Quand Jacq ne se trouvait pas à Olympe Store avec sa chienne, il était chez lui. Quand il n'était pas chez lui, eh bien ... il était ailleurs. Aujourd'hui, il avait décidé de faire un tour avec Alpha. Pas n'importe quel tour, d'ailleurs. Il avait décidé d'aller dans la forêt, espérant de tout son charmant coeur débordant d'amour que sa dulcinée, la divine Artémis, y serait présente. La normalité des choses voulait que cette dernière y ait établie son camp avec ses Chasseresses. De nombreuses fois déjà le drakon était venu, et toutes ces fois, il n'avait rien trouvé. Soit elles n'étaient pas là, soit ces ingrates gamines avaient décidées de se cacher. Malheureusement pour Jacq, son flair de drakon était inefficace en tant qu'humain. Pour l'avoir, il aurait fallut qu'il se métamorphose en une bête monstrueuse et gigantesque. Autant dire que si la trouve de chasseresses et leur sublime Dame étaient dans le coin, il était bon pour un nouveau séjour au Tartare. A savoir s'il n'allait pas ressortir deux siècles plus tard. En bref, être un dans la peau d'un humain l'agaçait déjà bien assez. Heureusement pour lui, ce mois-ci n'était que bénéfique pour lui, étant donné qu'il avait l'apparence d'un homme, et non d'une potiche.

  Jacq siffla après sa chienne. Alpha s'éloignait bien trop de son champ de vision, déterminée à retrouver un mulot qui s'était aventuré trop loin et qui désormais faisait de son mieux pour échapper à la mâchoire puissante du malinois. La créature ne l'aurait jamais avoué (même en pensé), mais la chienne comptait pour lui, et la voir partir si loin l'inquiétait. Sait-on jamais. Deuxième sifflement. Alpha tourna la tête, une oreille attentive, l'autre vagabonde, une patte levée façon caricature de dessin animé. La mine sévère et mécontente de Jacq, ainsi que son doigt tendu en direction de ses pieds voulaient tout dire. Si l'animal ne revenait pas près de lui de peu de temps, ça irait mal. Evidemment le drakon ne lui aurait jamais fait de mal, mais s'il élevait la voix pour la réprimander, rien de bon ne sortirait de sa bouche, autant le ton que les paroles. Mais heureusement pour elle, Alpha rejoignit son maître. Jacq poursuivit son exploration des bois, hors des sentiers déjà tracés par les mortels. La découverte, il aimait (surtout si cela pouvait augmenter ses chances de tomber sur Artémis). Il connaissait une bonne partie de la forêt comme sa poche, mais l'endroit qu'il découvrait peu à peu lui restait inconnue. Le drakon écarta des branches d'arbre  de son passage, évitant les orties (énième chose contre laquelle il était vulnérable sous cet aspect là, s'en était grisant). Un léger bruit se fit entendre, maître et chien s'arrêtèrent net, sens aux aguets. Puis Alpha aboya et s'élança à travers la végétation, la langue pendante. Jacq grogna la voyant partir ainsi, chassant certainement le mulot qui lui avait échappé précédemment et qui était sans doute sorti de sa cachette. Voulant s'élancer (bien que mécontent) à sa poursuite, il trébucha sans doute sur une racine et manqua de tomber. Il se rattrapa sur le tronc d'arbre qui eu le génie de se trouver sur sa route, avant de se figer, pour la deuxième fois. Entre deux plantes, on pouvait distinguer quelque chose de très intéressant, bien que quelque peu limité. Cela s’apparentait à un camp (rien que cette idée fit sourire Jacq jusqu'aux oreilles). Il était de forme circulaire, des tentes trônant sur les côtés, un foyer de feu en leur centre, au moins deux loups argentés couchés à côtés et ... quelques jeunes femmes assises ensembles ou s'afférant à diverses activités. Pas de trace d'un quelconque leader à leurs côtés (du moins un leader divin), mais le drakon en aurait mit sa tête à couper qu'il s'agissait là du camp des chasseresses. Allons, qui d'autres pourrait posséder un tel équipement ?? Et puis des loups ?? Et puis, un groupe de jeunes filles dans une forêt sur un camp sauvage, il y avait peu de chance qu'elles soient scouts ! Jacq faillit sauter de joie : il les avaient trouvé ! Si jamais Artémis était parmi elle, il aurait pu librement dévorer des yeux sa dulcinée sans qu'elle ne le sache !
  La créature se rapprocha légèrement de son tant aimé et convoité écart qui laissait entrevoir une partie du campement. Si seulement il pouvait en voir un peu plus ... juste un peu plus .. un peu par-ci ou par-là, rien de méchant ou de repérable, le tout était bénéfique pour lui ... Sauf qu'un désagréable et reconnaissable frisson lui parcourut l'échine, le faisant lever les yeux au ciel. Quelqu'un était arrivé derrière lui, et il n'avait rien entendu. Idiot. Doucement, il se tourna, faisant face à celle qui se tenait derrière lui. Elle avait les cheveux blond, le corps musclé, un visage dont les traits étaient sans doutes asiatiques et devait tout naturellement appartenir à la Chasse d'Artémis. Autrement dit, ça pouvait être très mauvais pour lui si la gamine savait qu'il était un drakon. Il avait tout intérêt d'agir comme l'un de ces imbéciles de mortel, même si dans ce rôle, rien ne le rendait crédible, surtout pour un oeil habitué et expérimenté. Jacq fronça donc les sourcils, mit les poings sur ses hanches et scruta la jeune femme d'un drôle d'air. Puis, le ton désinvolte et tranchant, il lui adressa un : "Quoi ?!", espérant intérieurement ne pas finir haché en mille morceaux.