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| you killed me first + mary (abandonné) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: you killed me first + mary (abandonné) Sam 18 Mar - 18:23 | |
| Liev se laisse tomber sur son lit en soupirant. Le bungalow a une odeur de renfermé, comme si personne n’était passé depuis sa dernière visite remontant maintenant à quelques mois. C’est le cas : personne ne passe jamais dans le bungalow de Borée parce que personne n’y vit. Il n’y a que lui qui revient de temps en temps quand son cœur n’arrive plus à supporter la vie qu’il mène à New York, quand il a besoin de souffler un peu. Il finit toujours par revenir en arrière comme un petit chiot apeuré et ses pieds le ramènent naturellement à la Colonie comme si ce lieu signifiait quoique ce soit pour lui. Un refuge, une seconde maison ? Il s’y était construit une nouvelle identité, identité qu’il a parfois du mal à endurer, une sorte de carapace pour éviter de refaire les mêmes erreurs qu’avant - comme si le fait de jouer le rôle du mec populaire pouvait dissimuler toutes ses insécurités. Il se mentait à lui-même. Il se ment toujours à lui-même, même quand il croise son regard dans le miroir et qu’il se surprend à fuir son reflet. C’est trop dur. Il préfère quitter le bungalow et sortir faire un tour dans la Colonie.
Celle-ci est peu remplie à cette heure-ci. On est vendredi soir, c’est l’heure du repas. Les pensionnaires à plein-temps doivent être au réfectoire en train de manger à leurs tables respectives, entre frères et sœurs. Il a pas vraiment le cœur à ça. Manger seul à une table ne le fait pas triper – il se sent pas vraiment à sa place ici. Peut-être que revenir ici pour le week-end n’est pas une si bonne idée après tout. Ça fait ressurgir trop de souvenirs, trop de doutes. Ce soir il a pas la force de lutter et de se persuader que tout va bien. Il est fatigué. Il s’éloigne un peu du reste des bungalows pour aller marcher prêt des terrains d’entraînement de l’arène. L’endroit est désert, même les gosses fous furieux du bungalow d’Arès sont partis se reposer. Il est seul. Terriblement seul. Confronté à ses pensées négatives qui envahissent son cœur comme un mouvement de marée, après une semaine passée à ne penser qu’aux cours et aux jolies filles, il est à nouveau en proie au doute, à ce mal-être qui lui colle à la peau depuis le collège. Ça finit toujours par lui retomber dessus.
Des bruits de pas se font entendre et il tourne la tête instinctivement, découvrant une silhouette qui lui semble familière. Familière. Ses sourcils se froncent. Il connaît ce visage, cet air déterminé toujours marqué par deux sourcils froncés. Cette lueur dans le regard qui à une époque l’avait fascinée avant de finir par le hanter comme le souvenir d’une époque révolue. Mary. Les mots se coincent dans sa gorge. Il a envie de prendre ses jambes à son cou et de s’enfuir pour pas avoir à l’affronter elle et tous les souvenirs qui ressurgissent. Ses colères dévastatrices, ses cris, ses rugissements de victoire, de défaite aussi. Tout remonte à la surface. La dispute qui éclate, les mots qui dérapent jusqu’à se transformer en insultes. Les cris, la boule au ventre, la colère, la rancune accumulée. La colère qui le fait déraper, qui le pousse à la repousser violemment avant de planter son poing dans la figure d’Ethan, gelant sa jambe au passage. Tout ça il l’avait laissé derrière lui, à Anchorage. Il s’était promis de plus jamais y penser, qu’une fois à New York il deviendrait un mec bien et digne de confiance, qu’on pourra plus jamais lui reprocher de briser les amitiés et de détruire les groupes. Mais c’est pas derrière lui, ça l’a jamais été. Et revoir son visage fait tout voler en éclats. Tous les souvenirs ressurgissent. Son cœur se serre tandis que la douleur se ravive, jamais complètement éteinte.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Ses mots sont froids, glacés même. Il veut pas afficher la moindre expression, comme pour se prouver à lui-même qu’il est au-dessus de ça, qu’il a tourné la page. Il veut pas montrer ses faiblesses, il veut pas admettre que tout ça l’a affecté. Surtout pas devant elle. Il veut pas lui offrir ce plaisir – parce qu’il sait qu’elle s’en servira contre lui, parce que c’est comme ça qu’elle marche depuis toujours.
Dernière édition par Liev I. Avanneq le Lun 31 Juil - 16:00, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: you killed me first + mary (abandonné) Dim 19 Mar - 15:21 | |
| Vendredi soir. L’heure du repas avait sonné depuis un moment déjà, et le crépuscule menaçait de tomber à tout instant. Seule, accoudée sans bruit à une fenêtre grande ouverte, Mary laissait ses doigts pianoter nerveusement sur le rebord du mur. Ses yeux erraient au loin, imaginaient les hauteurs de New York plutôt que les fondations des bungalows, noyés dans la verdure, qui semblaient se répéter à l’infini, l’emprisonnant un peu plus au sein de la Colonie. Elle ne craignait pas cet endroit et elle ne le détestait pas non plus, mais il était aussi vain qu’inutile de nier qu’à cet instant précis, elle aurait mille fois préféré se trouver ailleurs. Cependant, elle se refusait le luxe de sortir, de se balader à la faveur du soir, jugeant que le trop-plein d’énergie né de cet immobilisme imposé et qui la faisait littéralement bouillir de rage, la rendant à fleur de peau et prête à exploser, valait mieux que de s'ennuyer à mourir à la lueur d’un feu de camp en écoutant les histoires d’une bande de gamins surexcités qu’elle ne connaissait pas.
À la seconde même où elle pensait être arrivée au sommet de la frustration, un coup de vent ferma la fenêtre d’une brise presque bienveillante dans sa manière de l’arracher à ses pensées cyniques. Sans émettre un son, Mary se redressa, enfila une veste, ses chaussures et sortit d’un pas que son énervement palpable rendait étrangement mécanique, comme une marche militaire. Elle remercia distraitement la fraîcheur du soir, qui l’avait poussée à quitter la chaleur étouffante du bungalow de Némésis — de sa mère, rectifia-t-elle mentalement avec amertume —, et s’efforça de deviner quels lieux promettaient d’être les moins fréquentés, voire pas du tout fréquentés s’il vous plaît, à une heure pareille. Déjà, aller au réfectoire est hors de question, songea-t-elle en glissant ses mains dans ses poches. Elle trouverait bien quelque chose à se mettre sous la dent plus tard. L’air frais lui faisait du bien, et le simple fait de marcher, de mettre un pas devant l’autre, empêchait son esprit de tourner en rond. Elle cessa de penser, de réfléchir à sa vie qui l’attendait à New York, ses cours qui s’accumulaient sur son bureau, les appels de ses parents qui s’inquiétaient de la voir faire des allers-retours entre son appartement et la Colonie afin d’y apprendre à se battre, à se défendre, et si cela lui convenait.
Cela lui convenait, pour l’instant. Naturellement, ses pas la guidèrent vers les terrains d’entraînement, sans doute puisque c’était précisément la raison de sa présence ici. Pendant une brève et fugitive seconde, elle regretta de ne pas avoir emporté son épée avec elle ; elle aurait pu ainsi profiter de l’occasion pour évacuer toute sa frustration, plutôt que de continuer à la ruminer en attendant patiemment qu’elle explose pour une raison superficielle qui n’aurait comme défaut que celui d’être le désagrément de trop. Elle pensa brièvement à courir jusqu’aux limites de la Colonie, mais son regard échoua soudain sur une silhouette qui se profilait dans l’obscurité naissante et, en plissant les yeux, elle crut reconnaître…
Liev.
Au fond de ses poches, ses poings se serrèrent. Instinctivement, tout son être se tendit vers lui, réclamant le contact, la confrontation. Déjà, dans le creux de sa poitrine commençait à monter une sourde irritation. Qu’est-ce qu’il fait là ? songea-t-elle, irritée, sans parvenir à se décider si « là » signifiait « sur son chemin », « à la Colonie » ou, plus généralement, « vivant, en pleine santé, parcourant les États-Unis de long en large comme si de rien n’était alors que sa stupide lâcheté leur avait coûté la plus belle opportunité de leurs vies ». Va brûler en enfer, Liev Avanneq, susurra une petite voix vengeresse à son oreille. Si elle avait été quelqu’un d’autre, n’importe qui, avec un peu plus de patience, d’indulgence aussi, elle aurait eu la sagesse de tourner les talons. Elle était énervée. En présence d’une personne à l’égoïsme démesurée qu’elle détestait profondément. Rien de bon ne pouvait sortir de cela. Mais Mary n’était pas connue pour être quelqu’un de raisonnable, et surtout, elle se souvenait. Elle se souvenait de tout. De la douleur imprimée si fortement sur le visage d’Ethan qu’elle avait cru pendant un fol instant qu’il ne pourrait jamais en être débarrassé. De la force inattendue des mains de Liev lorsqu’il l’avait poussée, lui qu’elle avait longtemps cru pourtant incapable de ce genre de choses. De cette violence. Alors elle resta campée sur ses positions.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? lui demanda le jeune homme, faisant écho à ses propres pensées. » La jeune femme l’ignora avant de le dépasser, se dirigeant d’un pas déterminé vers le centre du terrain d’entraînement. Elle fit jouer ses articulations, s’étira comme si elle ne se trouvait pas là par hasard et avait prévu depuis tout ce temps d’aller s’exercer à la tombée de la nuit, tournant ostensiblement le dos à Liev. Son orgueil lui intimait de ne pas se méfier de lui, de ne pas se soucier de savoir si elle lui offrait une ouverture aussi évidente, certaine que même s’il tentait quelque chose, elle saurait le repousser sans mal.
« T’es libre de t'en aller. Tu fais ça si bien, rétorqua-t-elle d’un ton qu’elle n’essayait même pas de rendre neutre, laissant à sa colère le droit d’insuffler à la moindre de ses syllabes une intonation sèche, cassante. » |
| | | | Sujet: Re: you killed me first + mary (abandonné) Mer 22 Mar - 20:37 | |
| Elle se tient là et le dévisage avec le même dégoût que celui qu’elle avait dans les yeux des années auparavant. Rien n’a changé chez elle. Liev a jamais oublié la brûlure de son regard sur sa peau, comme des balles de revolver qui le transpercent un peu plus mortellement à chaque fois. Ça fait mal, terriblement mal. Il a toujours détesté la confrontation, plus particulièrement avec elle, parce qu’elle veut toujours avoir raison, ou au moins avoir le dernier mot. Parce qu’elle élève trop vite la voix, parce qu’elle s’enflamme toujours trop tôt, parce qu’elle s’arrête jamais de crier avant d’être sûre d’avoir gagné le combat. Il sait qu’il peut pas y échapper – pourtant, il aurait tout donné pour pouvoir s’enfoncer six pieds sous terre et y rester pour les dix prochaines années. Mais il peut pas s’enfuir, il est paralysé. Il sent la peur s’immiscer dans ses veines comme un poison, remontant lentement le long de ses artères pour bloquer ses membres un à un et le condamner au supplice de rester et d’endurer ces retrouvailles. Dieu sait qu’il ne veut pas. Mais ses pieds lui paraissent soudainement à des années-lumière de lui, il les sent à peine alors comment pourrait-il les bouger ? Il fixe le sol, désespéré, en quête d’un signe pour le sortir de ce pétrin. Seulement, il sait qu’aucun dieu ne viendra l’aider. Cette merde, il l’a cherchée lui-même : tôt ou tard il fallait qu’il paie le prix de sa lâcheté. Seulement, il aurait aimé que ça arrive un peu plus tard, à un autre moment… qu’il ait le temps de devenir un type assez fort et confiant pour pouvoir trouver quelque chose à lui répondre quand elle se mettra à lui balancer toute sa haine à la figure.
Mais elle passe devant lui, silencieuse. Il se demande presque si elle l’a vu ou s’il a simplement rêvé, qu’elle adressait ce regard noir à quelques mannequins de combat qu’elle compte massacrer d’un instant à l’autre. C’est plus rassurant comme ça. Elle lui tourne le dos. Il se dit que c’est sa chance, qu’il peut partir en courant mais le message quitte pas son cerveau. Ses pieds restent collés au sol, comme pétrifiés. Et soudain sa voix s’élève, brisant le silence glacial qui s’est installé entre eux.
« T’es libre de t'en aller. Tu fais ça si bien. » Rétorque-t-elle d’une voix qui laisse deviner la colère qu’elle accumule. Bien sûr qu’elle peut lui reprocher ça. Il peut même pas lui dire qu’elle se trompe, qu’elle est complètement à côté de la plaque. Il peut pas nier et ça le dégoûte, parce qu’il aurait tout donné pour pouvoir dire le contraire, pour ne pas être confronté aux actes terribles qui ne cessent de le hanter. Un goût amer emplit sa bouche. Tu vas juste rien lui répondre et lui laisser croire que t’es toujours aussi pathétique ? Lui souffle une voix moqueuse. Il a rien à répondre. Il peut pas se défendre, pas se justifier – même pas la contredire. Peut-être bien qu’il est toujours aussi pathétique, c’est même plutôt fort probable. Il a beau avoir tout fait pour faire semblant et devenir un mec plus sympa, plus social, plus convenable – il peut pas cacher ce qu’il est au fond de lui.
Et pourtant. Y’a quelque chose dans les mots de Mary qui réveille en lui un truc brûlant. Pas assez fort pour que ce soit de la colère, mais c’est là. Il a pas envie de se laisser faire une énième fois. Il a pas envie d’endurer ses mots et sa colère et sa rancune et sa rage accumulés sans rien pouvoir dire en retour. Parce qu’il a aussi souffert de cette séparation, parce qu’il a perdu deux amis lui aussi. Et qu’importe ce qu’elle puisse croire : tout n’est pas de sa faute. Pas totalement.
« Je pourrais aussi rester là. Après tout, j’étais là avant toi. » Réplique-t-il enfin d’une voix qu’il aurait aimé un peu plus ferme – mais bon, il fait avec. Il serre les poings, sent le bout de ses doigts glacés contre sa paume. Son cœur cogne dans sa poitrine comme jamais auparavant. Il arrive enfin à bouger ses pieds, mais il marche pas vers la sortie de l’arène. Il finit par se poser à côté d’elle, les mains enfoncées dans les poches de son vieux sweatshirt à capuche. Il a encore en mémoire le terrible incident qui s’est produit la dernière fois qu’il a touché quelqu’un en étant énervé. Il a beau haïr Mary, il préfère garder ses mains au fond de ses poches. « Je vais te le dire calmement et j’espère que j’aurais pas à le dire une deuxième fois. Je sais pas ce que tu fous ici mais il est hors question que t’y restes. Ici c’est ma maison, mon refuge et t’as en aucun cas le droit de venir comme ça et de tout détruire d’un coup. Va trouver un autre endroit où tu pourras faire ta furie, j’suis sûr que ce sera pas trop difficile pour toi. » Il retient son souffle un instant avant d’expirer lentement par la bouche. Il a pas l’habitude de parler aussi longtemps. Ni de dire des choses pareilles. Il a même pas cherché à savoir ce qu’elle foutait ici. Il veut même pas savoir – si c’est une demi-déesse, tant mieux pour elle. Il veut rien connaître d’elle, de ce qui l’a amené ici, de ce qu’elle a accompli depuis leur dernière rencontre. Il veut juste qu’elle parte le plus loin possible et qu’elle disparaisse à tout jamais de sa vie. |
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