Je n’en pouvais plus de rester entre ces quatre murs de ma chambre d’hôtel, après tout, j’avais fini ma mission ici, alors pourquoi est-ce que je restais là, au lieu de courir après ma mère disparue ? Je perdais un temps précieux et fou. Mais on m’avait indiqué qu’une rencontre ici pouvait s’avérer bénéfique pour ma mère. On m’avait indiqué un monsieur, qui aurait pu me donner des renseignements supplémentaires.

J’étais venue sur le lieu de rendez-vous, et bien-sûr, personne n’était venu. Alors j’avais tout de suite réservé un billet d’avion, qui ne décollerait malheureusement pas avant demain dans la soirée. J’avais été obligé de prendre un vol low-cost, parce que mine de rien, voyager revenait cher. Je n’étais pas pauvre, je ne roulais pas non plus sur l’or, je dirais que je gagne bien ma vie, mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait gaspiller l’argent par les fenêtres… Et en attendant, c’était plus ou moins ce que j’avais fais. Alors, bien décidée à me reprendre, j’avais opté pour cette solution, ou alors la fin du mois s’annoncerait assez difficile.

Enfin le tarmac me déposait sur ma terre natale. J’espérais pouvoir y rester un peu plus longtemps cette fois-ci, d’autant plus que j’avais initialement prévu de mener mes recherches là-bas. La Grèce !!! Cela devait être un pays magnifique. Et je devrais encore passer une nuit à l’hôtel, car je n’avais pas pu rejoindre Athènes comme je l’avais voulu. Je pris mes clés, déposait mes affaires et m’allongeais sur le lit quelques instants. Dieu qu’il faisait chaud ici ! Je transpirais à grosse gouttes. Je prie une douche fraîche, qui eut le don de me réveiller.

Il faisait encore nuit, et je n’avais pas envie de dormir. La chaleur étouffante n’aidait pas. . Alors je pris une trousse de secours, mon portable, une bouteille d’eau, et le tout fut placé dans mon sac à dos avec mes papiers. Je ne savais pas trop où j’irais, mais le besoin de me dégourdir les jambes se fit sentir. Je marchais, alors, encore et encore, ignorant le temps qu’il me fallait ni même la direction dans laquelle j’allais, quand je vis d’assez loin un édifice impressionnant. Un temple… Il ne pouvait s’agir que de celui dévolu à Hadès… étant donné que nous étions à Elis. Enfin, je n’en voyais que des vestiges.

Décidément, ma curiosité me perdrait, je courais rapidement jusque là-bas, n’éprouvant aucune crainte malgré le fait que la nuit soit bien entamée déjà. Ma lampe torche que je tenais en main, balançait son faisceau d’un côté à l’autre du sentier sur lequel je me trouvais.
Essoufflée, une fois arrivée là-bas, je posais une main contre une colonne, et repris ma respiration comme je le pouvais. Une fois celle-ci calmée, je m’autorisais à m’installer sur le sol, et m’imaginais à quoi pouvait bien ressembler cet édifice au temps de sa grandeur.

J’aurais du avoir peur, maintenant que je connaissais l’existence des dieux. Mais je pensais naïvement que celui-là ne perdrait pas son temps à traîner par ici, qu’il avait mieux à faire que de vaquer dans le monde des mortels. De plus l’endroit le plus important et dévoué à son culte se trouvait à Eulesis… Alors je m’allongeais tranquillement, une sensation bienheureuse de fraîcheur m’envahissant. Et m’alarmant à la fois. Pourquoi je me retrouvais à l’abri du vent alors que j’étais en pleine nature, logiquement… Cela devait sans doute être un truc que je ne devais pas voir, ce truc dont m’avait parlé Yan :

-Saleté de brume… Qu’est-ce que tu caches encore à mes yeux de mortelle !?

Là où je ne voyais que reliques du passé, un temple sublime était érigé. D’où cette sensation d’être à la fois à l’abri du vent et la quiétude conférée par la fraîcheur du monument, en cette nuit pourtant si chaleureuse. Si j’avais su que je n’étais pas seule, je me serais bien gardée de jurer. Néanmoins, je soupirais en fermant les yeux profitant de ce moment de bien-être, somnolant légèrement.