| Sujet: Rien n'est parfait donc tout est à refaire. ‡ NEAL ft. TRYBAL Mar 1 Avr - 14:05 | |
| Les égouts. Voilà un endroit qui en dégoûtait plus d’un. Pourtant, il s’avérait être une véritable mine d’or pour qui savait s’attarder et chercher. Des trésors cachés s’y faisaient nombreux, ayant réussi à ne jamais se révéler aux yeux des hommes. De manière internationale, ces souterrains humides et rarement accueillants véhiculaient l’image de déjections, moisissure et faune « mutante ». Il n’est pas rare d’y croiser des rats de la taille de votre pied ou encore de voir s’agiter au loin une ombre vous incitant à croire qu’un alligator y aurait élu domicile. Mais que sont ces légendes urbaines pour un demi-dieu ? Et surtout, que sont ces fables racontées aux gamins pour un Sang-mêlé déterminé ? L’air humide pesait lourd sur les organismes vivants parmi les déchets que l’humanité évacuait à l’aide de ces canalisations. Effectivement, il ne faisait pas bon de vivre dans les égouts de la ville la plus peuplée des Etats-Unis. L’odeur âcre et tellement épaisse qu’on aurait pu la couper au couteau faisait déguerpir le reste de ceux qui avaient tenté de s’y introduire sans but fixe. Le silence imposé par l’espace exigu qu’imposaient les murs de brique aurait pu rendre sourd un malentendant. Le calme ne laissait pas la place à la fougue de la surface, exigeant une pseudo quiétude de to- - Quel bordel ! Meeeeeerde. La finesse de cette exclamation n’incitait qu’une chose à penser : les rats avaient de la compagnie. Et pas la moindre… Malgré le son guttural que les murs avaient reproduits en écho, on percevait clairement l’intonation féminine dans cette voix rageuse. S’ensuivit une ribambelle de jurons en tous genres, ponctuée de grognements insatisfaits pour finalement se conclure de la même manière que ce brusque chahut avait commencé : un cri enragé. Et oui, une fille d’Héphaïstos venait de débarquer en ville. Enfin, sous la ville. Néanmoins, bien que le sang du dieu des forges était connu pour jurer en tous temps pour un oui ou pour un non, la raison apparente de ce brusque tapage venait du fait que tu venais de faire tomber une pièce de la précieuse collection que tu venais de passer des heures à ramasser. En effet, étant donné que la Colonie se trouvait en pénurie de métaux rares et néanmoins nécessaires à ton passe-temps, tu t’étais vue dans l’obligation d’aller te les procurer par tes propres moyens. Sortir de la Colonie n’était pas aisé, mais en tant que membre du bungalow Héphaïstos, rien n’était impossible. On a beau cous prendre pour de gros lourds manieurs de marteau de jour comme de nuit, votre ingéniosité était pourtant bien présente – sans pouvoir égaler celle des enfants d’Athéna. C’était donc en embarquant dans un petit joujou à quatre roues, que tu avais pu te procurer par un de ces voleurs de chez Hermès, que tu avais pu rallier la Colonie à New York. C’est dans les Forges que tu avais entendu parler des fameux égouts qui parcouraient les souterrains de la Grande Pomme en tant que véritable coffre-fort pour tout amateur de mécanique. Tu en avais la preuve à présent, chargée tel un mulet, avec ton Dakine orange vif bourré à mort de tout ce que tu avais pu trouver d’un tant soit peu intéressant. Les pieds dans la boue, tes Vans ayant connu pire, tu recherchais actuellement avec frénésie la pièce que tu venais de faire tomber dans la vase d’un recoin comme par hasard bien plus sombre que tous les autres. - Putain de cylindre de merde… J’vais faire comment maintenant pour réparer mon aéroglisseur ? Truc de merde. Oui, on peut sans autre deviner que tu as passé la majorité de ton temps avec une faune violente et eus des amis venant plus des cités que du quartier chic dans lequel tu avais vécu avec ta mère. Les insultes qu’a ton langage n’ont d’égal que les termes mécaniques, c’est donc pour dire à quel point ces premières sont répandues dans ton franc-parler. Tes mains fines, et pourtant rompues dans l’art de la taille, étaient plongées dans l’eau visqueuse et mal odorante afin d’y retrouver le bonheur qui t’avait littéralement glissé des mains tandis que tes sourcils finement taillés se fronçaient au moindre espoir de récupérer ce précieux cylindre. Absorbée par ta tâche, tu ne prêtais absolument pas attention à ce que tu causais comme dégâts certainement irrémédiables à tes fringues sorties aujourd’hui même de la machine à laver. On peut dire que lorsque tu tenais – presque, en l’occurrence, quelque chose – rares étaient les événements qui te faisaient lâcher prise. Ton training sombre et large arborait des taches sombres et pourtant colorées de sa base jusqu’au moins au genou, même ton top blanc – ayant été quelque peu épargné grâce à ton blouson teddy préféré, le bleu marine aux manches blanches, qui en gardait de profondes marques verdâtres – était maculé de gouttes d’eau brunâtre. Tu parvins finalement à extraire quelque chose des profondeurs de cette gadoue dans laquelle tu trempais depuis ce matin – le fait de se retrouver sous terre t’avait fait perdre toute perception du temps, mais à tes membres quelque peu ankylosés tu jugeais avoir passé au moins cinq bonnes heures à faire « mumuse » – mais il s’avéra que ce n’était qu’un détritus de plus que tu balanças négligemment derrière toi tout en continuant ton inspection. |
|