Son séjour en France avait de loin était le pire. Et le meilleur aussi, dans un sens. Il avait rendu visite à sa ville natale, il y avait passé un bon séjour jusqu'à l'arrivé soudaine de son ami Aidan. Et puis il avait apprit plein de choses à son sujet qui l'avait ravie. Il aimait les challenges, et pour Sonny, un nouveau jeu venait de commencer. Et maintenant, il se trouvait accoudé à son bar, la tête dans les papiers d'inventaires. A ses côtés, Aidan l'aider à faire le compte. Là, ils passaient en revue les bouteilles, toutes les bouteilles de son bar. Pas de doute, ils avaient de quo tenir encore longtemps. Il soupira et raya quelques mentions inutiles sur le papier. Oui, c'était de loin la chose qu'il aimait le moins faire dans son job. Mais bon, il se devait de le faire, cela faisait plus gérant normal de bar. Parce qu'au fond, ce bar était gérer par un demi dieu je m'en foutiste qui roulait sur l'or grâce à deux de ses potes. De temps en temps il jetait des coups d’œil à son ami – bien que le mot ne sonnait plus vraiment pareil dans la tête et la bouche de Sonny – et se disait qu'il était décidément très étrange. Jamais personne ne lui résistait. Personne. Mais lui si et cela l’agaçait profondément. La porte de son bar s'ouvrit, malgré le fait que la pancarte « FERMÉ » soit affiché à la vue des passants. Pourtant Sonny ne jura pas, il ne connaissait qu'une seule personne qui faisait ça, pour lui rendre quelques visites de temps en temps. Il se leva d'un bond et, d'un pas sautillant alla accueillir la nouvelle venue.

Lucianna ! Quel bon vent t'amène ?

A sa manière il lui fit la bise sur les deux joues – parce qu'il était Français et qu'il aimait cette tradition – et la serra brièvement dans ses bras.

J'étais en train de faire l'inventaire avec Aidan... Pfft, j'te dis pas la galère ! J'te sers quelque chose ?

Un sourire plaqué sur le visage il l'accompagna vers Aidan et l'invita à s'asseoir.

Tant que j'y suis, tu veux un verre aussi toi ? ajouta t-il d'un ton beaucoup moins enjoué. Au fait Lucia, j'ai appliqué tout tes conseils durant mon séjour en France, si si ! Elle est revenue vers moi comme tu l'avais dis !

Il lui fit un sourire immense, plus grand tu meurs, et se tourna vers Aidan à la même occasion. Oui, il le testait carrément. Juste pour voir... Oh et puis il fallait bien qu'il le taquine un peu, après tout ce qu'il lui avait fait à Bordeaux. Depuis que la jeune femme était rentrée dans la pièce, il avait bien sentit quelque chose en plus... Il avait la vague impression que ces deux là se connaissait.

Aujourd'hui, très clairement je m'ennuyais. Je n'avais rien à faire, rien de prévu manque de bol j'avais envie de bouger. J'avais passé la nuit dans un hôtel de New-York -allez savoir pourquoi- donc j'airais dans les rues polluées de cette même ville. Impossible de trouver un endroit sympa dans lequel entrer. Hors de question d'entrer dans un bar rempli d'alcooliques et encore moins faire les boutiques avec l'ouverture des soldes.

Soudainement l'illumination vient à moi et j'avais l'impression d'avoir une petite ampoule lumineuse au dessus de mon crâne. Un seul mot. Sonny. Un mot qui n'en était pas un car c'était tout simplement le nom d'un fils d'Aphrodite que je n'avais pas eu l'occasion de voir depuis plusieurs semaines voir même plus. Surement quelques mois, comme ça passe vite. Je continuais de marcher dans mon leggin et en talon en cherchant l'adresse de son bar dans un coin de ma tête. Elle me revint soudain et ce fut le retour de la petite ampoule.

Une fois arrivée devant la bar je me rendis compte que celui-ci était fermé. Non, c'est jamais fermé pour moi. A peine rentrer je vis le jeune homme foncé vers moi d'un air enjoué.

Lucianna ! Quel bon vent t'amène ? J'étais en train de faire l'inventaire avec Aidan... Pfft, j'te dis pas la galère ! J'te sers quelque chose ?    

Le même habitude, une bise à la Française et une brève étreinte amical alors qu'il me raconta ce qu'il était en train de faire avant mon arrivé. J'avançais avec lui vers l'endroit d'où il venait. Je m'assis non loin du dénommé Aidan. Enfin, je faisais en sorte de ne pas me retrouver juste à côté de ce psychopathe.  

-"Rien de bien particulier. Mon petit Sonny d'amour me manquait voilà tout." *dis-je avec un sourire aussi grand que le sien* -"C'est dommage de le faire maintenant. Tu pourras le refaire demain quand il manquera une ou deux bouteilles. Hum...du jus de fraise ? Tu as ?"

Je me mis à rire suite à ma propre réplique. Sans faire attention à Aidan, lui accordant simplement un ou deux petits regards histoire de vérifier s'il ne braquait pas une arme sur moi. Je posais amicalement mon épée stylo sur le comptoir en mettant bien en évidence le collier de Thanatos. Mec, tu me touches t'es mort.  Je reportais mon attention sur Sonny lorsqu'il me parlait des conseils que je lui avais donné pour sa serveuse. Wait ! Il à appliqué mes conseils en France et elle est revenue...Je le fixais sans trop comprendre genre "Tu m'avais pas dit qu'elle était Irlandaise....?" J'haussais les épaules en répondant.

-"Visiblement les enfants de Poséidon ne sont pas si nul en amour que ça. Je suis contente pour toi Sonny ! Je savais que tu y arriverais même sans mes conseils. Tout le monde craque pour toi." *un petit clin d'œil dans sa direction qui ne voulait pas signifier quand chose* "Sinon, je ne m'attendais pas à trouver un humain par ici."

Aidan apposa un dernier point sur les comptes du jour et contempla son travail. Le cabaret avait beaucoup de succès, la boisson coulait à flot, les gens dansaient, jouaient et cassaient. Et eux, pauvres travailleurs qu’étaient Sonny et Aidan, se devaient de compter les sous, de calculer leurs bénéfices et de voir s’ils avaient toujours de tout en stock. Dans l’immédiat, le cabaret devait pouvoir tourner encore plusieurs soirs sans qu’ils aient besoin de passer une nouvelle commande. De temps en temps, le regard d’Aidan se perdait sur son charmant voisin lui aussi le nez dans les papiers. Il étudiait la courbe de ses bras, ses joues, ses cheveux… Bordeaux avait été une belle blague, une belle connerie même. Sonny était un bel homme, le genre de type sur lequel Aidan ne crachait pas. Et pourtant, il lui avait foutu une gifle monumentale avant de s’enfuir en courant – en manquant de mourir au passage. C’était… du Aidan tout craché, en vérité, un Aidan pas sûr de lui, qui ne savait pas vraiment ce qu’il voulait et si sortir avec Sonny était une bonne idée. Son orientation sexuelle, il ne la criait pas sur tous les toits et il ne l’annonçait pas au premier venu. Pourtant, secoué par un bon mois de difficulté, il l’avait malencontreusement laissé échapper dans ses propos plus qu’incohérents et… Voilà. Sonny avait sauté sur l’occasion en voyant en lui une probable énième conquête. Or Aidan ne souhaitait pas être juste une conquête. Il voulait être plus, être l’unique, le seul, le vrai.

La porte s’ouvrit et Sonny bondit de son siège avec un sourire, faisant sursauter Aidan à cette occasion. Le jeune chasseur réprima un soupir agacé, se demandant qui pouvait bien entrer sans frapper à une heure pareille. Autant dire qu’il ne fut pas déçu en apercevant Lucianna. La seule, la vraie, l’unique demi-déesse la plus orgueilleuse qu’il ait jamais rencontrée. Pourtant, son cœur se serrant d’angoisse à sa vue : elle représentait tout ce qu’il craignait, toutes ses faiblesse. L’eau, l’océan, les catastrophes… Voilà ce qui était personnifié en Lucianna. La suit se déroula comme dans un brouillard. Aidan se leva par automatisme en serrant les dents et s’éclipsa dans la réserve. Trois verres de jus de fraise.

« Hop là, pour mademoiselle. Il n’y a rien à craindre, jamais je ne ferais de mal à une petite puce grande comme trois pommes comme toi. Santé pour nos retrouvailles. »

Il lui adressa un sourire sans joie et trinqua peut-être un peu trop fort.

« A votre santé. Comme ça, Sonny pourra nous conter ses mésaventures amoureuses en France. »

Son ton était coupant, peu aimable, en parfait accord avec l’humeur sombre qui l’habitait à ce moment-là.

-Il m'aide à faire mes comptes, Aidan est un de mes meilleurs heu... amis.

Le mot employé faillit bien lui échapper de la bouche mais Sonny présentait que le terme n'allait pas plaire au principal intéresse. Il regarda Aidan les servir comme un chez et fut étonné de la bonne tente qui semblait régner. Si ces deux là s'appréciait, alors tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Il sourit à la remarque de Lucianna et lui lança ce que devenait un de ses habituels clin d’œil.

- Ah oui la France ! Bordeaux plutôt, c'est ma ville natale, c'est là que je suis allé !

Tient, il voulait jouer... Parfait, de toute façon Sonny c'était mis en tête de tout faire pour... Le pousser à bout ? L'agacer ? Le rendre jaloux de tout et n'importe quoi ? Peut être. Pour la première fois de sa vie l'enfant d'Aphrodite n'avait aucune idée de là où il mettait les pieds. Et c'était particulièrement angoissant. Lui qui savait toujours tout de ces choses là, il était complètement paumé. Il voulait effacer Bordeaux de sa mémoire. Il avait l'impression d'avoir fait la plus belle connerie de sa vie.

- J'ai retrouvé une... Femme. J'en avais longuement parlé à Lucianna, Sarah elle s'appelait, d’origine Irlandaise, une amour cette fille ! Nous nous étions séparé en mauvais terme elle et moi mais quand je suis arrivé à Bordeaux, je suis tombé sur elle, j'ai fais ce que Lucianna m'avait conseillé de faire et tout s'est merveilleusement bien passé !

Un grand sourire pour ponctuer le tout, un regard lourd de sous entendu à son voisin, et une gorgé de son jus de fruit pour ponctuer le tout. A ce moment précis Sonny s demanda pourquoi il était en train de s'inventer une vie sentimental parfaite alors que... ce n'était absolument pas le cas.

- Mais ça c'était juste avant qu'Aidan débarque dans ma suite... Lucia, autant te dire qu’il a gâché pas mal de chose mais bon, il avait visiblement besoin de mon aide.

« Ça va te retomber dessus, et tu vas rien voir venir mon pauvre gars.... » Voilà exactement ce que pensait Sonny en ce moment même. Oh il savait que Aidan était pas du genre à se laisser insulter. Non, contrairement à son frangin trouillard et lâche il avait... de la fierté. Comme Sonny. Peut être un égaux aussi, comme Sonny. « Et si jamais il croit que t'avais vraiment renoué les liens avec cette Irlandaise... ? » Il regarda son amie, en attente d'un quelconque soutient.

J'étais assise tandis qu'Aidan se levait. Il s'éclipsa dans la réserve et en ramena 3 petites bouteilles du jus que j'avais "commandé" auprès de Sonny. Je me méfie aussi tôt quand au contenu du verre. Vu la balle qu'il m'avait offerte la dernière fois je ne serais pas étonné que le jus soit empoisonné.

"Hop là, pour mademoiselle. Il n’y a rien à craindre, jamais je ne ferais de mal à une petite puce grande comme trois pommes comme toi. Santé pour nos retrouvailles. "

Peut rassuré je saisie tout de même le verre en trinquant par politesse avec le garçon. Pendant se temps là j'écoutais Sonny, Aidan était donc un de ses amis. Oh chouette. Ironiquement parlant c'est une bonne nouvelle. Je pris une gorgé du jus en constatant qu'il semblait être normal. Selon les dires d'Aidan je me tournais vers Sonny affin d'écouter ses "mésaventures".

"J'ai retrouvé une... Femme. J'en avais longuement parlé à Lucianna, Sarah elle s'appelait, d’origine Irlandaise, un amour cette fille ! Nous nous étions séparé en mauvais terme elle et moi mais quand je suis arrivé à Bordeaux, je suis tombé sur elle, j'ai fais ce que Lucianna m'avait conseillé de faire et tout s'est merveilleusement bien passé ! Mais ça c'était juste avant qu'Aidan débarque dans ma suite... Lucia, autant te dire qu’il a gâché pas mal de chose mais bon, il avait visiblement besoin de mon aide. "

Un sourire en direction de Sonny alors que je rit l'espace d'une seconde. Je réfléchissais à la réplique que je pourrais envoyer dans la tronche de l'humain, il le méritait y'a pas à dire. Je voyais bien au regard de Sonny qu'il semblait attendre quelque chose, alors vu que j'étais lancé j'allais continuer sur le même chemin. Donc je me tournais vers Aidan avec un faux sourire.

-"Oh, comme c'est mignon. Petit Humain avait besoin de l'aide de son Demi-Dieu pour survivre ? La France n'est pas un milieu si hostile que ça." *puis je ris en m'adressant au fils d'Aphrodite* -"Genre, il à gâché t'es plans ? Je serais curieuse de savoir comme il à fait."

En attendant de trouver de nouvelles répliques peut amical je me mis à avoir une idée. Chose pas extrêmes rare sauf que celle-ci me paraissait bonne. Pourquoi Sonny serait le seul à raconter sa vie ? Je suis sûr qu'Aidan à beaucoup de chose à dire lui aussi.

-"Et sinon, pour pas que Sonny soit le seul à raconter sa belle vie amoureuse, tu veux faire un commentaire sur la tienne l'humain ?"*je fis une pause en m'adressant aux deux après une gorgé de jus et quelques geste de mains* -"Vous auriez pas pommé Clovis tien ?"

Aidan et Lucianna, c’était toute une histoire. Leur rencontre avait été brève, violente, intense et particulièrement désagréables. Les demi-dieux, il ne les aimait généralement pas. En voyant cette fille de Poséidon, il ne serait venu à l’esprit de personne de lui demander pourquoi : c’était simplement évident. Orgueilleux, persuadés d’être supérieurs au commun des mortels, d’être surpuissants et destinés à un destin hors-norme, il suffisait à Aidan de les croiser pour lui foutre les nerfs en boule. C’est donc avec un sourire un poil forcé qui se voulait intéressé qu’il écouta Sonny compter ses mésaventures dans la jolie ville de Bordeaux.

« Je sais que mon prénom est terriblement long, difficile à retenir et particulièrement original mais… Je m’appelle Aidan. »

Il y avait une menace sous-jacente à ces paroles, dissimulée juste derrière ce qu’il fallait d’amabilité et de douceur dans la voix, cachée derrière ce qui paraissait être un sourire sympathique. À ce rythme-là, Aidan allait devenir un véritable champion en matière de sous-entendus uniquement destinés à la petite demi-déesse enfant de Poséidon.

« Cela dit, il est vrai que la France est un splendide pays. »

Le jeune chasseur n’y avait pas exactement fait du tourisme – disons qu’il n’en avait pas franchement eu l’occasion – mais la France avait ce charme un peu… un peu ancien et spécial qui ne se retrouvait qu’en Europe. Tellement spécial que même Clovis en avait profité pour faire un peu de tourisme et visiter la capitale française. Paris, Disneyland… Autant de choses qui avaient su lui plaire et l’occuper pendant que lui se baladait à Bordeaux, enchaînait connerie sur connerie jusqu’à terminer dans la situation intenable qui était la sienne. Cette lutte perpétuelle avec Sonny… Ça ne pourrait plus durer. Elle devenait trop lourde, cachée elle aussi derrière chaque mot, chaque sourire, chaque regard. Avec son soucis d’être spécial, de ne pas simplement être un parmi tant d’autres, Aidan les faisait souffrir tous les deux. Détail dont il avait plus ou moins conscience mais qu’il se refusait à voir.

« Je suis heureux de voir que tu t’inquiètes pour Clovis. » Nouveau sourire, une gorgée rapide de jus de fraise. « Il est simplement parti chercher quelque chose à la supérette la plus proche. Concernant la France, Sonny a simplement eu des envolées romantiques qui sont vite retombées à plat. Ceci dit, je n’avais jamais entendu une joue faire un bruit pareil au contact de ma main. Comme quoi, on peut battre des records même dans le rejet. »

Ses nerfs étaient en éruption mais c’est un Aidan en apparence très calme qui haussa des épaules avec indifférence avant de boire une nouvelle gorgée de jus de fraise.

« Je t’avais bien dit que cette marque de jus de fraise était la meilleure. »

C’était un jeu cruel auquel ils se livraient tous deux.

Il remercia d'un regard Lucianna de ne pas l'avoir enfoncé, mais soutenue. « Enfin une vraie pote. » pensa t-il. Et Aidan alors ? Oui bon, pour le moment il était en arrière plan, loin loin derrière elle. Il était juste... Sonny ne savait pas vraiment quoi en penser. En ce moment même il avait envie de le baffer et de... « Pense pas à ça. C'est un con qui se fou de toi il est égocentrique, hautain, égoïste... » Non ça c'était plutôt Sonny. Et alors quand il fit allusion à leur repas dans le restaurant Bordelais... Malgré le sous entendu de Aidan, il fallait être sacrément stupide poiur ne pas comprendre ce qu'il avait voulu dire, Lucianna avait bien du piger le message. Il eu quelques secondes de blanc, de malaise de la part de Sonny et... Tout partit en vrille. Le jus de fraise qu'il avait entre les doigts s'échappa involontairement et le tout arriva dans la figure du pauvre mortel. Sonny se battait à la loyal, comme un pauvre et stupide être humain dénué de pouvoir. Peut être parce qu'il le respectait assez au fond pour pas se servir des dons hérité de sa mère. Il se jeta par dessus son bar – avec le plus de grâce possible – et atterrit sur son... Employé. Sonny ne se serait jamais cru capable d'en venir aux mains avec lui, il savait qu'Aidan était assez doué et quand à Sonny son arme à lui c'était le glaive, pas les mains. Il lui passa les mains autour du coup et lui gueula dessus, des larmes de colères aux yeux.

- T'ES QU'UN SALE CON TU LE SAIS CA ?

Il se redressa – toujours en écrasant Aidan – et regarda Lucianna avec son air de chien battu. Qu'est ce qu'elle devait penser de lui maintenant hein ? Elle devait le prendre pour un fou furieux, ou un gars qui... N'aimait pas de faire repousser. Parce que c'était le cas, au fond. Il avait toujours été désiré, aimé, convoité et la seule personne qui faisait exception ne voulait même pas de lui. C'était injuste. Au pire peut être qu'elle comprendrait, sait-on jamais cette fille était pleine de surprise.

- Et je vais pas m'excuser pour ta tignasse à présent poisseuse. Ni pour tes fringues. Ni pour ton odeur, de toute façon t'es aussi bien comme ça qu'avant.

Il se releva, lissant sa chemise avec soin, mais gardant la demi déesse et Aidan en vu. Aller, il pouvait lui dire tout ce qu'il voulait, l'insulter comme pas permis... Et quant à elle, elle pouvait le défendre ou non de toute façon Sonny se sentait totalement perdu.

Je sais que mon prénom est terriblement long, difficile à retenir et particulièrement original mais… Je m’appelle Aidan.

Je fixais brièvement le jeune chasseur en haussant un sourcil du genre "Y se foutrait pas un peu de ma gueule celui-là ?". Puis n'ayant pas vraiment envie de lui répondre je retournais mon attention sur Sonny mais visiblement l'humain n'avait pas fini de me parler.

Je suis heureux de voir que tu t’inquiètes pour Clovis. Il est simplement parti chercher quelque chose à la supérette la plus proche. Concernant la France, Sonny a simplement eu des envolées romantiques qui sont vite retombées à plat. Ceci dit, je n’avais jamais entendu une joue faire un bruit pareil au contact de ma main. Comme quoi, on peut battre des records même dans le rejet. »


En vérité j'en avais pas grand chose à faire de sa mauviette de petit frère mais puisque le sujet avait été lancé j'avais eu droit à une réponse. Mais la deuxième parti de son mini spitch était plus intéressante. Je me trompe ou les deux sont en train de se disputer calment et oralement ? C'est complètement con de faire ça, y'a rien de plus utile que les poings... Puis il y eu un blanc, je fixais Aidan qui semblait assez calme et Sonny, Sonny...qui semblait commencer à chauffer assez rapidement. 1 ou 2 secondes plus tard je me reçu quelques goûtes du jus de fraise de Sonny dans l'œil en remarquant bien vite que le reste du contenu était à présent sur la tronche d'Aidan.  Et en voyant ça j'explosait simplement de rire alors que le jeune Demi-Dieu était simplement en train d'étrangler le pauvre chasseur.

- T'ES QU'UN SALE CON TU LE SAIS CA ?

Je fis un bon et mon rire cessa immédiatement après l'avoir entendu hurler. H MERDE ! Il va le tuer ou quoi ? Prête à bondir pour essayer de les séparer je vis Sonny se relever et me regarder avec un petit air de chien battu.

- Et je vais pas m'excuser pour ta tignasse à présent poisseuse. Ni pour tes fringues. Ni pour ton odeur, de toute façon t'es aussi bien comme ça qu'avant.

Je m'avancer vers Sonny avec un sourir compatissent en le prenant dans mes bras avant de murmurer à son oreille.

-"Ca fait du bien non ?"

Le gardant contre moi plusieurs minutes je faisais en sorte qu'il se calme un peu et qu'il évite de croiser le regard d'Aidan. Mais moi je le fixais, serrant Sonny contre moi presque comme si j'étais sa mère je pétrifiais le chasseur du regard.

-"J'espère que t'es fier de toi petit con."

Les coups partirent tous seules, l'un après l'autre. La première toucha Sonny à l'épaule, la seconde s'enfonça au niveau du genou de Lucianna. Aidan ne savait même pas comment il avait bien pu se retrouver là, debout face à cette petite conne qui enlaçait le gérant du cabaret. Il avait fait quelques sous-entendus, sahant pertinemment qu'ils toucheraient l'ego de Sonny, et celui-ci s'était littéralement jeté sur lui.

« Oh oui, je n'ai jamais été aussi heureux. »

Il n'y avait aucune joie dans son coeur, juste une profonde détresse. Comment les choses pouvaient-elles aller aussi mal entre lui et le fils d'Aphrodite ? À quelmoment le bonheur dans lequel il ageait avait-il disparu pour laisser place à… tout ça ? Quand il avait rejeté Sonny ? Où peut-être quand il s'était littéralement enfui en France pour une histoire fumeuse de mission et de monstres à abattre. C'était bien cela : ses sentiments étaient devenus si grands, si étouffants, qu'il avait pris la fuite, laissant derrière lui le seul demi-dieu pour qui il ressentait quelque hose de profond. Davantage que de la pitié ou de l'amitié. À présent, il se cachait derrière cette arme modifiée qui était sa meilleure amie depuis des années, contemplant le minuscule trou qu'il avait fait dans la peau parfaite de Sonny, fixant la fleur de sang qui s'épanouissait sur sa chemise. Sa main, qui n'hésitait jamais, fut brutalement prise de tremblements ; des tremblements tels que l'arme tomba et rebondit sur le sol du cabaret. Dans un silence de mort, il sortit en claquant la porte derrière lui.

Et le coup partit tout seul. Au début il ne sentit rien, parce qu'il était trop occupé à le regarder. Lui, le type qu'il considérait depuis tant d'année comme son meilleur ami. Il venait de lui tirer dessus. Oh et Sonny était bien placé pour savoir que l'arme qu'il avait entrer les mains était dangereuse ; modifié pour tuer les demi dieux. Oui, il les avait touché, tout les deux. Puis il porta une main à son épaule, le mortel claqua la porte sans un mot, lâchant son arme au passage. Sa main avait tremblé, il l'avait bien vu. Et il savait aussi que le chasseur en tremblait jamais. Il était fort normalement. Et il capta alors que Lucianna était aussi dans la même galère. Il se retourna, les yeux écarquillés et regarda la jambe de la demi-déesse, qui commençait à saigner pour de bon.

- Lucianna !

Il la prit dans ses bras et attrapa ses clefs de voitures, toujours sur le comptoir.

- Je vais te conduire à l’hôpital...

Quant à lui, il verrait plus tard, son épaule lui faisait mal mais il lui semblait que l'état de son amie était pire. Il la porta donc jusqu'à son automobile, l'installa et l'attacha à l'avant, et s'installer au poste de conduite. Oh la chasseur avait bien visé, son épaule le faisait atrocement souffrir.

- Ça va aller, ça va aller...

Mais pourquoi hein ? Pourquoi il avait fait ça ?! Bon, il lui avait aussi sauté dessus. Et il l'avait agressé. Mais il n'en revenait pas, tout simplement. Il était choqué, il avait envie de pleurer, comme un gamin. Et de toute façon il n'arrivait plus à retenir ses larmes. Il renifla un coup, et murmura des excuses. Envers qui ? Lucianna ? Aidan ?

- On y est...

Il la sortit de la voiture et se précipita dans le bâtiment, aussitôt on les prit en charge. Il manqua de tourner de l’œil, punaise mais il savait vraiment bien viser ce con...

- Je reste avec elle, je reste...
- Votre lien de parenté ?
- Ma sœur, je reste avec ma sœur...

Si n'y avait que ça pour s'assurer que personne ne viendrait l'embêter ou pire qu'un montre débarque et l'attaque alors qu'ils étaient tout deux bien mal en point... On ferma une porte, et une nué de médecin se précipita sur lui. Il ferma les yeux, mordillant sa lèvre inférieur. Mais qu'avait-il fait ?