Héphaïstos s'assit avec lourdeur sur son tabouret et poussa un long soupir. Il s'étira de toute sa longueur et senti ses articulations craquer et se détendre. Il tourna par la suite la tête, admirant sa forge fraîchement rangée. Tout était net, tout était bien organisé. En somme, tout était parfait. Le dieu avait profité d'un blanc entre commandes et inventions pour pouvoir mettre en ordre son atelier. Certes de base, l'endroit paraissait net pour un oeil externe, mais après le passage des cyclopes dans l'endroit, on aurait pu croire qu'un cyclone y avait fait terreur. De plus, ce genre de rangement (qui n'arrivait certainement que une seul fois par siècle ... période d'une longueur peu impressionnante quand on est un dieu) permettait à la divinité de faire le point sur les choses en sa possession ainsi que d retrouver des inventions tellement vieilles qu'il pouvait les démonter pour pouvoir s'atteler à d'autres projets. ou même, il pouvait ressortir ces antiquités pour travailler à nouveau dessus. Par nostalgie, peut-être ...
Dans tout ce qu'il avait laissé de côté sur sa table de travail, se tenait une bonne petite paire d'arme, une belle dague à la lame d'argent et de bronze céleste (qui semblait murmurer au dieu l'idée de s'y attarder à nouveau) ainsi qu'une vieille radio au charme indéniable. Héphaïstos toucha de ses grosses mains usées par le travail, les objets qui composaient son petit trésor. Il referma les doigts sur la petite arme dont le charme ne lui rappelait guère quelque chose, et il l'examina. l'argent semblait être le métal dominant dans l'alliage. La lame était courte, émoussée, recourbée vers la pointe et légèrement cabossée. La garde était d'un gris terne, son éclat usé par le fait d'être posée dans un coin ou plus précisément, abandonnée pour quelconque raison et qu'elle semblait désormais attendre son maître. Héphaïstos se promit de finir cette dague pour l'offrir par la suite à une personne bien précise.

De petits cris d'hystérie enlevèrent l'Olympien de sa contemplation. Tout un groupe de jeunes filles déferlèrent dans la grande forge, yeux pétillants et sourires d'émerveillement jusqu'aux oreilles. A leur tête se tenait une jeune femme dont la beauté aurait fait tourner de l'oeil à bien des dieux, et des hommes. Nuls doutes, quand il la vit quant à la nature du groupe qui assaillait alors le grand atelier du Forgeron. Sa soeur Artémis (ou plus précisément sa belle soeur) et ses Chasseresses venaient lui rendre visite.
Héphaïstos se leva de sa chaise, souriant. La venue de la déesse lui faisait plaisir, et qu'elle soit accompagnée ne le dérangeait nullement.

Bonjour Héphaïstos, comment vas-tu ?

 

L’intéressé ne répondit pas tout de suite, accordant à la divinité de la Chasse une brève accolade (pas sûr que cela lui plaise d'ailleurs, mais le Forgeron était un vrai bisounours dans ses bons jours).

Regardez Dame Artémis, c'est magnifique !

L'une des Chasseresses sembla vouer une admiration toute particulière à la vieille radio traînant sur la table de travaille d'Héphaïstos. Ce dernier grimaça et se dirigea à pas rapides vers la jeune fille qui tenait son précieux trésor entre ses petites mimines. Il le lui prit délicatement des mains, gardant la radio contre sa poitrine avec l'une de ses paluches, exprimant une petite moue de regret tandis que l'autre tendait un carré de métal qui n'avait d'apparence aucun intérêt, à la Chasseresse. Une fois en sa possession, la chose se déplia en une jolie petite arbalète magique (se rechargeant à volonté, si les souvenirs du vieux Forgeron étaient exactes) déjà armée. Sans un mot il retourna auprès de de sa soeur qui s'était excusée pour le désordre qu'avait occasionnées ses filles, et le dieu était chargé de sa petite radio qui lui servait en fait de roue de secours pour garder un oeil sur ses enfants ou même intervenir dans leurs rêves. En aucun cas il ne pouvait la laisser entre les mains de quelqu'un d'autre que lui, aussi sympathique que la personne aurait pu être. Mais garder contacte comme cela avec ses descendants avait été interdit par Zeus (quelle idée saugrenue, d'ailleurs ...).

Bonjour Artémis ! Je vais parfaitement bien, et toi ? Ne t'en fais pas pour tes Chasseresses, ça me fait plaisir des les voir aussi émerveillées par la Forge.

Héphaïstos entraîna sa soeur dans le fond de sa forge, où se tenaient une table rectangulaire et trois chaises. Il claqua des doigts et un petit automate sur roulettes ramena un plateau contenant quelques verres et une carafe. Le forgeron invita la déesse à s'asseoir, puis il attendit qu'elle s'installe pour s’attabler à son tour et versa le nectar que contenait la carafe.

Alors, comment vas-tu ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Le dieu posa enfin sa radio dont il avait oublié temporairement l'existance. Puis il but une gorgée de la boisson des dieux.