Le soleil était levé depuis quelques heures déjà, mais cela faisait un moment que j'étais réveillé. Je n'avais pas beaucoup dormi mais c'était largement suffisant. Le couvre feu était passé et j'avais pris quelques biscuits sans gluten, sans lactose et 100% BIO pour les grignoter en me rendant jusqu'à la grande maison. La boîte aux lettres était à côté et mon boulot m'attendait. J'avais accepté le poste de colistier. J'avais juste à distribuer le courrier le matin. Cela m'aidait à allier deux choses que j'aimais bien : courir et socialiser avec les demis-dieux.

J'arrivais sans trop me presser et ouvrait la boîte avec la clé qu'il fallait. Il y avait du courrier pour un peu tout le monde. Parfait, cela occuperait ma matinée qui n'était pas si remplie que ça. Baillant et m'étirant un coup, je prenais ensuite le chemin de lisière de la forêt. Une dryade avait reçu une lettre et je me devais de la lui remettre. Après l'avoir trouvé et salué, je la lui tendis avant de repartir. Je passais de bungalow en bungalow, finissant toujours par trouver les bonnes personnes. Mais il y avait certain des dortoirs qui étaient vides car les pensionnaires avaient d'autres choses à faire. C'était le cas notamment des Héphaïstos. La plupart traînaient souvent vers la forge, et c'est là que je me rendis tandis qu'il ne me restait plus qu'une enveloppe en main.

La chaleur fut la première chose qui me fit comprendre que j'étais au bon endroit. Des bruits étaient aussi omniprésents. Le lieu était loin d'être vivables, mais ça ne me gênait pas trop tant que je pouvais admirer les descendants du dieu des volcans en action. Comment un dieu aussi moche pouvait-il faire des enfants aussi beaux ? Un mystère que je ne pourrai peut-être jamais résoudre. Soit. Je m'approchai de l'entrer en soufflant suite à l'exercice. La chaleur n'aidait pas à faire fuir la sueur qui perlait sur mon front, bien au contraire. Je mettais néanmoins les mains en porte-voix :

-J'ai du courrier pour Miss Lua RainsWorth. Criais-je tandis que mon accent londonien ressortait. J'espère que quelqu'un m'avait entendu dans tout ce vacarme, sinon j'allais être obligé de rentrer dans la forge. Et je préférai de loin rester à l'entrée où il faisait beaucoup moins chaud.

Tu avais donc raison, c'était bel et bien un enfant d'Iris. Cela ne surprenait plus vraiment de savoir que d'autres jeunes avaient, eu aussi, des parents spéciaux. Comme le disais la plupart des anciens membres du camp quand on saluait pour la première fois un nouveau membre, mais, Bienvenue parmi les familles dysfonctionnelles! C'était en quelque sorte une façon de les accueillir, d'une façon réaliste, gentille et pas trop rude. Enfin, on essayait de pas être trop rude, c'est un peu dur de dire à un enfant, ou ado, qu'il est un descendant d'un des dieux greques. Donc, ouais.

Tu rigolas un peu devant la question idiote du garçon. C'est vrais qu'au premier abord, ça surprenait beaucoup de te voir faire de la pyromancie. Ton père, Héphaïstos, ne transmettait pas souvent ce don à ses enfants. C'était rare et recherché. Tu savais bien que les résistants aimeraient bien t'avoir dans leur rang. Jusqu'au fameux Leo Valdez, un enfant d'Héphaïstos lui aussi, aucun d'entre vous aviez été enregistré doté du contrôle du feu depuis 1966 ou une autre année qui fini par 66. Par ce que disait les autres sur ce que disait l'ancienne cheffe de bungalow à Leo, la dernière fois, le gars avait foutu le feu et avait créé une panique générale. Et ce serait loin d'être a dernière fois qu'un enfant d'Héphaïstos foute a feu à un immeuble au complet comme simple réflexe. Vous étiez plutôt dangereux, on peut vous le donner.
- Bah, en fait, c'est un garçon de mon ancienne école qui arrête pas de m'envoyer des lettres de flirt à chaque jour, et je suis pas très intéressée.
J'ai laissé tomber de lui dire que je l'aimais pas, car il continu quand-même,
donc, ouais
Dis-tu en retenant ton rire qui menaçait de sortir de ta gorge. Tu voulais rire à la tête du garçon. Sa tête valait mille drakmas.
- Ouais, c'est plutôt curieux qu'on s'est jamais croisé. Pour répondre à ta question, ça fait 4 ans que je suis à la colo, bientôt 5. Moi, bah,
je suis venue ici car j'avais pas vraiment d'autre endroit où aller. Ma mère est morte, et, bah, mon père est plutôt absent, si tu sais ce que je veux dire, en plus mon odeur de fille d'un des douze dieux de l'olympe est plutôt alléchante.
C'était plutôt drôle que tu ne l'avais pas vus plus tôt. Si cela faisait 5 ans qu'il était au camp sang-mêlé, tu aurais du le remarquer avant, c'était plutôt rare que tu ne connaissais pas quelqu'un qui était au camp toi, mais tout ce peut.

Ouais, une piscine sonnait bien à tes oreilles. Pouvoir te rafraichir sans que les naïades te remontent à la surface parce qu'elle pense que les enfants d'Héphaïstos savent pas nager. Tu savais autant nager que les enfants de Poseidon. Oui, peut-être que n'étais pas autant habile dans l'eau, mais tu savais très bien nager. Tu te demandais bien comment on pourrait aménager une piscine au camp. Cela prendrait beaucoup de matériel... Beaucoup de personnel aussi... Cela prendrait beaucoup d'argent ainsi que de temps... Tu ne savais pas vraiment si cela serait possible, mais il faut toujours essayer, au moins.
- Ouais, mais faudrait beaucoup de matériaux, plus des gros bras,
et beaucoup d'argent...
Imaginant les plans dans ta tête, tu oublias complètement le garçon devant toi qui racontais sa vie. Il ne fallait pas t'en vouloir, tu étais seulement un peu tête en l'air quand tu parlais de construction. Héritage de ton père, enfin, tu penses. Quand on est un demi-dieu, on est jamais sûr de rien. Comme l'héritage, tu aurais très bien pu être une enfant d'Hélios ou bien d'Apollon. Ehhhhhhh, non, finalement, tu aimais bien ton père comparé au Titan et au dieu Apollon. Tu en frissonnais rien qu'à y penser. TOI, la fille d'Apollon? Non merci, thank you very much. Bien que tu n'aies rien contre Apollon, tu n'aimais pas vraiment son rôle. Déjà tu n'aimais pas vraiment les enfants d'Aphrodite, mais imagine Aphrodite en GARÇON comme père? Nope nope nope. Finalement, quand on y repense, Héphaïstos était très bien. Il était chaleureux,(fallait s'y attendre) bien que légèrement rancunier. Tu l'aimais bien ton père, bien que tu ne l'avais pas vraiment rencontré. Il était, hum... Comment dire... Pas très à l'aise avec les êtres vivants... Il ne fallait pas lui tenir rancune, il est habitué d'être seulement avec ses machines... On se le dit, c'est un peu flippant savoir que ton père, que tu as jamais connu au passage, te surveille sans relâche...

Les crépitements de la forge explosa ta bulle et tu regardas le garçon avec une tête surprise et qui pourrait faire rire le plus sérieux des dieux. Tu rias de honte et te frotta le derrière de la tête en disant,
- Oh oh oh, désolé! Je retiens sûrement ça de mon père, hein... Je suis des fois dans la lune quand on parle de construction...

Le garçon t'invitait à prendre une marche avec toi? Qui y aurait cru? Oui, tu attirais beaucoup les garçons, mais à ce qu'il t'invite comme ça muéhéhéhé. Quoi?! Une fille ne pouvait pas avoir ses petits plaisirs. Pfff, toujours les hommes, rien que les hommes hein!? L'injustice était tellement flagrante, comment les politiciens pouvaient fermer leurs yeux sur un fait aussi, hum... Obvious? Mais quand-même, l'idée d'une piscine ne t'enchantait pas trop. Tu savais pertinemment que tu étais un enfant d'Héphaïstos, tu n'appréciais pas trop l'eau, disons le. Une peur "bleue", on dirait. La mer des Caraïbes n'avait pas apprécié ton maillot de bain, ou est-ce Poseidon qui avait saigné du nez devant ta beauté eh eh eh. Bref, non merci, dans ses rêves seulement il te verra te baigner. Tu n'étais pas contre, pourtant, de participer au construction. Tu voyais du potentiel dans ce projet. Avec un peu de chance, vous pourriez attraper Chiron en bonne humeur. Ce n'est pas que tu n'aimais pas le centaur, mais encore, les chevaux et toi, vous aviez une belle histoire d'amour semer de coups de sabots et d'écrasement. Un autre truc réservé au enfant d'Hépha, t'imagines. Pourtant tu les aimais bien, toi, les chevaux, on dirait que c'était eux qui ne t'aimaient pas. Peut-être sentais-tu trop le grillé...

Suivant le garçon, non loin de lui, tu observais les alentours. Vous n'étiez pas aller assez loin dans la forêt, enfin, pas encore, pour perdre le camp de vue. Marchant lentement, les mains dans les poches, tu inspiras l'air froid des alentours. La température avait soudainement chuté, mais tu ne voyais pas grand différence. Enfin, on pouvait dire que tu dégageais toi-même une certaine chaleur, quand-même importante. Pour un enfant d'un des autres dieux, il devait faire extrêmement froid. Tu te demandais bien ce qui avait causé ce changement de température aussi soudain. Pourtant, toi, tu ne ressentais presque rien, mais par l'air ambiant, tu pouvais aisément en faire le déduction. Tu regardas le garçon. Un enfant d'Iris.