- Aller Gipsy bouffe la !

Je m'étais lancée dans une courses en suivant l'exemple de ma chienne, nous étions en route pour aller voir une connaissance quand un écureuil décida de passer entre les pattes. Evidemment il ne fallut pas attendre plus de 2 secondes pour que Gipsy se lance à sa poursuites. Malheureusement pour le canidé le rongeur fini par s’engouffrer dans un arbre creux.

- Bon, tant pis. Au moins nous nous sommes rapprochées de l'endroit où nous devons aller.
- Et où devons nous aller ?

C'ést assez rare que Gips prenne la parole, enfin, en réalité je pense qu'elle aboi et que je peux la comprendre, ça m'étonnerait qu'un chien des enfers puisse réellement parler.

- Nous allons voir une Nymphe, une nymphe que nous avons déjà vu, quoique je n'ai pas souvenir que toi tu l'ai déjà vu, au pire je ferais les présentations. Et avant que tu ne le demande, nous y allons parce que c'est impoli de ne pas répondre à l'appel d'une nymphe.

Je repris ma marche pendant quelques minutes profitant du doux bruit de la nature, sans même faire attention à ce que je sentais, la mort est partout dans cette forêt, cette partie est trop proche des habitations humaines pour être habitée par une nymphe, en effet la mort n'est pas présente dans une forêt habitée par une nymphe. Ah, les voici. Des cerisiers qui commencent leur floraison. Je ne suis plus très loin et plus j'avance, plus la mort recul. Jusqu'à ce que je ne sente plus rien, rien qui ne soit moins paisible que le silence complet de mon instinct de mort.  

"Bonjour, je suis contente que tu aies accepté de venir. Il faut qu'on parle."

Je fis un signe de tête respectueux en direction de la nymphe avant de prononcer quelques mots.

- Aliénor ! Tu sais bien que je suis trop poli pour ne pas venir te voir quand tu m'appelle. Néanmoins cela ne signifie pas que je suis contente d'être là. Enfin, ravie de voir que tu es en vie, j'ai entendu dire qu'il y avais eu une attaque. Je vis que l'attention de mon interlocutrice fut dévier vers la bête noir qui se tenait assise à côté de moi Les chiens des enfers sont impressionnants à voir, GipsyQueen ne te fera aucun mal si je ne lui en donne pas l'ordre n'ai aucune crainte elle est avec moi. Alors, qu'est-ce que tu as à me dire ?

"Justement. C'est à cause de cette attaque que je suis venue. Ce type de raid se multiplie. Nous ne sommes pas assez, nous avons trop de blessés et nous ne sommes plus assez puissants.Tu dois revenir. Nous aider. C'est impératif. Et je ne partirais pas d'ici tant que tu ne me suivras pas, tant que tu ne réaliseras pas qu'il FAUT que tu reviennes."

Un fou rire incontrôlable sorti de ma bouche à la fin de la phrase de la Nymphe. Elle devait vraiment être désespérée pour me formuler une telle demande. Elle savait très bien que je n'accepterais jamais de faire une telle chose. Très peu pour moi. Je ne suis pas faite pour aider les gens, et puis en temps que Déesse à 75% je ne suis pas sûre d'avoir vraiment le droit d'intervenir dans ce genre de conflits.

- Aliénor, ma petite nymphe favorite. Tu sais bien que ta demande est ridicule. Je poussa un profond soupire en m’écorçant de reprendre un semblant de sérieux. Ce conflit ne me concerne pas. La plupart des demis-dieux ne m'aiment pas à cause de mes parents, et je déteste la plupart d'entre eux de ne pas avoir apporté plus de soutient à ma mère quand elle en à eu le plus besoin. Ils n'ont cas mourir, ainsi la plupart verront à quel point ça fait mal de perdre un proche et alors, et uniquement à ce moment là je me ferais une joie de t'aider à apporter leurs âmes en enfer !

Du fou rire je passa à une émotion que je connaissais bien. La colère. Ma chienne vint se coller à moi surement dans l'espoir de m'apporter un peu de réconfort. Un oiseau qui se tenait sur une branche non loin tomba lourdement sur le sol. Ma colère et mon manque de contrôle sur mes pouvoirs venaient de le tuer. Il aura survécu à l'hiver pour rien le pauvre piaf.

J'en veux au monde de m'avoir fait venir au monde. J'en veux aux dieux de m'avoir séparer de ma mère alors que je n'étais qu'une enfant qui grandissait trop vite. Je suis devenue une femme sans savoir ce que cela pouvait impliquer sans savoir comment le gérer. Et par dessus tout, j'en veux aux demi-dieux de n'avoir rien fait pour aider ma mère après qu'elle m'est mise au monde. Elle à été considérée comme la femme à abattre pour avoir aimé un dieu de tout son cœur, le mauvais Dieu. Juste à cause d'un titre. Dîtes au monde que vous êtes la fille de la mort et voyez les gens fuirent à cause de la peur et de leurs préjugés.

-Tu ne me fera pas changer d'avis et tu le sais. Ne perds pas ton temps.

Le sourire de mon interlocutrice disparu tandis qu'elle était en train d'écouter ce que je lui hurlais dessus.

"Tu ne comprends rien. Ils ont déjà tous perdu des êtres chers, des frères, des soeurs, des amis. Ils sont comme toi : rejetés par leur famille pour la plupart, laissés à l'abandon dans un monde hostile. La Colonie, c'est leur maison. La maison de ceux qui sont comme toi. Et ils meurent pour la défendre pendant que toi, tu restes là, persuadée que tu es la plus malheureuse sur terre. Et bien il est temps que tu le saches : c'est faux !"

Autant être honnête, elle à surement raison, mais s'il y a une chose que je déteste c'est qu'on me donne tord. Je n'ai pas perdu un ami, je n'ai pas perdu de frère ou de sœur non, j'ai perdu ma mère à peine 2 ans après ma naissance. Là où la plupart des gens ne sont que des bébés à peine capable de sortir une phrase correctement conjugué, à 2 ans j'étais déjà pleinement consciente de ce qui se déroulait autour de moi, j'avais le physique et la mentalité d'une enfant de 6 ans, ce qui explique que je me souvienne encore du jour le plus douloureux de toute ma vie.

"Alors arrête de jouer les gamines égoïstes et implique-toi pour une fois. Ou alors tu seras définitivement seule car tous tes semblables auront été exterminés."

J'étais assez surprise du ton que la nymphe venait d’employer, elle qui d'habitude était si calme et souriante, un frison parcouru mon corps ce qui eu comme effet de me calmer presque immédiatement. Mes amis sont rares, et même si j'ai du mal a l'avouer, Aliénor en fait parti, plus ou moins. Et puis merde, autant régler cette histoire sans éclats de voix. Je me fis tomber à terre en tailleur, tel un bébé faisant du boudin -un vestige de ma croissance trop rapide sans doutes - puis Gipsy vint s'allonger à mes côtés.

- Je sais. Je suis au courant de ce qu'il se passe. Néanmoins Aliénor, tu ne peux nier le fait que les demi-dieux ne sont pas tendre avec les gens comme moi qui ne sont pas à 100% comme eux. Je refuse d'aider des personnes qui me rejetterons une fois la bataille gagné. Et puis c'est une guerre et même si je n'en connais pas l'issu je sais a 75% qui va mourir et qui va rester en vie. Et je ne veux pas m'en mêler.  

"Tu ne dois pas te souvenir de grand chose si tu penses qu'ils rejettent la différence... Ils sont habitués au rejet et ils l'évitent. Et oui, tu sais qui va mourir... Et alors ? Tu comptes éviter les gens toute ta vie ? Je te rappelle que risques bien de vivre plus longtemps que la moyenne des gens !?"

La nymphe semblait plus que déterminée à me faire changer d'avis mais pour le moment aucun des arguments qu'elle avait pu imaginer ne m'avait interpellé. Je suis d'accord, ils ont tous souffert mais il semble qu'ils l’ont oublié vu ce qu’ils m’ont fait endurer, je n'aurais donc aucune pitié à les laisser dans la merde, rira bien qui rira le dernier. Et oui, il est vrai que je risque de vivre plus longtemps que ces gens là, la mort leur tourne autour depuis leur naissance je ne vois pas en quoi mon intervention pourrais changer ça.  

Aliénor fini par faire demi-tour après avoir remarqué ma moue boudeuse signe que je ne changerai pas d'avis, elle fit quelques pas avant de lancer une dernière offensive qui risquait de lui faire perdre la vie.

"Il faudra bien que tu t'impliques un jour. Ta mère le savait, elle."

La tête de ma chienne se redressa en même temps que la mienne. S'il y avait bien quelque chose que Gips ressentait plus que tout c'était ma colère. Cette même colère qui montait en moi à ce moment là. Elle a touchée ma corde sensible, Aliénor sait, elle à toujours su que ce sujet -ma mère- ne devais pas être évoqué dans n'importe quelle conversation, et pourtant elle venait de le faire.

Utilisant ma capacité de vol d'ombre je fis en sorte de me retrouver en face d'elle, debout, droite, les ailes déployées en arrondi comme pour l'enfermer dans un cercle, j'arborai un visage où deux expressions régnaient en maître. La colère et la tristesse.  

Comment oses-tu aborder ce sujet. N’as-tu donc aucun respect pour ta propre vie, tu sais de quoi je suis capable et pourtant tu me provoque. Si tu avais été une demi-déesse tu n’aurais plus la tête sur les épaules.

Sous mes pieds, l’herbe commençait à mourir, je ne pouvais contenir un pouvoir trop grand qui devait être déchainé. Je fis un effort de concentration pour me contenir au maximum, préférant laisser mon pouvoir agir sur la terre plutôt que sur la nymphe, même si elle ne méritait pas que je fasse preuve de contrôle.

"Tu n'as pas besoin de ça. De toute cette esbroufe. Si tu le voulais, tu pourrais en effet me tuer. Pas besoin de grande démonstration. Alors écarte toi d'un pas, Serena. Ta mère ne serait vraiment pas fière de te voir me menacer de la sorte."

Cette nymphe n'est qu'une idiote, j'ai trop de respect pour sa vie pour lui faire du mal, elle doit le savoir puisqu'elle continu à me chercher. Elle veut peu être mourir en fin de compte, elle compte peu être sur moi pour l'achever.

"Et oui, tu as raison. Ma vie ne vaut pas grand chose comparé à toutes celles de la Colonie. Et de toutes manières, si toi tu me laisses partir mais ne fais rien, nous mourrons tous. Moi, eux. Même toi, peut-être. Je ne crois pas que les Résistants s'arrêteront en te voyant... Je ne crois pas qu'ils s'arrêteront face au fait que tu as grandi sans une mère, ils s'en moquent et en seront sûrement heureux alors que là-bas, au Camp, il y a des gens qui regrettent. Qui aimeraient t'aider, aider ta mère. Mais ils ne pourront pas le faire si tu ne les aides pas à sauver la Colonie, ils ne pourront pas le faire s'ils meurent."

Elle n'a pas tord. Mais elle n'a pas vraiment raison n'ont plus. La colère ne résoudra riens de toute manière. Je fis un premier pas en arrière avant de laisser mes ailes se rétracter dans mon dos, laissant le soleil réapparaître sur le visage de la nymphe. Ma mère est presque morte, ma mère est perdue, je pense qu'elle n'a aucun avis sur la façon dont je mène ma vie. Je suis la fille de la mort et pourtant, je n'ai sans doute jamais tué un homme, du moins pas consciemment. Et pourtant, j'ai une étique, une étiquette sur le front sur laquelle une phrase est écrite en majuscule :"JE SUIS LA FILLE DE LA MORT JE VAIS TOUS VOUS TUER BARREZ VOUS".

- Tu te trompe, ta vie est plus importante à mes yeux que la vie de tout ces idiots de sang-mêlé. Tu es une nymphe, tu n'as qu'a partir, protège ta vie, enferme toi dans un arbre ou dans l'esprit d'un oiseau, qu'est-ce que j'en sais. Je n'ai qu'à claquer de doigts pour m'en aller n'importe où, les résistants ne peuvent rien contre moi je pourrais tous les tuer d'un coup si j'en avais envie. Mais ça bouleverserai l'ordre des choses et je ne suis pas sûre que la destiné s'en réjouisse. Un monde fait de mort et de cadavre c'est tout ce que mon père pourrait me léguer.

Je pris une grande inspiration avant de me résoudre à évacuer toute ma colère. Ça ne pouvait plus durer, je ne suis pas un monstre et je ne suis pas une folle, il faut que j'arrête avec ce masque.

- Pourquoi es-tu autant attachée à cette colonie ? Depuis sa création elle à toujours posé problème, les demi-dieu posent problème. Pourquoi tu veux les sauver ? Pourquoi ne pas laisser faire le temps, ceux qui doivent mourir finir par tomber même si tu les protègent.

"Tu as raison. Les demi-dieux posent tellement de problèmes... Toujours à vouloir aider les Dieux, à régler leurs erreurs, à partir en quête. Et puis, il suffit de voir ta mère. Et bien oui, c'est une demi-déesse elle aussi et peut-être est-ce seulement la destinée. Peut-être a-t-elle eu ce qu'elle méritait, comme tous les autres. Tu ne crois pas ?"

Finalement, je pense qu'elle me cherche. Je pense qu'elle cherche à m'énerver pour me convaincre de faire partie de sa cause. Elle sait que je ne lui ferais pas de mal, je ne peux pas me permettre de réduire ma liste de connaissances qui n'est déjà pas très longue. Oui j'ai raison, le demis-dieux posent problème, ma mère à posé problèmes et je pose problème. Tentant d’imiter la nymphe je fini par me poser contre un arbre dépliant mes ailes, laissant ma chienne se tenir près de moi pour appuyer ce que j'allais dire.

"Oui. Tu as totalement raison petite Nymphe. Ma mère est une demi-déesse qui à couché avec un dieu, elle à aimé se dieu et elle à porté son enfant. Elle m'a porté dans son ventre au péril de sa propre vie. Parce qu'au fur et à mesure que je grandissait je me nourrissait de son énergie et de sa souffrance. Elle à posé problème, elle à ignoré un bon nombre de règle pour donner naissance à une aberration. Une aberration trop puissante pour être détruite alors qu'elle n'avait que quelques semaines. Des larmes commencèrent à monter et à couler sur mes joues Elle à fait de moi une créature monstrueuse, née grâce à la mort. C'est la mort qui rythme ma vie, cette même vie qui risque d'être très longue parce que je suis plus déesse qu'humaine."

Je fis une légère pause pour essuyer mes larmes. La honte. Pleurer devant une nymphe, je suis censée être forte. Du moins...plus forte que ça. Pourquoi devrait-je penser que ma mère à fait quelque chose de bien ? Si elle avait eu un peu de jugeote, elle aura avortée.

"J'ai grandis sans maman. J'ai grandis sans papa. Et eux, ils ne se reverrons jamais à cause de ma naissance, j'ai plus de pouvoirs que je ne saurais jamais en contrôler, je, j'arrive en entrer en communication avec le Styx, c'est quelque chose que jamais personne n'avais réussi à faire avant moi. Je suis une menace pour les Dieux. Et en temps que tel je n'ai pas le droit d'aider leurs enfants. Cela ferait plus de mal que de bien."

Ça fait mal. Très mal de parler de soit comme je venais de le faire. Mais là est la vérité. Sans la bêtise de ma mère nous n'en serions pas là. Mais je n'avais jamais ouvert mon cœur de la sorte, a personne. Mais bon, Aliénor est une nymphe douce et bienveillante. Je sais que je peux me livrer à elle sans qu'elle n'aille tout raconter par la suite. Je l'avais déjà fait. Car même si je ne l'écoute jamais, elle est de bon conseils.

"J'aime ma mère. Mais elle n'aurait jamais du m'avoir pour fille."