Nathanaël fourra quelques vêtements dans son sac, vérifié qu'il avait deux paquets de pistaches sur lui et attrapa son briquet, à ne jamais oublier, et son katana. Comment ce foutu katana allait-il pouvoir passer les contrôles ? Bonne question. Au pire il demanderait au fils de Léthé qui les emmenait de faire oublier ce petit incident aux gens de l'aéroport. Ouais il allait faire ça comme ça. Nathanaël monta à l'avant de la voiture, à côté de George qui devait les mener à la résistance. Quand je dis les, je veux dire lui et son escouade, si l'on puis dire, constituée de Christopher, un mec au sang beaucoup trop chaud qui contrastait avec le calme à toute épreuve de Nathanaël, et la belle Gemma, avec qui il avait eu de longues discussions fortement intéressantes et qu'il appréciait.

Une fois les bagages enregistrés, et le petit problème de katana réglé grâce à George, les trois résistants attendirent dans la salle d'embarquement. Nathanaël picorait des pistaches. Au fond de lui il était nerveux. Il n'était pas retourné en France, son pays natal, depuis... des années. Depuis la mort de Salomé, depuis la mort de sa mère, depuis qu'Alma lui avait tourné le dos. Et bien qu'il ne l'acceptât jamais, il avait une boule au ventre à l'idée de lui retourner. Mais Paris... Paris était une ville magnifique, et il aimait son pays même s'il y avait de mauvais souvenirs, le meilleur de sa vie avait aussi été là-bas. Cyril avait eu besoin d'eux pour une mission, et il savait que le boss l'enverrait. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il était français lui aussi, et que pour négocier avec l'autre branche résistante française, pour qu'il les rejoigne, il fallait bien que quelqu'un parle la langue du pays.

Christopher demanda s'ils étaient en classe business, Gemma ne savait pas ce que c'était, Nathanaël était dans ses pensées. Ils allaient passer de longues heures dans l'avion pour retourner en France, mais la classe business était hors des moyens de la résistance. Il regarda Christopher :

" - Pas vraiment mon gars."

Il n'eut pas le temps de répondre à Gemma qu'ils partiraient bientôt, qu'on les appelait pour qu'ils embarquent. Les passagers à destination du vol de Paris durent se présenter avec leurs pièces d'identité, Nathanaël fournit son passeport et passa les derniers contrôles. Dans l'avion il avait demandé le hublot. Il aimait bien être dans son petit coin, pour pouvoir regarder les nuages. Christopher avait le siège près de l'allée, probablement pour étendre ses grandes jambes, et Gemma se trouvait entre les deux garçons. Nathanaël fit une moue, il espérait qu'elle ne s'endormirait pas sur lui pendant le voyage. Il détestait qu'on envahisse son espace personnel. L'avion décolla. Nathanaël sourit. Il avait toujours ce petit frisson au moment où les roues décollaient de terre. Il avait observé le décollage par le hublot voyant son pays d'accueil s'éloigner derrière lui. Direction. La France.

Nathanaël voulut poser ses bras sur les accoudoirs mais se heurta à ceux de Gemma. Il retira aussitôt son bras, gêné par le contact. Sentant qu'il faudrait bien qu'il lui parle un jour ou l'autre, même s'il appréhendait un peu la discussion avec elle, ne sachant pas trop pourquoi, il dit alors :

" - Ca va le décollage ? Pas trop stressée ?" Il se voulait gentil en disant cela, ne savait pas trop si ça fonctionnerait. Il leur dit alors à tous les deux "Ce que je vous propose c'est que ce soit moi qui serve de porte-parole en France. Je suis Français donc ils seront probablement plus enclin à discuter avec moi ?"

Il s'était mis dos au hublot pour pouvoir voir Christopher qui était un peu plus loin que lui, et pour qu'ils puissent discuter en se voyant. 

Christopher monta dans l'avion, montrant aux dames qui gérait l'accueil son passeport et son ticket. Il mit ses mains dans ses poches et se dirigea vers l'intérieur de l'imposant véhicule blanc. Il s'affala dans son siège, prêt du couloir, à côté de Gemma, celle-ci à la gauche de Nathanaël. Il fit un petit soupir en ouvrant sa télévision, collée à l'arrière du siège devant. Le décor blanc le dégoutait, il haïssait plus que n'importe quoi cette couleur qui n'en était pas une. Une voix monotone, légèrement stressée, fit son apparition dans les enceintes de l'avion. Chris eut l'impression que le sol tremblait durant les instructions (inutiles) que les dames leur répétait. Bouclez votre ceinture, si jamais nous sommes en état de dépressurisation, gna, gna, gna... Avec un soupir il refermait sa ceinture de sécurité en voyant une scène très mignonne entre Gemma et Nath, les deux posant leur bras sur l'accoudoir au même instant, et les deux juste gênés par ce contact auquel ils n'étaient pas habitué. Avec un petit sourire, tu revins sur ta télé.

Mais quelques instants après, il pensait au souvenir amer de sa soirée avec Gemma. Il fit une petite moue et revint sur son film. Nathanaël demanda à Gemma si elle était stressée, elle répondit qu'elle était simplement excitée. Ensuite, le fils de Thanatos demanda aux deux individus :

" Ce que je vous propose c'est que ce soit moi qui serve de porte-parole en France. Je suis Français donc ils seront probablement plus enclin à discuter avec moi ? "

Christopher hochait la tête. Il ne savait pas que Nath' était français donc il approuva avec plaisir ce qu'il disait, lui ne savait dire que "Bolloooo", un mélange de hello et de bonjour. incapable de se séparer de l'anglais, sa langue natale. Gemma répondit :

" Ça me va, c'est le choix le plus logique de toute façon. "

Il décidait de continuer pour de bon son film qui durait deux heures, après il piquerait un petit somme. Il était habitué au décalage horaire et aux longs vols ; Australie - New York, c'est trente heures aller-retour. Avec un petit sourire, il songea à cette époque où il voyageait librement.

Gemma lui adressa un grand sourire avant de lui répndore qu'il pouvait profiter de l'accoudoir tranquillement puisqu'elle n'allait pas s'en servir. Les deux autres résistants acquiescèrent à l'idée du Français, se voyait en quelque sorte prendre les rennes de la quête, en tout cas les rennes de la négociation. Chacun se concentra sur son voyage, Christopher regardait un film, Gemma s'endormit, et Nathanaël regarda un peu le paysage avant de se laisser aller à son tour dans le sommeil. Il se réveilla plusieurs fois pendant le long voyage qui les menait à Paris. Et lorsqu'avion atterit à l'aéroport, Nathanaël avait eu le temps de réfléchir à la fermeté qu'il devait avoir dans ses paroles. Il n'avait pas l'habitude d'être mis sur le devant de la scène de la sorte.

En descendant de l'avion, ils allèrent récupérer leurs bagages puis se rendirent devant l'entrée, là où un taxi les attendait. Nathanaël ne s'était pas préoccupé de savoir où ils allaient, Gemma et Christopher devaient bien le savoir... On les déposa devant un grand immeuble. Les trois résistants entrèrent, et montèrent à l'étage indiqué. Là des gardes les attendaient. C'étaient des colosses, mais il n'effrayaient pas Nathanaël. Au pire ils étaient quoi, des soldats de la résistance française et alors ? Eux aussi en était, n'importe qui pouvait garder l'étage des boss. Le Français jeta un regard partout autour de lui, il y avait des canapés, des tables, des machines à café, un vrai petit salon de repos comme il y en avait dans leur propre QG. Il demanda à voir le boss : on les introduisit. Juste avant de rentrer dans la pièce pour rencontrer le chef qu'il allait devoir forcer, d'une manière ou d'une autre, à les rejoindre, Nathanaël se tourna vers ses compagnons :

" - Vous savez qu'ils doivent nous rejoindre, d'une manière ou d'une autre."

Disant cela il avait eu un faible sourire. Nathanaël n'aimait ni la violence ni la souffrance, dont il avait la phobie, mais il pouvait tuer sans aucun souci et de façon très froide. Il espérait ne pas avoir à en arriver aux armes avec eux, mais il ne s'était pas séparé de son katana, ni de son briquet qui ne le quittait jamais. Il poussa la porte et se retrouva face au chef français.

Il y avait plusieurs personnes dans la pièce, essentiellement des hommes, tous plus vieux qu'eux, mais cela ne l'effrayait pas. Si les trentenaires qui se tenaient autour de lui savait se battre, c'était tant mieux, s'ils étaient intimidant, mieux encore, mais cela ne fonctionnait pas sur lui. Une femme blonde avec une longue robe noire capta son attention un instant, mais Nathanaël était plus occupé par le chef de toute cette petite troupe atypique.

" - Alors... on a eu échos des projets de Cyril, vous venez négocier à ce qu'il parait ? Allez-y nous vous écoutons"

Ce n'était pas vraiment ce que Nathanaël appelait de la négociation. Il venait les enjoindre de venir avec eux dans le combat contre les dieux et d'avoir une part active dans la résistance. Parce que les petits groupuscules des autres pays se trouvaient bien loin de la colonie pour avoir un quelconque impact réel et, en d'autres termes, ils n'avaient aucune utilité. Ils devaient se rallier à la résistance de Cyril s'ils voulaient réellement avoir un poids dans le combat contre l'Olympe. Les autres s'étaient tournés vers lui. Logique c'était ça le plan à la base, même si Christopher n'avait pas pu s'empêcher d'essayer d'introduire Nathanaël en quelque sorte.

" - Moi c'est Nathanaël. On est venu vous demander de nous rejoindre en Amérique. Un partenariat nos résistances en quelque sorte. On sait tous qu'ici vous avez peu de poids contre l'Olympe et la colonie, mais que si vous vous déplacez sur le terrain dans notre QG comme le propose Cyril votre combat sera réellement pris en compte. Voilà donc ce que nous proposons : nous vous accueillons dans notre QG, nous mettons tous ensemble nos techniques et nos armes en commun, et nous vous aiderons à mieux connaître le terrain, mais pour cela il vous faudra vous plier aux règles de la Résistance"

Il avait dit ça sur un ton complètement posé. Un peu plus et il s'en grillait une tranquillement assis dans son fauteuil. Il aurait pu vouloir rester debout, mais ce n'était pas son genre de faire semblant d'être sur la défensive. Le résistant resta immobile. Il venait de leur proposer de se soumettre à leurs règles pour un temps, et il doutait que cela soit pris positivement par la majorité du groupe. Il soupçonnait notamment le grand rasé et la fille de ne pas apprécier de se retrouver sous le joug des Américains.

Les résistants français se mirent à se regarder entre eux et à sourire. Nathanaël n'aimait pas trop ça. Il sentait que quelque chose clochait, et qu'il n'avait pas pleinement la situation en main. Quelque chose échappait aux trois résistants, mais quoi ?

" - Nous devrions donc nous déplacer jusqu'à chez vous et obéir à vos ordre ? Tout ceci pour détruire l'Olympe ? Hum... la décision revient donc à notre leader"

C'était à peu près l'idée. Il tarda à Nathanaël de découvrir lequel des tous ceux qui étaient dans cette pièce était leur leader, et il ne fut pas surpris de voir que c'était la seule femme de l'endroit. Il se demanda qui était son parent divin, et si tous les gens de la résistance française étaient des demi-dieux, ou s'ils comptaient, comme eux, des créatures ou autre. Elle se leva et se servit un verre de vin français. Cela faisait tellement longtemps que Nathanaël n'avait pas bu un bon vin qu'il se serait volontiers jeté dessus s'il ne devait pas passer pour un homme civilisé. Il ne s'en préoccupa pas et plongea son regard dans la blonde qui leur faisait face, et qui s'exprima en anglais, ce qui fut plus facile pour ses camarades de comprendre :

" Eh bien écoutez, nous avons déjà quelque chose de prévu ici même, à Paris. Et cela pourrait aider la résistance alors voilà ce que je vous propose: vous venez avec nous pour ce que nous avons prévu, et en retour nous vous accompagnions jusqu'aux Etats-Unis où je réglerai personnellement certains détails avec Cyril mais où nous accepterons pour un temps de suivre vos directives. "

Nathanaël écouta attentivement et Chris répondit que cela lui allait. Quant à lui, il était mitigé, certes Cyril lui avait demandé de faire en sorte qu'ils viennent les rejoindre, mais pas à n'importe quel prix, et il sentait que la chose qui clochait pouvait se trouver dans cette mission. Le fils de Thanatos plissa les yeux pour sonder les intentions cachées de la trentenaire qui lui faisait face. Et si cette "mission" dont ils devaient faire part était un traquenard ? Et s'ils ne devaient pas en sortir vivant. Non pas qu'il avait peur pour son sort, Nath se fichait pas mal de mourir, mais il ne concevrait pas que Gemma perde la vie à cause de lui. Il était resté debout pendant l'échange, et croisa les bras, toujours immobile :

" - Je veux la certitude que nous rentrerons tous en vie, et comme l'a dit mon collègue, on ne part pas tant qu'on ne sait pas tout sur la mission. Mis à part cela, vous avez notre parole."

Finit-il par dire. Avec ces nouvelles conditions, il ne voyait pas ce qui pouvait possiblement clocher.

Nathanaël n'aimait pas la chef des résistants français. Elle l'agaçait déjà au plus haut point à leur dire qu'ils n'avaient pas trop le choix. Et puis quoi encore, ils pouvaient bien retourner dire à Cyril que les Résistants de France étaient de pauvres tâches, des ratés finis qui cambriolaient les banques et achetaient des armes au marché noir. Qu'en dirait l'ancien policier hein ? Il se le demandait bien, mais il était prêt à mettre sa main au feu que, même en temps de guerre, ce n'était pas une excuse pour ruiner les mortels qui n'avaient rien demandé et sur qui tout allait encore retomber. Manifestement Gemma avait accepté pour eux, chose qui ne fit pas plaisir à Nathanaël, et il vit tout un arsenal être déposé sur la table. Il se concentra sur le type qui leur expliquait la marche à suivre :

" - Alors voilà: nous allons envoyer cinq personne par banque donc en tout vingt cinq personnes. Chaque équipe aura une personne pour désactiver la sécurité, une pour s'occuper de la salle des caméras, deux pour s'occuper des gardes et des civils, et une pour s'occuper du coffre. Tout devra se passer rapidement et discrètement d'accord ? Pas d'alarme, pas de témoins. Et si un garde doit mourir alors faites en sorte que le corps soit caché. Ces dispositifs que vous voyez on été inventé par Marc, notre Héphasitos, comme toi là. Ils sont censé pouvoir se brancher depuis l’extérieur sur les alarmes des banques. L'un des cinq devra, sur le mur de le banque qu'il a en charge, brancher le dispositif et et l'actionner. Ensuite les deux qui gèrent les gardes et civils et celui qui s'occupe de la salle de sécurité devront entrer et faire ce qu'ils ont à faire: c'est à dire guider celui s'occupant du coffre jusqu'au coffre justement. Ce ne sont pas des petites banques, l'argent est en sous sol et le chemin est bien gardé, donc en soit les deux gérant les gardes devront en quelques sorte escorter celui en charge du coffre. Après ça, chaque équipe devra apporter l'argent dehors le plus rapidement et le plus discrètement possible, un fourgon attendra chaque équipe. Pigé ?"

Nath hocha la tête. Maintenant il n'allait pas se laisser doubler par les autres et décida de prendre les choses en main pour répartir les rôles. Il réfléchit rapidement aux pouvoirs des différents demi dieux qui étaient avec lui.

" - Je m'occupe des caméras, Gemma toi ce sera le coffre, Chris tu gères les gardes. Les deux autres seront sous notre commandement."

Et Nathanaël soutint le regard de celle qui semblait aussi être une fille d'Achlys. Les séparer n'était pas négociable, et le fils de Thanatos, bien que l'idée d'un braquage ne lui plaisait guère, comptait bien prendre la tête des opérations pour sa banque. Il jeta un coup d'oeil à ce "Franck" qui pouvait déterminer l'ascendance divine des sangs-mêlés et haussa un sourcil, c'était un pouvoir somme toute inutile. Il s'approcha de leur boss et lui dit avec une voix noire :

" - Moi tu sais ce que je peux deviner ? Que tes deux gamins qui sont morts se sont noyés."

Disant cela le Résistant jeta un regard derrière l'épaule de cette Sarah et vit les deux enfants blancs, trempés, qui le regardait. Il leur sourit et leur dit qu'ils pouvaient repartir. Le fils de Thanatos s'était concentré sur la femme en face de lui pour invoquer les morts qui lui étaient le plus chers. Ca avait dû faire mal. Il offrit un sourire sadique à Sarah et tourna les talons en attrapant un des dispositifs pour désactiver les alarmes.

***

Ils étaient devant la banque. Nathanaël avait désactivé les alarmes avec le boîtier qu'il avait placé par les ombres en hauteur sur le mur de l'enceinte, sous une fenêtre pour qu'il ne soit pas trop visible et difficilement atteignable s'ils venaient à être découverts. Après être rentré dans la banque, il lui avait fallut peu de temps pour atteindre la salle des caméras. Le plus compliqué avait été d'entrer. Deux gardes gardaient la porte. Nathanaël les bloqua avec ses ombres pendant qu'il leur ouvrait la gorge avec son katana, tout ceci en silence puisqu'ils étaient baillonnés par des ombres. Il ouvrit la porte avec un de leur badge et entra avant de tuer les deux hommes de la cabine. Il traîna les quatre corps à l'intérieur, referma la porte derrière lui et en changea le code d'accès. Finalement il se mit aux commandes des caméras, surveillant les autres Résistants depuis sa tour d'ivoire.

Au signe accompagné d'un sourire que Gemma lui fit avant de rentrer dans le coffre, Nathanaël répondit par un signe de la main depuis la salle des caméras, que bien sûr elle ne pouvait pas voir, mais il avait simplement agi par automatisme. Il devait avoir l'air fin à agiter sa main dans le vide, sans personne, et il espéra qu'il n'y avait aucune vidéo de la salle des caméras. L'idée le frappa alors et il regarda aux quatre coin. Quelqu'un pourrait remonter jusqu'à lui s'il y en avait, et il fallait à tout prix vérifier ça. Le résistant chercha partout dans la salle puis se concentra. S'il y avait une caméras elle était soit dans les webcams des ordinateurs, pour voir la personne de face, soit dans les angles des murs pour avoir une vision globale de la pièce. Il pesta intérieurement. Il ne pouvait voir ni l'une ni l'autre dans aucun des cas. Le fils de Thanatos recula la chaise roulante et ancra ses pieds bien au sol en fermant les yeux. Il grimaça un peu et invoqua Alan Turing, l'inventeur de l'ordinateur, mais se concentra aussi sur l'essence de la pièce pour invoquer celui qui l'avait construite. Invoquer plusieurs personnes à la fois lui demandait plus d'effort et il espérait avoir les informations rapidement, car dans le même temps il devait vérifier sur les caméras que tout se passait bien pour tout le monde, et il ne pouvait pas tout faire en même temps.

Après une courte discussion avec eux, il appris qu'il devait faire griller les systèmes intérieurs des ordinateurs pour mettre hors service les caméras qui étaient belles et bien les webcams allumées des ordinateurs. Le garçon jura. Il y en avait au moins 10 et il n'avait aucune idée de comment faire ça pour seulement une seule d'entre elle. Il se mit à réfléchir à toute vitesse. Il avait à sa disposition un manuel dans un des tiroirs, mais probablement une centaine de pages, pas le temps de lire tout ça avant de se faire repérer. Ou alors il pouvait réveiller un des gardes, mais il n'étaient probablement pas habilité à détourner leur propre système de sécurité, non il fallait faire autrement. Le fils de Thanatos se dit qu'une bonne surcharge électrique ferait l'affaire. Oh s'il avait eu un Résistant français fils de Zeus dans le coin cela n'aurait pas été du luxe, un petit coup de jus de ces défibrillateurs ambulants et puis... attendez... défibrillateurs... Nathanaël se retourna pour attraper la trousse de secours. C'était obligatoire d'en avoir un. Il farfouilla pour trouver le gros boitier. Et bien et bien, pouvait on court-circuiter un ordinateur avec un défibrillateur ? Le Résistant comptait bien relever le défi. Il retira les petits patchs, trifouilla un peu les fils et essaya de les connecter à la grosse unité centrale qui se trouvait dans le placard. Un énorme coup de jus et il devrait griller l'intégralité des ordinateurs. Il chargea une première fois. Les écrans restèrent allumés. Alors il recommença la manoeuvre une deuxième fois. Les écrans vrillèrent, il entendit un crépitement, mais toujours il voyait les images de Gemma et les autres Résistants sortir du coffre avec l'argent. Au bout du cinquième coup enfin les écrans s'éteignirent. Le fils de Thanatos se rendit alors compte qu'il était livré à lui-même et sorti de la tour de contrôle pour retrouver les autres dans l'entrée. Bizarrement les couloirs aussi étaient plongés dans le noir. Cela ne pouvait pas être lui, il n'avait touché qu'à l'unité centrale, enfin, il espérait que ce n'était que l'unité centrale et pas toute l'électricité du bâtiment.

Le fils de Thanatos était coincé dans le noir, il posa une main sur le mur à sa droite et avança sans lâcher le mur. Après tout c'était bien comme ça qu'il fallait faire pour se tirer hors d'un labyrinthe, poser sa main sur un mur et suivre le mur sans plus jamais le lâcher. Certes cela prendrait peut-être un peu plus de temps mais il était actuellement totalement désorienté et n'avait pas son portable sur lui, les Résistants français ayant bien pris le soin de les laisser dans leur base pour ne pas se faire repérer. Il pesta intérieurement, il n'aimait pas ses compatriotes contrairement aux autres qui semblaient presque avoir noué des liens amicaux avec eux.

Après une quinzaine de minutes de retard Nathanaël arriva finalement dans le hall du bâtiment. Il réussit à sortir sans que personne ne le remarque en s'enfermant dans les ombres qui le masquaient de la vue de tous puis rejoint les autres Résistants dans le bar où ils devaient se retrouver par petits groupes pour ne pas trop attirer l'attention. Ils étaient partis... Forcément ils n'allaient pas rester là une éternité à l'attendre. Nathanaël rejoignit alors leur QG en veillant bien à faire quelques détours pour ne pas se faire rattraper. Heureusement qu'il connaissait Paris... Sinon il ne ce serait jamais retrouvé pour rejoindre les autres. Il se fit annoncer dans le bureau de leur chef et rejoint les autres dont tousl es groupes avaient réussi les cambriolages avec succès. Il leur sourit :

" - Il faut bien que quelqu'un ici se fasse désirer."

Dit il avec un petit sourire satisfait lorsqu'un Résistant lui dit qu'ils l'avaient cru mort.

Nathanaël jeta un petit coup d'oeil à la pièce, ils étaient tous là, tous heureux. Il haussa les épaules : tout ça pour de l'argent. Enfin bon, ça permettrait de fournir des armes, et pour eux des hommes, à la Résistance, il ne pouvait pas cracher sur cette forme de victoire même si elle ne lui apportait aucun contentement.

" - Heureuse de voir que la mission est un franc succès et que tous êtes rentré. J'aimerais vous féliciter, et je remercie nos "cousins" américains nous ayons rejoint il y a peu."

Heureuse ce n'était probablement pas le mot. Nathanaël grimaça, persuadé que s'il était mort, Sarah n'en aurait rien eu à faire. Il croisa les bras et revint vers Gemma alors que tous les autres Résistants commençaient à bavarder, manger et boire pour fêter leur victoire. C'était tellement dérisoire quand il n'y avait pas d'ennemis se disait-il... Il ne toucha pas à l'alcool, seulement à la nourriture, et il ne se dit pas prier deux fois pour sa gaver. Finalement la chef vint les rejoindre pour leur parler :

"Vous avez rempli votre part du contrat, nous honorerons la nôtre: je viendrais dans votre vol de retour avec quelques uns de mes meilleurs éléments, mais quant au reste de mon "armée" je devrais les faire venir qu'au compte-goutte pour ne pas éveiller de soupçon. D'ici moins de deux semaines vous aurez tout nos effectifs dans votre QG."

Il la regarda sans broncher. Encore heureux qu'elle allait rempli sa part du contrat. Sans sourire il attrapa, après l'avoir regardé un instant sans bouger, la main qu'elle lui tendait. C'était un peu à contre coeur. S'il avait voulu faire partie de la Résistance française, c'est là-bas qu'il serait allé, mais ce n'était pas le cas. Et en fait il se rendait compte à quel point leur dirigeants avaient l'air insupportables. Les membres simples eux, pour le moins normaux, pouvaient être sympa. L'étaient probablement.

Nathanaël monta dans l'avion avec Gemma et quelques résistants français. Il se posta près du hublot, parce qu'il n'avait pas le choix, et chercha à s'endormir un peu avant qu'on leur serve à dîner dans l'avion. [ELLIPSE] Moins d'une dizaine d'heures plus tard ils débarquaient à New York. Deux voitures étaient venues les chercher et les emmenèrent directement à la Résistance. Nathanaël esquissa un sourire : ils étaient sur leur terre, maintenant c'était à eux d'obéir...

FIN pour moi