Dans sa chambre qu'elle avait payé - estimait-elle - un bras, Rheïma commençais à souffler un peu. Affalée dans un lit même pas défait, elle commençait à se dire que la vie d'une mortel ordinaire n'étais vraiment pas si mal que cela ... Oh, la demi-déesse n'avait pas totalement abandonné la Colonie, elle s'était juste offerte quelques vacances. Il fallait qu'elle se vide la tête de toutes ces histoires mythologiques, toutes ces armes et leur utilisations, tous ces monstres ou mêmes ses pouvoirs qu'elle commençait à peine à maîtriser grâce à Jade mais aussi à Luke. Quand Rheïma avait demandé la permission à Monsieur D. et Chiron, ils avaient paru sceptiques au début puis avaient acceptés, jugeant certainement que la fille de Borée ne courait aucun danger dans le monde extérieur du fait de sa maigre puissance. Ces vacances étaient de courte durée, mais elles faisaient déjà un bien fou à la fille de Borée.
  Bientôt, on frappa à la porte.

" Room-service !"

  Rheïma sourit. Oh oui, ces petites vacances était plaisantes. La jeune femme se leva avec la rapidité d'un escargot et alla ouvrir. Une jeune femme radieuse au sourire radieux et à l'impeccable uniforme. Elle s'avança dans la chambre avec un chariot rempli de choses aussi appétissantes les unes que les autres. Pourtant, aucune d'entres elles ne retenaient l'attention de la demie-déesse. Plutôt, c'était la jeune femme qui c'était présentée à sa porte, qui était attirante. Quelque chose en elle retenait irrésistiblement l'attention de la fille de Borée, et ce même si la nouvelle venue commençait à se métamorphoser d'une étrange façon ... Ses dents ressemblaient désormais à celles d'un vampire, et l'une de ses jambes semblait maintenant faite de bronze. Une Empousa, se rappela Rheïma de ses cours sur les monstres. Mais peut importe la dangerosité de la créature, la demi-déesse restait figée, comme pétrifiée à cause de la monstresse.

" Une fille de Borée ! Ton aura froid t'as trahi, ma petite ... quel dommage !"

  Un sourire idiot se dessinait sur les lèvres de Rheï à cause de l'envoûtement de l'empousa. Fille de Borée ... Un frisson glacé lui parcourra le dos et la ramena miraculeusement à la raison. Elle porta instinctivement sa main à son côté gauche, y cherchant son épée qui ne s'y trouvait pas. Rheïma se maudit de ne pas avoir prit l'arme pour ses "vacances". La jeune femme s'efforça de garder son calme mais aussi de se remémorer ses leçons sur les combats de monstres. Si l'arme est indisponible, utiliser ses pouvoirs. Ah ! Ils étaient drôles, à la Colonie. Utiliser ses pouvoirs ? Et si ces derniers s'avouaient totalement désastreux ? Tant pis.
  Rheïma se concentra à nouveau sur l'empousa qui semblait rire de la situation. La fille de l'Hiver tendit la main vers la créature, l'imaginant recouverte de glace ... et rien de se produisit. Puis la demi-déesse senti une sorte de tension en elle et ... il neigea. De gros flocons blanc tombaient dans la chambre, en plein été. Bientôt, toute la pièce fut recouverte d'un épais manteau blanc, et une température basse accompagnait le phénomène.

"Tu compte me tuer avec de la neige ? railla l'empousa."

  Rheïma grogna. Des flammèches parcourant ses doigts, la monstresse avança d'un pas et se figea soudainement, une expression de surprise sur le visage. Une épaisse couche de givre bloqua sa progression, elle se figea puis fut recouverte de glace de la tête aux pieds. Soudainement, elle se désintégra.
  La demi-déesse fixa l'endroit où quelques instants plus tôt, se tenait l'empousa. Elle ne savait pas comment elle avait fait cela, et elle n'allait certainement pas s'en plaindre ! Le tout, maintenant, était de se débarrasser de toute la neige présente dans la chambre, et qui tombait d'ailleurs encore, mais moins.

"Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?!"

  Oh. Sans qu'elle s'en rende compte, un garçon était entrée dans la chambre. Rheïma le regarda rapidement (elle aurait juré avoir vu des ongles colorés ...). Il portait un badge de l'hôtel, il était donc certainement du personnel. Oh, l'autre aussi c'était dite employée du palace ... Non. Lui, il avait l'air Humain.
  La panique gagna soudainement Rheïma. Si seulement elle avait put prévoir ça ! Elle aurait pu préparer quelque chose ... Et non, à la Colonie il n'y avait aucun cours sur la façon de réagir avec un humain dans une chambre pleine de neige. Aïe. Il fallait qu'elle se débrouille seule (comme une grande, aurait-on dit à une enfant). Ok ...
  Rheïma rassembla son courage, prit un air contrarié et s'avança vers l'humain.

" Ah, vous tombez bien ! (la demi-déesse s'efforça d'être un peu plus convaincante que ses premiers mots) J'aimerais bien qu'on m'explique ! Voilà que je m'absente quelques temps pour prendre le soleil, et quand je reviens, ma chambre est remplie de ... de ça."

  Oui, ça. Un instant, elle avait oublié que dans le monde des mortels, la Brume cachait leur cachait tout ce qui sortait de l'ordinaire. Alors Rheï ne savait absolument pas ce que l'humain voyait. Dire qu'il s'agissait de neige alors que lui voyait peut-être de la mousse (ou quelque chose du genre) partout dans la chambre, aurait été quelque chose de ... contrariant. Peut-être l'aurait-on prit pour une folle ?
  Rheïma se planta devant le garçon, bras croisés et essaya de prendre un air indigné, en espérant être crédible (ce qu'elle était presque).

 
  Le pauvre garçon d'étage ne semblait plus savoir où se mettre. Rheïma regretta de l'avoir mit dans une telle position. Il y avait de la neige partout dans la chambre, et pas en petite quantité ! Bon, chose positive, elle s'était arrêtée de tomber. Bientôt, l'humain se mit bégayé des excuses avec un drôle d'accent. Russe, peut-être ... ? Bonne question.
  Bientôt, un homme arriva, certainement un chef, vu sa façon de parler au jeune homme. Milkovich, l'appelait-il, d'ailleurs. Était-ce son prénom ou son nom ? Oh, peut importe. En tout cas, ce pauvre Milkovich regardait Rheïma avec l'air d'un chien abattu, ce qui fit se rendre la demi-déesse plus coupable. Voilà qu'elle faisait martyriser un humain qui n'avait rien demandé ...
  Rheïma porta son regard vers l'idiot (car c'est comme cela qu'elle voulait le qualifier) de supérieur. La fille de Borée avait la grande envie de l'interrompre dans son monologue de remontrance, mais à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, l'autre enchaînait sur autre chose. Si bien que la jeune femme abandonna en espérant qu'il finisse à un moment ou à un autre, sa tirade. Moment qui arriva d'ailleurs plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. C'était cet écœurant filet de bave qui était à l'origine de la fin du discours de l'idiot. Dieux que c'était écœurant ... La bave coula grossièrement le long du corps du supérieur (beurk), lequel finit d'ailleurs par se recroqueviller sur lui même. Quelques secondes après, il était remplie de poils. Mais bizarrement, Rheïma était persuadée que la transformation n'était pas finie.

" Par les dieux ... "

  Rheïma recula en suivant de près le garçon d'étage (qu'elle avait d'ailleurs presque oublié). Ainsi, c'était donc cela, des vacances de demi-dieu ? Des monstres, des problèmes, des monstres, des problèmes ... quoi que, quand on est logique, l'un va avec l'autre. Les monstres engendrent des problèmes (comme une chambre pleine de neige, hein) et les problèmes ramenaient vers les monstre. S'en était grisant.
  La fille de Borée aurait aimé faire quelque chose, comme sortir l'épée qu'elle n'avait pas et se battre comme avec une héroïne avec les maigres connaissance au niveau escrime, ou encore faire un simple geste et congeler le monstre sur place ... mais rien de tout cela n'était accessible, principalement par le manque de moyens. Et puis il y avait le mortel. Le premier truc qu'on vous apprenez à la Colonie, c'est de toujours protéger les humains. Les protéger du danger, de la vérité ... même s'ils ne voyaient (pour une très grande majorité) rien de tout ce que les demi-dieux voyaient, il fallait faire en sorte de les garder vivant. Plus facile à dire qu'à faire. Alors Rheïma prit une décision qu'elle ne trouva absolument pas héroïque : fuir. Elle poussa le dénommé Milkovich en dehors de la chambre et claqua la porte. Elle baragouina quelque chose comme "Bougez vous, courrez", empoigna l'humain et se mit à courir. Quelques instants plus tard, quand elle osa jeter un coup d'oeil derrière eux, une forme sombre et massive les suivait. Elle avait l'air encore sonné à cause d'on ne sait quoi, mais avançait à une vitesse qui ne rassurait en rien Rheïma. Cette dernière prenait n'importe quel couloir de l'hôtel (qu'elle qualifia d'ailleurs de gigantesque), et se retrouva même bientôt dans les escaliers, sans pour autant lâcher l'humain avec elle. Il fallait qu'elle le mette en sécurité, qu'elle aussi soit en sécurité et que le monstre ne cause aucune catastrophe. Autant dire que ces points étaient presque impossibles à réaliser.
  Rheï sorti par une porte au hasard, de l’escalier et se retrouva dans un couloir nullement différent de ceux qu'elle avait déjà arpenté. Elle trouva par la suite un coin où elle poussa sans ménagement ce Milkovich, puis elle regarda aussi discrètement qu'elle pu dans le couloir. Personne. Soulagée, la fille de Borée soupira.

" On a certainement dû le semer."

  Elle esquissa un sourire et sortie de sa cachette ... pour se retrouver nez à nez avec un énorme dogue à la fourrure sombre qui bavait sans retenue sur le sympathique sol de l'hôtel. Le coeur de la demi-déesse rata un battement et la température chuta certainement d'au moins dix degrés.

  Il fallut un certain temps à Rheïma avant de pouvoir réagir face à ce qui s'avérait être un chien des Enfers (et oui, rien que ça). Le cerveaux de la demie-déesse passa du mode "bug" au mode "réflexion poussée". Fuir encore ou affronter le molos ? Utiliser ses pouvoirs, quitte à plonger l'hôtel entier dans une phase hivernale ? Ou au pire, utiliser l'humain comme bouclier ou même comme appas pour avoir une chance de s'en tirer .. ? Non, très très mauvaise idée. Pour sûr, cela ferait un peu plus de boulot à Thanatos, mais Chiron n'apprécierait pas (soit dit en passant, Milkovich n'apprécierait pas non plus). Entre un centaure en colère et trois juges aux Enfers, Rheïma préférait la seconde solution. Enfin, préférait ... façon de parler. Dans tous les cas, la fille de Borée n'était pas du genre à laisser un pauvre petit humain se faire charcuter.
  Un extincteur volant la ramena à la raison et la laissa aussi bouche-bée. L'objet avait été envoyé par Milkovich avec une force visible et sembla avoir assommé la bête. Celle-là, Rheï ne l'avait pas vu venir. A quoi pouvait bien ressemble ce chien aux yeux de l'humain pour qu'il l'agresse comme cela ? A moins que ... Dans tous les cas, ce garçon avait une certaine dose de courage.
  La bête grogna, et l'instant d'après ce fut au tour de la fille de Borée se se faire traîner.Elle ne savait absolument pas où ce Milkovich l'emmenait. La seule chose dont elle se souciait, c'était d'éviter de se casser la figure et de s'écraser comme une crêpe sur le col. Chose qui n'aurait pas été franchement sympas avec un chien des Enfers à leurs trousses. A un moment, Rheïma cru reconnaître l'accueil, qu'ils dépassèrent toujours à une vitesse soutenue. Dans tous les cas, le monstre avait l'air d'avoir été distancé. Parfait. Enfin, pas pour tout. La jeune femme n'avait absolument pas vu ce qui leur arriveraient. Mai un bref instant, ses pieds ne touchèrent plus le sol, et elle tomba la tête la première dans ce qui s'est avérée être de l'eau, et plus précisément un piscine. Rheïma but la tasse, et même une grosse tasse, de l'eau lui passa par le nez et lorsqu'elle émergea à la surface pour prendre un bon bol d'air, elle failli s'étrangler avec ses cheveux qui tombaient sas aucune retenue sur son visage. Lorsqu'elle pu enfin remettre ses boucles brunes à leur place, elle lança un regard noir à Milkovich.

"Je ... J'ai glissé, dit-il."

  Elle grogna légèrement et ne pu retenir un soupir de soulagement lorsqu'elle vit que le chien des Enfers avait disparut. Par la suite, sans se soucier des nombreuses personnes qui fixaient le duo, elle sorti de la piscine (avant d'ailleurs d'en faire une patinoire) et essora ses cheveux. Après un rapide coup d’œil à la populace, elle en conclu que, de part leur air serein mais un tentiné outré, ils n'avaient rien vu de ce qui avait poursuivit les deux jeunes gens.
  Rheïma retira son sweet pour le tordre de son eau, révélant ainsi son t-shirt orange de la Colonie qu'elle gardait toujours sur elle. La demie-déesse, voyant qu'elle tait visiblement trempée jusqu'aux os. Voilà que sa chambre croulait sous un bon gros manteau de neige (de sa faute, certes, mais tout de même), et qu'elle était gorgée d'eau à cause de son inattendu plongeon dans la piscine. Son t-shirt lui connait à la peau, dessinant ses formes en parties athlétiques grâce à l'entraînement intensif qu'offrait la Colonie, et ses chaussures lâchaient des bruits de pet. Quant à la tête qu'elle avait ... La surnommée Reine des Neiges supposait que le peu de mascara qu'elle mettait lui faisait à peu près de jolis coquards noirs. De ses beaux yeux de panda, elle lança un regard froid à une cliente de l'hôtel qui la fixait et à qui Rheï s'adressa d'un ton sec avant de lui prendre sa serviette blanche délicatement pliée à ses côtés.

"Il a glissé."

  Elle glissa la serviette sur ses épaules et se rapprocha du garçon tout aussi trempé qu'elle (logique en même temps), réprimandant une grimace à cause du bruit de ses pas. La fille de l'Hiver s'efforça de sourire et de résumer mentalement les points positifs du plongeon (dont le principale était qu'ils avaient échappé au chien) mais la phrase dite par Milkovich avec un accent étranger ne semblait pas vouloir passer.

"Tu as glissé, répéta-t-elle à nouveau, passant en même temps au tutoiement. Tu as glissé mais tu nous as sauvé la vie. Merci."
 

  Rheïma était en train d'éponger ses cheveux dans la serviette qu'elle avait piqué à la cliente quand on la prit subitement par le bras. Voilà encore une fois qu'elle se faisait traîner par Milkovich. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas pour la même raison que précédemment. Bientôt, ils se retrouvèrent dans un endroit où se regroupaient les serviettes et ce qui semblait être les uniformes des employés.
 
- Ce... ce tee shirt... Tu l'as eu où ?

  Le garçon lui semblait être devenu hystérique pour une raison qu'ignorait encore la demi-déesse. Il pointa de son doigt l'objet de sa convoitise, bafouillant des mots totalement incompréhensibles pour Rheïma. Certainement étaient-ils dans une langue étrangère ... Alors quoi ? Il avait flashé sur le t-shirt de la Colonie ? Ce truc orange aussi banal que sympathique ? Chose peu probable, en y réfléchissant. Ou alors, il connaissait la Colonie et était surpris de voir quelqu’un dans un endroit pareil le porter ? New York était un nid de monstre, un gamin de dieu s’y baladant, c’était le meilleur amuse bouche disponible à des kilomètres à la ronde. La chose était plausible, mais la fille de Borée se mit sur ses gardes. Si ce garçon s’avérait être autre chose qu’un sang-mêlé au courant pour le camp, elle risquerait d’avoir un problème. Elle s’efforça  donc d’arborer un sourire aussi innocent que possible pour faire mine de ne pas comprendre

- Je... je m'appelle Louis. Et je... je connais ce tee shirt.

  Rheïma fronça les sourcils. Ok, cette fois-ci elle ne comprenait pas.  

- Tu le voyais aussi, hein ? La bête, la chose le... Je vois ça en rêve. Des enfants courant sur une colline. Ils portent ce tee shirt. Ils combattent des monstres. Je suis fou, c'est ça, hein ? Je...

  Hm. Là, elle faisait face à un problème. Humain voyant à travers la brume ? Demi-dieu pas encore trouvé par un satyre ? La première option semblait la meilleure. Dans le cas de la seconde, vu son âge (bien qu’il ne soit pas vieux), cela aurait dû faire longtemps qu’il devrait être mort, dérivant certainement dans la Plaine des Aslphodèle, ou aux Champs Elyssens, suivant la vie qu’il a mené. Mais là, il était bien vivant, bien présent devant la demi-déesse. Oh, il y avait bien eu une Empousaï, mais elle était venue certainement pour Rheïma, vu qu’elle s’était directement dévoilée  dans sa chambre (de quoi gâcher ses petites vacances … frustrant quand on y repense), mais il y avait aussi eu le chien. Ce fichu chien des Enfers qui avait résulté à un plongeon dans la piscine de l’hôtel. Oh, durant son séjour elle avait espéré pouvoir y faire un tour, mais certainement pas de cette façon là. Elle avait prévu d’y aller tôt le matin ou tard le soir, histoire de ne pas refroidir l’eau pour les autres personnes présentes, à qui cela ne plairait certainement pas. Bref. Pour cette bestiole là, la fille de Borée doutait qu’elle soit venu spécialement pour elle. Dans un sens, savoir que des monstres venaient spécialement pour elle, c’était assez flatteur. Quand ils tentaient de vous bouffer, c’était tout une autre histoire.
  Rheïma fronça légérement les sourcils, essayant de passer pour quelqu’un qui n’aurait pas compris la situation, mais surtout ce dont Louis parlait.

« La bête ? Le gros chien tu veux dire ?! Oh oui je le voyais, il m’a fichu une sacrée trouille ! ça doit être un de ces croisements qu’ils font pour obtenir leur super chien de combat. Un ami m’en avait parlé. Il paraît qu’ils les gavent d’hormones de croissance en plus d’un croisement entre grosses bestioles … ou un truc du genre. Il a certainement dû s’échapper de son éleveur … »

  La demi-déesse grimaça et fit mine de frissonner.

« Rien que de penser à cette bestiole, ça me donne la chair de poule. Ah, au fait, je m’appelle Rheïma. Et ce t-shirt (elle désigna celui qui attirait la convoitise de Louis), c’est un cadeau. Il vient d’un super parc d’attraction qui a fermé il y a une paire d’année. Ils en faisaient beaucoup de pub à la télé, j’y allais souvent quand j’étais enfant. Et puis du jour au lendemain, hop ! Fermé, le parc. »

  Elle esquissa un sourire, essayant de paraître aussi ignorante et innocente que possible, bien qu’elle ne soit pas très crédible.  Louis la fixait, et Rheïma se sentit à la fois mal à l’aise, gênée, et ridicule de cacher une vérité aussi grosse avec une affabulation aussi stupide. Peut-être aurait-elle mieux fait de nier ou de l’ignorer.

"Je vois"

Rheïma hocha la tête tandis que Louis souriait. Bien, peut-être avait-il gobé ce que la demi-déesse venait de lui dire. Enfin, elle l'espérait par dessus tout

"Allons chercher de quoi ... te sécher. On doit avoir des habits propres à l'hôtel."

La fille de Borée sourit à son sauveur. Elle était complètement trempée, ses habits collaient désagréablement sur sa peau, et des frissons commençaient à courir le long de son dos. Sans compter la chair de poule qui commençait à la couvrir. Sans piper mot, elle le suivit, cette fois-ci non pas pour échapper à un terrible monstre mangeur de mortels, mais bien pour se changer.

"En tout cas avec toi on ne s'ennuie pas, on te l'a déjà dit ?"

Rheïma ne put retenir un bref éclat de rire. Généralement, la populace ne lui disait pas ainsi, mai on lui faisait clairement comprendre. Elle avait dû, quoi ? geler au moins cinq bonnes fois le lac de la Colonie ? Ok, la cinquième fois c'était volontaire, mais à chaque fois elle avait le droit à tout type de réflexions toutes aussi sympathiques les unes que les autres. Sinon il y avait aussi la fois où elle avait faillit réduire à néant la récolte de fraises à cause du gèle. Monsieur D n'avait alors pas hésité à lui énumérer la liste de toutes les bêtises qu'elle avait faites depuis son arrivée/ Dans tous les cas, c'était certain qu'il se passait toujours quelque chose où qu'elle aille. A croire qu'une sympathique malédiction traînait autour d'elle. Qui sait ? Peut-être sa soeur Chioné s'amusait-elle avec la fille mortelle de son père.
Enfin, Rheïma répondit à Louis :

"Bizarrement, c'est souvent ce que l'on me dit."

Elle lui sourit à nouveau. Pour une fois elle ne lui mentait absolument pas. Tandis qu'ils marchaient, la jeune femme laissa courir son regard sur les différentes personnes qu'ils croisèrent, clients comme employés. Si le duo avait quelques minutes plus tôt couru en panique dans l'hôtel, les autres mortels semblaient complètement calmes et ignorants. Il fallait le reconnaître, la Brume faisait bien son boulot.

" Alors, fit la fille de l'Hiver pour rompre le silence, ça fait longtemps que tu travailles ici ? On dirait bien que tu connais l'hôtel comme ta poche !"