranquillement dans une marre de sang, un cadavre à leurs côtés, et une tête sans corps qui le dévisagerait. De quoi mettre une alerte n'importe qui, c'était sûr... Pour la énième fois depuis leur rencontre, Ando claqua sa langue avec force contre son palais pour signifier son mécontentement alors qu'il rapportait son regard sur les restes sanguinolents qui traînaient ci et là et dût se résoudre à admettre qu'ils feraient mieux de partir le plus tôt possible maintenant. Si il avait étudié les mouvements des trois premiers gardes depuis sa chambre personnelle, le demi-dieu ne savait absolument rien de la relève qui allait certainement apparaître au détour d'un couloir prochainement. Certes, ses pouvoirs pouvaient le sauver tout en conservant un certain mystère sur lui aux yeux de la courtisane de luxe puisqu'ils s'agissaient de dons peu voyants pour toute personne qui n'en est pas victime... En effet, il peut choisir qui effrayer ou qui plonger dans une illusion et ainsi paraître tout à fait normal aux yeux des autres lorsqu'il agit contrairement à d'autres sangs-mêlés qui, lorsqu'ils manifestent des flammes dansantes, se font voir par tout le monde et perdent donc toute discrétion...

    Toujours aussi aguicheuse que lorsqu'elle lui demanda à se revêtir, la grande blonde lança un regard complice à l'asiatique qui haussa, par réflexe, un sourcil. Elle voulait boire, désormais ? Que de caprices étranges... Elle sous-entendait qu'une petite boisson alcoolisée pourrait certainement lui faire cracher le morceau concernant le soviétique moustachu qui reposait encore à leurs côtés, et tous les autres secrets qu'elle conservait précieusement. Alors qu'Ando prit un instant pour délibérer, Harry se mit à siffler, amusé, et lâcha :

    « Une escort-girl digne de ce nom ! Regarde la, elle fait passer son boulot avant tout ! Satisfaire les hommes, c'est son truc... J'suis sûr qu'elle veut un autre engin que ton sabre, si tu vois ce que je veux dire. »

    Encore une fois, Harry fut ignoré. Ando sourit un peu, releva son regard en direction de la jeune femme aux cheveux d'or et s'avança encore vers elle en repassant le pan de sa veste par dessus la garde de son nodachi avant de l'inviter à s'avancer en direction de la sortie, bien qu'il laissait encore derrière lui quelques traces rouges de moins en moins visibles.

    « Eh bien, soit... Même si je peux vous forcer à parler de biens d'autres façons. Avec mon engin, par exemple. »

    Bien évidemment, il ne précisa pas quel engin pour laisser également planer un certain doute. Il entrait dans le jeu de la jeune femme... Mais pourquoi ? Son aura enjôleuse, très certainement. Plus il s'approchait d'elle, plus il se sentait enivrer par un parfum nouveau qui ravissait ses narines et le chamboulait un peu... Diverses suggestions se faisaient alors à lui, des idées nouvelles lui venaient et son esprit était de plus en plus embrumé. Bien évidemment, il se contrôlait et n'allait pas lui sauter dessus comme un animal, comme l'avait très certainement fait le général tout à l'heure. Non, Ando avait tout de même un minimum de tenue en présence d'une femme, élégant comme il était... Bien que machiste, quand il le voulait.

    Réajustant sa veste sombre, il sortit avec la courtisane qui avait enfilé un soyeux manteau de fourrure qui lui sied à merveille et la faisait définitivement passer pour une lady nordique. Harry suivit son ami de près, plus près encore que lui-même ne suivait la jolie blonde qu'il avait laissé un peu devant. Son camarade d'infortune lâcha un petit rictus moqueur et lança à l'intention du japonais :

    « Depuis quand tu te laisses avoir si facilement ? C'est parce qu'elle ressemble à Sasha, ou quoi ? J'ai pas le souvenir de t'avoir vu si faible que ça, un jour...
    - J'espère, en tout cas, que votre vodka régionale ne servira pas qu'à déboucher vos sanitaires, mais vous fera également cracher tout ce que vous savez, comme convenu... Ou je risquerai de vous arracher ces informations d'une manière bien moins catholique. Lâcha t-il, glissant à nouveau un sous-entendu.
    - Ben voilà... Le retour du grand méchant loup, je préfère ! Voyons maintenant ce que va répliquer notre Petit-Chaperon Rouge nordique ! »

    Ando regarda son camarade un instant, comme pour s'assurer qu'il avait réussi à dissiper les doutes qui habitaient le fantôme illusoire qui répondit d'un simple sourire complice. Il reporta ensuite son regard sur l'amante du général alors qu'ils regagnaient désormais le grand escalier de marbre dont la couleur brune attirait la lumière des différentes lanternes suspendues au-dessus d'eux, formant même quelques formes opaques au loin, vers la sortie qu'ils allaient prochainement emprunter. A condition que personne ne trouve le cadavre avant, ou ne reconnaisse la grande blonde et ne commence à voir que quelque chose cloche dans l'hôtel luxueux moscovite...
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeDim 30 Aoû - 12:33

Depuis le début de notre échange, j'avais bien senti le mécontentement croissant du Japonnais mais j'avais décidé de ne pas y prêter attention. Sa gestuelle corporelle, le ton de sa voix ou encore son silence étaient des éléments bien assez expressifs, et c'était sans mentionner son tic de faire claquer sa langue contre son palais.  Ce devait être le genre d'homme a éprouver le besoin de tout contrôler et qui n'hésitait pas à user d'intimidation pour être craint et obéit. Que ces menaces n'aient aucun effet sur moi et que je persiste à le provoquer et à vouloir mener la danse ne pouvaient par conséquent que le contrarier. Parfois, il est bon de savoir lâcher prise, surtout face à une femme et tout particulièrement avec moi. C'était lui qui avait voulu jouer en premier lieu, mais quand on joue avec une Déesse, il faut s'attendre à perdre. Pour ma part, j'avais très envie de réussir à percer la carapace de cet homme bien mystérieux et je finirais par y arriver, tel était le défi que je m'étais fixé. Déjà, j'étais parvenue à lui arracher un léger sourire ce qui constituait en soi un très net progrès comparé à la froide indifférence qu'il arborait jusqu'à présent. Il avait également cessé de caresser la poignée de son arme comme s'il lui démangeait de s'en servir pour la laisser tranquillement reposer à sa ceinture, c'était encourageant, nous étions sur la bonne voie.

Debout dans l'encadrement de la porte, mon manteau en main, j'observais le bel asiatique d'un air amusé et joueur, attendant que monsieur se décide à me rejoindre bien que je ne sois pas encore tout à fait certain de sa réaction. A nouveau, il esquissa un petit sourire, signe que mon charme commençait à opérer et que l'assassin baissait peu à peu sa garde. C'était un changement fort appréciable. Finalement, il replaça sa veste de façon à dissimuler le manche de son sabre et se dirigea vers moi en m'invitant à le précéder vers la sortie. J'esquissais un sourire mutin en constatant que l'assassin commençait lui aussi à jouer le jeu en reprenant à son tour l'allusion que j'avais faite, mais ne relevais pas. J'enfilais mon manteau, puis docilement, j'ouvris la marche le long du couloir. J'avançais d'une manière volontairement très sensuelle, avec la démarche déhanchée d'une mannequin laissant ainsi à l'homme qui me suivait de près tout le loisir d'admirer la vue.

Tandis que nous marchions, le japonais reprit finalement la parole, lançant une petite pique très imagée sur les effets de la vodka pour me faire comprendre que j'avais tout intérêt à passer aux aveux, avant d'ajouter  un autre commentaire très ambigu sur la manière dont il pourrait me soutirer mes informations. Libre à moi d'interpréter cela comme la menace qu'il me transperce le corps de son arme ou comme la possibilité qu'il me pénètre d'une tout autre manière. Je devais bien admettre qu'il se débrouillait pas trop mal à ce petit jeu d'échanges faits phrases ambivalentes et de sous-entendus. Je laissais échapper un petit ricanement amusé et tournais légèrement la tête pour glisser un regard espiègle à l'assassin. Celui ci semblait fixer un point dans le vide avant de reporter son attention sur moi. Je répliquais:

« Faites attention, l'idée de vous voir essayer pourrait bien me tenter. »

Je trouvais assez ironique qu'il ait fait référence au catholicisme. Cette soi disant religion était une véritable plaisanterie et je ne pouvais que me demander comment les gens pouvaient être assez stupides pour aller prier un dieu que personne n'avait jamais vu et pour qui la luxure, la paresse, la gourmandise, et l'envie étaient -entre autres - des pêchés fondamentaux. En clair, pour être un bon chrétien, il fallait se priver de tous  plaisirs de la vie, et être heureux de rester dans sa misère. D'ailleurs, la seule idée d'un dieu unique était complètement grotesque et s'il y avait bien une chose que je n'arrivais pas à comprendre c'était pourquoi cette religion absurde avait de plus en plus d'adeptes. Un phénomène de mode peut être. Quoi qu'il en soit c'était un sujet sur lequel je n'avais aucune envie de m'étendre.

Nous empruntâmes finalement le grand escalier de marbre qui menait dans le hall, mon escorte de fortune me suivant toujours de près telle une ombre étrange. Alors que j'arrivais tout juste en bas des marches, je fus interpellée par une voix d'homme provenant d'une porte adjacente que je savais mener à la salle de réception.
« Elena ? »

Je ne pus faire autrement que me tourner vers l'homme qui m'avait reconnue et appelé; Elena étant le nom sous lequel je m'étais présenté dans mon rôle de mannequin soviétique. J'eus tôt fait de reconnaître l'homme d'une cinquantaine d'année auquel j'avais été présentée un peu plus tôt dans la soirée, il s'agissait d'un membre du parti communiste dont j'avais oublié le nom.

« Je m'en occupe. » soufflais-je à mon improbable compagnon suffisamment bas pour que lui seul entende ces mots. Nous n'avions pas spécialement besoin d'un autre carnage et je n'avais aucune envie de devoir m'enfuir en courant du haut de mes talons aiguilles en devenant une fugitive. Cela pouvait bien avoir un côté très romantique, si possible j'aimais autant m'éviter cette peine. Me composant un magnifique sourire charmeur à l'intention du ministre, postée au milieu du hall, j'attendis calmement qu'il vienne jusqu'à moi. Il poursuivit:

«Je suis content de tomber sur vous. Je devais retrouver le général Kulaptoprov pour discuter avec lui, savez vous où il est ? »

« Oh, je l'ai raccompagné à sa chambre il y a une dizaine de minutes, mais j'ai bien peur qu'il ne soit pas en état de vous parler. Le général avait un peu abusé de la boisson et il s'est endormi presqu'immédiatement. »

« Je vois...» Le russe passa ses doigts boudiné sur sa moustache, je vis son regard faire des va et vient entre moi et le japonnais à mes côtés, il semblait réfléchir, l'air vaguement suspicieux mais j'étais certaine qu'il était bien loin de se douter de la vérité. En fait, vu la manière dont il me regardait, il devait penser à tout à fait autre chose. La bonne nouvelle c'est qu'il était tellement obnubilé par moi qu'il ne sembla même pas voir l'arme blanche qui dépassait de la veste du japonais. Il finit par reprendre: «...et bien, tant pis, je suppose que je pourrais lui parler demain... Qui est votre ami ?»

Je m'attendais à la question et j'avais une réponse toute préparée. Usant autant de mon charme pour lui embrumer l'esprit que de mes talents d'actrice, je réagis comme si la présence de l'asiatique à mes côtés était parfaitement insignifiante et répondis tout naturellement:

« Mon garde du corps. Il est Coréen. »

« Ah très bien...» Le communiste hocha doucement la tête comme si tout cela faisait sens et sembla se ragaillardir un peu comme s'il voyait soudainement une opportunité. «Vous ne souhaitez pas rester encore un peu ? C'est dommage, j'aurais aimé faire davantage votre connaissance...»

« Une autre fois, peut être, je suis fatiguée et je dois être en forme pour mon défilée de demain. Bonne fin de soirée. » Répliquais-je, inventant cette histoire de défilée pour me justifier. J'esquissais un petit sourire d'excuse, feignant de regretter le fait de devoir partir et me hâtais de m'éloigner d'un pas rapide pour qu'il ne puisse pas m'interroger davantage. Lorsque je l'entendis répondre « A vous aussi, Elena, au revoir. » j'étais déjà pratiquement au niveau de la porte du luxueux hôtel. Je la poussais sans attendre et sortit dans la fraicheur glacée de la nuit, désireuse de mettre le plus de distance possible entre cet endroit et moi. D'ailleurs, il serait préférable que je ne remette plus les pieds ici avant une bonne cinquantaine d'année, le temps que tous ceux m'ayant connu ici soient passés de l'autre côté du Styx. Je me demandais vaguement comment mon intriguant assassin allait bien pouvoir prendre cette petite scène. Je l'avais peut être couvert mais j'avais aussi donné la preuve de mes talents d'actrice et de mes compétences en matière de mensonges. Cela lui avait également donné un certains nombres d'éléments sur mon identité d'emprunt.  Je doutais qu'il soit dupe et puisse croire que je n'étais qu'une simple mannequin mais au fond cela importait peu. A ce stade, le mieux était probablement que je me passe pour une espionne à la Mata Hari en entretenant le mystère. Après quelques pas dans la rue, une fois que nous étions suffisamment loin de l'hôtel, je m'arrêtais et me retournais pour faire face à mon séduisant accompagnateur.

« Alors, où allons nous ? »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeLun 31 Aoû - 12:22

Ando & Aphrodite



    Cette "mortelle" se faisait de plus en plus entreprenante à l'égard du guerrier asiatique qu'elle venait pourtant de rencontrer. Et quelle rencontre ! Un meurtre sanglant, des menaces, une impassibilité plus froide encore que l'étaient autrefois les goulags russes, une sympathie inexistante et des incessants claquements de langue pour signifier son mécontentement et son impatience notoire... Le genre de personnes peu fréquentable, soyez-en sûr. Néanmoins, cette rencontre d'infortune ne semblait pas tant que ça avoir retourné la courtisane qui, comme bon nombre de ses camarades l'aurait fait, aurait put fuir dés l'entrée en scène de l'assassin qui lui avait bien fait comprendre qu'il n'avait rien contre elle. Ando avait cependant bien compris que la demoiselle n'était pas une simple fille de joie dénichée à un coin de rue, comme l'avait longtemps sous-entendu Harrisson qui n'avait pas manqué de l'observer sous tous les angles -vraiment tous-, c'était vraisemblablement quelqu'un de plus important... Le comble de leur rencontre serait que finalement elle aussi soit une simple "marionnette" engagée pour une mission ayant pour cible le général Kulaptoprov. Cette simple idée arracha un sourire à l'inébranlable sang-mêlé.

    Alors qu'il était entré plus ou moins dans le jeu de sa camarade, Ando ne tarda pas à avoir une réponse en retour. L'inconnue avait transgressée la seule règle de cette merveilleuse invention qu'était le double-sens en faisant savoir au japonais qu'elle pourrait être tentée de se faire... Transpercer. Se permettant de douter de la nature masochiste de la voluptueuse demoiselle, le japonais en déduisit bien vite qu'elle entendait par là tout autre chose qu'une démonstration d'escrime. Cependant, ce dernier ne se laissa pas avoir si facilement par les approches de cette prédatrice sensuelle et ne répliqua rien. Si elle était vraiment en mission pour Kulaptoprov, elle ne devait pas être une alliée de confiance et peut-être même une ennemie... A en croire son allure, elle n'était certainement pas une grande combattante, ou du moins pas autant que l'était l'asiatique. Ainsi, si elle voulait se débarrasser de lui, elle allait devoir sortir un autre tour de son chapeau et celui ci pourrait très bien être sa poitrine généreuse, ou encore ses délicieuses cuisses ouvertes...

    Oui, Ando avait des soupçons, mais n'était-ce pas normal ? Des questions se bousculaient dans son esprit. Il ne savait rien d'elle, et cela l'agaçait. Elle pouvait véritablement représenter un danger pour lui, il le savait. Comparé aux autres demi-dieux, le grand ténébreux qu'était Ando n'était pas imbu de sa personne et confiant en ses pouvoirs... Il avait rencontré, au cours de ses quatre-vingt treize ans d'existence, bien des monstres humanoïdes capables de résister à ses capacités divines et ayant presque réussi à venir à bout de lui. Ainsi, être semi-divin ou non, il était toujours plus ou moins prudent quand il rencontrait quelqu'un qui savait si bien faire valoir ses atouts. En dépit de cela, il devait tout de même avouer que cette charmante personne avait une aura envoûtante qui faisait que bien souvent les songes du natif d'Asie n'étaient plus très clairs, embrumés par des pensées impures qui emmenait de la courtisane du défunt... Était-elle une succube ? Ando en avait déjà rencontré mais il devait avouer qu'aucune d'entre elles ne paraissait si belle, si désireuse et si envoûtante que l'inconnue ici présente. Une pensée folle vint cependant à l'esprit du bridé, qui se hâta de la réprimer; et si ce sentiment était tout simplement de l'amour ?

    Harry l'avait souligné tout à l'heure : elle avait des airs de Sasha. Sasha était une fille de Phobos, demi-cousine d'Ando; grande, blonde, fort bien entretenue, qui avait sût ravir son coeur lors de ses premières années à la colonie. Refoulait-il finalement la perte de l'être-chéri en la personne de cette mystérieuse soviétique qui ne cessait de se déhancher devant lui ? C'était possible. Néanmoins, il se refusa une nouvelle plongée dans le monde illusoire de l'amour... Sachant fort bien qu'il débouchait toujours sur un univers plus sombre et triste appelé Désespoir. Depuis Sasha, Ando n'était plus jamais retombé amoureux de qui que ce soit, même si il avait souvent profité de belles et jeunes femmes. Jamais un sentiment aussi fort que celui qui l'habitait du temps où il se tenait aux côtés de sa cousine n'avait refait surface... Et maintenant qu'il y repensait, même si l'emprise qu'avait l'inconnue sur lui était forte, elle n'égalait pas encore celle qu'exerçait auparavant Sasha à son insu. Cela sonnait presque comme l'Amour selon Pétrarque, aimer pour aimer, mais il n'en était rien. Ando n'appréciait pas particulièrement les histoires passionnées, ou les métaphores du genre et chassa donc de tout ceci de son esprit pour finalement se re-concentrer sur le cheminement des choses... D'autant plus que cela risquait de se corser.

    Alors que les deux "associés" d'un soir avaient enfin empruntés les escaliers de marbre pour pouvoir sortir de l'établissement qui pullulaient de grands gaillards en costard, des vrais ruskovs au teint pâle, l'air robotique, plus froid encore que l'était le tueur à gages. Ils avançaient presque selon un tracé dicté par leur employeur, ne laissant leur regard vagabonder que là où il était autorisé à aller, ne déviant de leur trajectoire sous aucun prétexte et ayant une oreillette enfoncée jusqu'à leur tympan pour être sûrs d'entendre les ordres débités par leur patron. Asimov jalouserait presque les russes d'avoir anticipé ses écrits. Les gardes étaient comme déshumanisés, de vraies machines ambulantes, des automates programmés pour tuer. Cela donna presque des frissons dans le dos à Ando qui, quand bien même son métier ressemblait un peu au leur, se refusait totalement à abandonner ses opinions et sa façon d'agir au prix de quelques billets. Sa profession de tueur à gages était certes stricte, mais elle lui laissait tout de même bien plus de libertés que ne disposaient actuellement les chiens de garde de l'hôtel... Il n'était pas forcément humaniste ou défenseur des droits de l'Homme mais il devait bien admettre que le comportement de ces types ne l'indifférait pas tant que cela, le mettant même mal à l'aise.

    Alors qu'ils gagnaient du terrain, leur marche fut soudainement interrompue par une voix suave qui s'était élevée dans leur dos. Elena ? L'asiatique reporta automatiquement son regard sur la grande blonde après s'être stoppé soudainement, ayant encore le pied soulevé au-dessus de la marche brune. La jeune femme lui lança donc qu'elle allait s'occuper de tout cela, ce qui fit légèrement sourire le japonais. Il venait d'obtenir une information au moment où il s'y attendait le moins. Il aurait put remercier l'autre moustachu qui se tenait quelques mètres au-dessus d'eux mais tout ceci aurait put paraître étrange et particulièrement déplacé. De plus, il ne voulait pas que tous les kalachnikov soient pointés en sa direction pour avoir approché de trop près le boulimique général. Son apparence était toute aussi risible que celle de son ex-compatriote qui gisait encore dans sa chambre, baignant dans son sang qui avait certainement commencé à voir son teint rouge vif viré au grenat pâle. Tandis que la grande blonde glissait jusqu'au général, l'assassin sourit et murmura à l'intention de la jeune femme :

    « Très bien, Elena. »

    Il voulait lui faire comprendre qu'il avait très bien entendu, et avait prit note de son patronyme. Il la regarda donc filer jusqu'au général sous les regards de quelques gardes qui reprirent bien vite leur ronde sans poser de questions alors qu'Ando, désormais isolé et laissé seul, restait d'autant plus sur la défensive en médusant du regard les quelques goliaths qui déambulaient non loin de lui. Harrisson, attendant deux marches en dessous de son compagnon d'infortune, sourit et lança :

    « Elle a l'air de t'avoir à sa botte, non ?
    - Pas vraiment, non. Rétorqua le japonais sans bouger ses lèvres, à la manière d'un ventriloque. D'autant plus que maintenant, j'ai un léger avantage sur elle.
    - Tu crois que parce que tu connais son prénom, tu vas la faire parler ?
    - Pas forcément, tout dépend de comment je pourrais me servir de cette information... En tout cas, on dirait vraiment qu'elle a du succès avec les généraux russes...
    - C'est insultant, non ? Que même un gros-lard russe ayant dépassé la date de conservation et ne survivant que par cryogénisation dû au climat arctique de ce pays arrive à emballer la femme de ses rêves, alors que toi tu n'as pas pu. » Le taquina Harrisson.

    Il ne répondit pas. Harry sourit d'un air triomphant. Le russe continua de converser avec la jeune femme dans sa langue natale, rendant ainsi leurs paroles indescriptibles pour le japonais jusqu'à ce que celui ci n'entende finalement le mot "Kulaptoprov", mot qui fit également réagir son acolyte qui haussa automatiquement un sourcil. Mis en alerte, Ando se saisit discrètement de la poignée de son arme, faisant accidentellement ressortir le fourreau par l'arrière -ce qui aurait put lui valoir cher- et fronça les sourcils. Avait-il découvert le corps ? Un grognement presque inaudible échappa au tueur à gages. Il ne souhaitait pas faire couler plus de sang que prévu aujourd'hui, comme convenu avec son employeur, mais si la situation l'y obligé... Elena cependant, parvint apparemment à calmer le jeu puisqu'aucun garde ne fondit sur le japonais dans l'instant. Un énième claquement de langue lui échappa alors que la jeune femme redescendit à ses côtés en l'invitant à reprendre leur marche. Le demi-dieu desserra sa prise sur son arme, jusqu'à ce qu'il ne la lâche finalement, la faisant retomber entièrement sous sa veste sombre, avant que finalement ils ne sortent de l'hôtel.

    Dehors, il neigeait. Quelques flocons de neige virevoltaient autour du duo -ou plutôt trio, avec Harry qui les avait déjà dépassé pour emprunter le trottoir d'en face-. Un rideau blanc s'était déposé sur Moscou en cette douce soirée, alors que le ciel lui s'était tapissé de ténèbres. Les lampadaires crépitaient un peu, leur lumière orangée éclairait quelques morceaux de la rue encore bondée, à cette heure. Il y avait, devant l'hôtel, deux autres gardes qui se tenaient droits comme des "I", le regard bloqué sur l'horizon et les mains croisés au dessus de leur entre-jambe. Ando regarda à droite, puis à gauche, et reporta enfin son regard sur la délicieuse jeune femme avant de finalement hausser les épaules par rapport à la question qu'elle lui avait précédemment posée :

    « Je ne pense pas assez bien connaître Moscou pour vous inviter quelque part. Un bar suffira. Apparemment, l'alcool vous délie la langue, n'était-ce pas ce que vous aviez dit, "Elena" ? »

    Il avait bien appuyé sur son patronyme, voulant lui faire comprendre qu'elle était démasquée. Bien évidemment, sur le coup, il ne pensa pas vraiment au fait qu'elle avait également put mentir au général sur sa véritable identité et ne se ravisa donc pas. Il la regarda de haut, lâcha un rictus et reprit sa route sans même savoir où ils pourraient bien trouver une bouteille de vodka pour faire cracher à la jeune femme les informations qu'elle avait en sa possession. En tout cas, elle avait confirmé un soupçon d'Ando : elle était particulièrement intime avec la branche militaire de l'URSS à en croire sa conversation tranquille avec le gros bonhomme de tout à l'heure qui arborait sur sa tenue de parfait communiste bon nombre de décorations qu'il avait forcément obtenu avant de festoyer avec ses camarades, et donc de prendre pas moins d'une vingtaine de kilogrammes. Ando le savait, son employeur rajouterait bien des zéro au chèque si son assassin revenait avec des informations intra-militaire, en plus de la tête de notre très cher Kulaptoprov...
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeLun 31 Aoû - 22:18

Je mis tout juste un pied dehors que déjà le vent glacé s'infiltra dans mes vêtements, faisant virevolter ma divine chevelure et les pans de ma robe. Les talons de mes escarpins se plantèrent dans la couche de neige qui recouvrait les pavés givrés. Ce n'était pas vraiment l'idéal mais la beauté demande quelques sacrifices. Tant que je n'avais pas à courir, cela irait très bien. Il n'y avait pas grand monde dans les rues à cette heure. La lumière des réverbères était rendue diffuse par les flocons immaculés qui emplissaient le ciel et semblait recouvrir la ville de coton duveteux. C'était très beau, la décor paraissait presque surréaliste et je ne pus m'empêcher de l'admirer un instant. Je fus bientôt rejointe par mon meurtrier compagnon. Si quelques instants plus tôt, son attitude laissait croire qu'il commençait à se laisser un peu amadouer, il semblait désormais être redevenu aussi méfiant et hautain qu'au tout début de notre rencontre. Et, pour être honnête, le dédain irrévérencieux qu'il persistait à témoigner à mon encontre commençait à me taper sur les nerfs. Comme il avait accepté de m'escorter pour m'offrir un verre, je pensais qu'il avait compris que c'était seulement en se montrant enfin un peu plus aimable qu'il m'inciterait à lui raconter ce que je savais. Mais apparemment, j'avais tord. Il semblait penser qu'il suffisait de me souler pour me faire cracher le morceau. Non mais pour qui me prenait-il ? Contrairement à Dionysos, je n'étais pas le genre de personne que l'on pouvait manipuler avec un peu d'alcool. A vrai dire, je me sentis particulièrement offensée qu'il ait pu simplement avoir cette idée ! Sa remarque m'arracha un froncement de sourcil et sa façon de me regarder de haut avec son air condescendant n'arrangeait rien. Je me plantais résolument sur le trottoir, ne le suivant pas alors qu'il faisait mine d'avancer.

« Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. » Je le détrompais avec un calme froid qui trahissait ma contrariété. « J'ai seulement suggéré que vous avez davantage de chance d'obtenir ma coopération en vous montrant galant et courtois plutôt qu'en agissant comme un rustre qui croit pouvoir tout obtenir par la menace et l'intimidation.  »

Cette fois ci, le reproche était on ne peut plus clair. Mais il ne s'agissait pas seulement de le sermonner, j'avais la ferme intention de lui donner une petite leçon afin de lui montrer que le beau sexe ne doit jamais être traité avec une telle inconsidération. Une petite démonstration de mon réel et effrayant pouvoir de séduction semblait s'imposer. Rien qu'un tout petit aperçu, ce serait bien suffisant. Mon pouvoir n'avait rien de comparable à la puissance brute et matérielle de celui des autres dieux, c'était quelque chose contre laquelle on ne pouvait pas lutter, et en cela, il pouvait être tout particulièrement terrifiant. On peut échapper à un raz de marée, tout comme on peut se mettre à l'abri de la foudre et de l'orage, mais comment peut on se protéger de son propre cœur, de ses propres désirs ? L'amour pouvait même mettre les dieux à genoux. Je pouvais le charmer et en faire ma marionnette aussi surement qu'un joueur de flûte peut envouter un serpent, le manipulant et le pliant à ma volonté sans même qu'il n'en ait conscience. Je n'incarnais pas seulement l'amour et la beauté, j'avais aussi le monopole sur le désir, l'attirance et la sexualité. Pensait-il détenir un avantage en raison du pseudonyme qu'il avait entendu ? J'allais lui montrer combien c'était faux. Je m'avançais vers lui pour lui faire face, réduisant la distance qui nous séparait avec une démarche sensuelle et féline, plongeant mon regard hypnotique de la couleur du firmament dans les profondeurs de ses iris sombres. J'envahis son espace personnel et approchant mon visage à quelques centimètres du sien, je pris soin de m'exprimer avec une lenteur calculée, un index accusateur appuyé sur son torse.

«Sachez, monsieur le tueur dont j'ignore toujours le nom, que vous n'obtiendrez absolument rien de moi avec de telles manières... » Ma voix était enivrante, suave, semblable à une mélodie envoûtante qui n'avait rien à envier au chant des sirènes. Son seul timbre influençait ses émotions et semblait caresser les parties les plus intimes de son corps musclé. «... et, qu'en l'occurence, vous êtes à la merci de mon bon vouloir. »

Au fond, mes propos n'auraient que peu de sens et guère d'impact si ce n'était du fait de l'emprise que je prenais sur lui à travers mon intonation voluptueuse qui suggérait passion, ardeur, sexe, tout en gonflant de désir son corps viril. Les mots semblaient dire une chose tandis que les accents de ma voix laissait entendre tout à fait autre chose. La neige tombait à gros flocons, l'air de la nuit était d'un froid glacial qui pénétrait les os et pourtant mon pouvoir emplissait l'atmosphère autour de moi d'une brûlante tension sexuelle. Il n'était qu'un jouet entre mes mains de déesse. Par le passé, j'avais forcé des filles qui m'avaient offensée à se prostituer en guise de punition et je pouvais faire tellement pire si telle était ma volonté. Heureusement pour lui, ce n'était pas le cas, car malgré l'offense causé par son attitude dédaigneuse, j'avais également perçu le vide glacé présent dans son cœur. L'homme semblait avoir dressé une muraille de protection tout autour de lui, se fermant à l'amour comme pour s'en protéger, mais il n'y avait aucun cœur que je sois incapable d'atteindre. Je pouvais deviner la souffrance qui devait en avoir été la cause, et cela m'inspirait de la pitié pour lui. Quelle tristesse de voir un jeune homme aussi séduisant se replier aussi sur lui même en rejetant ce qu'il pouvait y avoir de meilleur dans la vie. Je ressentais le besoin de l'aider à dépasser cela. Je le sondais du regard un instant, réfléchissant au meilleur moyen de l'amener enfin à baisser sa garde. Poussant un soupir imperceptible, je finis par me reculer légèrement, faisant peu à peu retomber la tension qui saturait l'air à un niveau plus tolérable. Je croisais les bras sur ma poitrine d'un air impérial et décidait de lui dévoiler une partie de la vérité.

« Pour votre information, je n'ai aucune sympathie pour les communistes, je ne m'appelle pas vraiment Elena et si je ne vous ai encore rien révélé de ce que j'ai appris, c'est uniquement parce que je trouve votre attitude déplaisante et que ça ne me donne pas du tout envie de vous aider. »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeMar 1 Sep - 15:49

Ando & Aphrodite



    La peau laiteuse de la dulcinée nordique se confondait désormais presque aux flocons qui allaient se déposer sur les différents trottoirs d'une allée encore illuminée par des lanternes ardentes qui contrastaient avec la froideur environnante. Moscou avait beau être décrite comme une ville terne, sans aucune âme, elle avait, en cette douce soirée, un charme particulier certainement dû aux mélanges colorées qui s'opéraient présentement. Des étoiles d'un jaune étincelant, un ciel d'un noir profond, la neige d'un blanc éclatant et l'orange ardent des lampadaires. Les américains, peut-être, s'amusaient-ils à détourner à leur avantage les plus infimes vérités pour accomplir leur fait : la victoire totale sur l'URSS de Khrouchtchev. Ou alors, c'était tout bonnement la présence enjôleuse de la douce Elena qui avait sût mettre du baume au coeur du japonais au point de lui faire miroiter un paradis perdu en terre soviétique. Quand bien même il essayait désormais de se rattacher à ses principes d'assassin, aux règles qu'il s'était lui-même fixé, des diktats basés sur la méfiance, la méticulosité, etc... il ne pouvait s'empêcher de penser que, peut-être, cette jeune femme n'était pas le monstre dont il voulait se persuader qu'elle était... Une tendre et fragile poupée russe qui, contrairement à ses semblables vendues à l'étalage, ne renfermait rien d'autre sous sa carapace qu'un coeur battant.

    Habituellement, pareilles pensées auraient écœurées Ando. Il ne se rabaissait jamais plus à penser à l'amour, mot qu'il associait dés à présent à des termes comme "malheur", "désespoir", "agonie" ou encore "trahison". Harry en savait bien assez pour comprendre pourquoi, mais cela ne le dérangeait pas forcément d'être ainsi considéré par son ancien ami de la colonie qui le traînait désormais comme un boulet, tel un prisonnier des temps anciens. L'aïeul soupirait, crachant par la même occasion une fumée cristalline qui s'allongeait encore et encore jusqu'à finalement disparaître sous la houle d'un vent nordique. Borée soufflait bien fort ici, en Russie. Et encore, ils n'étaient pourtant pas en Sibérie où là, il devait se donner à coeur joie, inspirant à pleins poumons pour finalement évacuer un courant aérien si froid qu'il devait geler sur place les quelques êtres qui osaient s'aventurer jusque-là. Néanmoins, le blizzard n'atteignait étrangement plus le duo insolite que formaient Ando et la prétendue Elena. Une aura flamboyante s'étendant autour d'eux comme un cocon pour les préserver des mauvaises intentions du monde qui les entourait. Cette chrysalide invisible qui les avait accueillie en son sein prodiguait en Ando des frémissements, ravivait en lui un feu jusqu'alors réduit à l'état de cendres et avait fait fondre la carcasse glaciaire ayant servie de carcan à son coeur, depuis maintenant un peu moins de vingt ans. Le japonais retrouvait mystérieusement un nouveau sens au mot "amour".

    Tout ceci se provoqua après qu'il eut lâché de façon acerbe quelques mots à la grande blonde. Celle ci, vraisemblablement agacée par les propos déplacés et irritants de sa nouvelle rencontre, ne put réprimer plus longtemps un froncement de sourcil et une réponse toute aussi crue que le furent les propos tenus par l'oriental. Des mots s'étranglèrent dans sa gorge, comme si ils étaient devenus tabous, et quand vint à lui l'idée de manifester son hardiesse, un mal lui frappa son coeur, ce qui lui arracha une légère grimace. Un tremblement lui parcourra l'échine alors qu'il était toujours prisonnier de cette cage en ébullition, dans ce royaume de neige et de glace qu'était Moscou... La lutte était de plus en plus hardie. Harry dévisageait son camarade, ne comprenant pas vraiment quels maux le rongeaient étant donné qu'étant une simple illusion spirituelle aux yeux d'Ando, les pouvoirs de la déesse ne pouvaient l'atteindre. Le grand blond haussa un sourcil et regarda son ami en lâchant avec dédain :

    « Eh, t'as quoi ? »

    L'asiatique déglutit. La mystérieuse Elena glissa jusqu'à lui sous le regard étrangement inquiet du spectre. La proximité entre leurs deux corps était de plus en plus suggestive de ce qui allait poursuivre. Pour Harrisson, il n'y avait pas trente six solutions à l'équation : la demoiselle n'était pas vraiment ce qu'elle prétendait être. Ayant séché bien des cours de mythologie à la colonie, de son vivant, le revenant n'avait aucun nom à mettre sur ce que pouvait réellement incarner la séductrice mais en tout cas, elle n'était pas une simple mortelle comme il pouvait en exister des milliards, à l'heure actuelle. Cette dernière passa son doigt sur le torse bombé de son interlocuteur, mettant finalement fin aux quelques centimètres qui les séparaient, et reprit la parole face à un Ando à la fois tétanisé et enivré. Harrisson connaissait bien assez son ex-ami pour savoir qu'en temps réel, une humaine lambda ne pouvait pas le mettre dans pareil état, et tout ce petit manège commençait sérieusement à l'agacer, si bien qu'il en vint même à regretter d'avoir lui-aussi fantasmé sur la blondasse.

    « Oh ! Ando ! Te laisse pas avoir comme ça, vieux. » Insista le Némésis en grognant un peu, dévisageant l'inconnue.

    L'incarnation de la malédiction grinça des dents. Ses paroles étaient tombées dans l'oreille d'un sourd, une fois de plus. Ando avait bel et bien entendu les appels du défunt, mais n'en prit pas compte. Le regard flamboyant de la jeune femme était bien trop envoûtant pour qu'il ne se concentre sur autre chose que ses prunelles. Tout Moscou, à cet instant précis, commençait à se taire, à se faner, pour ne finalement laisser éclore que de sincères battements dans le poitrail de l'assassin, vraisemblablement prit dans les filets de l'Amour, à proprement parlé pour l'occasion. Elena le prévint une nouvelle fois que pareils agissements de sa part n'auraient de résultat qu'un retour bredouille au pays des libertés individuelles, mais il se fichait éperdument de son employeur, son salaire, ou encore le cadavre de Kulaptoprov. Son monde s'était éclipsé, à cause d'elle. Dans un souffle, la prétendue soviétique l'informa que désormais, il était à sa merci... Il n'en redit rien. Il en avait pleinement conscience. Il ignorait comment elle avait procédé mais là, il se savait impuissant et intérieurement, cela l'effrayait un peu... Et pourtant, il en fallait beaucoup pour faire ressentir de l'effroi au fils de Déimos qui avait essuyé dans sa vie tant de revers, ayant été traîné si loin dans la Peur qu'il se croyait désormais à l'abri d'une nouvelle crainte... Il avait eut tort.

    La voix mélodieuse de la grande et voluptueuse blonde était désormais un appel à la luxure. La moindre sonorité était calculée pour émoustiller plus encore le colosse asiatique qui sentait se tendre ses muscles sous l'injonction du doigt qui vagabondait ci-et-là entre les plis de ses pectoraux, puis sur son ventre, et autre part. La beauté hivernale semblait être une professionnelle dans l'art de la séduction, et Ando comprenait mieux comment elle avait réussi à se mettre dans la poche le tant redouté Kulaptoprov, et ses proches associés à en croire sa précédente conversation avec le gourmet de tantôt. Puis, brusquement, le cocon s'effrita au fur et à mesure que la distance entre leurs deux corps se faisait raisonnable. Ce déchirement entre eux arracha presque une larme à l'assassin qui sentit son coeur tressaillir. La croqueuse d'hommes reprit finalement ses grands airs pompeux, croisa ses fins bras sous sa poitrine et se remit à parler, sans pour autant se vouloir attrayante. Cependant, peu avant, Harry soupira, vraisemblablement soulagé, et susurra à l'intention de son camarade d'infortune :

    « Putain, elle t'a eu. T'as plongé comme un idiot dans son jeu de séduction. C'était quoi déjà tes principes à la noix, là ? Ne jamais faire confiance à personne, non ? »

    Ce fut difficile à admettre pour Ando mais il avait raison... Il avait tourné le dos en tout ce dont il croyait, l'espace d'un instant. Et pourtant, il ne le regrettait pas tant que cela. L'aura qui les enveloppait autrefois était encore présente mais se faisait moins oppressante que précédemment, elle était désormais plus tolérable et moins étouffante. Les battements de son coeur retrouvaient peu à peu leur fréquence habituelle, l'ancêtre retrouva haleine et soupira doucement alors que la jolie séductrice reprit la parole. Elle avoua. Tout. Elena n'était pas son véritable patronyme, elle n'était pas communiste, ne pouvait vraisemblablement pas les sentir non plus -agissant donc secrètement chez ses ennemis apparents- puis, elle régla encore une fois ses comptes avec le japonais. Elle voulait lui apprendre ce qu'elle savait, mais uniquement au prix de quelques galanteries. Un rictus échappa au grand blond qui ne put réprimer une petite blague, après le court moment de crise qu'il avait frôlé :

    « Elle est tellement en manque que ça, ou quoi ? »

    L'assassin déglutit. Il fit une moue interrogative, plissa sa lèvre supérieure sur l'autre puis hocha la tête. Harry haussa quant à lui un sourcil, incrédule. Qu'est-ce que cela signifiait ? L'asiatique ne semblait toujours pas avoir reprit conscience pleinement aux yeux de son ancien ami qui grogna un peu, posant fermement sa main sur son épaule avant de l'interpeller. Toujours pas de réponse. Cette mascarade commençait à irriter de plus en plus Harrisson qui agissait cette fois dans l'intérêt de son assassin; ne voulant pas réellement disparaître en même-temps que lui, fauché par cette diablesse en manteau de fourrure et aux formes agréables. La hache de guerre semblait enfin enterrée pour le japonais, alors qu'Harry semblait renforcer au fur et à mesure du temps sa méfiance vis à vis de la grande blonde au patronyme encore inconnu.

    « Je vois. Vous êtes une espionne, c'est cela ? Demanda t-il calmement avant de se reprendre. Non, ne répondez pas... J'imagine qu'il est mieux pour nous deux de rester dans l'anonymat. Je m'excuse de mon comportement, mais j'ai réellement besoin des informations que vous avez en votre possession, ma réputation est en jeu. Annonça t-il, souriant.
    - Non mais je rêve, là...
    - Comprenez également, je vous prie, que la situation était assez cocasse pour nous entraîner vers ce quiproquo. Vous voir en compagnie de notre ennemi commun a put susciter chez moi quelques doutes.
    - Putain... Mais même avec moi tu t'es jamais excusé comme ça ! Tu vas pas lui baiser les pieds non plus ? Demanda avec virulence le fantôme, tandis que son acolyte prit la main de la jeune femme pour y déposer un baiser. Non mais sérieusement... »

    Ando se redressa finalement, la regardant avec son impassibilité habituelle bien qu'il n'était désormais plus si renfermé et froid qu'il put l'être précédemment. L'assassin esquissa une bride de sourire et invita la demoiselle à reprendre sa route dans la direction qu'elle désirait pour l'attirer dans l'endroit de son choix. Ando, ne connaissant pas assez Moscou pour se faire arrogant en choisissant un lieu, laissa libre arbitre à la belle inconnue, Harry suivant en pestant tout le long du trajet à l'encontre de son camarade.
    ______________________________________________________

    Chambre de Kuraptoprov.
    La relève avait eu lieu, comme convenu. Les gardes, toujours enfermés dans un placard après avoir été assommés, bâillonnés et attachés sommairement par Ando, manquaient à l'appel. Trois nouveaux chiens russes déambulaient donc selon des trajectoires réparties entre eux devant la porte, laissant les recherches aux autres membres du personnel. Il était bien entendu interdit de déranger le général, d'autant plus qu'Elena avait fait savoir à son collaborateur qu'il avait besoin de repos, néanmoins, au vu des récents événements, l'un des nouveaux trouva bon de pénétrer la demeure du grand moustachu et ce, sans oublier de s'excuser au préalable pour le dérangement occasionné. Aussitôt entré, une odeur de putréfaction vint titiller les narines du russe qui sortit aussitôt, passant son bras contre son nez. Il proliféra des ordres dans sa langue natale pour interpeller ses collègues qui se hâtèrent de venir à la rescousse. Ce fut avec horreur qu'ils découvrirent le corps de leur employeur qui baignait dans son propre sang, déjà coagulé. Aucun indice, aucune trace ne s'offraient à eux... Hormis des empreintes de chaussures, des empreintes de sang, qui se dirigeaient vers la sortie de la chambre...
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeJeu 3 Sep - 16:14

Debout sur les trottoirs enneigés avec un maintien digne de mon statut divin, je faisais face au bel asiatique que je ne lâchais pas des yeux. Son visage demeurait lisse de toute expression, impassible quand bien même je l'avais englouti sous un flot d'émotions diverses. Je trouvais assez stupéfiant de voir un mortel avec un tel contrôle de ses réactions. Il ferait un joueur de poker redoutable. C'était d'ailleurs derrière le même contrôle qu'il avait verrouillé ses sentiments et barricadé son cœur. L'empathie que je ressentais à son égard me poussa à me radoucir. D'ailleurs l'assassin lui même avait baissé les armes et s'il ne serait jamais un doux agneau il était en tout cas devenu un tigre apprivoisé, prêt à me manger dans la main. Si je n'aimais pas trop l'idée d'avoir du taper ainsi du poing sur la table, ma petite manifestation métaphysique avait en tout cas porté ses fruits. Bien sur, cela n'avait été que temporaire. Il n'était absolument pas question de transformer le séduisant asiatique en marionnette en lui inspirant une folle passion pour moi, cela ferait perdre tout intérêt au  jeu de séduction qui me plaisait tant.

Lasse d'être prise pour une courtisane soviétique, j'avais décidé de dissiper enfin ce ridicule malentendu en optant pour la franchise et j'espérais que cette confession aiderait également le guerrier japonais à être un peu moins sur la défensive avec moi. Cela sembla fonctionné, à moins que ce ne soit que l'effet de mon pouvoir de séduction ? Toujours est-il que lorsqu'il reprit la parole, l'assassin semblait un homme transformé. Je ne le contredis pas lorsqu'il supposa, de part mes dernières révélations, que j'étais une espionne, me contentant d'un petit sourire rusé qui n'affirmait ni ne niait l'affirmation. Il enchaîna en me présentant ses excuses, expliquant son comportement par sa suspicion à mon égard à cause de la situation incongrue de notre rencontre. «Cocasse» était d'ailleurs un mot très indulgent pour décrire la situation compte tenue de la réalité. Lorsqu'il avait déboulé dans la chambre en défonçant la porte, j'étais nue au dessus de l'agent secret soviétique et je me sentais toujours honteuse d'avoir été surprise dans une telle posture. Jusque là j'avais fait en sorte de ne pas trop y penser, mais je n'aimais pas le fait qu'un parfait étranger m'est vue dans mon plus simple appareil, c'était réservé à mes amants. Du moins quand mon cher mari ne trouvait pas le moyen de me surprendre et de rendre mes ébats publics.

Je confiais noblement ma main au charmant nippon qui entreprenait de me faire un baise-main. Ravie par sa démarche, je posais sur lui un regard approbateur tandis qu'il posait ses lèvres étonnamment douces et chaudes sur ma peau fine. Malgré le froid pénétrant, mes paumes étaient juste fraiches et non glacée comme elles auraient pu l'être en l'absence de gants pour les couvrir. Lorsqu'il se redressa, je gratifiais le beau mâle d'un sourire appréciateur et avançais d'un pas pour le rejoindre.

« Je comprends, répondis-je, mais même un ennemi peut être traité avec respect, non ? » Un sourire chaleureux ourlait mes lèvres adoucissant le mordant de mes mots.

Comme mon compagnon connaissait très mal la ville, fait dont il m'avait avisé plus tôt, il me laissait l'initiative de décider de l'endroit où nous rendre. Cela me convenait. M'approchant du mercenaire, je me glissais à ses côté et m'accrochait à son bras délicieusement musclé en me pressant contre lui. L'arme placée contre son flanc me gênait quelque peu mais j'y prêtais pas attention. Ma posture était des plus aguicheuse, presque lascive mais sans tomber dans la vulgarité. Mes deux mains délicates posées sur le biceps du guerrier, je l'entrainais en avant le long des bâtiments moscovites en marchant plutôt lentement en raison de mes hauts talons. J'aimais autant éviter de glisser sur le sol verglacé et neigeux parce que ça, ce ne serait pas du tout glamour. Et au passage, ça me faisait une raison supplémentaire de m'agripper à lui, la première étant que je trouvais tout simplement cela plaisant. Je poursuivis d'un air malicieux:

« Rien ne vous oblige à me faire confiance, finalement, je pourrais très bien avoir menti et chercher à vous embobiner...» Collée au japonais comme je l'étais, mon visage arrivait à peu de chose près au niveau de son cou. En tournant simplement un peu la tête vers lui, j'approchais mes lèvres de son oreilles et susurrais d'une voix enjôleuse: « Mais c'est un risque qui vaut la peine d'être pris, ne croyez vous pas ? En plus, le danger rend toujours les choses beaucoup plus excitantes. »

Je n'y allais pas de main morte avec mon attitude suggestive et mes sous-entendus dissimulés mais je voulais voir jusqu'à quel point mon bel asiatique pouvait garder son self contrôle et son impassibilité. D'ailleurs, je devais bien admettre que je m'amusais beaucoup à le tourmenter en l'aguichant de la sorte. Ce que je disais était vrai malgré tout, accorder sa confiance à quelqu'un, tout comme tomber amoureux, c'était prendre un risque. On ne peut jamais être sur que l'autre ne va pas nous trahir à un moment ou un autre et le fait de finir blessé est une possibilité. Il est pourtant inévitable de se mettre un peu en danger, sinon on est sur de ne jamais rien obtenir. Cela valait dans tous les aspects de la vie et tout particulièrement en amour. Le choix de prendre le risque ou non dépendait de l'enjeu, or quand le cœur était impliqué, ça en valait définitivement la peine. L'amour est la plus belle chose en ce monde et je ne dis pas ça par excès de vanité, c'est la pure et simple vérité. Il n'y avait qu'à voir le nombre d'hommes près à mourir pour ça et le nombre de guerres déclenchée à cause de ça. Une soirée en ma compagnie valait bien de mettre sa vie en jeu non ?

Je nous fis bifurquer dans une ruelle à droite, me fiant à mon sens de l'orientation  pour nous diriger vers le centre ville, cœur de la vie nocturne de Moscou. Je savais que l'on y trouvait pas mal de bars et de restaurants assez branchés ainsi que quelques night clubs. Je n'étais pas vraiment certaine de l'itinéraire vu qu'en général je me promenais toujours avec un chauffeur mais il me semblait que ce n'était pas très loin alors on devrait bien réussir à trouver. On croisa la route de quelques passants, essentiellement des groupes de jeunes gens ou des couples de sortie ce qui confirma le fait que nous nous approchions d'un endroit de la ville plus animé. Naturellement, chacun des hommes passant près nous ne pouvait s'empêcher de se retourner pour me dévisager en me suivant des yeux. Impossible de passer inaperçue en ma compagnie, mais tant qu'il n'y avait pas un avis de recherche contre nous pour meurtre placardé partout, ça ne posait pas de problème. Le fait que je sois partie en compagnie de l'assassin de Kulaptoprov me ferait probablement passer pour sa complice au yeux des soviétiques. Même si mon petit numéro avec le ministre nous faisait gagner du temps, je ne me faisais pas d'illusion, tôt ou tard, les soupçons nous retomberaient dessus. Je ne m'en souciais pas vraiment, ce n'était pas comme si les mortels pouvait m'arrêter et de toute façon, d'ici là, j'aurais regagné l'Olympe.  

Je finis par repérer un bar qui semblait assez sympa, avec un décoration assez luxueuse pour me plaire et une ambiance chaleureuse. J'interrogeais mon compagnon du regard mais il semblait ne pas vraiment se soucier de l'endroit où nous allions, je décidais donc pour nous deux et entrais dans le club. Je choisis une table dans un coin un peu intime et m'installais à mon aise sur la banquette moelleuse entre les coussins avant de me débarrasser de mon manteau. N'étant pas particulièrement fan de la vodka, je me commandais un martini classique avant de reporter mon attention sur l'homme qui m'accompagnait.

« Alors, dites moi, comment s'appelait-elle ? » demandais-je alors de but en blanc, un sourire rusé sur les lèvres pour relancer la conversation vers un sujet qui m'intéressait bien plus que cette histoire de renseignements secrets défense. Le japonais avait piqué ma curiosité et je voulais en savoir plus sur lui avant de lui apprendre ce que moi j'avais découvert. « La fille qui vous a brisé le cœur, vous rendant distant, froid et méfiant envers quiconque pourrait vous approcher ? »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeSam 5 Sep - 11:24

Ando & Aphrodite



Rep disparue à cause d'une erreur de manip' survenue à... DEUX HEURES DU MATIN ! Sad


Dernière édition par Ando Fujimori le Sam 26 Sep - 14:10, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeLun 14 Sep - 19:27

Le bar où nous étions entré offrait un luxe presque révoltant quand on savait que le commun des ouvriers de l'URSS devaient se satisfaire d'une vie de labeur dépourvue de toute richesse personnelle. Naturellement, cet endroit était réservé essentiellement aux gens importants, militaires haut gradés et leaders politiques. Ça ne valait pas les établissements de l'Upper East Side New Yorkais, mais pour une capitale communiste c'était plus que suffisamment à satisfaire mes exigences en matière de confort. Comme il n'y avait que peu de clients, notre commande fut prise presqu'aussitôt par l'un des serveurs au visage austère et tiré à quatre épingles. Je me mis à mon aise sur la banquette, calant dans mon dos l'un des cousins rembourrés et observais mon compagnon japonais qui faisait de même. Il se retrouvait désormais couvert d'une simple chemise aussi blanche que la neige qui maculait le sol au dehors. Je l'observais tandis qu'il ouvrait deux boutons près du col, s'adaptant ainsi à l'intérieur chauffé des lieux. Il émanait toujours de lui cette même tranquillité sereine comme si le fait d'être potentiellement recherché pour le meurtre du russe ne l'inquiétait pas le moins du monde. Peut-être était-ce le cas, d'ailleurs. En tout cas s'il trouvait toute cette situation bizarre, il n'en montrait rien et se contentait de faire avec. Je notais qu'il avait dissimulé son arme blanche sous sa veste et apparemment, personne n'avait rien remarqué. L'assassin savait être discret et ma beauté captivante constituait une parfaite diversion.

Je n'avais pas pu m'empêcher d'interroger le beau japonais sur ses histoires de cœur, ou plus exactement l'histoire qui l'avait amené à se renfermer ainsi sur lui même. J'avais le pouvoir de lire dans le cœur des gens et je ne pouvais ignorer la froideur et la solitude du sien. Il était loin d'être le premier mortel à se barricader ainsi derrière un masque d'indifférence pour mieux se protéger en ne laissant personne les atteindre mais c'était tellement dommage ! L'amour ne devrait jamais être rejeté, jamais ! Les mauvaises expériences faisaient partie de la vie, cela ne signifiait pas pour autant qu'il fallait arrêter de vivre que je sache ! Reposant mon coude sur la table, j'appuyais mon menton sur ma main sans cesser de dévisager mon compagnon. J'avais conscience que ma question était très personnelle, et certainement audacieuse mais je voulais vraiment le pousser à s'ouvrir à moi. Le souvenir de cet amour douloureux pouvait être pénible mais ce n'était pas en fuyant que l'on pouvait aller de l'avant. L'asiatique était encore si jeune ! Continuer à s'accrocher à un ancien amour  ne pourrait rien lui apporter de bon, ce n'était qu'en retombant amoureux qu'il pourrait commencer à guérir, si tant est qu'il accepte un jour de baisser sa garde. Je laissais échapper un petit soupir et lui adressait un soupir plein de compassion en réaction à sa réponse.  
 
« Je suis désolée. » Répondis-je, sincère, me sentant en quelque sorte responsable de la peine de l'asiatique. Je réprimais toutes les questions qui me brûlaient la langue telles que « que c'est il passé ?» ou encore « Comment était-elle?» qui ne feraient rien d'autre que replonger le guerrier japonais dans des souvenirs douloureux qu'il s'efforçait d'oublier.

Bon, c'est vrai, je n'étais pas franchement douée comme thérapeute, d'ailleurs je n'avais ni la patience, ni l'envie de jouer les psychologues, en revanche j'étais certaine de détenir la solution à son problème. L'amour n'est-il pas la solution universelle à tous les déboires des mortels après tout ?
Oh bien sur, je pourrais le faire tomber amoureux de qui je voulais en un claquement de doigt et tout serait réglé, sauf que ce serait beaucoup trop facile, pas vrai ? Il y avait une expression assez rependue parmi les humains qui disait « Aide toi et le ciel t'aidera. » et j'étais on ne peut plus d'accord avec ça. Bien sur, la plupart ne s'adressaient pas à la bonne divinité en disant ça (encore ces imbéciles de catholiques!) mais cela ne changeait pas le fond de la signification. Je voulais que mon charmant camarade fasse le choix de s'ouvrir, qu'il le décide de lui même et le veuille vraiment. Franchement, pourquoi devrais-je me donner du mal pour quelqu'un qui persisterait à fuir tout ce que je représente ? Ce serait aussi absurde que de donner du nectar et de l'ambroisie à un chien. Je n'ai rien contre ces animaux, (même si leur tendance à baver partout, à mâchouiller les chaussures et vous coller sans arrêt m'exaspère passablement) mais voilà. J'espérais sincèrement que, sensible à mon charme, l'assassin finirait par se montrer plus chaleureux et plus ouvert. C'était en très bonne voie, depuis l'épisode dans la chambre du russe, nous avions fait du chemin, le progrès était considérable, mais était-ce suffisant ? Toujours aguicheuse, je me penchais vers le mercenaire et posais tendrement ma main sur la sienne pour le réconforter et l'apaiser. Un sourire chaleureux étira mes lèvres parfaites tandis sur je le dévisageais intensément.

«  Je trouve tellement dommage de voir un bel homme comme vous tirer ainsi un trait sur l'amour. Vous ne devriez pas cesser d'y croire. »  susurrais-je, plaidant ma propre cause.

Cet homme n'avait pas idée à quel point il était chanceux, ce n'était quand même pas donné à tout le monde d'avoir la déesse de l'amour en personne penché sur son cas. Il suffirait qu'il le veuille pour que je l'aide à guérir de cet amour douloureux qui le hantait. et non cela ne fait pas référence à Harry, mais compte tenu du personnage qu'il était bien capable de ne pas vouloir en profiter. Nous fûmes interrompu à nouveau par le retour du serveur avec nos consommations. Il déposa devant chacun de nous notre élégant verre de martini avant de s'éloigner. L'odeur du gin mélangé au vermouth me ravit les narines. Cela ne valait pas les cocktails à base de nectar que ce cher Dionysos me faisait parfois, mais il faudrait bien s'en contenter. Je pourrais difficilement trouver mieux sur le territoire de l'URSS. Je saisis le cocktail entre mes doigts tout en plongeant mon regard dans celui du japonais.

« Nous devrions trinquer... » déclarais-je d'une voix mélodieuse tout en levant mon verre. J'hésitais une seconde le temps de réfléchir au toast que nous pourrions porter et finit par proposer la première chose qui me traversa l'esprit: « aux rencontres surprenantes que nous réserve le destin ? »
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeSam 26 Sep - 14:08

Ando & Aphrodite




    Il était vrai que le lieu était plaisant. Chaleureux, accueillant, animé, et fortuné. Un contraste certain avec la politique de l'empire soviétique qui pronait le partage des ressources et l'égalité de tous sur le plus bas échelon possible. Koulaks, collectivisation, communisme, etc... Tout cela n'était en définitive que de l'eau pour ces russes ? Khrouchtchev n'avait jamais bien paru net, mais de là à cacher pareils gisements capitalistes en plein coeur de sa forteresse rouge, c'était presque hilarant. Voilà deux lieux que visitait aujourd'hui le japonais, et c'était déjà le deuxième à posséder pareilles broderies, pareille vaisselle, et une décoration si somptueuse, délicate et épurée. C'était vraiment à se demander si le communisme n'avait déjà pas failli à sa tâche, à croire que la Guerre Froide n'opposait en définitive pas deux idéologies, mais bien deux rivalités pures et simples. Deux pays menés par des fortes têtes, des êtres bien trop fiers pour plier le genou devant l'autre. Question d'honneur, certes, Ando comprenait, mais c'était tout de même assez risible. Bien évidemment, les communistes n'étaient pas les seuls à pouvoir être blâmer ! Les américains capitalistes aussi n'étaient pas sans reproches, mais lister la totalité de leurs moeurs serait une peine tant celle ci pourrait s'avérer être longue.

    La belle inconnue voulut, à un moment donné, jouer la psychiatre en compagnie d'Ando qui s'était vu attribué le douloureux rôle de patient. Celle ci avait, semble t-il, percé à jour la blessure quasi-imperceptible qui avait eut raison du coeur du Déimos. Cette peine refoulée et camouflée derrière un masque de marbre était parût transparente à la grande blonde... Elle décrypta son interlocuteur avec une facilité déconcertante, comme si elle était connectée à son esprit, comme si elle pouvait en lire les moindres lignes, en comprendre les moindres recoins... Elle l'ignorait peut-être mais elle avait réussi à percer à jour l'ex-soldat nippon qui ne put réprimer plus longtemps un énième claquement de sa langue contre son palais avant de détourner son regard, peiné. Harry, toujours avachi dans le fauteuil derrière eux, écouta d'une oreille attentive la beauté plus-que-fatale qu'il trouvait de plus en plus louche... Avec le temps, Harrisson avait apprit quelque chose : plus une femme avait de belles fesses, plus elle était dangereuse. Enfin, habituellement, cette philosophie triviale ne servait pas dans pareil cas de figure, mais plutôt dans un sens de il faut se satisfaire du nécessaire, et ne pas viser trop gros, car après c'est l'arrêt de la circulation du sang dans les jambes. Ben oui, un fessier gros comme un camion n'avait pas que des avantages pour celui qui était censé en profiter... Après ce doux moment emplit de musicalité et de poésie, le Némésis en revint à ses songes premiers qui concernaient l'inconnue au regard de braise. Un véritable voile de mystère s'était comme installé autour d'elle et, étant passé de pauvre courtisane s'étant trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment; elle était désormais une menace directe aux yeux du spectre mental qui craignait qu'elle ne soit en réalité une créature polymorphe, une demie-déesse surpuissante ou encore pire... Pire que ça me direz-vous ? Oui, une émissaire de la Mort elle-même. M'enfin, Harry s'avançait un peu trop, très certainement.

    Pour le moment, elle ne semblait plus aussi épineuse et dangereuse que précédemment. Ses charmes s'étaient comme estompés afin de ne plus sévir autant sur la conscience du demi-dieu qui avait enfin un contrôle plus ou moins complet de son for intérieur. C'était certainement le fait de repenser à Sasha qui lui avait permis de faire machine arrière et de se concentrer sur autre chose que sur les courbes délicieuses de sa compagne du soir. Après avoir craché son nom dans un murmure, Ando se referma encore plus dans sa carapace et se refusa à tout autre détail la concernant. Toujours aussi taquin, son camarade d'infortune ne se priva pas de le rabaisser encore comme il en avait l'habitude, de le railler un peu et surtout, d'essayer de le tirer de cette situation qu'en temps normal, il aurait put éviter seul. Harry n'avait pas tort, en tout cas... Sasha était plus ou moins semblable à sa courtisane... Grande, blonde, pulpeuse, envoûtante. Néanmoins, elle présentait plus d'imperfections physiques que la poupée de porcelaire qu'était l'espionne... En effet, toute imperfection physique avait déserté le corps de celle ci. Le moindre de ses traits ne suggéraient autre chose que la perfection incarnée. Elle n'était ni trop grande, ni trop grosse, pas même trop vulgaire, et encore moins trop vilaine. Tout semblait être calculé au milimètre -non ! au nanomètre- près pour que se dessine une beauté loin d'être égalée... Elle rappelait un peu les mannequins slaves ayant été refaite et possédant l'équivalent de leur chaire en plastique sur leur ossature. Là, il n'en était rien... Un joyau à l'état brut qu'il n'était pas nécessaire de polir tant la resplendissance était juste, et inégalable.

    Ando but. Un peu d'alcool pour oublier un amour perdu, la base de la déprime. Pourtant, il ne déprimait pas vraiment. Il avait juste la sensation d'être traversé par un douloureux souvenir, rien de plus. C'était sûrement la présence enjôleuse de la demoiselle qui avait sût calmer son ressenti chaotique concernant la défunte Sasha. Ce qui étonna le plus le Fujimori, ce fut les mots prononcés par la jeune femme qui était, depuis le début -ou presque- assurée, manipulatrice et même dominatrice... Là, ce furent des excuses qui franchirent ses lèvres. Ando percuta et haussa un sourcil après avoir fixé un temps le contenu de son verre, déjà bien affaibli depuis que le serveur le lui avait amené il y a de cela quelques minutes seulement. Il se saisit du récipient, l'agita un peu et fit s'entre-choquer les glaçons entre eux, les fissurant un peu à cause des multiples chocs avec les parois du gobelet. Ce qui était encore troublant, c'était sans doute la sincérité de la belle demoiselle qui, à aucun moment, ne semblait se trahir et parlait avec une véracité désarmante, pour le sang-mêlé.

    Ne perdant pas le Nord, celle ci demeura néanmoins toujours aussi entreprenante et aguicheuse, n'hésitant pas à se rapprocher encore plus de son ami pour caresser sa main avec la sienne, se courbant légèrement pour lui offrir une vue plongeante sur sa poitrine généreuse. Le mercenaire se laissa faire, lâchant même un petit rictus alors que son autre-soi bondit de son siège en lâchant un petit râle. Le grand blond tourna autour du duo improbable et les dévisagea avant de finalement s'arrêter dans le dos de la succube, glissant ses bras autour de ses épaules tout en se penchant, collé à elle. Il voulait très certainement le provoquer, le pousser à bout pour qu'il reprenne ses esprits et cesse de se faire des illusions avec cette beauté nordique. Elle n'était, en définitive, qu'un mirage, un îlot inaccessible ou éphémère sur lequel il ne pourrait certainement se réfugier que pour un soir, ou alors jusqu'à ce qu'elle obtienne de lui ce qu'elle désirait... Une information, sa vie, qui sait ?

    « Tu ne t'en rends pas compte, hein ? Et si c'était ça finalement le piège de cette fille-là ? Elle te rappelle Sasha, non ? Il marqua une pause. Alors ne t'attache pas à elle... Tu pourrais la perdre comme l'original. C'est même assuré, crois-moi. »

    Les sourcils de l'asiat se froncèrent soudainement. Harry commençait à lui taper sur le système, d'autant plus qu'il avait raison sur toute la ligne... Néanmoins, l'aura déployée par cette enchanteresse était bien plus fort que tout intellect, que toute conscience, que tout fantôme aussi bruyant soit-il. Alors certes, il prenait notes de tout ce qu'il disait... Mais il n'en tiendrait aucunement compte. Il était prêt à se jeter dans la gueule du loup tant cette force sexuelle était puissante. Il ne pouvait lutter, il l'avait trop longtemps fait d'ailleurs. Alors au-diable, à Hadès, ces principes qui lui paraissaient sur le coup absurdes... Il était fin près à se guérir de ce mal qui le rongeait depuis si longtemps, et était près à abandonner le jeu qu'il avait entreprit avec la demoiselle depuis leur départ de l'hôtel, après avoir laissé derrière eux le maccabé de ce général dont le nom lui échappait déjà...

    « ... Kulaptoprov. » Lâcha Harry, dépité, dans un soupir, en relâchant son emprise intangible sur la grande poupée blonde.

    D'un autre côté, il s'en moquait désormais. Ce russe, cette mission, cet argent mis en jeu, c'était désormais optionnel pour lui. Jusqu'à quand, cependant ? Seule l'inconnue le savait, car c'était elle qui menait encore une fois la danse ! Celle ci se saisit à son tour de son verre, le souleva, et proposa à son "ami" de trinquer à leur rencontre hasardeuse, décidée par la Providence, par Tyché, dieu de la chance et du hasard. Le japonais souleva à son tour son récipient et trinqua avec elle en lançant à mi-voix :

    « Aux rencontres surprenantes que nous réserve le destin. »

    Cling. Firent les verres en cristal. Autre attribut du luxe, dans ce qui devrait être le palais-à-deux-sous du monde communiste. Le japonais porta la boisson à ses lèvres et but l'intégralité de son alcool en plissant un peu son visage, aux traits déjà bien tirés, et sourit à la demoiselle. Harry se résolut : il avait finalement perdu toute possibilité de ramener son homologue tangible à la raison et lâcha un faible grognement avant de finalement se laisser estomper petit à petit, se renfermant dans l'esprit embrumé par l'Amour de son condamné. Le sabreur caressa à son tour la main de la belle blonde et échangea avec elle un regard charmeur tout en interpellant le serveur pour reprendre la même commande. Il ne le regarda pas, trop occupé à dévorer du regard la déesse. Il proliféra quelques injonctions sur un ton des plus autoritaires et ne perdit jamais son sourire qu'il réservait à la délicieuse inconnue. Le voilà devenu pantin...

    Leurs doigts s'entremêlèrent alors, Ando serra sa main brûlante dans la sienne et passa son pouce sur le dos de celle ci pour la caresser inlassablement. Tout autour d'eux s'était comme tût, comme tout à l'heure... Le dôme chaleureux se réinstalla autour de leurs deux corps et les isola du monde extérieur, bien plus fade et ennuyeux que celle qui était désormais la maîtresse de ses pensées.

    « Vous parliez tout à l'heure de mes problèmes amoureux, non ? J'imagine que ce n'était pas sans arrière pensée. » Annonça t-il simplement, sans perdre son sourire béat.

    En effet, elle trouvait cela dommage qu'il ait tiré un trait sur l'Amour. Oui, c'était dommage, mais c'était ainsi. La perte de Sasha fut une blessure bien trop difficile à encaisser et trop dure à faire cicatriser pour qu'il se risque encore une fois à pareil danger, pareil danger qu'était les femmes en général. Cependant, il avait l'intime conviction -ou plutôt espérance- que celle qui lui faisait face aujourd'hui puisse lui apporter du baume au corps et puisse recoudre son coeur ouvert intégralement dans son poitrail... Qu'elle puisse à la fois faire disparaître la douleur, et la peur. Car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'enfant de la Terreur elle-même comptait en lui tant de traumatismes liés à son enfance -pour la plus part- que c'en était presque aussi risible que les tendances de certains communistes, d'ici-bas. Le serveur revint avec une bouteille d'alcool et resservit les deux "jeunes" gens sous leurs yeux, versant doucement le nectar dans leurs récipients en prenant soin d'appliquer une serviette blanche sur la grande bouteille verte de laquelle jaillissait un liquide transparent qui miroitait dans le verre. Sans un mot, Ando chassa le garçon de salle qui se contenta d'hocher la tête avant de glisser jusqu'à une autre table un peu plus loin, s'emparant mécaniquement de son carnet de notes pour y gribouiller une dizaine de lettres de l'alphabet russe. Pendant ce temps, Ando porta la main de la demoiselle à ses lèvres et l'embrassa doucement :

    « Pensez-vous réellement être à la hauteur... Pour me faire oublier un amour perdu ? » Demanda t-il, taquin.
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitimeDim 31 Jan - 19:43

RP abandonné et archivé.
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MessageSujet: Re: En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné) Icon_minitime

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En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis [Ando] (abandonné)

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