S.O.S sauvons le héros (terminé)

Voilà depuis quelques heures que nous roulions dans ma camionnette, Neven et moi. Nous étions rentrées dans New-York même, roulant dans les rues encombrer de divers véhicules, cerner par ces immenses pics faits d’acier et de plâtre. Pour un touriste, ce serait la découverte d’un tout nouveau monde gigantesque, reflétant la vision et l’ambition américaine démesurée. Mais pour le citoyen lambda de cette méga cité, ce serait chose anodine, non distrait par ces tours majestueuses qui perçaient le ciel, restant concentrer sur son objectif final. Je faisais partie de cette catégorie. Durant tout le trajet, je restais concentrer sur ma route, patientant et discutant avec Neven durant les embouteillages. J’avais baissé la fenêtre pour essayer de sentir la présence d’un demi-dieu. Leur odeur était nauséabonde, assez forte pour attirer n’importe qu’elle monstre dans les environs. Après une traque qui dura, je ne sais combien de temps, nous nous retrouvions dans les ruelles sombres. Cet endroit devait pulluler de danger en tout genre, idéal pour trouver un sang-mêlé assez bête pour venir ici afin de vivre son épopée héroïque. En j’ai, j’ai aperçu des ombres mouvantes allant se dissimuler derrière des bennes à ordures ou des murs. Il devient bien avoir un héros ici, cherchant les ennuis. Je me garai devant l’une de ces ruelles sombres, sans bloquer le passage, pas envis que tout un groupe de gens ou qu’un policier me tombe dessus pour me reprocher de mon mauvais stationnement, ou bien de retrouver mon véhicule à la fourrière ou en pièce.

Méduse – Bien… Je pense avoir sentis quelque chose par ici. New York est grand, il doit y avoir ce que l’on cherche. Te sens-tu prêtes ?

Je détachais lentement ma ceinture de sécurité, prenant le temps de me faire à l’idée que j’allais venir en aide à un de ceux que j’avais juré d’anéantir. Après tout, s’il se retrouve la vie sauve, ce ne sera que pour un temps avant qu’il ne se retrouve dans l’Hadès. Et puis, il sera, sans aucun doute, impulsif et voudra me trancher la tête, son instinct de tueur prendra le dessus et il dégainera son arme. Sur ce point, je comptais sur Neven pour m’aider, soit pour calmer ce fou ou bien me défendre. Étant une nymphe, elle pourrait le calmer et lui faire passer son chemin.

Méduse – Ne t’inquiètes pas. Si tu te retrouves en mauvaise posture, je serais là pour t’aider, tout simplement.

J’avais bien entendu un plan. Et pour le réaliser, je devrais passer par des moments comme celui-ci. Je m’encourageais intérieurement pour avancer, pensant à la récompense qui m’attendrait à la fin. Et puis, j’avais pétrifié plus de demi-dieux qu’eux m’ont vaincus. Donc, quoi qu’il se passerait, je n’avais aucune raison d’avoir peur. Cette petite thérapie avait eu un effet sur moi. Le dégoût et la peur en moi s’évanouir pour un moment, laissant place à une grande confiance en moi, et un esprit de chasse. J’allais chasser une proie redoutable et jouer les sauveuses. Je me sentais de nouveau puissante. Rien sur terre ou sur mer, ni dans le ciel ne viendra me faire perdre ce concours d’art !

Cela allait faire quelques heures que Méduse et Neven étaient parties de la jardinerie en direction de New York. Méduse, au volant de sa camionnette, conduisait tout en discutant avec la nymphe qui, accoudée à la fenêtre, regardait d’un air rêveur les immenses gratte-ciels défiler autour d’elles. Alors que le besoin de se dégourdir les jambes devenait de plus en plus pressant, le véhicule finit par déboucher dans un dédale de ruelles sombres qui puait le danger à des kilomètres à la ronde. Même Neven, qui n’avait rien à craindre des monstres, ne se sentait pas tellement en sécurité. Quand elle gara la voiture, la nymphe se réjouit de ne pas être toute seule pour s’aventurer dans ces rues.

« Bien… Je pense avoir senti quelque chose par ici. New York est grand, il doit y avoir ce que l’on cherche. Te sens-tu prête ? » Lui demanda Méduse en détachant sa ceinture de sécurité.

Neven déglutit puis l’imita avant de sortir de la voiture. Son corps n’avait pas apprécié de rester dans la même position pendant plusieurs heures et elle s’étira péniblement, sentant ses muscles se tendre douloureusement.

« Un peu tendue, mais ça va. Je ne me sens pas trop en sécurité dans ces rues. » Expliqua-t-elle en faisant claquer la portière.

« Ne t’inquiète pas. Si tu te retrouves en mauvaise posture, je serais là pour t’aider, tout simplement. »

Elle eut un petit sourire rassuré et rangea ses mains dans ses poches. Méduse avait raison, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Elles étaient deux créatures aux pouvoirs puissants, elles n’avaient rien à craindre de ces ruelles. Elles allaient même sauver un demi-dieu en danger, puisque c’était la raison de leur venue. Elle espérait seulement que tout ne tournerait pas au désastre…

« Allez, allons-y. Cet endroit pue le sang-mêlé à plein nez, il ne doit pas être très loin. » Dit-elle en commençant à avancer le long de la ruelle. En faisant abstraction de l’odeur du demi-dieu, elle pouvait sentir l’odeur des égouts et des poubelles pas encore ramassées qui empestaient. Les déchets débordaient des conteneurs et elle sentit son pied écrasait une cannette de soda dans un bruit strident. Décidemment, plus glauque, on ne faisait pas.

S.O.S héro en danger ! [PV Méduse et Neven]

Bon, qu’on soit tout de suite d’accord, il n’avait jamais cherché à être un héro en se baladant dans New York. Il n’était pas non plus à la recherche de monstres ou de je ne sais quoi d’autre. Résultat ? Il était dans la merde. Jusqu’au cou. Voire, jusqu’aux yeux. Mais bon, commençons par le commencement.

Il était bien en sécurité dans son lit et il eut le malheur d’en sortir. Quel imbécile ! Bref, il se leva et prit une rapide douche. L’eau chaude a toujours eut le don de le détendre. Cependant, il dut se forcer à sortir pour continuer sa journée. Il n’aurait peut-être pas dû. Il s’habilla d’un jogging et d’un sweat-shirt et jeta sa serviette humide sur son lit – oui, oui, très mauvaise habitude – avant de sortir du dortoir.

Il mangea un petit déjeuner composé de céréales et sortit du QG. Le vent frais le fouetta et il poussa un soupir de contentement. Il sortit son Ipod de sa poche et brancha la musique avant d’enfiler les écouteurs. La musique lui parvint et il monta le son jusqu’à en avoir mal aux oreilles. Il fut ainsi complètement coupé du monde, même du vrombissement des voitures, ou d’éventuels monstres… S’il était contre le portable, l’Ipod, lui pouvait s’avérer utile.

Enfin prêt, il commença à courir. Il détestait cela. Il n’avait jamais compris ceux qui disaient que la course était une drogue et il ne comprendrait sûrement jamais. Pourquoi faisait-il cela ? Par ennui, c’st tout aussi simple que cela. Bientôt, il sentit des gouttes de sueur dégouliné de son front et il dut s’arrêter hors d’haleine. Il avait atteint le plein cœur de New York…

Il eut une mauvaise impression. Son sixième sens de demi-dieu. Il se retourna et sortit son épée, vif comme l’éclair. Il transperça le monstre qui lui explosa au visage. Il fut assez content de sa victoire mais son visage se décomposa quand il vit la horde monstre surgir. Bon, il avait le choix, soit, il se faisait tailler en pièces, soit il prenant ses jambes à son cou. Le choix fut vite fait.

Remarquez comme on court plus vite lorsqu’on est poursuivi par des monstres que lorsque c’est juste pour le plaisir. Ce doit être une question de stimulation. Toujours est-il qu’il courut aussi vite que possible renversant aux passages pleins de gens. Il s’engouffra bientôt dans les ruelles assez peu avenantes. Erreur. Bientôt il fut cerné et il poussa un cri de rage. Il était fichu. En désespoir de cause et il se jeta dans la mêlée espérant faire le plus de victime possible. Il en tua pas mal. Mais pas tous. Il fut projeté contre un mur, le ventre collé sur ce dernier et sentit un croc ? sur sa nuque. Il ferma les yeux, convaincu que c’était la fin…

Nous nous enfoncions de plus en plus dans ces ruelles sombres et mal odorantes de New-York. La ville était l’une des plus grande du monde, elle composait, rien qu’avec son centre un véritable labyrinthe pouvant rivaliser avec celui de Dédale. Un minotaure y trouverait donc bien sa place. J’exagérais ? J’en doutais fort. Rien qu’ici, beaucoup de personnes pouvaient se perdre dans ces ruelles sombres, sans parler de la multitude de monstres qui se tapissait dans chaque recoin. Je pouvais en voir pas mal qui se faufilait entre les bennes à ordures et les rues adjacentes. Sans parler de tous ceux qui s’écartaient et se cachaient sur ma route. Ils n’étaient pas idiots, ma réputation était connue de tous et ils savaient que me faire face serait suicidaire. Derrière mes lunettes de soleil noir, je lançais un regard rassurant accompagné d’un sourire à Neven. Un tel endroit n’était pas recommandé à une nymphe, à moins qu’elle ne soit devenue folle et meurtrière, mais ici, elle ne risquait rien, tant qu’elle restait à mes côtés. En continuant notre marche, des cris se firent entendre, dépassant celui des véhicules en circulation aux alentours. On y notait un mélange de nombreux monstres en tous genre. Quelque chose ou quelqu’un avait attiré une armée de monstre et les auraient énervés. Usant de mon odorat, je sentis une odeur bien particulière, plus forte que les ordures et les déjections à côté de nous. Un demi-dieu. C’était bien quelque chose qui avait attiré tous ces monstres.

Méduse – Et bien. Cela n’aura pas mis longtemps à trouver un héros dans le pétrin. Allons y.

Nous suivions donc les hurlements. Je pensais au début que le héros que nous trouverions serait en mauvaise avec un seul monstre, et non une milice. Et croyez-moi, quand nous les trouvions, ils étaient vraiment nombreux. Un demi-dieu ne savait que s’attirer des ennuis. Il s’agissait un garçon, sûrement très bête, assez jeune, armé d’une épée. Il fonçait dans le tas comme un bourrin et abattit plusieurs de ses assaillants. Je restais donc là, à regarder ce spectacle bras croisé. Il en tua beaucoup avec sa lame, un vrai boucher. Mais sa force et son adresse ne furent suffisantes. Surpassé par le nombre des créatures, il ne vit venir l’attaque d’une drakaina. Tient, cela faisait longtemps que je n’en avais plus entendu parler. La femme-dragon l’avait plaqué contre un mur et les autres allaient en faire un festin. Je dois en déduire que c’était à mon tour de jouer. Bon sang, sauver un de mes pires ennemis. Qui l’aurait crue ? Pas moi en tout cas et si mes sœurs étaient là… Je ne vous raconte pas la crise. Enfin bref. Je me mis à les appeler :

Méduse – Eh ! Mes mignons !

La horde de monstres assoiffée de sang s’arrêtèrent dans leur assaut un instant pour voir qui osait les interrompre. Contrairement aux autres, ils ne devinèrent pas assez vite mon identité, trop presser à tuer le demi-héro. Dommage pour eux. J’avais déjà retiré mes lunettes qui se mirent à briller d’un éclat magnifique. Mes petits trésors s’agitaient sous mon voile. Les pauvres, je n’avais pas pris le temps de le retirer. Toutes ces créatures qui me faisaient face ne bougèrent d’un cil. Leurs chaires, les vêtements pour certains, griffes, cheveux… Tout devint de la pierre grise et froide en quelques secondes seulement, renvoyer dans le Tartare pour leur réapparition prochaine. Même celui qui voulait mordre le sang-mêlé fut toucher. Il ne s’était pas retourné, mais il avait regardé en ma direction, ce qui était suffisant. Dès que la horde fut entièrement changée en pierre, je remis mes lunettes. Mince, j’y pensais, pourquoi ne pas avoir laissé ces monstres dévorer le demi-dieu avant ? Oh peu importe, et puis j’avais dit à Neven que nous sauverions un héros. Qu’aurait-elle dit où penser si je ne le faisais pas ? Je n’allais pas mentir ou jouer les manipulatrices avec elle. Tant pis, si mon plan se déroulait comme je l’avais prévu, ce demi-héro ne vivrait pas pour longtemps, alors je pouvais aussi lui laisser un temps de répit.

Comme la nymphe l’avait présagé, elles tombèrent rapidement sur le demi-dieu. Et dis donc, qu’est-ce qu’il était en mauvaise posture… Ce n’était pas un monstre, mais toute une troupe qui l’avait encerclé et s’approchait de lui dangereusement. À sa place, bon nombre de personnes auraient été pétrifiées, mais celui-ci s’élança dans la mêlée, bien que ce soit une action totalement vaine. Il allait se faire massacrer… Et Méduse ne faisait rien ! Tournant un visage horrifié vers son amie, elle murmura :

« Tu ne fais rien ? »

Avait-elle changé d’avis ? Sa rancune vieille de nombreux siècles avait-elle pris le dessus sur son envie de gagner ce concours ? Si c’était le cas, ce demi-dieu était fichu. Et elle, elle devrait contempler cet horrible spectacle… Alors qu’une drakaina avait plaqué le sang-mêlé contre un mur, Neven plaqua une main sur sa bouche, étouffant un cri. Ce fut à ce moment-là qu’elle entendit Méduse crier :

« Eh ! Mes mignons ! »

Et alors, toutes les créatures se tournèrent vers elles. Neven se sentit brusquement beaucoup mieux, comme si voir Méduse intervenir lui insufflait une force nouvelle. Et quand celle-ci ôta lentement ses lunettes pour balayer ensuite son regard terrifiant sur la foule de monstres, l’ouranie s’était déjà projetée dans les airs d’un bond pour s’approcher du demi-dieu, circulant entre les statues avec une extrême agilité.

« Je crois qu’il a tenu le coup ! » S’exclama-t-elle en se posant à côté de lui. Poussant le corps à présent de pierre de la drakaina, elle posa sa main sur la joue du demi-dieu comme s’il s’agissait d’une créature particulièrement rare. « En voilà un héros bien téméraire. Je crois qu’on vient de te sauver la vie. » Dit-elle en souriant, avant de faire signe à Méduse de les rejoindre.

S.O.S héro en danger ! [PV Méduse et Neven]

Que c’était bête de mourir ainsi ! C’est vrai, il s’investissait à fond dans la destruction des dieux et voilà qu’il mourra lors d’un footing ! En plus, dans un accès de panique, il commença à se poser des questions sur les Enfers. Il finirait sûrement au Champs du Châtiments et ça lui foutait plus les jetons que ce qu’il voulait bien l’admettre. Et puis, c’est marrant de voir le nombre de truc qu’on n’a pas fait alors qu’on est quasi mort. Même le truc le plus badin prend une envergure importante. Par exemple, Matthew commençait à regretter sérieusement de ne pas avoir mangé cette super glace à la fraise qu’il avait vue la semaine dernière. Cependant, sa dernière heure ne semblait pas encore là car il entendit quelqu’un crier :

« Eh ! Mes mignons ! »

Il tourna la tête et ferma les yeux horrifiés. Parmi tous les monstres de la planète, il avait fallu qu’il tombe sur Méduse. Il serra les yeux le plus fort possible. Cependant, les monstres, eux, ne les fermèrent pas et de la mêlée qu’il combattait il y a un instant ne restèrent plus que des statues. Toujours les yeux fermés, il chercha à tâtons son épée qu’il avait laissé tomber. Soudain, il sentit quelqu’un à côté de lui et une voix féminine dire :

« Je crois qu’il a tenu le coup ! »

Il sentit la personne poussé une statue et lui posé la main sur une joue. Curieusement, il sentit que ce n’était pas Méduse alors il entrouvrit un œil et aperçut une nymphe. Du coin de l’œil, il vit que la gorgone avait remis ses lunettes de soleil. Il ouvrit les yeux et sursauta quand la nymphe posa une main sur sa joue en disant :

« En voilà un héros bien téméraire. Je crois qu’on vient de te sauver la vie. »

Il ramassa son épée et recula précipitamment, pointe en avant. Il dit d’une voix qu’il espérait calme :

« Ok, c’est quoi le piège, là dedans ? Parce que, là, c’est vraiment bizarre comme situation ! »

Sans le vouloir, il s’adressa plus à Méduse car la nymphe avait l’air assez sympa mais Méduse, elle était effrayante. Toujours en position de défense, il les dévisagea.

Neven - Je crois qu’il a tenu le coup !

Me cria donc Neven. Il avait bien survécu. Avec un peu de chance, il aurait pu se faire changer en pierre lui aussi par accident, un mauvais regard et paf ! Changer en pierre, comme ce serait regrettable. Bon, je l’avais laissé en vie comme convenu et visiblement, cela fait rudement plaisir à la petite Nymphe. Bien qu’elle puisse partager mon aversion pour les demi-dieux et leurs parents, elle manifestait de la joie à ce que je leur rende un petit service. Je contemplais ma création. Tous visages retournaient vers moi, sans avoir eu le temps d’exprimer de l’horreur. Autour du bâtard, prêt à frapper de leurs griffes ou autres armes en position de combat… Cela me rappelait les périodes de guerre. Quand les armées ennemies se battaient trop près de mes différents repères, je sortais déranger par le bruit qui m’empêchait de dormir et d’un geste, je les changeai tous en pierre pour regagner la paix et le silence. Ah ! Que de souvenirs. Et quel dommage que je ne puisse tous les garder. À chaque fois, je devais en laisser derrière moi qui devinrent la propriété de la nature. Plusieurs se sont retrouver d’ailleurs dans des musées, prit pour des sculptures de temple ancien à l’artiste inconnu.

Le jeune héros se précipita pour récupérer son épée et recula en pointant sa lame vers moi.

Matthew - Ok, c’est quoi le piège, là dedans ? Parce que, là, c’est vraiment bizarre comme situation !

Disait-il tout effrayer. Je m’attendais à une telle réaction. Il était tout comme un enfant apeuré. Il tremblait et je sentais sa peur en lui. Pathétique. Les héros étaient ainsi, quand ils n’attaquaient pas en lâche, ils sont terrifiés devant leur adversaire en combat dans les règles. Avais-je dit que c’était un combat ? Excusez-moi. L’habitude de toujours devoir me battre contre ces sauvages. Non, j’étais l’héroïne qu’on fera oublier avec plaisir dans les légendes futur, on me fera même la méchante qui voulut tuer ce gars. Je profitais un peu de la situation d’où j’avais un avantage et je ne voulais pas gâcher cela. J’étais bien partagé entre la fierté et le dégout, mais cela faisait plaisir à Neven, je me le répétais pour pas craquer et annulé ce que je venais de faire. Je m’approchai donc du Jouvenceau qui était en détresse tranquillement, mains sur les hanches de quelques pas pour montrer qu’il ne me faisait pas peur.

Méduse – Du calme mon bichon. On vient de te sauver la vie. Un merci serait plus approprié, même si un sang-mêlé a du mal avec la politesse. Neven, vas-y expliques lui et rassures le je t’en prie.

Leur tournant, le dos, je me dirigeais à présent vers mes nouvelles sculptures. Il ne me restait plus qu’à en choisir une, la meilleure. La question était la quelle ? Je fis le tour, les caressants pour ressentir la pierre et les détails. Un vrai zoo, je n’avais que l’embarras du choix. Il y en avait de toute taille et de presque toutes les espèces. Je voudrais bien quelque chose pouvant entré au moins dans la camionnette, de dimension humaine, cela disqualifia près de la moitié. On était bien avancé. Pendant mon inspection, je surveillais d’un coin de l’œil notre nouvel « ami », au cas où il aurait une mauvaise idée dans la tête le poussant à se comporter comme un imbécile. Je restais tout de même assez près pour veiller sur la jeune nymphe. Elle aussi pouvait devenir le victime d’un héros sanguinaire. J’espérais pourtant que la beauté et le charme de l’ouranie puisse l’amadouer et effacer toute forme d’agressivité en lui le temps que nous serions ici.

Le sang-mêlé eut une réaction bizarre : il ramassa son épée et en pointa la lame vers Méduse. Neven, par réflexe, avait plié les genoux, prête à lui sauter dessus et lui assener un coup de pied digne des plus grands films d’action.

« Ok, c’est quoi le piège, là-dedans ? Parce que, là, c’est vraiment bizarre comme situation ! »

Bof bof, pensa la nymphe. Il venait juste de se faire sauver d’une mort assurée par deux créatures. C’était donc ça qui le dérangeait ? Que l’une d’elles ait des serpents comme cheveux et un regard médusant ? Décidément, les héros étaient bien peu ouverts d’esprit.

« Du calme mon bichon. On vient de te sauver la vie. Un merci serait plus approprié, même si un sang-mêlé a du mal avec la politesse. Neven, vas-y expliques lui et rassures le je t’en prie. » Prononça Méduse en s’approchant de quelques pas, les mains sur les hanches, l’air assuré.

Neven adressa un sourire confiant à son amie qui se dirigeait déjà vers les monstres pétrifiés pour les observer tour à tour, cherchant à déterminer quelle statue lui offrirait une victoire assurée.

« Méduse a raison. On vient de te sauver la vie et je trouve que nous menacer avec une épée n’est pas le meilleur moyen de nous remercier. » Dit-elle en désignant la lame du doigt, une grimace de dégoût sur le visage. Non, décidément, elle n’aimait pas du tout les armes. « Y’a pas de piège. On était dans le coin, on a senti qu’il y avait des monstres pas loin et on s’est ramenées. Maintenant, grâce à nous, tu es encore en vie. Qu’est-ce qui te pose problème ? T’es pas habitué à te faire sauver, c’est ça ? » Elle esquissa un sourire amusé et se redressa, fourrant ses mains dans les poches de son manteau. « Tu n’as pas à avoir peur de nous. On ne va pas te manger. »

S.O.S héro en danger ! [PV Méduse et Neven]

Elle s’approcha de lui les mains sur les hanches, en affichant un air tranquille. Matthew lui, n’était pas très tranquille, il se préparait à fermer les yeux à tout instant tandis qu’il l’observait avancer lentement vers lui. Même s’il ne pouvait pas voir ses yeux à travers les lunettes (heureusement pour lui d’ailleurs), il pouvait presque deviner ses iris sans pitié. Ou du moins, il les imaginait ainsi. Une fois qu’elle fut à sa hauteur, elle lui dit :

« Du calme mon bichon. On vient de te sauver la vie. Un merci serait plus approprié, même si un sang-mêlé a du mal avec la politesse. Neven, vas-y expliques lui et rassures-le je t’en prie. »

Il serra les dents face au mot « bichon » mais ne dit rien. De plus, les mots de Méduse n’était pas fait pour le rassurer. A l’évidence, elle détestait les demi-dieux, ce qui en soit n’avait rien d’étonnant puisque ces derniers n’arrêtaient pas de lui trancher la tête. Il n’empêche qu’il n’était pas très rassuré. Elle lui tourna le dos pour examiner les statues, comme si elle se demandait laquelle elle allait mettre en vitrine dans son musée. Il pensa que, à quelques secondes près, ça aurait pu être lui que Méduse serait en train d’examiner. La jolie nymphe qui était apparemment nommée Neven s’approcha de lui et lui dit :

« Méduse a raison. On vient de te sauver la vie et je trouve que nous menacer avec une épée n’est pas le meilleur moyen de nous remercier. Y’a pas de piège. On était dans le coin, on a senti qu’il y avait des monstres pas loin et on s’est ramenées. Maintenant, grâce à nous, tu es encore en vie. Qu’est-ce qui te pose problème ? T’es pas habitué à te faire sauver, c’est ça ? Tu n’as pas à avoir peur de nous. On ne va pas te manger. »

Tout au long de sa tirade, elle prit différentes expressions. D’abord dégoutée en désignant la lame, elle affichait à présent un sourire amusé. Il recula encore de quelques pas avant de ranger son arme. Visiblement, elles ne lui voulaient pas de mal, bien qu’il en doute encore. Si elles avaient voulu le tuer, elles ne l’auraient pas sauvé. Le piège viendrait plus tard alors autant jouer le jeu. Il répondit :

« Bien sûr, pardonnez mon impolitesse. J’ai simplement été surpris. Je te remercie Méduse de m’avoir sauvé, tu as ma reconnaissance infinie. »

Il leur sourit d’un air avenant. Peut-être qu’il en faisait trop mais vaut mieux trop que pas assez.

J’avais du mal à me décider. Aucun choix ne me semblait sûr, pourtant, j’en avais. Neven expliquait bien les choses et elle montrait bien que le demi-héros n’avait aucune raison de se montrer agressive. Soudain, son odeur devint particulière. Je n’y avais pas fait attention avant, me disant juste « enfant demi-sang », mais son odeur s’approchait de quelque chose d’épicer, d’une odeur… Trop difficile à expliquer. Par contre, elle me donna l’image de son parent. Fils d’Eris. Déjà, Athéna ce n’était pas génial, mais Eris… On ne pouvait absolument pas lui faire confiance, discorde et destruction furent ses passions. Alors ses rejetons, ça ne devait être mieux. Par rapport à tout ce que je venais de dire sur les dieux et leurs gosses, ceux d’Eris étaient les pires. En tout cas, cela ne changeait en rien nos projets, il fallait bien en sauver un et on avait pris le premier qui nous tomber sous la main.

Matthew - Bien sûr, pardonnez mon impolitesse. J’ai simplement été surpris. Je te remercie Méduse de m’avoir sauvé, tu as ma reconnaissance infinie.

Il changea d’attitude bien rapidement. Mais son sourire et ses manières restèrent à mon goût faux. Il restait méfiant et il détestait les monstres. Je n’allais pas l’en décourager. Ce héros faisait donc office d’une certaine manipulation. Cela m’exaspérait, mais je ne le montrais pas, gardant mon calme et ne changent pas de comportement. Même son merci sonnait faux, il aurait sans doute préféré se faire dévorer plutôt qu’être secourue par deux belles femmes.

Méduse – La reconnaissance d’un demi-héros vaut elle quelque chose ? Fils d’Eris.

Je pouvais me montrer dure en disant cela et en annonçant ainsi directement sa parenté divine. Mais il m’énervait déjà et c’était un bon moyen de prévenir Neven tout en mettant en garde cet avorton que je savais à quoi m’attendre et à qui j’avais à faire. Par la suite, je me tournais vers mon amie Nymphe pour lui demander :

Méduse – D’après toi, laquelle de ces statues fera l’affaire petite étoile ?

Son avis avait toujours de l’importance pour moi, et connaissant sa considération à mon égard, je savais qu’elle ferait un choix allant don mon intérêt, tout en conciliant avec ses envi bien entendu. Je regardais aussi le héros. Je le surveillais, me demandant ce qu’il comptait faire.

Le sang-mêlé changea brusquement d’attitude. Avec un sourire avenant, il déclara :

« Bien sûr, pardonnez mon impolitesse. J’ai simplement été surpris. Je te remercie Méduse de m’avoir sauvé, tu as ma reconnaissance infinie. »

Neven grimaça et marmonna :

« Plus hypocrite, tu meurs… »

Si ça pouvait marcher avec les dieux, si imbus de leur personne qu’ils buvaient le moindre compliment qu’on leur faisait, cela ne sembla pas non plus marcher pour Méduse qui lui répondit durement.

« La reconnaissance d’un demi-héros vaut-elle quelque chose ? Fils d’Eris. »

Neven ouvrit la bouche, prise de surprise. Eris était une déesse très peu appréciée par les Olympiens et les autres divinités en général. Connue pour semer la discorde partout où elle allait, toutes les créatures la fuyaient et redoutaient son nom. On racontait d’ailleurs que tous ses enfants étaient méchants et malfaisants. Entortillant nerveusement une de ses mèches roses autour de son doigt, elle se mordit la lèvre et lança un regard à la gorgone quand celle-ci lui demanda :

« D’après toi, laquelle de ces statues fera l’affaire petite étoile ? »

L’ouranie parcourut son regard étoilé sur toute la scène, les monstres pétrifiés en plein milieu de ce qui sera leur dernière action. L’installation en elle-même était magnifique, tout le mouvement convergeait vers le sang-mêlé, comme s’il était un aimant. Faisant quelques pas pour observer plus attentivement les statues, elle jeta de temps à autre des regards méfiants au fils d’Eris avant de finalement revenir près de lui, elle se pencha sur la statue de la drakaina qui s’apprêtait à le mordre.

« Celle-là. Tu l'as saisie au vol, alors qu’elle s’apprêtait à faire la chose que tout le monde redoute : retirer la vie à quelqu’un. » Elle lança un coup d’œil à Matthew, lui signifiant : ce quelqu’un, c’est toi. « Notre regard est attiré par deux choses : la vie… ou ce qui retire la vie. C’est une statue à la fois terrifiante et fascinante. »

S.O.S héro en danger ! [PV Méduse et Neven]

Elles n’eurent pas l’air de le croire une seconde. Il vit la nymphe grimacer et murmurer quelque chose qu’il ne comprit pas. Sûrement un truc pas très sympa. En revanche, Méduse parla durement et il comprit parfaitement bien :

« La reconnaissance d’un demi-héros vaut elle quelque chose ? Fils d’Eris. »

Elle avait craché ses derniers mots comme une insulte. Matthew se crispa. La nymphe le regarda, visiblement, surprise. Il serra les dents, toute trace de reconnaissance ayant disparu de son visage. Il savait qu’il leur inspirait désormais dis fois plus de méfiance. S’il avait été un fils d’Aphrodite, Méduse ne lui aurait certainement pas jeté à la figure ainsi et la nymphe n’aurait pas paru si nerveuse. Même les monstres pensaient comme tout le monde. Il se dit soudain qu’il aurait peut-être préféré mourir dans son coin plutôt que d’être sauvé par ces deux là. Surtout qu’à la base, il n’était pas parti sur des préjugés et c’était dit que peut-être éventuellement Méduse était gentille comme tout. Après tout, il avait lui-même souffert de préjugés toute sa vie alors il avait essayé de ne pas en faire autant. Seulement, Méduse paraissait être comme les rumeurs la décrivaient. Il soupira tandis que la gorgone demandait à son amie :

« Celle-là. Tu l'as saisie au vol, alors qu’elle s’apprêtait à faire la chose que tout le monde redoute : retirer la vie à quelqu’un. »

Elle lui jeta un regard appuyé en lui faisant bien comprendre que ce quelqu’un, c’était lui et continua :

« Notre regard est attiré par deux choses : la vie… ou ce qui retire la vie. C’est une statue à la fois terrifiante et fascinante. »

Matthew observa la statue plus attentivement et vit avec étonnement que la nymphe avait raison. Il eut du mal à détaché son regard sculpture de pierre.

La jeune nymphe contempla les statues pour faire son choix. Il y en avait pour tous les goûts, de toutes petites à très grande, de toutes formes aussi. Mais une seule me permettrait sûrement de remporter ce concours. Cela aurait été plus simple de toutes les prendre et les exposer comme un tableau en 3d représentant une scène chaotique qui regrouperait la sauvagerie, la bestialité et le plaisir de la chasse. Mais non, une seule était demander, sinon ce serait de la triche selon les organisateurs. Très bien dans ce cas, je devrais bien choisir. En tout cas, ce qui était sûr, c’était que si j’avais pris le fils d’Eris en statue, j’aurais était éliminer d’office. Neven s’arrêta d’un moment devant la drakaina. Cette statue n’était pas mal, transformée au moment où elle allait mordre.

Neven - Celle-là. Tu l'as saisie au vol, alors qu’elle s’apprêtait à faire la chose que tout le monde redoute : retirer la vie à quelqu’un. Elle lança un coup d’œil destiné au pseudo héros pour bien insister sur qui est l’autre. Cela m’amusa.
Neven - Notre regard est attiré par deux choses : la vie… ou ce qui retire la vie. C’est une statue à la fois terrifiante et fascinante.

Petite étoile avait raison, cette statue était en pleine action, voulant dévorer et donc, le réalisme était présent. La personne qui regarderait cette chose serait de suite convaincu par l’agressivité et la beauté du monstre. Il verrait en premier la drakaina se jetant sur lui ou elle pour dévorer et ainsi, le spectateur serait plongé dans l’action et comprendrait de suite l’histoire qui l’entourait. Bien heureuse, affichant un sourire de satisfaction, je fis le tour de l’œuvre en la caressant pour ressentir l’énergie de la pierre. Je sais, dit comme ça, c’était bizarre mais vous n’êtes pas des artistes comme moi. Me tournant vers Neven, je la félicitais :

Méduse – Excellent choix Neven. Elle sera parfaite. Le meilleur des choix merci et ta description est juste, elle représente bien un cauchemar attirant.

Me tournant vers le demi-dieu, je vis que lui aussi admirait la statue. Il semblait être convaincu et donc, si un demi-héros pouvait apprécier, un stupide mortel en ferait autant. J’étais donc des plus convaincu. Je m’adressai à lui pour demander :

Méduse – Gueule d’amour ! Rendez-vous utile, aidez-nous à transporter cette merveille dans la camionnette vous serez gentil.

Eh bien oui, j’aurais besoin d’aide pour la transporter, car une drakaina était de nature lourde et devenu une statue, son poids fut augmenté, et même si ma force à augmenter à cause de ma transformation, je n’avais une force égale à celle d’Hercule ou Dwayne Johnson. En plus, je ne voulais pas risquer la santé de Neven. Le fils d’Eris était un héros non ? Alors qu’il fasse preuve de galanterie et de chevaleresque en venant en aide à deux pauvres belles jeunes femmes. Ce serait la moindre des choses après que je l’ai épargné et qu’on l'a sauvé.

Méduse afficha un sourire de satisfaction et s’approcha de la statue, l’observant sous tous ses angles.

« Excellent choix Neven. Elle sera parfaite. Le meilleur des choix merci et ta description est juste, elle représente bien un cauchemar attirant. »

Neven eut un grand sourire, bienheureuse que son choix ait plu à la gorgone. Elle s’éleva de quelques centimètres dans les airs et s’éloigna de la drakaina pour l’observer d’un peu plus loin, les bras croisés comme si elle était en pleine réflexion. Certes, elle n’avait jamais eu de don artistique mais quand l’on a servi une Muse pendant des siècles, on sait apprécier la beauté de ce monde.
« Gueule d’amour ! Rendez-vous utile, aidez-nous à transporter cette merveille dans la camionnette vous serez gentil. » Lança Méduse au demi-dieu, complètement fasciné par la statue. En même temps, ce n’était pas tous les jours qu’il nous était donné de voir le visage de la personne qui nous achèverait alors il n’était guère étonnant qu’il soit aussi admiratif.

« Tu lui fais confiance ? » Demanda-t-elle d’un air méfiant en voletant vers Méduse, jetant un regard suspicieux au sang-mêlé. Le ton peu naturel qu’il avait employé pour les remercier avait éveillé ses soupçons. Neven débordait d’amour pour les demi-dieux, mais elle savait deviner quand on la prenait pour une imbécile et c’était quelque chose qu’elle ne supportait pas. D’un autre côté, elle était bien incapable de soulever ne serait-ce que la moitié du poids que devait peser cette œuvre d’art, alors il était vrai qu’un peu d’aide ne serait pas de refus. « Tu lui as sauvé la vie, mais les mortels ont la mémoire courte. » Murmura-t-elle avant de retourner aux côtés du fils d’Eris.

« C’est vrai qu’il est musclé ! Je suis sûre qu’il peut soulever cette statue sans problème. Vous êtes bien entraînés pour ça, non ? Alors va-s’y ! Mets-nous en plein les yeux ! » Dit-elle en souriant comme si de rien n’était.

S.O.S héro en danger ! [PV Méduse et Neven]

La gorgone fit lentement le tour de la statue en la caressant avec… tendresse ? Bref, Matthew trouva cela assez étrange mais bon, ce n’était pas lui l’artiste… Elle se tourna vers la nymphe et lui dit :

« Excellent choix Neven. Elle sera parfaite. Le meilleur des choix merci et ta description est juste, elle représente bien un cauchemar attirant. »

Elle se tourna vers lui et lui demanda :

«Gueule d’amour ! Rendez-vous utile, aidez-nous à transporter cette merveille dans la camionnette vous serez gentil. »

Le fils d’Eris vit bien que c’était loin d’être une demande. Il envisagea bien sûr de refuser et de partir par pur fierté mais, il sentait bien que ce n’était pas une bonne idée. Les deux créatures étaient déjà suffisamment sur le qui-vive comme cela. Il jeta un dernier regard à la statue qui était sur le point de lui faucher la vie et observa en coin la nymphe voleter auprès de Méduse un air méfiant sur le visage. Elle lui murmura quelque chose qui le concernait visiblement et il en fut fortement agacé. Pourtant, ce n’était pas si difficile à comprendre. Elle ne lui faisait pas confiance. Elle se tourna vers lui, tout sourire en disant :

« C’est vrai qu’il est musclé ! Je suis sûre qu’il peut soulever cette statue sans problème. Vous êtes bien entraînés pour ça, non ? Alors vas-y ! Mets-nous en plein les yeux ! »

Il la regarda surpris. Etait-elle naïve au point de croire qu’il ne l’avait pas vu discuter avec la gorgone ? Ou alors elle s’en fichait simplement. Plus que probable. Il soupira avec lassitude. Cette journée commençait à être bien trop longue. Il répondit :

« Très bien. »

Il s’avança vers la statue et la saisit en la soulevant légèrement. Merde, ce qu’elle était lourde. Il ne fit cependant aucun commentaire et fit signe à Méduse qu’ils pouvaient y aller. Le trajet jusqu’à la camionnette fut très pénible et ses muscles étaient en feu. Chaque pas lui semblait être un effort surhumain. Il déposa la statue avec délicatesse dans la camionnette, conscient que s’il l’abimait il serait mort. Il frotta ses mains douloureuses l’une contre l’autre et regarda ses deux « sauveuses » :

« Bon, voilà, c’est fait ! Ce fut un plaisir mais je dois y aller ! Que vous me croyez ou pas, je suis content que vous m’ayez sauvé la vie et je vous remercie vraiment même si je n’ai aucune idée du pourquoi du comment et que ça m’agace au plus au point ! En tout cas, merci quand même ! »

Il avait opté pour la sincérité cette fois et désireux d’abréger cette rencontre, il se retourna et fit mine de partir.

Neven s’approcha de moi comme une petite fée en sautillant. Elle était surprise par ma demande au demi-dieu de nous aider à la transporter. Normal, n’importe qui le serait, mais je faisais plus ou moins confiance, me préparant tout de même à toutes les éventualités :

Neven - Tu lui fais confiance ?
Méduse – Non, pas vraiment, mais il serait mieux que ce soit lui qui la transporte que nous.

Elle regarda avec dédain le pseudo-héros. Tout comme moi, elle savait qu’ils étaient fourbes et que même si on leur sauver la vie, ils étaient des ingrats, poussé par la soif du sang de pauvres monstres tel que nous. Mais je n’étais pas un stupide satyre ou une harpie dégénérée, j’étais la plus redoutable de toute la famille, pouvant châtier d’un regard tout un peuple, causant de grands dégâts ne laissant derrière moi que la mort, incarner en un champ de pierre. Je gardais donc confiance en moi, sachant que je pourrais le battre facilement.

Neven - Tu lui as sauvé la vie, mais les mortels ont la mémoire courte.
Méduse – Je le sais, mais nous sommes là pour le leur rappeler.

La petite nymphe retourna auprès du fils d’Eris.

Neven - C’est vrai qu’il est musclé ! Je suis sûre qu’il peut soulever cette statue sans problème. Vous êtes bien entraînés pour ça, non ? Alors va-s’y ! Mets-nous en plein les yeux !

Elle me faisait penser à une petite sirène. On aurait dit qu’elle usait d’un charme pour l’amadouer. Quel mortel pourrait y résister ? La beauté, l’essence divine et l’esprit enfantin de Neven étaient de véritables armes. Elle le flattait, car elle connaissait les demi-sang comme moi et comment traiter avec eux. Il se mit à soupirer. On pourrait croire qu’il en était insensible, mais il baissa sa garde, se montrant moins menaçant et acceptant. Ce serait la moindre des choses après lui avoir sauver sa misérable vie de demi-sang.

Il eut du mal au début à la soulever, au départ elle n’avançait de pas beaucoup, mais il arriva à trouver la technique et parvint à la déplacer. Je le regardais faire, mains poser sur les hanches. Je trouvais même cela drôles, de le voir se faire tant de mal, à bouger la statue monstrueuse, pendant que Neven et moi, ne faisions rien, le laissant faire. J’avais trouvé un moyen de torturer un héros sans le tuer de suite, je pouvais être un vrai génie. Cela dura un moment avant qu’il n’arrive à la camionnette. Je n’en fis aucune remarque. Il parvint avec beaucoup d’effort, à faire entrer la statue à l’arrière. Enfin, nous y étions arrivés. Il se frotta les mains tout en se tournant vers nous, le visage tremper de sueurs :

Matthew - Bon, voilà, c’est fait ! Ce fut un plaisir mais je dois y aller ! Que vous me croyez ou pas, je suis content que vous m’ayez sauvé la vie et je vous remercie vraiment même si je n’ai aucune idée du pourquoi du comment et que ça m’agace au plus au point ! En tout cas, merci quand même !
Méduse – C’est cela de rien. Adieu à présent.

Il nous tourna le dos et partit donc. Je fus soulagée de ne plus avoir à supporter sa présence, mais j’avais réussis à tenir ma promesse, ne pas tuer le héros que j’aurais sauvé, j’avais tenu le coup jusqu’au bout. C’est ainsi que je ne m’attardais pas à rester ici plus longtemps, allant m’installer de suite au volant de mon véhicule, invitant Neven à me rejoindre pour rentrer. Une fois bien assise, je lui parlais d’une récompense :

Méduse – Encore merci Neven, tu me fus d’une grande aide. Non seulement pour la statue, mais pour gérer ce blanc bec. C’est pour cela que j’ai eus l’idée de te nommer comme nouvelle Gorgone, car tu es une vraie sœur pour moi.

Le demi-dieu soupira, visiblement lassé par cette rencontre. Neven esquissa l’ombre d’un sourire en se demandant s’il regrettait que cette empousa ne l’ait pas tué. Puis, il saisit la statue et péniblement, il la transporta jusqu’à la camionnette de Méduse. L’attente fut longue, marquée par un silence presque religieux qui dérangeait la nymphe. Celle-ci, incapable de rester en place, allait d’un point à un autre, tantôt en sautant, tantôt en volant, faisant quelques remarques sur la façon dont le demi-dieu transportait la statue.

Une éternité plus tard, le visage trempé de sueur, il frotta ses mains douloureuses et regarda les deux créatures.

« Bon, voilà, c’est fait ! Ce fut un plaisir mais je dois y aller ! Que vous me croyez ou pas, je suis content que vous m’ayez sauvé la vie et je vous remercie vraiment même si je n’ai aucune idée du pourquoi du comment et que ça m’agace au plus au point ! En tout cas, merci quand même ! »

Oui, bon, c’était un classique. Neven regarda distraitement ses ongles tandis que Méduse répondait platement à sa déclaration, tandis que l’autre faisait mine de partir. Sans attendre davantage, la gorgone retourna au volant de sa véhicule, suivie de près par l’ouranie.

« Encore merci Neven, tu me fus d’une grande aide. Non seulement pour la statue, mais pour gérer ce blanc bec. C’est pour cela que j’ai eu l’idée de te nommer comme nouvelle Gorgone, car tu es une vraie sœur pour moi. »

Une expression de surprise prit place sur le visage de la nymphe céleste, avant de se transformer en grand sourire. Très tactile, elle prit Méduse dans ses bras et la serra contre elle, pleine de joie.

« C’est… C’est vraiment le plus beau geste que tu puisses faire envers moi. Tu sais pas à quel point ça me touche ! » S’exclama-t-elle après s’être dégagée, une main sur le cœur. « Sache que tu es aussi ma sœur. Même si là-haut, dans le ciel, toutes ces étoiles sont censées être ma fratrie, je suis beaucoup plus proche de toi et c’est ce qui compte le plus. »

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