À toutes les époques, des massacres sans nom ont lieu. Au nom des dieux, au nom des religions, des gouvernements, du bien être des plus riches. Mais un seul a marqué mon existence à jamais. Un seul a, pour moi, eu le poids d’une brique au fond de mon estomac. Un seul a eu du pouvoir sur mon avenir et ma santé mentale pendant des années. Un évènement que vous tous, tous les américains modernes, vous plaisez à aller visiter. Car oui, vous pouvez vous rendre dans ma ville natale, vous mettre des écouteurs sur les oreilles et vous « plonger » dans mon passer. Mais vous n’y étiez pas. Vous n’avez pas sentit ce que nous avons sentit : la chair carbonisée de nos amies, brûlées sous la parole de quelques jeunes filles dingues. Oui, vous avez bien compris. Je suis une fille de Salem, et j’ai été accusée de sorcellerie le jour de mon 20e anniversaire.

J’ai eu une enfance paisible dans un petit des villages des États-Unis tout ce qu’il y a de plus normal. J’ai grandit avec mes parent jusqu’à l’âge de 15 ans, ou ils m’ont mariée à un homme du village. J’ai déménagé et j’ai eu ma propre ferme avec lui. Malheureusement, en dix ans de marriage, pas un seul enfant… Il faut croire que les rumeurs ont démarrées à ce moment. En fait, plus précisément au moment ou je suis tombée enceinte, quelques mois avant mon 20e anniversaire. Personne ne me croyait capable d’avoir d’enfants et, profitant de la folie des filles qui avait recouvert la ville, j’ai été accusée. Car qui peut soudainement avoir des enfants? Et puis, à ce qu’il paraissait, je gardait un chat noir dans la maison. Déjà à l’époque, j’étais allergique. Du coup, surement un paysant qui a voulu égayer l’histoire.

Je fus emportée. Je fus questionnée. Niant les faits, on me tortura. Savez-vous ce qu’est la marque du diable? Et comment la trouver? C’est simple. À l’aide d’une aiguille, plus ou moins grosse, selon votre envie, piquez le corps de la personne. Un peu partout. Aux endroits qui vous plaisent. Jusqu’à ce qu’elle ne réagisse plus à la douleur. Bien entendu, aujourd’hui, tout le monde est conscient que c’est le cerveau qui libère des hormones coupant la douleur. Mais à l’époque, c’était signe que j’étais bel et bien une sorcière. Les mauvais traitements pendant ma captivité, la malnutrition et tout ce qui va avec m’ont fait perdre mon enfant. Quand ça arriva, malgré ma peine, je me dis que c’était sans doute mieux. Je ne voulais pas que mon enfant vive dans un monde ou sa mère aurait été tuée de la sorte, un monde si violent et laid. Bon, ils n’attendaient pas cela pour m’exécuter, ils voulaient seulement faire d’une pierre plusieurs coups et nous mettre sur le même bûcher à plusieurs.

Heureusement, cette étape n’arriva jamais, parce que l’impossible se produit la veille de l’éxécution : je fus sauvée. Une femme, d’une grande beauté et d’un charisme certain, se présenta devant moi. Artémis. Jusqu’alors, je m’étais bien découvert des dons, mais j’ignorais totalement être la fille de déesse Héméra. C’est elle qui me l’appris. Elle me proposa dans la même foulée de la rejoindre et de rejoindre ses chasseresses. Son offre : une vie d’immortelle. Sa condition : plus aucun rapport amoureux ou physique avec un homme. Ma réponse : je pouvais parfaitement me passer d’eux, ne ressentant pas d’attirance pour eux, au contraire. Elle me tira donc de ma prison, m’emportant avec elle. Depuis ce jour, j’ai rejoint ses filles. À mes yeux, et aux yeux du monde, je veux bien passer pour une fille d’Artémis : elle est la seule qui m’a aidée, après tout. Ma mère n’a jamais rien fait pour me sauver ou pour sauver mon enfant à naître.

À travers la chasse, fort m’est de reconnaître que j’ai rencontré les personnes les plus formidables de mon existence. Que ce soit mes sœurs, créatures, mortelles et demi-déesses, ou encore des gens extérieurs à ma famille. J’ai pu, depuis mon entrée dans la chasse, apprendre à manier un nombre incalculable d’armes, prêtant toutefois ma préférence à la lance et devenant maître dans l’art de la manier. Je suis probablement une des personne qui connait le mieux cette arme, de nous jours, sans vouloir me vanter. Exceptions faite des êtres immortels, bien sûr. Je donnerais tout pour un cours avec un dieux qui se sait se servir de cette arme, question d’affiner encore plus mes capacités. Tout cela, sans compter les multiples personnes qui m’ont aidée à maîtriser mes dons et affinités avec la lumière.

En mes 300 quelques années de vie, les gens que j’ai rencontré m’ont permis de m’ouvrir l’esprit, de repousser mes frontières et mes limites. Je pense être de celles qui font preuve d’une grande tolérance et acceptation des autres… mais je ne pourrais jamais fermer les yeux sur ce qui se passe en ce moment. Ces enfants rebelles qui se croient tout permis et veulent détruire les dieux. Qui sont-ils pour se permettre un tel blasphème? Je les enverrai moi-même en enfer si c’est ce qu’il faut pour leur faire comprendre leur idiotie. Je pense que ce sont les seules personnes que je ne pourrais pas comprendre. Les seuls que j’ai rencontrés jusqu’à présent aimaient le chaos pour le chaos, sans avoir de réels arguments quant à leurs motivations. Je ferais tout pour protéger Artémis de leur soif de sang.