Actuellement, cette saloperie de parfum qui venait de je ne sais où embaumait tout ton bungalow, tandis que tu tentais tant bien que mal de faire partir cette odeur à en piquer les yeux tellement elle était forte. Tu n’aimais pas les parfums de ce genre là, tu étais plutôt du genre à prendre quelque chose de discret, pour ne pas faire trop avec ta personne, car tu étais tout sauf discrète. Tu avais tout tenté : ouvrir les fenêtres, faire des courants d’air, te transformer en colombe pour battre des ailes et faire partir cette infâme odeur –bon, certes, c’était idiot parce que ta petit taille et des ailes médiocres n’avaient pas servies à grand-chose, secouer autant de draps que tu le pouvais dans l’optique que l’odeur disparaisse… En vain. Tout cela n’était que pur échec, des essais inutiles, une dépense futile d’énergie. Tu t’étais finalement écroulée sur ton lit, reprenant ton souffle en manquant de t’étouffer avec l’odeur. Qu’est-ce qui pouvait bien produire cette chose ? Qui avait aspergé ton bungalow de parfum, si quelqu’un était derrière tout ça ? Tu soupiras bruyamment en te révélant, une moue dubitative se dessinant sur ton visage clair. Soudain, tu entendis un bruit provenant de l’entrée. Des bruits de pas sourds sur le bois de la terrasse du bungalow. Tu relevas la tête, tirant sur ton cou en tentant de voir qui c’était, encore une fois, en vain. Tu baissas finalement la tête, inclinant ton dos vers l’arrière tout en mettant tes mains sur ton lit, derrière toi, pour te supporter, croisant tes jambes et attendant que celui qui avait eu l’audace de monter malgré l’interdiction –car ce devait être un homme, vue le bruit lourd que ses pas faisaient sur le bois, à moins que ce soit une femme de… forte corpulence- traitant sur le sujet que deux personnes du camp se sexe opposé n’ont aucun droit de se retrouver dans les bungalow. Comprenez, il peut se passer des choses. Tu souri à cette pensée avant de voir arriver un grand gars, bien battis, blonds et aux yeux bleus, que tu connaissais peu, mais assez pour mettre un nom sur ce demi-dieu : Yan quelque chose, fils d’Arès, le fameux amant si connu de ta chère mère. Tu le regardais, les yeux plissés, attendant qu’il te donne l’objet de sa visite malgré l’interdiction. Ce devait être très important. Quoique, il était plutôt du genre à ne pas écouter les règles, celui-là ! « Coucou Cassandre ! Bon voilà,  tu sais que Night et Jade sont ensemble… et bah, leur relation ne me plaît pas du tout ! Alors, je me disais que tu pourrais me venir en aide pour les séparer. Tu es très réputé dans le coin. » tu éclatais de rire face aux derniers mots qu’il avait lancé. Réputée dans le coin ? En sachant que le coin, c’était le camp. C’était vrai que tu avais cette fâcheuse habitude de briser quelques amourettes pour avoir l’un des deux amants dans ton lit pour quelque jours, avant de tenter de les remettre ensembles s’ils le voulaient toujours. Seulement, là, ce n’était pas la même chose. C’était Night. Et Jade. Même si pour cette dernière, tu n’avais pas tant d’affection que ça. Tu l’aimais bien, ça passait. Tu avais dû apprendre à la connaître pour donner des conseils à Night, en plus de "l’apprentissage" que tu lui avais fourni. Night qui était un ami –un homme, certes- à qui tu tenais beaucoup. C’était rare, que tu ressentes de l’affection pour un homme, sans vouloir aller plus loin. Mais le plus loin, il était déjà arrivé. Tu inclinas ta tête sur le côté droit, observant Yan sans répondre. Le vingtenaire te souriait, mais, voyant que tu n’avais pas l’intention de répondre pour l’instant, s’empressa d’ajouter « Alors on fait alliance ? La guerre et l’amour c’est presque pareil ! C’est cruel et stratégique ! » ton front se plissa et un sourire se forma au coin de ta bouche. A l’intérieur, tu te mordais la langue pour ne pas rire. Pourquoi ferais-tu ça pour lui ? Tu avais d’autres choses à faire, que de séparer deux amoureux dont tu n’attendais rien de la part d’un des deux. Et de toutes manières, pourquoi cherchait-il à les séparer ? Qu’est-ce que ça lui apporterais ? Pourquoi y tenait-il tant que ça ? Etait-ce pour Jade ? Ou peut-être même pour Night, qui sait, tu ne portais aucun jugement sur les attirances des uns des autres. Tu le laissas poursuivre, tandis que tu commençais à regarder ta manucure : il serait tant que tu modifie un peu ça. « Night est mon meilleur ami, tu vois. Et il passe tout son temps avec elle. C’est chiant ! » Tu arquas le sourcil droit. Son meilleur ami… Tu soupiras avant de répondre « Tu sais, Yan, c’est ça, un couple. Ils restent ensembles, pour se connaître. C’est logique. Tous les couples font ça. C’est assez égoïste, ce que tu dis là. » tu souriais. Tu aimais bien l’égoïsme, c’était amusant à voir. Tu ajoutas de cet air mielleux « Et de toutes manières, pourquoi je ferais ça ? Je n’ai rien contre eux, moi… Et puis, peut-être que tu peux te débrouiller seul, non ? Je vais finir par en faire mon second métier, si vous me demandez tous de séparer un couple. » Tu n’attendais pas grand-chose de Yan, juste à savoir réellement ce qu’il voulait faire, et ce que lui attendait de toi.
 

Il se mit à te sourire. Un sourire que tu remarquais ironique, voir dégouté. Tu savais ce qu’il allait te répondre, et tu n’aimais pas ça. Tu allais devoir finir par revenir vers lui, étant donné ses gestes, son attitude, et ses manies. Il allait partir, ça se voyait, déjà qu’il était réticent à entrer. Et ça, c’était la faute à ce foutue parfum que tu ne pouvais sans doute pas plus supporter que lui. « Je suis égoïste, et ça me plait. » avait-il lancé, d’un ton qui se pouvait être autant mielleux que de défi. Tu plissais les yeux. Tu sentais mal ce qu’il allait arriver –dans les deux sens, quelle ironie du sort !-. Mais d’un autre côté, tu appréciais bien ces quelques bribes de Yan que tu connaissais à peine. Son égoïsme à vrai dire, c’était drôle à voir, et intéressant à creuser. Tu voulais connaître les raisons qui l’avaient poussé à venir, mise à part cette fameuse réputation "du coin". Mais pour ça, ce devrais être toi qui irait le rechercher, vue qu’avec ce que tu venais de voir, il n’allait pas te supplier. A croire que tu l’avais sous estimé… « Je vais me débrouiller tout seul tu a raison. Je n’ai besoin de personne pour parvenir à mes fins. » l’imbécile était froid, trop froid, et tu n’aimais pas ça. S’il n’avait vraiment besoin de personne pour faire ce qu’il avait prévu, pourquoi était-il venu te voir ? C’était le genre de mec fier, ça se voyait rien qu’à sa posture et à sa manière de parler, alors si vraiment il n’avait pas besoin de toi pour séparer les deux amants, il ne serait même pas donné la peine de faire un détour jusqu’à ton bungalow. Tu serras la mâchoire en le voyant faire demi-tour et sortir d’un pas lent. C’était lui qui attendait que tu le supplie à genoux de revenir. Mais… Et puis merde. Ta curiosité prendrait le dessus, quoi que tu fasses, et si ce n’était pas tout de suite, ce serait dans les jours qui suivraient la visite du fils d’Arès dans le bungalow de la progéniture de l’ancienne amante de son cher père. Yan se retourna finalement vers toi avant de te lancer un sourire moqueur, pour lancer d’un ton tout identique « Au fait, je vous conseille vivement de changer de parfum, conseil d’ami. » conseil d’ami ? Conseil d’ami ?! Ce n'était même pas ton parfum. Tu lui décochas un regard des plus noires tandis qu’il t’en lançait lui aussi un, comme satisfait malgré l’échec de sa demande. Il n’avait pas le droit de te faire ça. Et toi, tu n’arriverais pas à le laisser dépasser la dernière marche du bungalow. C’était ça, ton problème. Tu voulais toujours tout contrôler, et là, ce n’était pas toi la maitresse du jeu. Tu voulais toujours tout savoir, et là, c’était lui qui savaient tout ce qu’il se passerait. Tu voulais toujours participer à tout, mais là, il était parti sans même avoir insister. Tu grimaças et desserra la mâchoire en voyant Yan sortir du bungalow et en entendant ses pas sur le bois de la terrasse. « C’est quoi, ton plan ? » finis –tu pas lancer alors que tu l’entendais descendre les marches, ou du moins ce que tu devinais comme étant le son qu’un poids humain –certes, vous êtes des demi-dieux, mais à l’apparence humaine !- sur les marches creuses. Le bruit cessa. Il ferait demi-tour ? Tu décroisas les jambes pour te remettre droite, attendant qu’il revienne.

Il marchait, doucement, certes, mais il marchait. Cependant, tu ne pouvais pas suppporter le temps qu’il mettait. Il te faisait attendre, et tu n’aimais pas attendre, surtout après ce qu’il faisait, il laissait la chose durer le plus longtemps possible, pour te rendre folle de rage, tu le savais, ça se voyait, avec son petit sourire sadique… Il arriva finalement devant le cadre de la porte, et tu serras la mâchoire, lui lançant un regard noir avant de détourner les yeux, vexée par ce qu’il t’avait obligé à faire : mettre ta fierté de côté. C’était déjà assez dur pour toi de revenir vers quelqu’un, mais la fierté, c’était sacré. Et tu l’avais oublié, simplement à cause d’une simple curiosité… Ce que tu pouvais me désespérer des fois. Il prit une grande inspiration avant de rentrer : tu pouvais le comprendre, l’odeur était infernale. Tu ne manquerais pas d’en toucher un ou deux mots à tes sœurs, c’était sans doute l’unes d’elles, avec leurs parfums et leurs maquillages qui trainaient partout dans le bungalow… Toi, tu ne prenais pas de place. Une petite trousse de maquillage, deux grosses valises remplies d’habits rangés sous ton lit… Oui, tu ne prenais aucune place par rapport à elles, ou la plupart d’entre elles en tout cas. Après être entré, le fils d’Arès avait attendu, attendu et encore attendu avant d’ouvrir la bouche. Il voulait que ce soit toi qui parle ? Dans ses rêves, tu l’avais fait revenir, c’était déjà assez pour ta fierté. Et puis, tu lui avais posé une question, tu n’allais pas la lui reposer non plus, tu n’étais pas un stupide perroquet. Il finit par sourire, et tandis que tu plissais les yeux, son sourire s’effaçait, aussi vite qu’il était arrivé. « Pourquoi te le dirais-je ? » Ah bah ça c’était la meilleure. On ne répond pas à une question par une question voyons ! Certes, tu le faisais, souvent même, mais tu ne supportais pas que d’autres le fassent. Tu soupiras bruyamment, bougeant la tête, faussement indignée par sa question, sans cependant répondre. Il allait y répondre seul, ou en tout cas, ce serait encore lui qui parleraient pour la prochaine tirade. Tu pouvais très bien répondre par une autre question, mais tu n’en avais pas envie, vexée. Surtout qu’il connaissait la réponse, que je sache, il n’était pas si bête qu’il en avait l’air, tu ne penses pas ? Il tira une chaise avant de s’asseoir dessus, ventre contre le dossier, dans une position parfaitement virile, mais justement bien trop banale pour les hommes. Tu croisais les bras, haussant un sourcil. Non, tu n’allais pas céder, il ne gagnerait pas si facilement, déjà que tu allais l’aider, c’était suffisant. En tout cas, tu ne céderais pas tout de suite, ce serait trop facile. Il te fixait, utilisant des manies qui te tapaient sur les nerfs, comme fermer les yeux dans un temps considérable, avoir l’air d’attendre… Mais non, non et non. Tu l’avais dis et redis, il n’aura pas ce qu’il voudra tout de suite, tu ne ravaleras pas ta fierté encore une fois, tu le regrettais déjà. Et vous êtes restés là, longtemps, à vous fixer. Tu ne finissais même pas t’ennuyer de son beau regard bleu clair, presque aussi profond que les yeux que tu avais aujourd’hui. D’ailleurs, pour aujourd’hui, tu n’avais pas changé de physique, ni tes yeux ni tes cheveux. Tu étais tout comme tu étais née : des cheveux bruns mi-longs, des yeux bleu clairs profonds… M’enfin. Tu t’ennuyais tellement que tu dû pousser une bonne dizaine de soupirs en même pas trois petites minutes. Mais ce serait lui qui parlerais, tu l’avais décidé, et il n’avait pas non plus l’air des plus patient, alors oui, il céderait. « Toi, si noble fille, accepterais de m’accorder, pour me combler de joie, son aide ? Toi, si jolie demoiselle, accepterais-tu de m’accorder, à moi, pauvre imbécile, un peu de son précieux temps ? » Il avait cédé. Tu ne pu réprimer un sourire dès le début de sa phrase, qui s’estompa au fur et a mesure qui continuait, avant de reprendre un air normal, blasé, puis interrogatif. Cet imbécile de fils de montagne de muscle –vue que c’est comme ça que le vieux Adès était représenté le plus souvent- avait pris cet air, faussement ironique et vicieux que tu ne pouvais supporter. Tu le regardais, d’un regard toujours aussi noir avant de te ressaisir puis finalement répondre. « Tu me le dirais, fils d’Arès, pour la simple et bonne raison que tu es revenu. Et ce n’est pas par simple curiosité, tu le sais autant que moi. Tu as besoin de mon aide, tu n’auras pas assez de tact. Alors effectivement, peut-être que je vais t’aider, tout dépens de ton plan. Mais sache que je crains qu’il ne soit pas parfait, et si tu veux vraiment de mon aide, je suis sûre qu’il faudra changer quelques parties. » Tu avais pris cette air hautain autant qu’ironique. Tu voulais te faire comprendre, il n’aurait pas le choix, de toutes manières, c’était soit vous changiez les parties de son plan qui ne te convenaient pas, soit il serait bon pour aller chercher une aide autre part, mais il aurait beaucoup de mal : Jade était appréciée par une grande partie des résidents du camp, aucuns ne voudrait lui "briser le cœur" en la séparant de son "grand amour" comme te l’avait souvent répété Night.