Tout avait bien commencé, pourtant. Il s’était réveillé dans un squat, par miracle cette fois dans un matelas pas trop sale posé au sol. Il avait même réussi à prendre une douche -le luxe total- avant de partir, son sac sur le dos, en quête d’un nouveau job. Puisque la plupart des cafés l’avaient dans le collimateur (il avait du mal à comprendre pourquoi), il devait trouver un autre truc pour se faire du fric. N’importe quoi pouvait faire l’affaire… Et c’est ainsi qu’il se retrouva à déposer des CVs ici et là dans les boutiques du plus gros centre commercial dans lequel il était jamais entré. Décidemment, les New-Yorkais avait une vision différente de la grandeur, puisqu’ils s’acharnaient à faire tripler de volume tout ce qu’ils connaissaient. Alors qu’il avait déjà distribué la moitié de sa pile dans ce qu’il paraissait un véritable labyrinthe, il découvrit grâce à un plan qu’il lui restait encore cinq étages à explorer. Soupirant, il se dirigea lentement vers les ascenseurs. La journée allait être longue, très longue.
Lorsqu’il arriva auxdits ascenseurs, les portes commençaient déjà se fermer. Ah non, pas ça ! Pensa-t-il en s’élançant et en bloquant in extremis les portes de son bras, avant que celles-ci ne se rouvrent complètement pour le laisser entrer. Il entra sans adresser un regard à l’unique personne présente dans l’ascenseur et s’adossa contre l’un des murs, l’air bougeon, quand l’élévateur se stoppa brusquement, en même temps que les lumières s’éteignirent.
Non... Non, non, bordel ! Par Zeus.
Hero tourna enfin la tête vers la jeune femme avec qui il partageait cet espace. Celle-ci s’acharnait sur le bouton d’aide, mais en vain. Il fronça les sourcils et regarda autour d’eux à la recherche de quelque chose qui pourrait les aider, mais rien. Ils étaient coincés.Putain de mortels et leurs inventions merdiques...
L’allusion à Zeus aurait dû le surprendre, mais il y était tellement habitué que cela lui avait paru normal. Mais entendre le mot mortel le fit tilter et il fixa son regard sur la jeune femme, l’air intrigué. Maintenant qu’il la regardait, elle lui disait vaguement quelque chose… Mais quoi ? Il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il grommela, frappa un bon coup contre le mur -qui ne tente rien n’a rien- avant de s’assoir à son tour, l’air maussade.Putain de mortels, hein ? À croire que tout ce qu’ils font ne sert à rien.