Créer de l'eau directement depuis mon corps me coûtait beaucoup trop d'énergie. C'est en arrivant à cette conclusion que j'avais réfléchi à un objet magique ou une bricole céleste qui me permettrait d'avoir de l'eau constamment à ma disposition sans user dans mes forces pour en faire apparaître. J'avais mis une semaine à éplucher la totalité des ouvrages traitant d'objets magiques de toutes sortes depuis la création du monde. Bien que certains faisaient des allusions à l'océan, aucun n'était vraiment capable de réaliser ce que je souhaitais.
C'est dans cette option en tête que je me suis rendu au final à une évidence. Héphaïstos. Seul le dieu de la forge aurait le talent de me forger un objet tel que je le souhaite dans mes pensées. Mais pour cela il fallait encore le trouver ce dieu. Heureusement que mon demi-frère travaillait presque tous les jours à la forge pour me prévenir qu'il y était là aujourd'hui. De quoi lui rendre une petite visite et lui demander de forger ce que je souhaite. Voudra t-il quelque-chose en échange de ma requête ? Je n'en ai aucune idée et en tout cas je ne le pense pas. Nous avons toujours été en bons termes moi et lui.
C'est dans cette certitude que j'avançais dans ma requête. Habillé d'une simple tenue de laine, cousue avec le tissu d'un animal magique dont le nom ne lui revenait pas. En tout cas le laine était entièrement coloré de bleu et allait parfaitement avec sa musculature et la teinte de ses pupilles. Ses sandalettes résonnaient contre le sol alors qu'il se rapprochait de son but, la forge de la colonie des sangs-mêlés. Le bâtiment semblait entièrement constitué d'un métal résistant à tout type de chaleur. L'érosion visible depuis l'extérieur laissait transparaître toutes les catastrophes qui avaient dû se produire à l'intérieur du bâtiment. Je ne préférais pas y penser.
Alors que j'avançais le long du chemin de graviers totalement déformé au fil des allées et venues, j'entendais déjà le fracas des marteaux. Boum, boum, boum. Un bruit puissant et constant qui résonnait tous les jours et toutes les heures en ce lieu. Après tout les fils d'Héphaïstos étaient nés avec le don de construire et d'assembler des pièces complexes alors pourquoi les retenir de vivre cette passion ? Je saluais quelques connaissances dans l'enceinte de la forge, certains me tapèrent sur l'épaule. Il y avait tellement de monde ici que j'étais incapable de savoir qui voulais me dire bonjour.
Je continuais alors mon chemin, évitant les obstacles, les outils et machines déposés un peu partout. Faire un peu de rangement n'était pas du tout une mauvaise idée en ce lieu puisqu'il y en avait de partout. Pour tout vous dire, je m'étais presque coupé un bras en passant trop près d'un hachoir géant. Même si je n'aurais rien eu... Après quelques minutes, le temps de saluer tous les demi-dieux sur mon chemin et de traverser la pièce, j'arrivais enfin devant Héphaïstos. Celui-ci était dans sa forme humaine et semblait concentré sur un manuscrit dont je n'arrivais pas à percevoir les détails suite à ma distance avec la divinité. Je le saluais d'un geste doux de ma main droite avant d'engager la discussion d'une voix extrêmement puissante afin de pouvoir discuter par dessus le fracas des outils.

— HÉPHAÏSTOS ! C'EST PERCY !

Je me rapprochais alors de lui une fois qu'il avait eu le temps de me remarquer. J'attendais qu'il stoppe ses occupations afin de pouvoir reprendre la discussion. Ma voix était beaucoup plus douce à présent puisqu'il pouvait m'entendre librement sans que j'ai à crier.

— Je suis venu te demander si tu pouvais me former un objet magique. Avec l'aide de mon frère Tyson nous avons tentés de tracer quelques plans afin que tu ai un aperçu de ce que je souhaite. Bien-sûr, tu as une liberté totale dans la construction de cet objet.

Je glissais alors ma main droite jusqu'au niveau droit de ma ceinture en y tirant un parchemin de cinq pages. Chacune des pages décrivait chaque détails du système de l'objet. Il n'y avait aucune page qui traitait de sa construction et des pièces qu'il fallait. Pour ça, je ne savais rien. L'objet qui devait être construit devrait permettre d'avoir de l'eau à l'infini sans que j'ai à puiser en moi pour en faire apparaître. Le dessin tracé montrait une sorte de bracelet avec des angles en or qui entourait le bras ainsi qu'une sorte de petit rond bleuté accroché dans une forme en rond au milieu. Une ouverture sur le dessus du rond afin de pouvoir en extirper l'eau. Rien de bien compliqué pour le dieu des forges. J'attendais patiemment sa réponse à ma demande en croisant les bras.