L'histoire de ma naissance a peu en commun avec celle des autres Olympiens et fut tout à fait accidentelle. Je fus conçue avant la plupart d'entre eux d'ailleurs puisque mon père n'est autre que le titan Ouranos. C'est un doux euphémisme de dire que ma conception fut involontaire. A l'époque mon géniteur régnait en maitre sur le monde jusqu'à ce que Gaia, violentée par son époux, persuade son fils Cronos de renverser son père. Le roi des Titans émascula alors Ouranos dont les organes génitaux tombèrent dans la mer. Oui, je sais que cela peut paraître affreusement barbare, en même temps Cronos n'a jamais été connu pour sa délicatesse. Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que je fus engendrée, par la rencontre entre la semence du dieu primordial et l'eau des océans.

Alors je venais d'émerger de l'écume, dans mon plus simple appareil, je me laissais poussée par les vents jusqu'à l'île la plus proche Cythère. Comme il s'agissait d'une toute petite île, je n'y demeurais toutefois pas longtemps et je décidais de poursuivre ma route. Je me rendis dans le Péloponnèse et finis par m'installer à Paphos dans l'île de Chypre, endroit qui devient rapidement le principal lieu de culte à m'être dédié. Là, les filles de Thémis s'empressèrent de me vêtir et de me parer, comme doit l'être une Déesse de l'Amour et de la Beauté.

Entre temps, pendant que je faisais mon périple, Zeus et le reste des dieux avaient terrassés les titans et s'étaient emparés de l'Olympe. Lorsque je  les y rejoignis, tous furent éblouis d'admiration en me voyant, car jamais encore une beauté telle que la mienne avait été admirée. Ce fut, en revanche, moins le cas pour les déesses chez qui ma beauté inspirait davantage jalousie qu'amour.  C'est là le principal revers de mon pouvoir, car la beauté est relative et dépend de l'oeil qui regarde. Si les hommes me voient comme la femme idéale qu'ils désirent, les femmes voient celle qu'elles désireraient être. Il est assez difficile de me décrire, mais si je devais évoquer le reflet que me renvoie mon miroir, je mentionnerais ma peau d'albâtre, mes cheveux semblables à une rivière d'or liquide, mes yeux scintillant comme les étoiles du firmament et mes formes parfaites.  Quant à mon parfum, il m'évoque un arôme  délicat et suave de fleur.  

Il m'arrive assez souvent d'être en conflit avec les femmes, et ma vengeance est aussi cruelle et terrible que peut l'être l'amour. Mais contrairement à Héra qui les poursuit essentiellement par jalousie, suite aux infidélités de Zeus, je ne punis généralement pour ma part que celles qui me servent mal ou refusent de me servir.  Parmi les punitions les plus marquantes que j'ai infligées, je citerais notamment le désir monstrueux de Pasiphaé pour un taureau, la prostitution forcée des filles du roi de Chypre et l'odeur épouvantable faisant fuir tous les hommes que j'ai affublé aux femmes de Lemnos. Après, je peux aussi me contenter d'inspirer des passions difficiles. En tout cas, je ne saurais tolérer que l'on rejette l'amour et par conséquent que l'on se détourne de moi. Il ne faut guère s'étonner que mes rapports avec Artémis soit souvent assez tendus, le pire c'est que certaines de mes filles me font l'affront de rejoindre ses chasseresses. Une chose parfaitement inacceptable !

D'ailleurs, puisqu'on parle de sujets qui fâchent, je dois vous raconter comment moi, la plus belle des déesses, me suis retrouvée mariée au plus laid des Olympiens.  Pour faire court, Héphaïstos avait piégé Héra, sa mère, pour se venger car l'irréprochable Déesse du mariage et de la maternité avait abandonné son hideux rejeton à la naissance (ce qui fait un peu désordre).  Toujours est-il qu'en échange de la libération de son épouse, Zeus promis au Dieu forgeron de lui accorder ce qu'il se désirerait et  comme par hasard, c'est moi qu'il a choisi alors que, bon, j'avais rien demandé, moi. C'est vrai que le coup du Dieu difforme et délaissé qui désire l'Amour, c'est poétique, mais ça me fait une belle jambe. Evidemment, j'ai pas vraiment eu mon mot à dire, personne ne désobéit au grand Zeus et je me suis donc retrouvée mariée. Bon, entendez moi bien, je n'avais rien contre ce pauvre Héphaïstos, après tout c'est pas sa faute s'il est né comme ça, c'est celle d'Héra. A vrai dire, j'ai même beaucoup d'affection et de compassion pour lui et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai pas fait d'histoire quand Zeus a accepté sa requête.  Dans le fond, c'est pas un mauvais bougre, mon boiteux.

Cela étant, j'avoue que je suis loin d'être la plus fidèle des épouses, j'ai tendance à être volage, mais que voulez vous, c'est dans ma nature après tout, je suis la déesse de l'amour et de la sexualité, or l'Amour ne saurait être bridé ou entravé de quelques manières que ce soit.  Alors, c'est vrai, j'ai eu pas mal d'amants, tant chez les dieux que parmi les mortels. En plus d'Arès, je peux notamment citer Dionysos, Poséidon, Pan et Hermès. Mais j'estime qu'Héphaïstos n'a rien à me reprocher car lui aussi me trompe avec des mortelles et moi, je ne lui en ai jamais voulu pour ça. Sauf que, apparemment, son occupation favorite c'est de concevoir des plans plus tordus les uns que les autres pour me surprendre en pleine infidélité et s'assurer que la totalité de l'Olympe ne manque rien de mes ébats.  Aucun respect pour mon intimité ! Je dois avouer que la première fois qu'il m'a piégé je l'avais franchement pas vu venir. La plupart des hommes n'iraient pas crier sur tous les toits que leur femme les trompe, mais lui ne fonctionne visiblement pas comme tout le monde.  Il m'a d'ailleurs bien fichu la honte en nous piégeant Arès et moi. Et tous les dieux y sont allé de leur commentaire, Hermès allant même jusqu'à se dire lui aussi prêt à être découvert par tous pour coucher avec moi. Sérieusement après cet épisode, je pouvais plus faire un pas dans l'Olympe sans subir une réflexion, c'était vraiment humiliant !

J'ai eu un bon nombre d'enfants, des fils et des filles semi-immortels, mais je dois bien reconnaître que je ne suis pas la meilleure des mères. Non pas que je ne les aime pas, bien au contraire, c'est plutôt que je ne sais pas vraiment comment une mère est supposée se comporter. Mais bon, moi au moins, je ne les ai jamais balancé du haut de l'Olympe, alors il y a pire hein. Généralement, je me contente de les observer et veiller sur eux à distance, m'intéressant surtout à leur vie amoureuse dans laquelle il m'arrive d'intervenir histoire d'y ajouter un peu de piment.

Sois la bienvenue sur Filiorum Ex Deorum, Aphrodite ! Te voilà donc validée ! J'ai bien aimé ta fiche, la manière dont tu raconte la vie de cette déesse (que j'adore en passant, il nous faudra un lien, Grace tient sa mère en très haute estime) en y intégrant les anecdotes comme celle avec Arès xD D'ailleurs, dans sa fiche Hépha' avait fait la même Bienvenue encore parmi nous ! .

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