Ma douce, ma petite fille adorée. J'ai bien peur que la colonie soit dure envers toi. Ce secret, mon secret, je ne veux pas qu'il t’atteigne. Ton père est un homme bon, méconnu de beaucoup de personnes. N'écoute pas les moqueries ou les critiques que d'autres pourraient te dire. Oui, tu es la fille de Thanatos, oui ta mère n'est qu'une simple demi-déesse. Tu dois en être fière, soit fière d'avoir le père que tu as, forge toi ton propre empire et fait trembler tes ennemis avec ton prénom.
N'oubli jamais l'amour que je te porte ma douce enfant.
Ta maman qui t'aime.

Une larme venait de couler sur le morceau de papier sur lequel je venais d'écrire ces quelques mots. Je pris la feuille avant de la brûler, espérant que personne ne tombe dessus. Comment pouvais-je avoir eu cette idée stupide. Voilà plusieurs mois que je n'ai eu aucune visite de Thanatos, et je songe à laisser ma fille seule. Je me lève de ma chaise avant de me diriger vers son berceau. Je la saisi délicatement dans mes bras avant d'embrasser son front. Je tente de faire le moins de bruit possible alors que je la repose pour aller préparer mes affaires. Il est actuellement 5h du matin, je dois faire vite si je veux sortir avant que tout le monde se réveil. Je ne dois être vue par personne avec un bébé dans mes bras. Trop de personnes sont au courant. Et aujourd'hui, nous allons aller dans l'océan.

Ma puce dormait calmement dans mes bras alors que je traversais la colonie par la forêt. J'avais laissée Seira au bungalow pour qu'elle me prévienne au moindre problème. Une fois la barrière passée je pris la direction de la ville. Marcher n'à jamais été un problème pour moi de toute manière. Puis, nous avons pris un taxi qui nous à déposées non loin de l'océan Atlantique. Ensuite je me suis baladée tranquillement avec Serena le long de l'océan. Les pieds dans l'eau, un coin où il n'y avait pas encore trop de surfeurs. Elle avait déjà vu la mer, mais c'était la première fois qu'elle voyait l'océan. Elle avait l'air d'aimer ça. Je commençais à avancer doucement. Pas trop car je sentais déjà l'effet de la malédiction agir. Au bien sûr grâce à la colonie j'avais appris à contrôler cette chose, je pouvais garder mon aspect de sirène sans tuer personne, mais je voulais vraiment avoir le plaisir de me baigner dans l'eau salée sans être couverte par des écailles.

Je nageais tranquillement mon bébé dans les bras. M’arrêtant par moment alors qu'elle semblait s’intéresser à un poisson ou un autre. Un orque vint dignement saluer la petite en lui offrant une anémone. Quelques hippocampes virent également nous rendre visite. Au fur et à mesure que j'avançais en profondeur je me rapprochais un peu plus du palais de mon père. Là était ma véritable destination. Serena était vraiment trop mignonne dans son petit body, bougeant vigoureuse ses petits bras et ses petits pieds pour nager, alors que moi je n'avais qu'a bouger ma queue couverte d'écaille pour faire un mètre.

Un moment avait passé et nous étions maintenant toutes deux devant le palais de mon père. Deux dauphins avaient décidés de nous escorter jusqu'à lui, alors qu'il semblait avoir été prévenu de mon arrivée. J'avais repris Serena dans mes bras et je commençais à appréhender ce qui allait ce passer. Je ne savais même pas si j'avais le droit de venir ici, mais il était temps que je demande de l'aide. Et à ma grande surprise, Héra, la Déesse qui m'avait aidé à survivre après mon accouchement était également présente, à côté de mon père. Je restais en face d'eux, digne et aussi droite que mes écailles me le permettaient.

-"Père, Héra." *j'incline la tête respectueusement* -"Je pense que le temps des explications est venu..."

❝That's what people do when they care about you. They put their arms around you and love you when you're not so lovable. That's what families do.❞

Sweetheart, this is our true home ft. Lucianna Jackson, Serena Jackson, et Poséidon

Cette fois, la Déesse s'était présentée au Palais dans les règles, et avait été escortée de l'Olympe jusqu'aux bas fonds marins, où se tenait le magistral palace de son frère. La femme était pour ainsi dire, réjouie. Après tout, avoir pété une durite devant son frère s'était révélé un excellent moyen de le faire venir aux banquets, et elle voyait de plus en plus ses enfants lors de ses festins, ce qui avait le don de la combler. Sans compter l'amitié qui était née entre les deux souveraines. Héra déplorait même qu'elles n'avaient pu faire plus ample connaissance avant la mission sauvetage, car elle estimait avoir perdu de nombreuses années qu'il fallait maintenant regagner. C'est pourquoi Amphitrite était devenue une invitée privilégiée aux fêtes Olympiennes, et qu'Héra était aujourd'hui conviée au palais.

Arrivée aux portail de la demeure royale, elle fut accueillie par deux tritons. Mais ajouté à sa fierté qui embrumait constamment sa conscience, elle fut frappée par un sentiment indescriptible de joie et de terreur. Elle reconnaissait en son sein l'odeur d'un enfant, une déesse mineure pour être exacte. Un bambin qui reconnectait petit à petit avec son environnement propre, sa demeure, mais surtout, ses pouvoirs. Biens sûr, l'ayant trempée elle même dans l'eau divine, Héra savait pertinemment de qui il s'agissait. La déesse n'y fit pas attention, car toute menace était déjà écartée, et Thanatos avait promit de garder un œil sur l'enfant. Rien de mal ne pouvait lui arriver ce soir, et pas besoin de s'affoler. Elle devait jouer au bord de l'eau, ce n'était rien.

Arrivée devant son frère, elle ne put s'empêcher vouloir de le prendre dans ses bras, comme au bon vieux temps. Une accolade fraternelle qui en dirait beaucoup. La famille valait bien plus que l'Olympe toute entière, et l'absence de son frère était un énorme manque, là haut. Toutefois, avant qu'elle ne puisse bouger le petit doigt, elle fut invitée à s'asseoir. Elle répondit à toutes ses questions, heureuse qu'il prenne de ses nouvelles, mais déchanta bien vite. Ils étaient décidément tous beaucoup trop occupés... Zeus était perdu dans son 'bureau', et voilà le frère guettant sa femme pour se débarrasser de sa sœur… Lorsqu'elle remarqua son comportement, la déesse ne put que se rendre à l'évidence : les temps avaient décidément bien changés. Et en être témoin lui brisait le coeur un peu plus tous les jours.

C'est à ce moment que l'image de Lucianna et Serena se dessina sur le plafond de la salle. Voilà donc ce que tramait la jeune Sang-Mêlée… Un petit rire s'échappa des lèvres d'Héra, et Poséidon regarda sa sœur, l'air incrédule. Les deux intéressées arrivèrent en grande pompe, précédées de deux dauphins qui firent une révérence à leur seigneur et s'empressèrent de partir. La Mère des mères se leva, et contempla Lucianna alors qu'elle entrait dans la salle. Aussitôt à sa portée, elle s'avança vers elles, et les prit dans ses bras, les serrant contre son sein, pour leur souhaiter la bienvenue comme toute mère l'aurait fait.

- Père, Héra. Je pense que le temps des explications est venu…
- Des explications ? Son ton était sévère, trop sévère pour Héra.

La Déesse prit le bras de son frère, lui souriant pour essayer de le rassurer. C'était un moment difficile, mais un passage obligé. C'était honorable que sa fille ait fait tout ce chemin pour s'expliquer, et se réconcilier avec son histoire. Il fallait être calme, et elle savait que Poséidon était capable d'être serein, en toutes circonstances. Après tout, sa petite fille était présente, et il ne fallait pas l'effrayer.

- Mon frère, voyons. Sois plus tendre avec elle. Il faut beaucoup de courage pour se montrer à deux Dieux à cœur ouvert.

Puis elle se tourna vers la fille des Eaux.

- Parles donc, ma belle. Nous t'écoutons.