The return : deal with the Devil (lustal)
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The return : deal with the Devil (lustal)

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MessageSujet: The return : deal with the Devil (lustal) The return : deal with the Devil (lustal) Icon_minitimeSam 2 Sep - 17:44

Maelys Alsen avait transféré Luke dans un hôpital à New-York, Chiron avait manipulé la brume pour faire croire aux yeux de tous qu'il avait été retrouvé dans la rue et qu'une personne anonyme l'avait déposé à l'hôpital. En ce moment, même, Luke était plongé dans un profond sommeil, depuis longtemps. Malheureusement, là où il était le temps n'avait pas d'importance. Il ne pouvait pas être dans le monde onirique, cela aurait été bien trop facile, il était juste coincé, coincé entre le voile de la mort et le monde des vivants. Il faisait sombre, la mort suintait de tous les côtés sans que le demi-dieu puisse y faire quelque chose. Son père n'avait rien fait pour le sauver, encore une fois. Cela devenait une habitude pour Luke de mourir, après tout, c'était la troisième fois. Le fils de Zeus avait besoin de vacances, de se reposer un peu et de prendre du recul sur sa vie. Si seulement, c'était aussi simple que cela. Il aurait bien voulu tout quitter, mais il ne pouvait pas s'envoler pour Paris sans penser aux conséquences. Il était bien trop bon, trop loyal envers ceux qu'il aime. Le défaut fatal de Luke, c'était la fidélité. Non pas la loyauté, mais la fidélité. Il aimait trop ses proches et cet amour le tuait. Mais aujourd'hui, il avait un choix, un choix compliqué déterminant pour sauver sa propre vie, il suffisait juste qu'il se dépêche.

Les dossiers claquèrent sur le bureau. L'homme devant lui était visiblement content du jeune Alsen, il suivait exactement les traces de son père et de sa mère. « Monsieur Alsen, je vous offre la possibilité d'avoir votre émission animalière à vous. » Le blondinet écarquilla les yeux. « Rappelez-vous, l'émission que vous aviez faite avec votre mère, elle avait cartonné ! Aujourd'hui, vous êtes un brillant journaliste et je vois que vous apparaissez régulièrement dans l'émission d'aventure de votre mère. » Il hocha la tête mécaniquement. « À chaque fois, l'audience explose, aujourd'hui, vous avez la possibilité de suivre les traces de votre mère. » Le père de Luke était ornithologiste et apparaissait souvent dans des magazines animaliers et de rares fois à la télé où il rejoignait la mère de Luke. Luke était excité et il avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Soit il continuait d'exercer en tant que journaliste ici, mais comme le disait l'homme devant lui, ce serait gâché son talent. Soit il acceptait de partir pour cette nouvelle aventure. Après tout, il aimait ça lui, voyager, apprendre et surtout découvrir des choses inconnues. Cependant, Luke hésitait, ce n'était pas une décision à prendre à la légère et il ne savait pas pourquoi il ne disait pas oui immédiatement. Après tout, il avait le choix d'une vie meilleure, mais loin New-York.

« Je...Je... » Il fut immédiatement coupé. « Valérian, vous permettez que je vous appelle comme ça ? » Luke hocha la tête en signe d'approbation. « Nous sommes prêts à vous embaucher et à en discuter le plus rapidement possible, sachez que vous pourriez devenir célèbre en peu de temps ! Il suffit de signer en bas de la page ! » Célèbre. Luke n'avait pas envie de l'être, un sentiment étrange l'habitait. Pour un journaliste, devenir célèbre, c'était le summum de sa carrière et puis il était jeune donc c'était une opportunité à ne pas manquer. Mais Luke craignait la célébrité bizarrement, il n'avait pas envie qu'on le connaisse, il voulait se faire le plus discret possible. « Je ne sais pas, ... J'ai des choses importantes ici... » Fit-il sans vraiment croire à sa réponse. « Comme quoi Valérian ? Comme quoi ? » Le regard de Luke se décomposa. Il n'avait jamais réfléchi à la question, il n'y avait rien d'important qui le retenait à New-York, alors pourquoi s'obstinait-il à rester ? Il pouvait atteindre le paradis maintenant s'il le voulait alors pourquoi est-ce qu'il restait ici à réfléchir et à vouloir conserver sa petite vie toute simple d'humain insignifiant. Luke passa une main dans ses cheveux, il était nerveux. Son cœur battait la chamade et il ne savait pas quoi répondre. Pourtant, c'était simple. Il suffisait de dire oui. Oui pour oublier tous les problèmes de sa vie d'avant et s'envoler vers une aventure paradisiaque.

Le jeune homme attrapa le stylo en face de lui, ainsi que le contrat. Il suffisait de déposer une signature, c'était simple. D'un coup, un "clac" résonna dans la pièce. « C'était quoi ça ? » Fit-il méfiant. « Ce n'est rien, ce n'est rien ! Vous alliez signer ! » Il fronça les sourcils. Il se sentait tout d'un coup oppressé, comme si les murs bougeaient et se refermaient autour de lui, raison de plus pour signer. « Valérian, c'est la chance de votre vie ! » Il avait raison. « Oui, c'est vrai... » Lorsque la mine de son crayon toucha le contrat, un vent glacé se faufila dans le bureau et avala la feuille de contrat par la fenêtre. « Hein...Mais...Que...? » Bouillonnant de rage, l'homme sortit un nouveau contrat. « Refermez-moi cette fenêtre ! » Puis reportant son attention sur Luke. « Je l'ai en plusieurs exemplaires, il suffit de signer ici et nous pourrons en discuter plus sérieusement après ! » Luke hocha la tête même s'il se demandait qui pouvait avoir plusieurs exemplaires d'un même contrat. De toute évidence, il n'était pas vraiment sûr de ce qu'il faisait. Après tout, il n'était même pas sûr de vouloir partir. Mais c'est ce que sa mère aurait voulu et son père encore plus, il l'aurait encouragé à aller de l'avant et à emprunter cette voie. Alors Luke attrapa la feuille et s'assura que cette fois, elle ne bouge pas pour que rien ne puisse de nouveau le déranger.

Cela faisait un moment maintenant, la machine s'affolait et semblait ne pas vouloir s'arrêter de bipper. Le cœur de Luke s'était arrêté. C'était la première fois en cinq mois qu'il donnait des signes de lui. Malheureusement, ce samedi 2 septembre 2017 pouvait bien être le dernier signe qu'il donnait de lui. Il était piégé, piégé dans un entre-deux et rien ne pouvait le réveiller si ce n'est sa propre volonté. Malheureusement après avoir subi tant de souffrances qui pouvait vouloir se réveiller ? Beaucoup choisissaient la méthode de facilité et Luke n'était pas différent de ces personnes-là. Il aspirait à vivre une vie normale, à être un mortel, à oublier tout le monde mythologique. Alors s'il le voulait il pouvait très bien tout arrêter maintenant.
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MessageSujet: Re: The return : deal with the Devil (lustal) The return : deal with the Devil (lustal) Icon_minitimeSam 23 Sep - 18:18

Cela fait cinq mois que Criostal enchaîne les aller retours entre la Colonie et cet hôpital au cœur de New York. Le personnel du lieu a fini par connaître par cœur l’orthographe de son nom et ses couleurs de cheveux toujours changeantes, frôlant parfois la limite de l’impossible, qui n’avaient fait que ternir au fur et à mesure de ses visites. Si les simples mortels n’y voient que l’accumulation des shampoings faisant partir la coloration de ses cheveux, ceux qui connaissent les pouvoirs de Crio savent ce qui se cache derrière ce ternissement progressif. C’est l’état de Luke qui, depuis cinq mois, ne semble pas s’améliorer. Son corps étendu sur ce lit d’hôpital, la blancheur presque trop propre des murs de la chambre, le bip incessant des différentes machines, les allées et venues des différents docteurs dans la pièce ; ce triste spectacle est devenu son lot quotidien.

Elle n’a jamais été quelqu’un de très pessimiste malgré les horreurs qu’elle avait déjà du traversé. Même en Argentine, quand elle contemplait le désordre qu’était sa vie – si l’on pouvait appeler ça une vie ; elle ne s’était jamais arrêtée de rêver… et tous ces rêves avaient fini par devenir réalité quand elle était arrivée à la Colonie. Au départ, elle était aussi comme ça. Elle prenait ses papiers colorés, ses manuels d’anglais et un paquet de pâtisseries et elle partait pour New York, le cœur léger. Elle interrogeait les médecins, regardait attentivement leurs papiers remplis de mots compliqués auxquels elle ne comprenait rien – mais tout ce charabia lui donnait espoir, c’était ce qui comptait le plus.

Et puis les paquets de clope ont commencé à remplacer les manuels. Jamais elle ne faillait au rendez-vous, mais elle s’appliquait moins. On la surprenait à fumer à la fenêtre, l’air perdue dans ses pensées, murmurant des mots qu’aucun anglophone n’aurait compris. L’espoir avait laissé place à une langueur douloureuse. La rage qu’elle ressentait à la Colonie disparaissait dès qu’elle posait son regard sur le visage inerte de Luke. Face à cette vision de lui, elle ne pouvait que sentir son corps se serrer mais, aussi étrange que cela pouvait paraître, aucune larme ne coulait sur ses joues. Il y a quelque chose d’encore plus douloureux que pleurer : ne plus y arriver.

Durant ces visites elle avait fini par croiser Maëlys, la mère de Luke. Ce n’était clairement pas les meilleures circonstances pour se rencontrer enfin mais le destin semblait presque prendre plaisir à se moquer d’eux en rendant les situations délicieusement ironiques. Et si la Criostal de l’hôpital, les yeux marqués des cernes laissées par ses premiers problèmes de sommeil et son accent furieusement argentin, la clope au bec comme une boluda de cité, ne pouvait pas faire pire impression, il y a une horreur dans la situation qui rend acceptable l’inacceptable, si bien que les deux avaient appris à se connaître, presque à s’apprécier au pied du lit où Luke gisait, les yeux toujours fermés.  

La salle est à présent jonchée de centaines de figures en origami de toutes les formes et couleurs possibles. On peut trouver dans un coin plusieurs bouquins oubliés, dont l’une des couvertures annonce "Aprender inglés fácil y rápido". Affalée sur l’un des fauteuils, Crio, dans ses vêtements sales de la Colonie, s’est effondrée d’épuisement après avoir passé la journée à fabriquer d’énièmes chihuahuas en papier rose fuchsia. Ses cheveux ont les teints gris de mélancolie, un manque de vitalité qui ferait grimacer n’importe quel coloriste, avec ici et là quelques mèches plus sombres comme des traits de fusain griffonnés furieusement sur une feuille qui n’a rien demandé. C’est le troisième soir de la semaine qu’elle passe dans la chambre malgré les remarques de ses amis. Cinq mois, il n’y a plus d’espoir. Pourquoi tu t’acharnes autant ? Fais plutôt quelque chose de temps, quelque chose qui te passionne ! Tu te fais plus de mal que de bien en y allant aussi souvent. Pourquoi tu continues à y aller ? La vérité c’est que son esprit la ramène toujours à Luke et qu’elle a beau faire tout ce qu’elle peut, ce sont toujours ses pas qui la ramènent à l’hôpital. Et malgré l’étau qui serre son cœur à chaque fois qu’on lui annonce qu’il n’y a toujours pas de nouveau, elle a besoin de Luke, elle a besoin de lui plus que n’importe qui. Il y a des choses qui dépassent l’individu et l’amour en fait partie.

Ce sont les bips alarmés de la machine qui la tirent de son sommeil trop léger et elle se redresse brusquement, tous ses sens soudainement en alerte malgré son manque de sommeil affligeant. De ces cinq mois passés ici elle n’a jamais entendu de sons pareils venant de la machine, ce qui ne peut signifier qu’une seule chose : quelque chose d’inédit est en train de se passer. Elle bondit de son fauteuil vers la machine en question dont l’écran affiche plein de mots et d’images qu’elle ne comprend pas malgré toute sa bonne volonté, mais quelque chose dans son cœur lui assure que ce n’est pas normal.

Et si la réaction d’une personne normale aurait été d’appeler les infirmières, Crio préfère secouer le corps inerte de Luke avec toute sa rage. Le manque de sommeil empêche de penser correctement, l’hypersensibilité aussi mais surtout l’amour désespéré. Les bip incessants de la machine ne font qu’attiser la tension qui parcoure tout le corps de la fille d’Hypnos à cet instant précis et elle redouble d’énergie, donnant presque des claques au visage de son petit ami. « Que pedazo de mierda ! » Répète-t-elle plusieurs fois, sa voix montant de plus en plus fort comme un grondement avant qu’enfin un infirmier pénètre dans la chambre et la fasse reculer. « Reculez, laissez-nous voir le problème ! » Mais essayer de calmer une Crio en furie, c’est comme essayer de calmer un Minotaure énervé. Mieux vaut se cacher et attendre que la tempête passe que de chercher à s’interposer. Alors Crio se met à gueuler de plus belle en agitant ses bras, ses jambes, comme un enfant à qui l’on retire son jouet préféré – mais elle, elle est presque adulte et ce n’est pas son jouet qu’on lui enlève, c’est l’amour de sa vie.

« Mademoiselle, son cœur s’est arrêté, il faut absolument qu’on s’occupe de lui ! » C’est probablement ce qu’on lui dit mais Crio n’écoute pas ; elle a réussi à se défaire de l’entrave de l’homme et s’est à nouveau agrippée au lit, presque allongée sur le torse à présent sans vie de Luke. Ce sont de grosses larmes qui coulent sur ses joues et viennent tremper le tissu de leurs vêtements et des draps – des larmes de colère, de tristesse, de désespoir aussi. Fermement accrochée elle continue de marmonner tout un tas d’insultes, bien décidée à ne laisser rien ni personne la séparer de Luke. « Sorete, sorete, sorete… T’as pas le droit de mourir, pelotudo ! »
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MessageSujet: Re: The return : deal with the Devil (lustal) The return : deal with the Devil (lustal) Icon_minitimeDim 24 Sep - 0:08

Luke ne bougeait pas, il était totalement inerte. On aurait dit une poupée de cire totalement inanimée ou un jouet à qui il manquait un mécanisme qui ne voulait tout simplement pas redémarrer. Cela faisait trop longtemps que Luke dormait, il n'avait pas le droit de se laisser aller. Sa mère et Criostal comptaient sur lui. Pourtant à part elles, personne ne voulait croire à son réveil et c'était ça qui le tuait. Il n'y avait plus d'espoir alors, il ne voyait pas l’intérêt de rester. Le demi-dieu sentit soudain que le monde trembla tout autour de lui. La vision se brisa en un millier de morceaux, son stylo tomba en poussière, le contrat s'envola en un millier de grains et les ténèbres envahirent bientôt son espace. Non, Luke n'avait pas encore choisi, mais il était bel et bien en train de partir. L'esprit du fils de Zeus se tenait juste au-dessus du pont vers l'autre monde. Rien ne l'empêchait de partir, après tout, il était libre de traverser. Il avait du mal à se rappeler, à se souvenir. Comme si Hadès souhaitait l'attirer personnellement dans son royaume. Pourtant, il se sentait bien, tout semblait paisible de l'autre côté. Tout ce qu'il y avait chez les vivants, c'était la souffrance, il avait en tête toutes les fois où il avait pleuré, souffert été blessé. C'était trop pour lui. Alors il posa un pied sur le pont et jeta un dernier regard derrière lui. Tout ce qu'il voyait, c'était de la douleur. Alors que devant, cela semblait être magnifique.

Tout d'un coup, un rayon coloré se dirigea vers lui et tournoya tout autour de lui. Dans ce monde si sombre, les seules lumières se trouvaient devant lui. Pourtant, ce rayon de lumière semblait aller dans l'autre sens. Luke se devait de le suivre, mais d'un côté, il ressentait toute la souffrance qu'il avait derrière lui. L'arc-en-ciel lui semblait si paisible en comparaison, si doux. Cela lui rappelait des moments d'amour. Cela lui rappelait à quel point il l'aimait. Alors Luke resta là, suspendu entre deux mondes. Plus il attendait, plus le voile de la mort se refermait sur lui. Son cœur venait de s'arrêter depuis bien trop longtemps. S'il avait été humain, il serait mort. Le problème étant qu'il n'était en rien humain. C'était un demi-dieu, l'enfant du roi du ciel. En tant que sang-mêlé il était bien plus fort qu'un humain lambda, c'est ce qui le rendait si spécial, cela faisait de lui un être si résistant. Pourtant, cela le rendait vulnérable et Luke ne savait pas quoi faire. Il ne voulait rien faire en fait, il était tiraillé par son amour et son envie de paix et de tranquillité. C'était égoïste, mais après avoir tant souffert, ne méritait-il pas du répit ? Il n'aurait jamais dû être là lors de l'attaque de la colonie et pourtant la Destinée l'y avait amené. Alors pourquoi est-ce qu'il devait forcément revenir dans la réalité ? À cet instant, tout lui échappait. Luke ne savait plus, il n'était rien. Son esprit se désincarnait.

« Sorete, sorete, sorete… T’as pas le droit de mourir, pelotudo ! » La voix résonna, brisant le pont dans une explosion de lumière. Luke avait mal, il souffrait. Mais c'était tellement bon de souffrir. Il était vivant. La machine qui bipait s'arrêta avec un grésillement et les lumières de la chambre explosèrent soudainement. Le demi-dieu prit une profonde inspiration dans un râle signifiant qu'il était revenu. Qu'est-ce qu'il se passait ?! Où était-il ?! Il y avait trop de lumière, tout semblait flou. Clignant des yeux rapidement, il aperçut une chevelure grise sur son torse. Il sentait des larmes, des coups. Il avait mal, mais c'était tellement bon de se sentir vivant qu'il ne pouvait se préoccuper de la douleur. Alors pour signifier qu'il était revenu, il attrapa faiblement les poignets de la fille d'Hypnos. Il n'arrivait pas à parler, il avait du mal à bouger. Mais c'était suffisant. « C'est un miracle ! » Lança un des infirmiers. Pourtant, Luke ne l'entendait pas. À vrai dire, il n'entendait rien, il ne voyait que grossièrement et pourtant, il savait tout. Il comprenait qui était là, sur son torse. Il avait du mal à respirer, mais il ne voulait pas lâcher les poignets de Criostal. Il était apaisé, calme. Il voulait que la fille d'Hypnos reste. Il aurait voulu hurler aux médecins et à la sécurité qui attrapa violemment la jeune fille qu'il ne voulait pas la lâcher.

Il n'arrivait pas à bouger, à se débattre, il n'arrivait à rien. Il était vivant, mais impuissant, tout ce qu'il réussissait à faire, c'était faire dérailler les appareils électriques. Les fenêtres s'ouvrèrent soudainement, comme si le vent venait de les arracher, emportant des figures de papier dans un tourbillon coloré. Le demi-dieu perdait le contrôle de ses pouvoirs et il ne se calmait pas, il n'arrivait à rien si ce n'est à provoquer un chaos total dans la chambre. Pourtant, tout ceci n'était dû qu'à une seule chose, le demi-dieu aspirait l'électricité, voilà pourquoi l'électrocardiogramme avait cessé de fonctionner ; il n'avait tout simplement plus de jus, toutes les ampoules avaient explosé. Le demi-dieu arrivait à légèrement se soigner grâce à l'électricité environnante, et même si ce n'était pas flagrant, il retrouvait de l'énergie. Jusqu'à ce que tout s'arrête et tout se calme. La tornade venait de passer les médecins, les infirmiers tout le personnel étaient paniqués, aucun ne pouvait expliquer ce qu'il venait de se passer. « Valérian ? M'entendez-vous ? Tout va bien ? » Luke répondit quelque chose d'incompréhensible, il était encore là et il se sentait mieux. Il ne comprenait en revanche rien du tout de ce qu'il venait de se passer, tout autour de lui régnait un chaos monstrueux.
_____________________________oOo_____________________________

Le soleil venait de se coucher. Il avait été transféré dans une nouvelle chambre personne n'avait pu expliquer son réveil si soudain et le chaos qui avait suivit. Ni le fait qu'il semblait aussi frais que s'il n'avait jamais été dans le coma. Il souffrait d'une simple atrophie musculaire dû aux 5 mois d'inactivités, mais rien de plus. D'après les médecins, il était un miraculé et une énigme. On lui avait dit que sa mère était en route et qu'elle était en chemin depuis une autre ville. Pour l'instant, tout ce qui importait, c'était que le jeune homme était réveillé. Il avait du mal à se souvenir de tout en détail, mais il se rappelait du gros et ce n'était pas jolie à voir. Il aurait bien aimé tout oublier à son réveil, mais malheureusement, il devrait vivre avec ça une fois de plus. Il était chamboulé, cinq mois venaient de s'écouler en l'espace d'une seconde de son point de vue. Il devait avoir manqué tellement de choses. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir été là. Quand il avait quitté la colonie, celle-ci était complètement détruite. Comment était-elle aujourd'hui ? La Résistance avait gagné ? Trop de questions se chamboulaient dans son petit corps étroit. Est-ce que sa mère allait bien ? Qu'avait-elle fait ? Mais surtout est-ce que Criostal allait bien ? Luke l'avait abandonné pendant l'attaque de la Résistance. Il s'en voulait terriblement.

« Cri...Criostal...? » Fit-il en se relevant péniblement une fois que la dernière infirmière fut partie. Il ne pouvait imaginer toute la douleur qu'avait put endurer la fille d'Hypnos. Tout ce dont il se souvenait, c'était de s'être évanoui dans les cachots de la Résistance et qu'après il s'était réveillé avec une Criostal en furie. Il détestait les hôpitaux et en particulier quand c'était lui qui était le patient. Luke voulait sortir, mais il ne pouvait même pas marcher. Tout ce qu'il arrivait à faire, c'était bouger faiblement en utilisant toute son énergie. En voyant Criostal, Luke ne savait pas quoi dire, il avait enfin un moment avec elle depuis qu'il venait de se réveiller. Et pourtant, il ne savait pas comment réagir. Tout ce qu'il fit, c'est lâcher des larmes, il était tellement désolé, désolé de l'avoir abandonné lors de l'attaque, désolé de l'avoir fait attendre si longtemps. C'était la première fois qu'il pleurait. Depuis tellement longtemps. Les yeux bleus du jeune homme s'embrumèrent, il ne voulait pas pleurer, pas devant elle ! Mais il n'y arrivait pas. Il se lâchait, enfin depuis si longtemps. Il avait besoin de réconfort aujourd'hui, il était bien trop brisé pour faire autre chose. Il avait tellement souffert et il s'en voulait tellement. Il fallait qu'il pleure, il fallait qu'il évacue, il gardait sa souffrance depuis tellement d'années maintenant !
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MessageSujet: Re: The return : deal with the Devil (lustal) The return : deal with the Devil (lustal) Icon_minitimeDim 22 Oct - 21:42

C’est le chaos. Les lumières clignotent, la machine aux bips furieux explose dans un nuage de fumée. Partout autour d’eux les médecins courent et s’agitent dans tous les sens, murmurant des paroles sans queue ni tête, essayant de maîtriser cette situation qui n’a rien de normal. Mais dans ce chaos de bruits, d’éclairs de lumière et de sensations il n’y a qu’une chose qui importe pour Criostal : c’est le corps toujours inerte de Luke sous elle. Même une ignorante comme elle peut comprendre que la situation est critique, que l’absence de battements dans sa poitrine ne peut rien signifier de bon. Mais pourtant elle s’accroche l’argentine, elle s’accroche désespérément à la seule personne qui la retient dans le chaos environnant.

Et puis une pression sur ses poignets, presque trop brève pour qu’on s’en aperçoive. Mais Crio s’en aperçoit, elle s’en aperçoit même trop bien, se figeant momentanément après avoir tourné son visage trempé de larmes vers celui de Luke. Un coup de voix retentit mais c’était comme si des kilomètres les séparent. Criostal n’entend plus rien, ne voit plus la chambre aux quatre murs trop blancs et l’encombrement de ses origamis. Il n’y a plus que Luke et ses doigts serrés autour de son poignet.

Profitant alors de ce moment d’inattention, deux infirmiers saisissent la fille d’Hypnos par les épaules et la sortent de force de la chambre malgré ses hurlements furieux. Heureusement pour eux, ils ne peuvent pas comprendre un seul mot des insultes incendiaires qu’elle vocifère, se secouant dans tous les sens comme si elle était possédée. Mais elle a beau hurler, se retourner, donner des coups de poings et de pieds, ils finissent par la sortir dans le couloir sombre et terriblement peu accommodant comparé à la chambre où son petit ami vient de donner un signe de vie. Quel intérêt d’un miracle si elle ne peut pas y assister ?

***

Cela va faire cinq heures que Criostal tourne en rond dans les couloirs de l’hôpital comme une lionne en rage. Ses cheveux ont pris la couleur du feu ardent, témoignant de sa rage d’être mise de côté alors qu’il s’agit de la santé de Luke. Après avoir jeté ses manuels d’anglais sur les infirmiers, renversé l’une des machines à café, cherché à bloquer l’entrée de sa chambre au personnel (si je peux pas y entrer, vous non plus !), menacé de mettre le feu au bâtiment et été surprise à fumer dans les toilettes pour déclencher l’alarme incendie, on l’autorise enfin à pouvoir rendre visite à Luke. Et alors que l’infirmière lui fait la liste de toutes les précautions à prendre pour ne pas le brusquer, Crio défonce la porte d’un coup de pied et fonce vers le lit où se trouve Luke…

Pour finalement s’arrêter dans son élan, à quelques centimètres à peine de lui, comme si quelque chose la retenait soudainement. Voilà cinq mois qui les séparent de la dernière fois où ils se sont vus, de la dernière fois où Luke était conscient. Cinq mois c’est long et pourtant, elle n’a même pas réfléchi à ce qu’elle lui dirait quand celui-ci se réveillerait.

« Cri...Criostal...? » Le son de sa voix, sa voix à lui, cette voix qui lui ont tant manqué durant l’enfer de ces derniers mois. Et pourtant elle reste paralysée, les mots coincés au fond de sa gorge, incapable de bouger ou de faire quoi que ce soit. Ses cheveux perdent tout de suite leurs éclats enflammés – la colère n’a plus sa place ici, plus maintenant du moins.

Il faut qu’elle voie Luke craquer devant elle pour enfin retrouver le contrôle de sa voix et de son corps, comme si la vision de ses yeux bleus embués de larmes venait de brusquement la ramener à la réalité. Alors enfin elle réagit, elle entoure Luke de ses deux bras et se serre contre lui, bien plus fort que ce que l’infirmière lui avait recommandé. Qu’importe, elle le serre contre sa peau, loge sa tête dans le creux de son cou pour sentir son odeur, son souffle, pour vérifier qu’il est bien là avec elle et qu’il ne va pas disparaître à nouveau. Sa main vient doucement caresser son dos, pour le rassurer, le réconforter, lui assurer que c’en était fini de cette souffrance.

« J’ai vraiment eu peur, boludo. » Lui souffle-t-elle, toujours blottie contre lui. Impossible de déterminer qui a le plus besoin de l’autre à l’instant présent. Ces cinq mois écoulés semblent presque trop irréels, passés dans un brouillard trop dense pour se rendre compte des évènements. Crio y a perdu le sommeil, l’appétit, le fil du temps, l’organisation, la raison aussi un peu. Mais avec Luke dans ses bras, ses battements de cœur en écho des siens, tout ce qui a été perdu durant ce temps a retrouvé sa place. Tout est rentré dans l’ordre. « Me refais plus jamais le coup. Je t’aime beaucoup trop pour te laisser mourir. » Après chaque hiver, les premiers bourgeons arrivent toujours à éclore et les premières fleurs dévoilent toujours leurs pétales malgré le froid. Après l’hiver de ces cinq derniers mois, les cheveux de Criostal retrouvent enfin leurs éclats arc-en-ciel, prenant les couleurs du ciel d’été, loin des cauchemars et des tragédies.
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