Un Rendez-vous avec l'Amour + Yan (abandonné)

Ces derniers temps, j'étais passablement contrariée de constater à quel point de plus en plus de gens et plus particulièrement les jeunes pouvaient se montrer irrespectueux à l'égard de l'amour. Certains n'avaient aucun scrupule à le mépriser ouvertement et à le traiter avec froideur, dédain et condescendance, parfois sans même en avoir conscience. C'était tout bonnement scandaleux et je considérais cela comme une insulte personnelle. Si la plupart des mortels ignoraient mon existence, ce n'était certainement pas le cas des demi-dieux vivant à la colonie et ces derniers n'avaient donc aucune excuse. Il était une chose que de ne pas partager les sentiments d'une personne, cela ne justifiait nullement de les traiter avec indifférence et dédain. Alors oui, certes, j'usais moi même bien souvent de séduction pour manipuler et obtenir des faveurs mais jamais je ne me permettrais de considérer avec légèreté et froideur des sentiments sincères. Ce genre de chose était d'une cruauté inadmissible. Or il se trouvait que c'était là un crime dont était justement coupable d'un des fils d'Arès.

Cela faisait un petit moment que je gardais Yan Adams à l'oeil. Le jeune éphèbe était incontestablement séduisant et s'avérait être un vrai collectionneur de cœurs brisés. Il n'avait pas la moindre considération pour les sentiments des jeunes filles qu'il jetait sans état d'âme. Il n'était pas rare que les demoiselles éconduites m'adressent leur prières et leurs offrandes pour me demander d'intervenir et de guérir leur chagrin d'amour. Par égard pour mon amant, je m'abstiendrais d'infliger au garçon une punition excessivement cruelle, néanmoins, une bonne leçon s'imposait et j'allais me faire le plaisir de la lui administrer en personne. Je comptais bien lui faire ressentir la peine et la douleur causée par un amour mal mené car il n'y avait pas meilleur enseignement que celui de subir soi même le même traitement que celui qu'on se permet d'infliger aux autres. Pour parvenir à mes fins, j'avais décidé d'insuffler au jeune homme une passion dévorante, le rendant fou d'amour à mon égard de façon à ce que j'occupe chacune de ses pensées. Cela devait durer un temps suffisant pour que la leçon puisse porter ses fruits, car il était nécessaire qu'il se languisse. J'avais laissé passé quelques jours, puis je lui avais fait ensuite parvenir un message accroché à la patte d'une colombe, lui donnant rendez vous au crépuscule, ce soir, dans le square de New York. La note, parfumée à la rose, était signée d'un simple "A" mais je savais qu'il comprendrait immédiatement qui en était l'auteur.

Je m'y étais rendue en Limousine quelques minutes plus tôt et c'était là que je l'attendais, assise sur un banc près du lac. Je savais qu'il viendrait, même s'il devrait se faufiler hors de la colonie et prendre quelques risques pour cela. Il était amoureux après tout, j'y avais personnellement veillé. Cela faisait d'ailleurs parti de la leçon que je voulais lui inculquer. Et puis, de toute façon, en tant que fils d'Arès, je n'avais aucun doute sur sa capacité à se défendre.

Tandis qu'un petit vent frais me caressait les cheveux et me rafraichissait le visage, faisant virevolter le bas de ma robe, j'observais avec intérêt les couples qui se baladaient en amoureux sur les sentiers du parc et s'arrêtaient parfois pour échanger un baiser. Les mortels passaient devant moi sans vraiment me voir bien que les hommes qui m'apercevaient ne pouvaient s'empêcher de me dévisager. J'entendis finalement un crissement de graviers à quelques pas derrière moi et je souris, sachant que c'était mon « Rendez-Vous » qui venait d'arriver. La leçon allait donc pouvoir commencer. Je me retournais vers lui, aguicheuse, et lui adressait un sourire rayonnant en déclarant :

« Bonsoir, Yan. Je suis ravie que tu sois là. » D'un geste plein de grâce, je tapotais l'espace vide sur le banc à côté de moi pour l'inviter à venir m'y rejoindre. « J'espère que tu n'as pas eu trop de difficulté pour venir. Tu comprends, je ne pouvais pas courir le risque que l'on nous voit ensemble à la colonie. Tu ne m'en veux pas, n'est ce pas ? » Susurrais-je, papillonnant des cils, en lui offrant mon plus beau regard de biche.

Un rendez-vous avec l'amour

feat Aphrodite

Comment vous expliquez ce que je vivais. Je ne peux pas, c’est inexplicable. Pas avec des mots en tout cas. Avant ce triste jour, je m’amusais avec l’amour, c’était marrant de séduire des filles, mais le truc avec elle, c’est qu’elles veulent quelque chose de stable. Alors, je m’en servais et je les renvoyais. Mais, voyez-vous, cela m’étais arrivé, j’étais tombé amoureux. Seulement, j’étais amoureux d’une déesse. Non, comprenez-moi ! Je parle d’une vraie déesse avec des vrais pouvoirs. Aphrodite, rien que de prononcer son nom me remplis de joie incontestable. Je vous vois venir d’ici. Aphrodite ? Ce n’est pas l’amante de ton père ? Si, et je vous l’admets pour la plupart des gens, se serait malsain, mais elle, c’était une déesse ! Je ne me souviens pas comment cela est arrivé mais je sais que c’est la femme de ma vie !

Et, j’avais reçu un signe, une lettre en fait. Elle me disait de venir au square de New York et était signé d’un simple ‘A’. J’ai d’ailleurs passé une vingtaine de minutes à lire, lire et relire ce petit mot. Je même embrassé le ‘A’. Je savais que je devais m’y rendre ! Peu importe le risque ! Après tout, l’amour est dangereux.

Je m’habillai d’une chemise blanche et d’une cravate avant de courir hors de la colonie. Un de mes frères me demanda où j’allais et il eut un coup de poing en réponse. Je courus vers un taxi et sauta à l’intérieur. Je me sentais excessivement bien. Une fois la ville en vue je payai grassement le chauffeur et courus au fleuriste le plus près. Je pris le bouquet le plus cher, arrangea mes cheveux, et me dirigea vers le square.

Lorsque je la vis mon cœur s’arrêta de battre un instant. Elle était si belle… Une petite brise fraîche soufflait dans ses cheveux. Je fermai les yeux. Puis je me dirigeai vers ma belle les graviers crissant sous mes pas. Elle se retourna et m’adressa le plus beau sourire de tous. Elle me dit, sa voix mélodieuse résonnant à mes oreilles :

Bonsoir, Yan. Je suis ravie que tu sois là.

Je ne pus répondre, la gorge noué par l’émotion. Elle m’invita d’un geste gracieux à m’asseoir près d’elle et j’obéis continuant de la dévorer du regard m’arrêtant même sur les plus infimes détails. Elle continua de parler :

J'espère que tu n'as pas eu trop de difficulté pour venir. Tu comprends, je ne pouvais pas courir le risque que l'on nous voit ensemble à la colonie. Tu ne m'en veux pas, n'est ce pas ?

Elle me regarda d’un regard désolé et je m’empressai de la rassurer :

Bien sûr que je comprends ! Je n’ai pas eu de difficulté car l’amour était m’accompagnait. Je suis ravi de vous voir moi aussi !

M’apercevant que je tenais encore le bouquet dans les mains, je le lui tendis en lui souriant d’un regard amoureux.

Je posais mon beau regard étincelant sur le jeune homme qui venait à moi. Il semblait presque rayonner d'amour et son visage parut s'illuminer de bonheur à l'instant où il me vit. Je lui adressais un sourire radieux et plein de douceur pour l'encourager à approcher. Comme l'on pouvait s'y attendre en pareilles circonstances, il s'était paré d'une tenue classique et élégante qui lui allait remarquablement bien. Je ne manquais d'ailleurs pas d'apprécier l'effort fait à mon intention. Il était toujours admirable de constater à quel point l'amour pouvait transformer une personne et il était d'autant plus dommage que Yan n'est encore jamais eu jusqu'ici de véritable relation amoureuse quand on voyait à quel point il pouvait se montrer charmant. J'avais toutefois bon espoir que la leçon que je lui réservais permettrait de changer cela. D'une certaine façon, tout ceci était pour son bien.

J'attendis qu'il vienne s'asseoir à mes côtés sur le banc, comme si nous étions un véritable couple en rendez-vous galant. Il m'était très facile de simuler les expressions et la gestuelle d'une jeune femme amoureuse, car à vrai dire, il n'y avait pas plus experte que moi dans ce domaine. Et pour le moment je voulais maintenir encore un peu l'illusion que j'étais bel et bien éprise de lui. Je l'observais avec attention, un sourire enjôleur étirant mes lèvres vermeilles, tandis que, assailli par l'émotion, le jeune Arès semblait incapable de prononcer le moindre mot. Cela m'amusa beaucoup. Je trouvais toujours aussi touchant de voir les hommes perdre l'usage de la parole en ma présence, une réaction parfaitement naturelle considérant que les Dieux eux mêmes étaient troublés par ma beauté. Et puis, cela était sans compter les sentiments que j'avais fait naître chez Yan. Je crois que quelque part c'était dans ma nature d'aimer être admirée et vénérée.

Je souris avec douceur, ma fourberie dissimulée derrière un visage angélique, lorsqu'il se hâta de me rassurer à propos des risques qu'il avait du prendre pour venir, expliquant que l'amour l'accompagnait. Oh comme j'étais cruelle, je pouvais bien l'admettre. Pourtant, dans le fond, j'aimais bien ce jeune sang mêlé, ce qui n'était en rien contradictoire. Les mortels avaient bien un proverbe qui disait « qui aime bien, châtie bien » et il était tout à fait véridique. Avec une maladresse des plus mignonnes, le jeune homme me tendit finalement le gros – et très joli – bouquet qu'il serrait nerveusement dans ses mains et je m'empressais de l'accepter considérant que c'était un dû. J'estimais que cela était une moindre compensation pour tous les offrandes qu'il ne m'avait jamais adressées.

« C'est vraiment adorable, je te remercie. » Répondis-je en minaudant.

Je pris les fleurs entre mes doigts délicats et me penchais vers Yan pour déposer un baiser chaste sur sa joue lisse en signe de faveur de ma part. J'appréciais un instant la composition florale puis portais le ravissant bouquet à mes narines, humant le délicieux parfum qu'il dégageait. Un tel bouquet avait du coûter cher. J'étais relativement satisfaite du présent, il avait bien choisi. Je finis par poser les fleurs sur mes genoux afin de ne pas garder les mains encombrées et reportais mon attention sur le bel adonis. Je notais avec amusement qu'il arborait une superbe trace de mon rouge à lèvre, faite à l'instant. Riant doucement, le son musical et cristallin de mon rire égayant le parc, je m'empressais de le lui signifiait avec malice.

« Attends, je t'ai mis du rouge. » Aguicheuse, je flirtais délibérément tandis que je lui essuyais précautionneusement la marque avec le plat de mon pouce en une caresse à peine appuyée. « Voilà qui est mieux. » Je susurrais. Puis, reprenant enfin ma posture précédente, je dévisageais le jeune homme d'un regard pétillant et repris:

« Je suppose que tu as du être un peu surpris par mon message. Mais tu peux surement deviner la raison qui m'a poussée à te donner ce rendez-vous, non ? »

Et voilà, nous en étions au moment le plus intéressant, car je savais ce qu'il pensait, ce qu'il croyait. J'avais bien en sorte de lui envoyer tous les signaux laissant croire à une passion amoureuse comme si nous étions en pleine escapade romantique. Or la véritable raison de toute cette comédie était la cruelle leçon qui allait suivre.

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feat NOM DU JOUEUR

Elle prit le bouquet. Mais moi, j’observais ses mains. Je pourrais écrire un livre dessus ! Ses longs et fins doigts, manucurés, bien entendu ! La beauté de ses ongles limés… enfin bref… elle me remercia avec cette même voix lui hantait mes pensées :

C'est vraiment adorable, je te remercie.

Elle prit les fleurs entre ses doigts délicats et se pencha vers moi pour déposer un baiser chaste sur ma joue lisse en signe de faveur de sa part. Seulement voilà, pour moi, c’est comme si le temps c’était arrêté. Tous mes sens étaient concentrés sur le contact de ses lèvres sur ma peau. Des frissons me parcoururent, et je me sentis comme électrifié. Je suis que tous mes poils et mes cheveux se sont redressés. Je continuai de savourer ce moment jusqu’à ce que le contact soit rompu. D’ailleurs, j’étais presque essoufflé, toutes ses émotions en un seul contact, c’était éprouvant. Génial mais éprouvant.

Elle apprécia un instant la composition florale puis portais le ravissant bouquet à ses narines, humant le délicieux parfum qu'il dégageait. Que mon cadeau la satisfasse me comblait d’une joie indescriptible. D’ailleurs, il avait coûté son prix. Mais l’amour n’accepte pas le côté radin, et ça je crois l’avoir compris. Quant au choix des fleurs, j’ai laissé mon instinct amoureux me guider.

Elle finit par poser les fleurs sur ses genoux afin de ne pas garder ses mains encombrées et reporta son attention sur moi, un amoureux dévoué. Puis elle se mit à rire, un son cristallin, musical et doux. Son rire résonnait dans ma tête, empêchant mon cerveau de fonctionner si bien que je loupai la première partie de sa phrase :

…mis du rouge.

Je m’en voulais de ne pas avoir entendu le début. C’était si important pour moi… entendre le doux son de sa voix. Mes pensées furent interrompues car ma belle essuya précautionneusement quelque chose sur ma joue. Son doigt était tout aussi agréable au touché que ses lèvres. Les mêmes sensations m’assaillirent. Je fermai les yeux pour mieux savourer ce moment.

Voilà qui est mieux.

Elle continua de parler de sa douce voix :

Je suppose que tu as du être un peu surpris par mon message. Mais tu peux surement deviner la raison qui m'a poussée à te donner ce rendez-vous, non ?

Je dus réfléchir plus que d’habitude pour trouver une réponse. D’une part, parce que je ne voulais pas dire de conneries devant elle et d’autre part parce que mon cerveau était embrumé par l’amour. Je répondis donc :

N’est-ce pas ce que font deux personnes que l’amour uni ?

Tout en attendant que mon jeune compagnon formule sa réponse, je ne le quittais pas une seconde du regard, entortillant distraitement une mèche de cheveux entre mes doigts dans une attitude de séduction. Je le vis hésiter, réfléchir, presque comme s'il se préparait à faire une grande déclaration d'amour. C'était pas tout à fait ça, mais pas loin quand même. « N’est-ce pas ce que font deux personnes que l’amour uni ? » Enfin. Je dus me retenir de sourire car je l'avais amené très exactement là où je le voulais.

En temps normal, lorsque je refuse les avances de l'un ou l'autre de mes prétendants, je m'efforce de le faire toujours en douceur. J'aime être adulée, aimée et désirée, je suis même faite pour ça, mais cela ne veut pas dire que je prends de haut les hommes tombés sous mon charme. J'en compte un paquet d'ailleurs, des amoureux éconduits et Zeus lui même a fait parti du lot. Il l'avait passablement mal pris au passage et c'était vengé à sa manière. En même temps c'est lui qui a donné ma main à Héphaïstos pour sortir Héra du guêpier. On peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Mais bref. Tout ça pour dire que je suis toujours touchée par l'amour, l'intérêt et les présents que je reçois mais je ne peux pas non plus accorder mes faveurs à tout le monde et coucher avec à la terre entière. Mine de rien, je suis toujours très exigeante dans le choix de mes amants. Quoi qu'il en soit, dans la présente situation, éconduire l'infortuné fils d'Arès en douceur serait assez contreproductif pour la punition que j'entendais lui administrer. Oh, ça fonctionnerait quand même, certes, mais la leçon aurait beaucoup moins de poids si je lui passais du baume pour atténuer la douleur de voir son amour rejeté. Je devais être dure, impitoyable, cassante, cruelle même, et ce même si c'était un peu contraire à ma façon de faire habituelle.

Mettant à profit mes talents d'actrice, je feignais l'incompréhension et l'étonnement, mon visage affichant une expression de surprise amusée. Je commençais par froncer légèrement les sourcils avant de simuler l'éclair de compréhension qui illumina mes traits tout en reprenant:

« Que l'amour uni ? Parce que tu as cru que...? Comme c'est mignon ! »

L'ironie transparaissait on ne peut plus clairement dans ces derniers mots, les faisant sonner comme une moquerie de ma part. Et je ris, aux éclats, donnant délibérément à ma réaction un côté théâtral pour appuyer ma comédie. Si mon rire n'en était pas moins mélodieux, il revêtait à présent quelques accents cruels de par l'indifférence qu'il suggérait. C'était précisément comme si je n'accordais pas le moindre crédit à la déclaration du jeune homme ou que je la trouvais ridicule. Puis, je finis par reprendre un air plus sérieux mais sans me départir d'un sourire amusé qui ourlait mes lèvres vermeilles. Je reposais mes yeux sur le jeune homme, adoptant une attitude à la fois hautaine et arrogante et je repris sur un ton moqueur et empli d'ironie :

« Sérieusement, tu as vraiment cru que j'avais des sentiments pour toi ? Comment peux tu seulement avoir imaginé qu'une Déesse telle moi puisse s'intéresser à un petit garçon dans ton genre ? »

Mes propos étaient cassants et je l'infantilisais volontairement en insistant sur les termes « petit garçon » comme pour insinuer qu'il était pas assez viril pour être vraiment considérer comme un homme et prit au sérieux. C'était un traitement bien cruel, si bien qu'une part de moi ne pouvait d'ailleurs pas s'empêcher de culpabiliser un peu. Je l'aimais plutôt bien ce sang mêlé en vérité, d'autant qu'il était très mignon dans son genre.

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Son joli visage se peignit d’incompréhension. Je trouvais cela adorable cependant, je me demandais ce qu’elle n’avait pas compris. Puis l’étonnement vint remplacer cette incompréhension. Pour finir ce fut amusé qu’elle me répondit :

Que l'amour uni ? Parce que tu as cru que...? Comme c'est mignon !

Mon cerveau refusait de voir l’ironie et la cruauté de ses paroles. Alors je me dis que j’avais mal agi et j‘ouvris la bouche pour m’excuser mais celle que j’aime éclata d’un rire cruel et vil. Mais je ne pus que rester scotché devant un son si parfait. Un sentiment de panique s’empara de tout mon être et je commençais lentement à comprendre. Mon cerveau refusait net cette idée mais la belle ne put que le confirmer en continuant impitoyablement :

Sérieusement, tu as vraiment cru que j'avais des sentiments pour toi ? Comment peux tu seulement avoir imaginé qu'une Déesse telle moi puisse s'intéresser à un petit garçon dans ton genre ?

Ses propos étaient cassants et elle m’infantilisait volontairement en insistant sur les termes « petit garçon » comme pour insinuer que je n’étais pas assez viril pour être vraiment considérer comme un homme et prit au sérieux. Du moins c’est ce que j’aurai pensé si mon cerveau était en état de marche car il avait disjoncté. Je fus pris alors d’une terrible douleur. Tenez, imaginez que vous vous êtes fait transpercer par une épée. Multipliez cette douleur par dix milles et vous serez encore loin de ressentir ce que je ressentais.

J’entendis vaguement des enfants rire autour de nous et je m’indignai que le monde continue de tourner alors que cette douleur m’écrasait. Si j’avais pu bouger, je me serai écrasé par terre mais aucune de mes muscles acceptaient d’obéir. Alors j’attendis les larmes, mais rien ne vint non plus. Seulement cette douleur lancinante qui me bouffait la poitrine. Mes mains étaient crispées au banc et je regardai le visage d’ange qui venait de me ravager.

A ce moment là, je n’eus qu’une envie c’était de qui hurler dessus de toute mes forces. Lui dire que je la haïssais. Mais c’était faux, j’aimais cette femme et visiblement, ce n’étais pas réciproque. J’avais envie de lui demander pourquoi. Mais tout ce que je parvins à dire fut une pitoyable phrase :

Que cela cesse…

Que la douleur cesse, que cet amour cesse, que ma vie cesse…

J'étudiais le visage du garçon avec une sévérité glaciale, le regardant se décomposer à vue d'oeil à mesure que la cruelle compréhension s'opérait en lui. Non je n'étais pas amoureuse de lui et si je lui avais donné ce rendez vous ce n'était pour une escapade romantique. Je pouvais sentir son désespoir, la douleur indescriptible qui lui venait de son cœur brisé. Oh bien sur, on guérissait d'une peine de cœur mais cela prenait du temps pour recoller les morceaux, du moins sans un coup de pouce de ma part. Au final, la honte d'être rejeté n'est que peut de chose, face à la déception et l'anéantissement de ses espoirs. Parfois la douleur ressentie est telle qu'on ressent le désir de disparaître, d'oublier, en venir même à souhaiter cesser de vivre pour que la souffrance prenne fin.

Je compatissais à sa douleur et j'avais le pouvoir d'y mettre un terme en un battement de cil, mais je le laissais ressentir , pleinement, la douleur. Je n'y prenais aucun plaisir, mais c'était un mal nécessaire. Il était encore trop tôt pour mettre un terme à la leçon. Patiente, je ne cessais de l'observer, attendant qu'il dise quelque chose ou qu'il ait une réaction autre que le choc de cette déception amoureuse. Pendant un moment je crus qu'il allait rester incapable de faire quoi que ce soir, mais trois faibles mots finirent malgré tout par franchir ses lèvres. Le timbre de sa voix était si bas que c'était tout juste si le vent ne couvrit pas son murmure. Je les entendis malgré tout.

Hors contexte, on se serait bien demander de quoi il parlait, mais je compris, je savais pertinemment de quoi il était question et ce qu'il entendait pas là. Il voulait que la douleur cesse, il voulait ne plus ressentir. Sans dissimuler mon air satisfait, j'esquissais malgré tout un sourire qui se voulait compatissant. La plupart des gens associe systématiquement la torture à une douleur physique et pourtant, une tourmente psychologique s'avère souvent bien plus destructrice. Une banale petite peine de cœur et c'est comme si le monde entier s'écroulait, comme si l'on perdait sa raison de vivre. C'est d'ailleurs bien là, la raison pour laquelle ma vengeance pouvait s'avérer si redoutable. En vérité, il faut être bien sot pour me sous-estimer et me mépriser, moi et ce que j'incarne.

« Ça fait mal, n'est ce pas ? » susurrais-je d'un air entendu en adressant au jeune homme un regard pénétrant. Je m'assurais d'avoir absolument toute son attention avant de commencer mon sermon. « Pourtant, tu n'as jamais montré le moindre scrupule à faire subir cette même douleur à des jeunes filles innocentes...»

Je marquais une brève pause afin de laisser à Yan le temps d’assimiler ce que je venais de dire et peut être de commencer à faire le lien avec la raison de tout ceci. Dans le parc résonnait les rires de quelques enfants qui jouaient autour de nous, sous l'oeil vigilant de leurs parents mais je n'y prêtais guère attention, focalisée sur mon charmant interlocuteur. Je poursuivis avec un ton sentencieux:

« T'es tu seulement soucié de ce que pouvaient ressentir ces demoiselles que tu as si souvent repoussé avec mépris ? Tu vois, si je t'ai donné ce rendez-vous, c'était précisément pour te donner cette petite leçon... Il n'est que justice que tu éprouves à ton tour la douleur d'avoir le cœur brisé, tu ne crois pas?»

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feat NOM DU JOUEUR

Je crus déceler dans ma grande douleur un air satisfait. Alors voilà la déesse de l’amour, elle s’amuse avec le cœur des gens ? Je n’y comprenais plus rien, vraiment plus rien. SI elle est la déesse de l’amour alors le monde part en cacahuète. Malgré son air infiniment satisfait je crus voir un sourire de compassion. Quoi ? Elle me torture et compatis avec moi ? Car oui, c’est de la torture. Pire que toute douleur physique jamais éprouvé. Bien sûr j’avais déjà connu cela avant, quand ma mère est morte mais là, c’est humaine qui m’afflige cela volontairement. Quand ma mère est morte, j’avais encore une raison de vivre, la vengeance, mais là, je ne pouvais même pas me venger. Elle m’avait détruite dans tous les sens du terme.

Ça fait mal n’est-ce pas ?

Elle me susurra cela d’un air entendu avec un regard des plus pénétrants. Elle continua la torture tandis que je ne pus qu’acquiescer :

Pourtant, tu n'as jamais montré le moindre scrupule à faire subir cette même douleur à des jeunes filles innocentes...

Quoi ? Je ne comprenais rien, là. Le rapport ? Aucun. Il n’y avait rien de comparable entre les petites peines de cœur de celles-ci et le chaos de mon propre cœur. Qu’elle le compare me révoltait. Enfin, j’essayai de me révolter en vain. Elle continua avec visiblement un plaisir malsain :

T'es tu seulement soucié de ce que pouvaient ressentir ces demoiselles que tu as si souvent repoussé avec mépris ? Tu vois, si je t'ai donné ce rendez-vous, c'était précisément pour te donner cette petite leçon... Il n'est que justice que tu éprouves à ton tour la douleur d'avoir le cœur brisé, tu ne crois pas?

Elle avait dit cela comme un juge lâchant une sentence. Une petite leçon, hein ? Elle me punit comme un gamin désobéissant. Si je pouvais sortir de cette transe dépressive je me mettrais très en colère mais je ne pus qu’avoir l’air honteux en hochant docilement la tête comme un gosse face au courroux de sa mère…

Je dévisageais le jeune homme à qui je venais d'infliger la plus cruelle des blessures. Le pauvre garçon était totalement à ma merci et je venais de lui arracher le cœur pour le jeter à terre et le piétiner en guise d'avertissement. C'était une belle démonstration d'à quel point je pouvais me montrer impitoyable et intransigeante. Alors que je ne cessais de l'accabler, Yan semblait incapable de répliquer que ce soit pour tenter de comprendre, se défendre ou même exprimer la colère qu'il devait ressentir face au traitement que je lui avais infligé. C'était normal d'éprouver de la colère, cela faisait partie des nombreuses phases pour accepter la réalité. Celle ci venait juste après le choc et le déni, avant de passer au marchandage puis à la dépression pour arriver, enfin, à l'acceptation.

Cela dit, le jeune homme semblait bien trop anéanti pour argumenter un temps soit peu. Il n'essayait pas de me convaincre de reconsidérer les choses, pas plus qu'il ne cherchait à démentir les critiques que j'avais formulées à son encontre. J'étais un peu surprise car je m'attendais une réaction plus explosive et passionnée venant d'un fils d'Arès. Mais, tout bien considérer, il était encore très jeune et il était probable qu'il manquait cruellement de confiance en soi. Et puis, je devais aussi tenir compte du fait que je n'étais pas une femme ordinaire et qu'il était presque impossible de me contrarier. Ce faisait partie de mon pouvoir. Tout ceci cumulé expliquait certainement son attitude abattue, défaitiste et presque soumise. Je poussais un soupir, ressentant une certaine culpabilité mais je la chassais bien vite en me disant que cela lui apprendrait la vie. C'était ainsi que les mortels grandissaient, à travers leurs peines et leurs joies.

D'un air pensif, je caressais du bout des doigts le ravissant bouquet posé sur mes genoux. Je laissais un instant mon regard glisser sur les pétales colorés des différentes fleurs de la composition avant de relever la tête pour observer distraitement le passage de quelques couples. Le soleil avait fini par se coucher et désormais le parc était seulement éclairé par les luminaires extérieurs et le croissant de lune. La température avait chuté de quelques degrés aussi, les résidus de chaleur la journée finissant de se dissiper. Je reportais mon attention sur le jeune homme et déclarait d'une voix naturellement enjôleuse:

« Je pourrais t'abandonner là avec ta douleur, mais je vais me montrer généreuse avec toi. Si tu me promets de ne plus jamais manquer de considération envers les femmes et de ne plus jamais traiter l'amour à la légère, je ferais en sorte que ta peine disparaisse. C'est d'accord ?»

J'esquissais un nouveau sourire charmeur, de ceux qui faisaient implorer des rois et mettaient des dieux à genoux. Le pouvoir de la persuasion c'était de soumettre les autres à sa volonté tout en leur donnant l'impression que l'idée venait d'eux. C'était pour cela qu'il était si difficile de ne pas être d'accord avec moi, presqu'impossible quand j'utilisais vraiment mon pouvoir. En la circonstance, ce n'était pas nécessaire, bien sur, le jeune Yan étant déjà sous mon emprise. Et même, personne ne choisirait de garder volontairement la souffrance d'une cœur brisé.

« Tu passeras probablement la pire nuit de ta vie, car je veux que tu te souviennes de tout ceci mais à ton réveil, les sentiments que tu éprouves pour moi appartiendront au passé et avec eux, la douleur que tu ressens. » continuais-je, faisant une promesse au garçon de la guerre.

Il se souviendrait de tout ce qui c'était passé dans le parc, mais l'amour que je lui avais insufflé l'aurait quitté au matin et par conséquent, il ne ressentirait plus le désespoir causé par mon impitoyable rejet. Peut-être m'en garderait-il quelque rancoeur, mais j'espérais de tout coeur qu'il comprendrait mes raisons et le bien fondé de cette punition. Récupérant le bouquet dans mes mains, je me levais avec grâce du banc sur lequel nous étions toujours assis. Je me tournais pour faire face au jeune homme, cueillant délicatement son visage sous le menton pour lui faire lever la tête vers moi et plonger une dernière fois mes yeux dans les siens.

« Je vais devoir te quitter à présent. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir du t'infliger cela, mais tu connais le proverbe, qui aime bien châtie bien. »

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feat NOM DU JOUEUR

Elle prit un air pensif caressant ses fleurs, non, les fleurs que JE lui avais offertes ! Une montée de haine monta en moins luttant une bataille acharnée contre la tristesse. Pendant ce temps je fixai le parc laissant ce combat se faire sans moi. Le soleil avait fini par se coucher et désormais le parc était seulement éclairé par les luminaires extérieurs et le croissant de lune. La température avait chuté de quelques degrés aussi, les résidus de chaleur la journée finissant de se dissiper. Elle me dit, me tirant de mes sombres pensées d’une voix qu’elle pensait sûrement enjôleuse :

Je pourrais t'abandonner là avec ta douleur, mais je vais me montrer généreuse avec toi. Si tu me promets de ne plus jamais manquer de considération envers les femmes et de ne plus jamais traiter l'amour à la légère, je ferais en sorte que ta peine disparaisse. C'est d'accord ?

Elle me fit un sourire charmeur qui atteint l’exact opposé de ce qu’elle voulait. Elle voulait me mettre d’accord avec elle mais la voir me sourire et me parler comme au premier jour de notre fausse relation fit céder la tristesse et gagner la haine. Mes mains continuèrent de trembler mais de rage cette-fois. Je faillis pousser un soupir de soulagement devant ce sentiment familier. Comme d’habitude, j’effaçais la tristesse par une violente colère et à défaut de guérir, je n’avais plus mal, malheureusement la belle continua sur le même ton, amplifiant ma colère :

Tu passeras probablement la pire nuit de ta vie, car je veux que tu te souviennes de tout ceci mais à ton réveil, les sentiments que tu éprouves pour moi appartiendront au passé et avec eux, la douleur que tu ressens.

La pire nuit de ma vie ? J’en doute fortement ! La déesse n’avait décidément aucune modestie. J’en avais vu des pires. Mon cerveau bloqua frénétiquement toutes pensées susceptibles de me rappeler la véritable pire nuit de ma vie mais malgré cela, je plongeai dans de sombres et douloureux souvenirs. Seul le bruit d’Aphrodite se levant me tira de mes pensées. Elle me dit :

Je vais devoir te quitter à présent. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir du t'infliger cela, mais tu connais le proverbe, qui aime bien châtie bien.

Je me levai d’un bond la dévisageant avec défi. Je lui criai :

Qui aime bien châtie bien ?! Laisse-moi rire ! Quant au fait de passer la pire nuit de ma vie, j’crois pas non ! Ça va les chevilles ? Et il y a une grande différence entre la punition que tu m’as infligée et ce que j’ai soi-disant infligé à toutes ses filles ! C’est que moi, je les ai prévenues qu’elles ne seraient qu’un plan cul ! Pas toi ! Ce n’est pas de ma faute si elles se sont attachées à moi ! Allez-vous faire voir !

Dans ma colère, je mélangeais tutoiement et vouvoiement mais je m’en fichais. A défaut de lui taper dessus, mon poing cogna violemment un arbre me procurant une douleur fulgurante dans tous le bras. Mais je l’accueillis avec reconnaissante devant cette douleur si familière. Je cachai vivement mon poing qui avait prit une intéressante couleur verte dans ma poche et m’écartai pour laisser passer la déesse de l’amour sans oublier le regard haineux. J’étais curieux de savoir si elle allait répondre.

Je m'apprêtais à tourner les talons mais avant que je pus initier le mouvement pour m'éloigner, le jeune homme bondit sur ses pieds et laissa exploser toute sa colère. Enfin, il était probablement temps que ça sorte. Je n'y attendais, mais en revanche il y avait des manières de s'adresser à moi que je pouvais difficilement tolérer. Qu'il soit en colère était normal, humain, mais cela ne lui donnait en aucun cas le droit de me manquer de respect. En tant que Déesse, j'exigeais que l'on me traite avec la plus grande déférence. J'avortais aussitôt mon mouvement pour m'éloigner et me retournais vers le sang-mêlé,, l'allure impériale. Je posais à nouveau mes yeux sur le garçon mais cette fois mon regard était très loin d'être aussi bienveillant que quelques instants plus tôt. Je le toisais, la mine sévère tandis que je laissais mon pouvoir emplir l'atmosphère autour de moi

Je ne lançais pas des éclairs et mon pouvoir ne se manifestait pas sous une forme matérielle. C'était davantage comme une tension palpable qui imprégnait l'air telle une attraction irrépressible et faisant danser des papillons dans son bas ventre. Le timbre musical de ma voix manipulait ses émotions et ses désirs, au point de l'étouffer par l'intensité de ses propres sentiments. Même mon parfum agissait comme une drogue, le mettant, brièvement, totalement à ma merci. C'était une simple piqûre de rappel, signifiant au garçon qu'il ne devait en aucun cas oublier à qui il s'adressait. C'était là une erreur qu'il ferait mieux de ne plus jamais commettre au risque que je me fâche pour de bon. Et ce n'est jamais une bonne chose de me contrarier.

« Dois-je comprendre que tu me trouves arrogante ? » Répliquais-je d'une voix dangereusement calme et aussi froide qu'enjôleuse. « Peut être ai-je finalement été trop conciliante avec toi ? Ma punition n'est peut être pas assez sévère tout compte fait ? Tu vois, j'ai seulement voulu te donner un aperçu mais peut être devrais-je plutôt te laisser connaître la douleur d'un amour impossible qui s'étend sur des mois ou des années ? »

Mon intonation doucereuse était une mise en garde au même titre que la menace implicite. La formulation interrogative de mes propos visait à l'obliger à méditer la question et à se rendre compte qu'il ferait bien de ne pas trop me provoquer car la vérité c'est que j'étais resté gentille avec lui. Le pouvoir de l'amour pouvait être puissant et dévastateur, il n'y avait aucune arrogance là dedans, c'était la vérité. Certes, la vie pouvait parfois réserver des choses pires qu'une peine de cœur et une nuit de déprime ce n'était pas si cher payé, mais encore une fois ceci n'avait vocation qu'à constituer un aperçu. Certaines personnes vivent leur vie entière dans la détresse d'un amour impossible et sans jamais connaître le bonheur et je voulais que Yan en prenne simplement conscience. Le dévisageant toujours avec superbe, je continuais.

« Oui, peut être que tu les as prévenus et que ces filles se sont fait des illusions, mais dis moi, Yan, t'ai-je promis quoi que ce soit en te demandant de me rejoindre ici ou bien t'es-tu, toi aussi, fait des illusions ? Trouverais-tu les choses plus acceptables si je te prenais comme amant le temps d'une nuit avant de te jeter ? Ou serait-ce pire, d'après toi ?» Le questionnais-je, rhétorique.

Oh bien sur, je ne lui proposais pas réellement de faire l'amour, je me contentais seulement d'énoncer ce que ses propos avaient indirectement sous-entendu. Que les jeunes filles aient été d'accord ou non pour se contenter d'un «plan cul» ne rendait absolument pas leurs sentiments moins vrais. Le problème n'était absolument pas là. Je n'avais en aucun cas accusé Yan de ne pas avoir été honnête, seulement d'avoir été insensible et dédaigneux.

Titre du RP ici

feat NOM DU JOUEUR

Je la vis se retourner d’un bloc et je vous jure que c’est la première fois que j’ai eu peur comme ça. Je sentais l’atmosphère devenir pesant et mon cœur s’accéléra. Comprenez-moi, je n’avais pas peur de mourir mais plutôt de ce qu’elle pouvait m’infliger. Ses yeux qu’il y a à peine deux minutes je trouvais merveilleux me toisaient froidement et je me sentis réduits à la taille d’un insecte. Soudain je sentis mes genoux se dérober sous moi et mes rotules heurtèrent le sol. Je compris qu’elle me manipulait mais cela ne réduit pas la douleur. Elle répondit froidement telle une tortionnaire :

Dois-je comprendre que tu me trouves arrogante ? Peut être ai-je finalement été trop conciliante avec toi ? Ma punition n'est peut être pas assez sévère tout compte fait ? Tu vois, j'ai seulement voulu te donner un aperçu mais peut être devrais-je plutôt te laisser connaître la douleur d'un amour impossible qui s'étend sur des mois ou des années ?

Maintenant elle me menaçait. Je n’avais pas la force de me relever. Cette journée partait en c… Elle continua interrompant mes pensées :

Oui, peut être que tu les as prévenus et que ces filles se sont fait des illusions, mais dis moi, Yan, t'ai-je promis quoi que ce soit en te demandant de me rejoindre ici ou bien t'es-tu, toi aussi, fait des illusions ? Trouverais-tu les choses plus acceptables si je te prenais comme amant le temps d'une nuit avant de te jeter ? Ou serait-ce pire, d'après toi ?

Même sa manière de prononcer mon nom était douloureux. Je ne pouvais réfléchir mais elle m’avait prouvé une chose, j’avais bien raison. Aussi, toujours à genoux, je lui répondis sans chercher à cacher la douleur de ma voix :

J’avais raison et tu viens de le prouver, je préfère passer pour un être insensible que d’éprouver ça. Chaque fois que j’ouvre mon cœur, j’ai mal. Et je crois que j’ai eu assez mal pour le restant de mes jours. L’amour n’est que destruction et torture. Alors j’ai appris à fermer mon cœur…

Je finissais ma tirade en baissant la tête.

Je me tenais debout devant le garçon, aussi droite, imperturbable et parfaite qu'une sculpture gravée dans le marbre. Le menton fièrement relevé dans une attitude royale, je dévisageais sévèrement le jeune homme que je sermonnais. L'aura de mon pouvoir palpitait autour de moi comme un feu brûlant qui pouvait être aussi bien destructeur que chaleureux et réconfortant. C'était un petit rappel de qui j'étais, de ce que j'étais. Il était préférable de bien surveiller son langage en s'adressant à moi car rien ne ma fâchait davantage que le manque de respect. L'amour était puissant et pouvait mettre même des dieux à genoux, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à voir Yan tomber littéralement à mes pieds. Etait-ce sa manière d'implorer mon pardon ? Avait-il enfin compris la leçon ?

Avec un calme olympien, j'attendis que le demi dieux reprenne la parole, pour finalement hausser un sourcil en entendant ce qu'il avait à dire. Je me sentais partagée entre l'étonnement, l'agacement, la lassitude et la compassion. Les jeunes mortels pouvaient parfois être si dramatiques ! Non mais sérieusement par quelle aberration avait-il bien pu en arriver à cette telle conclusion ? Les hommes tout particulièrement pouvait vraiment être des bébés parfois. Une petite peine de cœur et les voilà au fond du gouffre. Je poussais un profond soupir. Il était certain que le but de ma leçon n'avait jamais été qu'il en vienne à se fermer à l'amour, bien au contraire. D'accord, je lui avais fait goûté à la douleur d'un amour rejeté, pour le punir. Mais sérieusement, de là à dire que je n'étais que destruction et torture, il ne fallait tout de même pas exagérer ! D'ailleurs, que pouvait-il bien savoir de l'amour ? Il était encore si jeune... En fait, je fus tellement surprise par cette description de l'amour que je ne pus m'empêcher de trouver cela presque drôle. Ce n'était pas pour me moquer, mais ces accusations était tellement fausses que c'en était absurde. Toutefois, le sujet ne se prêtait pas à l'amusement, aussi je continuais à observer Yan avec le plus grand sérieux. Je sondais son cœur pour y déceler la source de cette blessure qu'il semblait porter en lui.

« Je vois... Et ton souhait de fermer ton cœur s'applique-t-il à ta mère ?» Hasardais-je tout en sondant son cœur blessé. Je sus immédiatement que j'avais touché une corde sensible, aussi je continuais sur cette voix, insistant là où ça faisait mal pour être sure que le garçon ne resterait pas indifférent à mes paroles. « Désires-tu l'oublier ? Cesser de l'aimer parce.. "ça fait trop mal" ?» Lâchais-je, ironique et dure, en reprenant les propres mots du sang mêlé. « Quelle attitude égoïste.»

Si l'amour est communément assimilé à la romance, l'amour romantique est bien loin d'être la seule forme d'amour qui existe, l'amour filial, fraternel et l'amitié en sont autant de dérivés. Et c'était la raison pour laquelle je trouvais les propos du garçon bien naïfs et très immatures. Je poursuivis sur le même registre:

« Et tes frères et sœurs, les autres fils et filles d'Arès, n'ont-ils donc aucune importance à tes yeux ? Si tu penses être plus heureux en vivant refermé sur toi même sans famille, ni ami, ni même un animal de compagnie, sans le moindre lien affectif, libre à toi d'essayer.. Moi même je ne saurais t'infliger pire malédiction car tu te condamnerais toi même à une vie sans saveur et sans joie, seulement terne, ennuyeuse et solitaire.»

Je me rapprochais à nouveau du jeune homme, avançant de quelques dans sa direction avant de me baisser pour être à sa hauteur. Je pris doucement son menton dans ma main pour lui relever le visage et le regarder droit dans les yeux.

« L'amour, c'est ce qui pousse les gens à donner le meilleur d'eux même, à aspirer au bien et à défendre de nobles causes. Il peut causer des tourments mais il est bien loin d'être torture et destruction.. »

Un Rendez-Vous avec l'Amour

feat Aphrodite

Elle parut si surprise que je n’aurai pas été étonné de l’entendre rire. Mais elle ne rigola pas gardant le plus grand sérieux. Ensuite, j’eus l’impression qu’elle me sondait tandis qu’elle plongeait ses magnifiques yeux (même si elle me gonflait on ne pouvait nier qu’elle était démesurément jolie) dans les miens. J’eus l’impression désagréable d’être fouillé et elle dit d’une voix calme :

Je vois... Et ton souhait de fermer ton cœur s'applique-t-il à ta mère ?

Je fus tellement surpris par cette question que j’en eus le souffle coupé. Suivi d’une immense douleur qui céda face à une colère noire. Je remerciai presque cette rage venir estomper la douleur. Mais contrairement à d’habitude une énorme tristesse persista dans ma poitrine. Dieu que cela faisait mal. Je foudroyai la déesse du regard. Qui était-elle pour me balancer ça ainsi ? Personne ! Elle n’a pas vécu ce que MOI j’ai vécu. Aussi, j’allais répliquer d’un ton foudrayant lorsqu’elle continuait implacable :

Désires-tu l'oublier ? Cesser de l'aimer parce.. Ça fait trop mal ? Quelle attitude égoïste.

Là, je ne sais ce qui me fit le plus mal, son ton ironique ou le fait que j’étais intimement convaincu qu’elle avait raison. Les deux, je suppose. Je savais que j’étais égoïste, mais ça faisait si mal. Bien sûr, en bonne tortionnaire, elle ne s’arrêta pas là. Elle continua en parlant sur le même ton :

Et tes frères et sœurs, les autres fils et filles d'Arès, n'ont-ils donc aucune importance à tes yeux ? Si tu penses être plus heureux en vivant refermé sur toi-même sans famille, ni ami, ni même un animal de compagnie, sans le moindre lien affectif, libre à toi d'essayer.. Moi même je ne saurais t'infliger pire malédiction car tu te condamnerais toi même à une vie sans saveur et sans joie, seulement terne, ennuyeuse et solitaire.

Mais sans cette horrible douleur ! avais-je envie de lui hurler. Qu’elle s’en aille elle, et ses punitions ! Je ne voulais qu’une chose, qu’elle arrête. Qu’elle se taise. Mais non. Elle prit mon menton entre ses fins doigts et je ne pus que plonger mes yeux dans les siens lorsqu’elle acheva sa tirade :

L'amour, c'est ce qui pousse les gens à donner le meilleur d'eux même, à aspirer au bien et à défendre de nobles causes. Il peut causer des tourments, mais il est bien loin d'être torture et destruction..

Je la dévisageai avant de dire d’un ton las :

Vous avez raison, qui suis-je pour défier l’amour ? J’ai compris votre leçon de vie, mais maintenant que vous avez touché les plus sensibles je suppose que vous pouvez me laisser en paix ? Parce que là, j’ai atteins un degrés de douleur sentimental pour le reste du millénaire alors à moins que vous ayez une autre remarque perfide, je vais retourner à la colonie. Une dernière chose, ne croyez pas que j’ignore tout de l’amour. Seulement moi, je n’ai découvert que le mauvais côté.

Il n’y avait aucune méchanceté dans ma voix, seulement une lassitude non-feinte. J’attendis son consentement pour pouvoir me barrer et ne plus jamais revenir.

RP abandonné et archivé.

Sujet: Re: Un Rendez-vous avec l'Amour + Yan (abandonné)

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Un Rendez-vous avec l'Amour + Yan (abandonné)

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