Grace avait fini par se dire qu'elle n'avait pas de chance. D'abord, elle s'était encore fait engueulé par sa chef quand elle était revenue de son énième escapade. Enfin, qu'est ce que cela pouvait leur faire que Grace aille voir ailleurs pour s'amuser ? Grace en avait donc déduit que les chasseresses étaient donc une belle bande d’ignare, inutile qui gâchaient leur vie à tirer des flèches et à démonter tout les hommes qu'elle croisait. Et ensuite il y avait Neal. Évidement, là dessus les chasseresse n'avaient pas tord, les hommes compliquaient la vie des femmes. Au début Grace ne s'en était pas inquiété. Il fallait dire que leur première rencontre ne s'était pas vraiment bien passé. Et puis elle l'avait revu dans sa caverne, en train de jouer à un jeu suspect, et une chose ne entraînant une autre, ils avaient dû faire équipe et au bout de leur aventure, Neal avait cru perdre Grace, et vice versa. Au début la jeune femme c'était dit que tout était mieux ainsi, qu'elle n'attirait pas les foudre d’Artémis et encore moins celle de sa mère qui mettait un point d'honneur à ce que sa fille ne connaisse jamais le bonheur de ce côté là. Sauf qu'une fois de plus, elle était tombée sur le fils de Déméter et une fois de plus, ils avaient dû faire équipe pour se sortir de situation toute plus étranges les unes que les autres. Et garce avait eu la confirmation que ses sentiments envers lui n'étaient pas simplement amicaux. Évidement.

Alors une fois de plus, elle avait fait le pont. Mais cette fois ci, c'était pour la bonne cause. Les chasseresses manquait de monde et elle s'était proposé pour aller recruter. Sauf qu'au lieu de faire son travail, elle avait contacter Neal. C'était le problème de Grace, quand quelque chose l’obsédait, elle le voulait tout de suite. Ce n'était pas le genre de fille patiente qui pouvait se passer de la personne qu'elle aime trop longtemps. Elle s'était alors dit que l'empire state building était un bon endroit de rendez vous. D'abord, parce que c'était romantique et que puisque Grace lui avait clairement dit que s'était un rencard, il fallait trouver THE place. Et ensuite, c'était comme tirer la langue aux dieux. Après tout, l'endroit leur était cher non ? Mais elle s'en foutait. Ah, et elle était aussi sûr de ne pas croiser de demi dieu ici, du moins qu'elle connaissait.

Vous pouvez nous prendre en photo mademoiselle ?

Grace se tourna, l'étranger s'était exprimé dans un anglais parfait. Elle lui sourit et attrapa l’appareil qu'il lui tendait. Elle regarda l'homme attraper sa femme et son fils par les épaules et Grace appuya sur le bouton. Le flash se déclencha, c'était dans la poche.

Merci beaucoup ! C'est un très joli point de vue n'est pas ?
Oui en effet !

Elle les salua et son sourire se transforma bien vite en grimace. 'était exactement le genre de couple dont sa mère raffolait, parfait, sans encombre. Et c'était aussi exactement tout ce qu'elle ne pourrait jamais avoir. Elle se pencha sur la balustrade et regarda New York. Ses yeux se fermèrent un instant quand elle sentit son maudit médaillon lui brûlait encore une fois le cou. Preuve que la malédiction de sa mère était bien là. Grace avait beau essayé de l'arracher, rien n'y faisait. Elle ne serait probablement jamais heureuse. Une main se posa sur son épaules et ses joues reprirent des couleurs, pas besoin d'être un génie pour comprendre qui se tenait juste devant elle. C'était son jardinier à elle. Et à personne d'autre.

Neal !

Elle le serra brièvement dans ses bras avant de l'embrasser à pleine bouche. Évidement Grace ne pouvait pas prévoir qu'une personne les connaissant tout les deux se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.

Neal avait fini par se dire qu’il avait de la chance. Peut-être pas autant de chance que le commun des mortels mais… Il n’appartenait pas au commun des mortels, alors c’était peut-être normal. Néanmoins, sa vie s’était considérablement améliorée ces derniers temps. Des monstres le harcelaient toujours – car c’était hélas le quotidien d’un sang-mêlé errant – et il avait toujours du mal à trouver un endroit où loger tous les soirs. Mais voilà, Neal était amoureux et c’était probablement la plus belle chose qui lui soit arrivé dans sa vie. Bon certes, il avait déjà été amoureux de filles par le passé mais cette fois-ci, c’était différent. Grace était différente. Et Grace était aussi inaccessible. Interdite par un pacte avec une déesse. Leur histoire, c’était un peu celle de Roméo et Juliette : ils s’aimaient sans en avoir le droit. Alors ils oubliaient les règles et les pactes et franchissaient les lignes sans une hésitation. Aujourd’hui, c’était en se donnant rendez-vous juste sous le nez des dieux. L’amour rendait aveugle et il fallait bien être inconscient pour faire ce qu’ils faisaient là : se rejoindre en haut de l’Empire State Building. C'’tait Grace qui avait initié cette idée en le contactant. Ça ne valait pas le pont aux cadenas de Paris, côté romantisme, mais c’était ce qu’ils avaient de mieux… Et de plus provoquant.

Puisque c’était Samedi, New-York se remplissait de familles en vadrouille, de parents anxieux pour leur dernier-né, de bambins brailleurs et autres étrangetés familiales. En tant que demi-dieu, Neal avait peu de chance de connaître un jour la vie de famille – surtout en s’amourachant d’une demoiselle comme Grace, inaccessible et vierge à jamais – et c’était avec une pointe d’envie future qu’il considérait tout cela. Mais ça suffisait des mauvaises pensées pour aujourd’hui. C’était un Samedi splendide et il s’apprêtait à revoir Grace. C’est au plus haut du building qu’il la vit, accoudée à la balustrade comme si elle n’était qu’au deuxième étage d’un immeuble. Un grand sourire naquit sur les lèvres du sang-mêlé qui la rejoignit en adoptant son flegme habituel – c’était Neal, que diable. Il lui tapota l’épaule. « Neal ! » « Grace. » De toute évidence, il n’était pas le seul à avoir attendu cette rencontre avec impatience. Il lui rendit et l’étreinte, et le baiser. Ce n’était pas un baiser particulièrement passionné ni rien, c’était juste un baiser heureux. De ceux qui attiraient les regards tant il était évident que les tourtereaux s’aimaient. Les gens jetaient un bref coup d’œil puis détournaient poliment le regard. La porte de l’ascenseur s’ouvrit à cet instant sur une fille qu’ils connaissaient bien tous les deux : Lucianna Jackson, fille de Poséidon. Elle ne pouvait pas ne pas les voir, là, juste en face de l’ascenseur. Neal l’avait rencontré en Grèce – rien que ça – alors qu’il taguait des choses sur les murs du temple de Poséidon. Il l’avait ensuite recroisée à New-York même et ils avaient affronté des monstres ensemble. Cette seconde entrevue s’était soldée par un Neal abandonnant une Lucianna ligotée à un arbre. Il ignorait encore que Grace l’avait également rencontrée, tout comme il ignorait encore sa présence, là, juste en face d’eux.

Lucianna. Que dire de cette fille mise à part qu'elle était franchement ennuyante et inutile ? Du moins, c'était comme ça que l'avais jugé Grace la première fois qu'elle l'avait croisé dans un bar. Il fallait dire que les deux demoiselle n'étaient pas partis du bon pied. Cela remontait déjà quelques mois, peut être que la fille du dieu de la mer avait changé entre temps ? Pour commencer d'après les rumeurs, elle était revenue au camp, grande nouvelle. Et d'après les dires elle était partie en quête mais après pour le reste, Grace n'était plus vraiment au courant. Ces jours ci son esprit était ailleurs. Elle avait saisit le ton légèrement ironique qu'avait emprunté la jeune femme. Ou alors c'était sa voix naturelle... Un sourire mauvais s'afficha sur son visage et elle la dévisagea de haut en bas, levant les sourcils. Ses amies – chasseresses bien sûr – lui avait plus d'une fois répété d'arrêter de faire ça, que regarder les gens de cette façon lui donnait un air de peste. Et Grace s’en foutait pas mal au fond, d'abord parce que regarder les gens de haut lui plaisait, et qu'elle était une peste. Elle remit une mèche brune virant au roux en place et prit la parole.

Nous ne sommes pas... Enfin si. Tadaam, surprise !

Un grand sourire complètement faux s'afficha par la suite sur le visage de la fille d'Aphrodite. Qu'est ce qu'elle voulait au juste cette fille mal coiffé ? Elle avait tout vu, tant mieux. Tant mieux pour elle. Et Grace voyait gros comme une maison la fille en manque d'amour qui venait s'en prendre aux autres. Elle se tourna ensuite vers Neal.

Vous vous connaissez ?

Parce qu'il ne l'avait mentionné, elle non plus d'ailleurs. Bah, ce n'était pas comme si cette fille était la reine d'Angleterre, au fond Grace ne lui en voulait pas de ne pas lui avoir dit.

Perso, j'ai rencontré Lucianna dans un bar. Il y a quelques mois déjà, c'était encore une pauvre petite demi déesse perdue sans amis et sans personne à qui faire confiance. Je suis sûr que tu as fais du chemin depuis...

Sa main alla trouver celle du fils de Déméter et les yeux clair de la chasseresse se plissèrent. Les enfants d'Aphrodite avaient un don naturel pour reconnaître si une personne était heureuse du côté sentimental ou pas. Elle garda donc son analyse de la situation pour plus tard, juste au cas où. Et il y a quelque jour, Lucianna avait rencontré un de ses demi frère dans son cabaret. Et les enfants d'Aphrodite, entre eux, étaient de sacrés commères.

La voix tira Neal de son rêve éveillé. Il ne lui fallut qu'une demi-seconde pour reconnaître la demoiselle qui se tenait là face à eux, l'air particulièrement gai. Après deux ou trois rencontres, il avait tendance à plutôt bien retenir les noms et visages des gens. Mais bref, il n'avait plus entendu parler d'elle depuis qu'il l'avait laissé attachée à un arbre voilà un bon moment maintenant. Peut-être avait-elle finalement atteint cette Colonie des Sangs-mêlés ? « Lucianna. Je ne savais pas que tu rêvais de sortir avec Grace. Cela dit, je suis arrivé le premier. » Il haussa les sourcils, un sourire vaguement narquois se peignant sur ses traits. Au fond de lui, il aurait bien préféré que cette discussion n'ait pas lieu, à commencer parce que les rumeurs se répandaient assez vite dans le monde mythologique. Enfin, ça n'avait pas trop d'importance. Au fond, ils avaient choisi ce lieu de rendez-vous dans l'unique but de jouer les gamins rebelles en s'embrassant au nez et à la barbe des dieux. « Oh oui, on se connait. La dernière fois que j'ai vu cette petite dame, elle était attachée à un arbre, dans un square. C'était assez drôle, ma foi. » Quand Grace lui attrapa la main, il la serra doucement. Dans le pire des cas... Il la ligoterait cette fois-ci à l'Empire State Building tout entier.

« Comme quoi, le monde est petit, hein ? Ça fait déjà trois fois qu'on se croise, je vais finir par croire que tu me suis. Ou que tu suis Grace, ça se tiendrait aussi. » Un nouveau sourire. « Alors, tu es venu voir papa Poséidon chez lui ? Qu'est-ce qui te vaut cet honneur ? Tu as finalement trouvé la Colonie et tu es devenue un bon petit soldat ? » C'était assez marrant, en fait. Certains recherchaient désespérément la Colonie sous prétexte que là-bas, c'était le seul endroit où les sangs-mêlés pouvaient se sentir en sécurité, que c'était comme une grande famille, et blablabla, et blablabla. Et puis il y en avait d'autres qui la quittaient pour bien des raisons.

Mais c'est qu'elle avait apprit à se défendre ! Tant mieux, Grace avait toujours trouvé que les gens mous sans répartie étaient agaçants. Elle ignora superbement les remarques de la fille de Poséidon et passa directement à ces dernières paroles.

Ah oui, sauvez un dieu, j'avais entendu parlé de cette quête, j’espère qu'elle avance bien. Je crois qu'une des notre est partit avec vous...

Pour ça elle n'était pas vraiment sûr, à vrai dire Grace n'était pas la chasseresse la plus attentive aux effectifs. Une quête, Grace avait souvent rêver d'en faire une, jusqu'à qu'elle devienne ami et plus avec Neal. Elle s'était d'abord rendu compte de trois choses : elle n'avait pas vraiment l'esprit de groupe, un duo c' était mieux, qu'on lui dicte ce qu'elle devait faire l'ennuyait au plus haut point et pour terminer, ce qu'elle vivait au quotidiens valait largement une de leur quête, sans récompense au bout bien sûr. Juste une mort éventuelle ou des blessures qui laisserait des traces. Garce avait toujours une marque au bas du dos, souvenir d'une chute avec s'être battu avec d'étrange nymphe. Elle plissa les yeux. Lucianna faisait le visage typique de la fille qui voulait aller plus loin dans son explication mais qui n'osait pas.

On ne l'a fait pas à une fille d'Aphrodite Lucianna... Surtout quand elle a des relations un peu partout.

Et un clin d’œil pour ponctuer le tout. Grace ne savait pas encore sur quel terrain glissant elle venait de mettre les pieds. Vraiment pas. En fait elle venait juste de s'auto persuader que la fille de Poséidon était plus jalouse qu'autre chose. D'abord parce qu'elle avait tout de suite sentit que son cœur était ailleurs et ensuite... Parce que Grace se faisait des idées d'un peu tout et n'importe quoi. C'était Grace quoi...

« Les dieux sont donc toujours incapables de s'occuper d'eux-mêmes... Ils sont tristement faibles, hein ? » Il y avait un soupçon de rancoeur dans la voix de Neal. Mais oui, les dieux étaient des créatures en apparence toutes puissantes, dotées d'une multitude de pouvoirs, et pourtant il revenait toujours aux sangs-mêlés de venir les secourir, les aider, régler leurs conflits idiots ou sauver leurs petites fesses. De toute évidence, la puissance ne faisait pas tout. « Quant au sado-masochisme, il serait temps que tu ouvres un dictionnaire, Lucianna. Je n'aime pas spécialement souffrir, même pour des jeux romantiques, et je n'ai jamais trouvé particulièrement excitant le fait de voir quelqu'un se tordre de douleur. Ni même infliger la douleur, par extension. En revanche, te voir attacher dans un arbre telle une boule de sapin de noël avait un côté très... divertissant, je te l'accorde. » Pour la suite, le fils de Déméter laissa Grace se débrouiller. Elle avait l'air de savoir de quoi elle parlait. « Ah ? Tu as rencontré quelqu'un ? » Pour que sa copine - car c'était bien ce qu'était Grace, n'est-ce pas ? - mette son ascendance divine, et les pouvoirs offerts avec le pack demi-dieu, en avant, c'était qu'il y avait de l'amour dans l'air.

hrp*:

Non je ne m'en fou pas. Y'a pas marqué sociopathe sur mon front Lutrinda. J'en suis désolé, tu le vois maintenant ?

Elle leva les yeux au ciel. Bien sûr qu'elle ne s'en foutait pas. C'était juste... Qu'elle et les autres chasseresses n'avaient pas franchement était mise au courant de la situation. Le manque de communication était effrayant entre demi dieu.

Et je me fou aussi complètement du fait que tu n'aime pas ce que je sous entends. Je suis désolée, mes pour les enfants de... Notre chère Aphrodite, ça crève les yeux. Faut pas faire la timide Lucinda, ça arrive à tout le monde d'être amoureux. Et non, je ne pense pas que ma mère soit comblée. Elle me puni chaque jours, sois en sûr.

Et Grace retourna dans sa grande contemplation du spécimen qui se trouvait en face d'eux. Cette fille était vraiment étrange. Impossible de savoir si elle arriverait un jour à l’apprécier un minimum. Elle les regardait de la même manière qu'elle regarderait deux enfants en bas âge hors Grace se savait plus âgé qu'elle. Beaucoup plus âgé qu'elle d'ailleurs. Du point de vue de Grace, elle était une gamine de dix sept ans, et elle, une adulte. Et tandis que Grace essayait de se persuader qu'elle pourrait un jour devenir amie avec cette fille, Lucianna reprit la parole. Et s’avança près de Neal, chuchotant exactement ce qu'il ne fallait pas siffloter. Le poing de Grace partit tout seul. Non, elle n'étais pas violente de nature, oui, elle était possessive, jalouse et tout ce qui s'en suivait quand il s'agissait d’une personne à qui elle tenait vraiment. Un grand sourire ravie s'afficha sur son visage quand elle s’aperçut qu'elle avait mit son poing en plein dans le mille.

Laisse moi remettre quelques petites choses en place Luminda. De un, on ne se lasse pas d'un enfant d'Aphrodite facilement, parce qu'on est les meilleurs en tout plein de choses que tu ne connais pas encore. Tu comprends ? On troc pas de l'or contre du toc. Et ensuite, si tu refais des avances à Neal, je te refais le portrait et tu ne pourra plus jamais prétendre avoir une belle gueule, ni être divertissante. Si toutefois tu as déjà eu l'un ou l'autre.

Elle pencha la tête vers la fille qui dorénavant, ne serait plus sur la liste de « amie potentielle ». Non mais pour qui elle se prenait ? Bien sûr que Grace ne serait jamais aussi bien qu'une autre fille d'Aphrodite, elle le savait très bien. Les autres elles, continueraient à grandir, comme Neal, les autres pourraient passer aux choses sérieuses, Grace elle, avait fait une croix dessus depuis longtemps.

Les filles était vraiment des spécimens étranges. Il était amusant de voir qu'un simple petit chromosome X pouvait à ce point changer les façons de réagir, de se comporter. Ou bien était-ce seulement l'éducation ? Quoi qu'il en soit, tandis que Grace et Lucianna se chamaillaient pour pas grand chose, le fils de Déméter croisa les bras et s'appuya contre la rambarde la plus proche. Sa copine était bien assez débrouillarde pour mener sa conversation comme elle l'entendait, pas besoin de lui. D'ailleurs, qu'aurait-il dit ? Il n'était pas une fille lui, aux dernières nouvelles. Il ne quitta sa position de statue que lorsque Lucianna s'adressa directement à lui. « Je savais que tu étais dans le besoin, Lucianna, mais pas au point de te prostituer tout de même. » Il haussa le sourcils avec une mimique vaguement narquoise et le poing de Grace partit tout seul. Paf, comme ça, il atteignit brutalement sa cible. Peu de chance qu'il s'ennuie un jour avec cette créature bizarre qu'était sa copine. « Eh bien Lucianna, pour être divertissante, tu l'es sacrément. Il n'y a pas de problème à avoir là-dessus. Peut-être dans les domaines qui intéressent le proxénète pour lequel tu travailles, mais... tu sais mettre de l'ambiance, je te l'accorde. »

Quand on y réfléchissait, Neal aurait eu toutes les raisons du monde de préférer Lucianna - ou une autre fille dans le même genre, hein, il était ouvert - à Grace. D'abord, elle ne s'était pas entièrement vouée à Artémis et ses promesses de virginité éternelle. Ensuite, elle vivait comme elle l'entendait, sans crainte d voir sa matrone débarquer brutalement pour lui demander ce qu'elle fabriquait. Dernier point, et pas des moindres, en fréquentant des filles comme Lucianna, Neal n'aurait pas risqué de finir ses jours sous forme de créature étrange et plus ou moins inutile et répugnante comme c'était le cas lorsqu'il fréquentait Grace. En revanche, il n'aurait pas été amoureux, pas réellement, et ça perdait tout intérêt. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait jamais compris les récits grecs teintés d'amour impossible et/ou terriblement douloureux, dangereux et compagnie. A présent... Il en vivait un en permanence.

Je déteste ça. Cette manière qu'ils ont à changer mon nom qui est pourtant si simple. Lucianna ! Pas Luncinda, ni Lutrinda ! Je fixais la demi-Déesse avec un peu de rage mais sans plus. Le fait que sa mère la punissait me paraissait plus que normal et mérité. Une fille d'Aphrodite qui rejoint les chasseresse, la Déesse à du mal le prendre. Mais en vérité je m'en fichais pas mal qu'elle soit puni chaque jour. Elle l'a choisi.

-"Hum, bien sûr que tout le monde tombe amoureux. Même ceux qui n'en ont pas le droit. Je suis moi même tombé amoureuse, un jour dans un temple grec...."*petit clin d'œil à Neal* -"Me rendant vite compte que malgré le fait qu'il soit canon il ne m'aimerait pas je suis passé à autre chose, les Demi-Dieux ne m'intéressent plus...je vise plus haut."*petit clin d'œil à Grace*

A peine ma phrase fini je reçu le poing de Grace dans la figure. Enfin, une petite goûte de sang s'écoula de mon nez et ma lèvre inférieur était ouverte sur 5 petits cm -Pfff, fichu dents- Je léchai ma lèvre pour recueillir le liquide rouge en appréciant le goût indéfinissable de celui-ci.  Portant mon attention sur Grace avec un sourire par la suite.

-"S'il est fidèle il ne bronchera pas mémé. Et puis, franchement tu veux mourir ? Quand il me verra comme ça tu penses qu'il ne me posera pas des questions ? Comment va-t'il réagir à ton avis ?"

Fixant toujours Grace d'un regard persan j'attendais de voir sa réaction. Il est évident qu'elle sait de qui je parle en disant "Il" elle doit le savoir si elle sait utiliser un minimum ses pouvoirs. Ou alors elle s'est ramollie à force de tirer des flèches. Hum. Oui ça doit être ça. Je me mis à rire en écoutant Neal.

-"Avec toi cela sera plus un cadeau mon chère Tom. Et ne t'inquiète pas pour moi, j'ai plus "d'un tour dans mon sac"."

Fouillant dans mes poches à la recherche d'un mouchoir pour essuyer mon nez je ne faisais que fixer Neal. Pour énerver Grace bien sûr, le fait que je me rapprochais de lui petit pas par petit pas devrais l'énerver encore plus. Mais pas assez, je devrais passer à l'étape suivante...oui, je vais certainement m'en prendre bien plus d'une, mais peut importe. Elle ne m'aime pas est c'est réciproque. Pourquoi ne pas jouer un peu plus ? J'étais désormais assez proche de lui, je ne pouvais m'empêcher de repenser à cette nuit dans le parc, la manière don j'avais pu pour la première fois sentir le garçon de plus près, l'odeur de terre fraichement retournée qui avait du faire craquer la chasseresse.  Il avait goûté mon sang cette nuit la. Je n'avais pas compris pourquoi, mais aujourd'hui c'est au moyen de mes lèvres que je vais lui donner l'occasion d'y goûter à nouveau. Glissant un peut -"Merci" au coin de son oreille en me reculant assez rapidement après ce baiser clandestin histoire d'éviter son poing si toute fois celui-ci partait. Restant sur mes gardes, la mémé va m'attaquer c'est sûr. Maintenant on va pouvoir jouer.

Oui oui elle visait plus haut, oui oui elle était plus forte que tout le monde, rien ne lui faisait peur, rien ne pouvait l'affecter, rien ne la choquait, elle faisait des sous entendus pas possible à tout le monde, elle était super forte, super tout. En clair, Grace ne voyait pas ce qu'elle fichait avec elle. Autant terminer son rencard tranquille avec Neal, et arrêter de gâcher sa journée avec cette fille. Elle était tellement... Avec cette aire de pimbêche qu'elle se donnait du style « je suis une nana des série américaine, celle qui est la boss dans son lycée et qui, même si elle a dix sept ans, est plus forte que tout le monde ». Et le fait qu'elle pose ses lèvres sur celle de SON copain lui sortait par les yeux. Ses cheveux virèrent au violet quand elle attrapa le bras de Neal. Lui coller un second poing serait bien trop aimable. Elle se contenta de lui faire un doigt et de tourner les talons, sans un mot de plus. Tout se voyait sur son visage qui avait parfois le don d'être terriblement expressif. Elle fit comprendre à Neal qu'elle avait d'autre plans pour leur journée te celui ci se laissa guider vers ascenseur. Un beau musée qu'elle tenait à lui faire visiter l'attendait.

« Tu envahis mon espace personnel, demoiselle. » Ce n'était pas un reproche, il n'y avait pas de menace sous-jacente dans ces mots. C'était davantage une constatation. Une constatation vraie aux vues des petits pas que faisait la fille de Poséidon dans sa direction. La conversation entre les trois demi-dieux au sommet de l'Empire State Building n'avait pas eu le mérite d'être intéressante, ni même instructive. Tout juste bonne à faire passer un peu le temps dans un après-midi qui, de toute façon, n'était déjà pas ennuyeux à l'origine. Quand Lucianna lui vola un baiser, Neal n'eut aucune idée de la façon dont il devait réagir. Or, la première réaction est souvent la plus stupide mais c'est elle qu'il suivit. « Holà Edward, reste donc dans ton monde de vampire. » Il souligna ses mots en tendant le bras devant lui dans une imitation de quelqu'un qui repousse un parasite.

La suite de la conversation ? Elle n'aurait jamais l'honneur d'avoir lieu car une Grace aux cheveux violet attrapa le bras du fils de Déméter, l'entraîna derrière elle. « Bonne journée, Lucinda ! » Bons dieux qu'il aimait Grace quand elle agissait ainsi ! Plutôt que de se faire traîner vers l'ascenseur, il la rattrapa et posa une main sur ses jolies hanches. « J'aime bien le violet, ça te va bien. » Un amour interdit qu'ils vivraient tout de même.

Je n'en revenais pas, rien. Il ne se passa rien du tout. Elle détourna les talons, et parti avec Neal sans rien dire. Un simple surnom débile de la part de Mr Evans -comme d'hab soit dit en passant- cette fois ci suivit d'une réplique assez nul mais qui me fit rire. La couleur que les cheveux de Grace avaient prit ne jouait pas en la faveur de mon fou-rire. C'est moche pour des cheveux, c'est de base une jolie couleur, mais ça ne lui va pas. Je tournais aussi les talons pour repartir mener ma petite vie tranquille mais...Hum, j'hésite soudainement, soit je ne fais rien et je repars, soit je me montre encore plus chiante et insistante et je les suis tout simplement. Ils ne m'aiment pas vraiment, moi non plus. Certes, c'est un peu parce que je n'y ais pas mis du mien mais bon, aller, je me ferais chier de toute façon au camp. Me frayant un chemin dans la foule je fini par reconnaitre la couleur mauve légèrement hideuse -faut bien l'avouer- de la chevelure de Grace. Et sans en avoir rien à foutre de l'avis de mademoiselle je pris simplement la main de Neal en les suivants. Telle la chieuse qu'il imaginent que je suis quoi.

-"Belle journée non ?"

Elle était revenue, à croire qu'elle ne pouvait plus se passer d'eux. Cette fille avait décidément un problème avec eux, et cela se voyait à des kilomètres. Génial, allaient-ils devoir se transformer en nounou maintenant ? Elle se retourna vers elle, au milieu d'une foule de New Yorkais bien pressé, et lui sourit, le plus gentiment possible. Ce sourire lui fit mal, mais elle le devait. Rester calme et ne pas péter les plombes, masquer les apparences, voilà en quoi Grace pouvait, parfois, exceller. Si elle revenait vers eux ne permanence, elle devait bien avoir une chose à leur demander, ou un problème... Un truc du genre. Ou alors elle était en manque d'amis. Pfft. Eux en tant qu'amis, c'était une tellement mauvaise idée. C'était un poil suicidaire même, vu les embrouilles dans lesquels ils se fourraient à chaque fois.

Oui, belle journée... Dis moi Lucianna, vient là.

Elle la tira hors de la foule et lui fit signe de les lâcher un coup.

Tu as un soucis ? Enfin tu veux quoi exactement ? Si c'est de la compagnie que tu cherche, crois moi, on est pas les bonnes personnes.

« Et on aimerais être seul et tranquille aussi... » Mais ça visiblement elle pouvait toujours rêver. Pour être tranquille avec Neal n'avait plus qu'à s'exiler dans un désert, loin du continent.  Là l'arme qu'elle avait dans son dos, soigneusement déguisé dans un étui commençait à la tenter. Elle avait cette envie de lui tirer une flèche en pleine tronche, pile entre les deux yeux et la faire taire. Mais  pour plusieurs raison elle ne le ferait pas. D'abord parce qu'elle ne voulait pas passait pour un monstre aux yeux du garçon qu'elle aimait et ensuite, il y avait un trop plein de mortels dans le coin.

Fait vite en tout cas, notre temps est compté. Alors sois sympa, je ferais un effort pour l'être aussi.

Putain, Lucianna était collante. Sacrément collante, même. « Sérieusement, Lucianna, qu'est-ce que tu nous veux ? Si ça t'éclate de nous suivre pour nous faire chier, tu y arrives merveilleusement bien. Alors fais-nous le plaisir de déguerpir, s'il te plaît. » Voilà, peut-être qu'en lui annonçant qu'elle avait obtenu ce qu'elle voulait, elle les laisserait enfin en paix ? Les moments avec Grace étaient déjà bien assez rares, ce n'était pas pour qu'ils soient en plus gâcher par la présence d'une petite conne. « Écoute Grace, sois une gentille demoiselle et laisse les deux tourtereaux que nous sommes profiter du minuscule temps imparti qu'ils possèdent. Toi qui est si amoureuse, tu devrais savoir ce que c'est, non ? » Neal haussa les sourcils, sa main tenant fermement celle de Grace. Leur journée si bien partie se voyait détruite par une emmerdeuse. La prochaine aussi belle n'aurait sans doute pas lieu avant un bon moment. Parfois, Neal regrettait vraiment de ne pas pouvoir lâcher prise un bon coup et dégommer tous ceux qui le méritaient.

Oui, belle journée... Dis moi Lucianna, vient là.

Je sentis une légère douleur au niveau de mon bras alors que Grace me trainait à l'écart de la foule. Elle est pas capable de régler ses problèmes quand y'a du monde autour ou quoi ?

Tu as un soucis ? Enfin tu veux quoi exactement ? Si c'est de la compagnie que tu cherche, crois moi, on est pas les bonnes personnes.*j'avais presque envie de rire mais je laissai la demoiselle s'exprimer librement* Fait vite en tout cas, notre temps est compté. Alors sois sympa, je ferais un effort pour l'être aussi.

Un soucis ? Oui, vraiment je m'ennui. Pour une fois que je trouve quelqu'un, en dehors du camp, avec qui "m'amuser" même si cela ne semblait pas réciproque. Bah tant pis, y z'on pas assez de temps ? Bah ils n'ont qu'à pas être ensembles. Leur amour est interdit non ? Problème régler on passe à la suite. Manque de bol, ce fut ensuite le tour de Mrs Déméter de parler.

"Sérieusement, Lucianna, qu'est-ce que tu nous veux ? Si ça t'éclate de nous suivre pour nous faire chier, tu y arrives merveilleusement bien. Alors fais-nous le plaisir de déguerpir, s'il te plaît. Écoute Grace, sois une gentille demoiselle et laisse les deux tourtereaux que nous sommes profiter du minuscule temps imparti qu'ils possèdent. Toi qui es si amoureuse, tu devrais savoir ce que c'est, non ? "

J'affichais un sourire plus que satisfait en regardant les deux jeunes gens, enfin sauf Grace, alors je m'avançais juste devant eux en sifflotant avec un air abusé.

-"Oulà, mais vous allez vous calmer tout les deux ? Vous voulez avoir plus de temps pour vous deux ? Fallait pas tomber amour amoureux d'une chasseresse beau brun. Et puis, ok, je suis amoureuse, encore faudrait-il s'avoir de qui. Alors, je vous propose un petit QCM, mais, Grace n'a évidement pas le droit de jouer ce serait de la triche."

Croisant mes bras autour de ma poitrine je défiais les deux amoureux du regard, bien évidement consciente qu'ils traceraient simplement leur chemin je me demandais quand même si Neal accepterai de jouer aux devinettes.

-"Alors Neal ? Tu comptes encore m'immobiliser et fuir comme un lâche ? Attention, je te rappel que vous avec une liaison interdite et que l'un d'entre vous deux est censé être mort. Une rumeur ça circule tellement vite."

Pas le droit de jouer. Parce qu'elle voulait jouer avec eux maintenant,t, elle n'avait visiblement pas comprit que leur temps ensemble était comme qui dirait... Compté ? Non, non visiblement pas, madame était le nombril de la terre, tout tournait autour d'elle. Elle leva les yeux au ciel, essaya de retenir son poing, qui avait une furieux renvie de rencontrer le nez de Lucianna. «  Bon aller, fait mumuse avec c'te conne et après t'es tranquille... » Mais comme si elle en avait quelque chose à foutre de sa vie. Oh, elle vivait des trucs géniaux, grand bien lui fasse ! Grace aussi d'ailleurs, mais elle ne le criait pas sur tout les toits.

C'est pas un lâche. Va te faire mettre Lucianna, tu m'gonfle.

Quand aux rumeurs... Elles étaient toutes faites pour être démenties non ? Grand bien lui fasse. Si elle voulait s'amuser à ça, pas de soucis. Les Chasseresses étaient coupés de toutes... Communications avec les autres. Et Neal vivait u jour par ci, un jour par là. Si elle voulait jouer à ça, elle se ferait un plaisir d'annoncer aux gens qu'une fille comme Lucianna avait réussis à pêcher le.. Gros lot.

Et j'vais même te confier un secret, on devinera comme des grands. Savoir aujourd'hui ou demain qui tu te tape ne changeras pas grand chose à nos vies, vois tu ? Maintenant on se casse, ciao !

Sur ceux, elle la poussa sans ménagement, lui donnant un coup de coudes dans les côtes au passage. Aller hop, il leur restait bien une heure ou deux, de quoi faire un balade sympa dans Central Park, ou peut-être même manger au restaurant. Un jour peut être cette fille deviendrait pote avec eux. Ils ne s’engueuleraient plus à chaque fois, plus d'insultes, juste un peu de respect. Mais pour le moment, elle pouvait toujours rêver.