En tant qu'enfant d'Arès, la vie d'Adonis était assez simple, car il côtoyait, en majorité, ses demis-frères et sœurs, que voulez vous, qui se ressemble s'assemble comme on dit. Le nombre d'endroit qu'il fréquentait était tout aussi limité. Trois. Principalement, hein. Mais. Trois...Le bungalow des Arès. La cantine. Et l'arène. Se reposer et manger pour mieux se cogner. Et aujourd'hui, il était reposé et repu, c'est donc vers l'arène qu'il se dirigea avec sa nouvelle famille. Il n'est pas là depuis longtemps, il ne connaît pas grand monde, rester avec eux semble être le truc le plus logique à faire. Il s'amuse bien, la majorité d'entre eux sont et pensent comme lui. Se battre contre eux l'empêche, globalement, de se défouler sur les autre pensionnaires, moins habitués à se prendre des baffes. D'autant plus qu'un événement, le ''Capture l'étendard'', allait bientôt avoir lieu. Les équipes sont en train d'être constituées, il ne sait pas vraiment avec qui et contre qui il sera...Il espérait toutefois tomber avec certaines personnes, telles qu'Ariel ou Ana...Et si Jamie pouvait être en face. Ce serait parfait.

Il venait de rentrer dans l'arène, habillé simplement, de grosses chaussures noires, un treillis et un débardeur blanc. Il faisait plutôt beau, et il n'avait jamais été frileux de toute manière. Ses amis de fortune s'étaient tous précipités vers les râteliers, comme d'hab, les Arès sont les premier dans l'arène, les autres arrivaient au fur et à mesure. Il ne savait pas comment s'équiper...Il ne connaît pas ses dons, si tant est qu'il en ait. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est légèrement plus fort et plus rapide que les autres, ce qui reste un avantage certain. Il imita ses semblables pour les protections, c'est à dire aucune. En tant qu'arme. Il prit une large épée, à deux mains. Ce n'est pas une arme ''réglementaire'', les épées courtes ou les lances sont plus prisées. Mais il aimait l'impression de puissance qui s'en dégageait, quitte à être lent.

Il se battait contre une fille, blonde, qui ressemble plus à une charretière qu'à une lady. Le fait qu'ils aient tous deux des difficultés à vaincre l'autre serait risible normalement, les filles, dans cette colonies, sont rarement à l'arène, ou juste des Aphrodites qui viennent admirer les combats, et draguent les vainqueurs si leur physique en vaut la peine. Pendant qu'il se battait, il entendit un bruit, provenant de derrière lui, dans un coin de l'arène. Une fille était tombée par terre, vaincue par...Un mannequin. Il rigola intérieurement, chose que ses frères d'armes ne tentaient pas de cacher, des rires avaient envahis l'arène. Ce moment d’inattention suffit à la vendeuse de poissons contre laquelle il se battait de lui placer la lance sous la gorge, d'un rictus heureux de vainqueur. Il fulminait intérieurement, mais dût reconnaître sa défaite.


Elle se contenta d'acquiescer et d'arrêter de le menacer. Il reposa son arme, puis se dirigea vers celle qui sera appelée, sur les 32 générations à venir, ''celle qui a perdu face à un mannequin''. Il ricanait en se dirigeant vers elle, ramassant la lance qu'elle avait laissé trainer sur le chemin. Arrivé à son niveau, il ne rigolait plus, mais avait un sourire moqueur, disant à la fois ''Quelle cruche tu es'' et ''pauvre petite chose fragile''. Il se tenait maintenant face à elle. Il était plus grand qu'elle, mais pas de si peu, genre, un peu moins d'une dizaine de centimètre. Elle était pas naine, mais fine et fragile...Impression qui était amplifiée vu son nez, en sang.


Il glissa ses mains sur le manche de l'arme, afin des les mettre dans la bonne position, pour lui montrer.


La jeune femme était loin d'être laide, elle ne semblait pas avoir une descendance de guerrier, du style Arès, un des Trois Grands ou un quelconque Dieu mineur mais très puissant. Aussi belle soit-elle, ses traits ne semblent pas assez fins pour qu'elle soit fille d'Aphrodite. Elle doit être fille de Dionysos ou chose du genre.

Il fut quand même surpris lorsqu'elle eut l'audace de lui voler la lancer d'entre les mains. Enfin, on voit sa stature, et celle de la jeune femme, elle aurait pu jouer à un jeux dangereux s'il avait été de mauvaise humeur. Surtout que, comme elle vient de le dire, les armes et elle, ça ne semble pas être une grande histoire d'amour. Mais le plus étonnant fut qu'elle n'avait pas, ou en tout cas, n'avait pas l'air, d'avoir été choquée ou vexée par les paroles du fils d'Arès, qui étaient pourtant directes et peu aimables, pour tout dire...Il ne savait comment le prendre; bien, car elle y serait imperméable, ce qui serait bénéfique pour lui, de ne pas se remettre une personne sur le dos, ou mal, du genre ''Je ne te prends pas au sérieux de toutes manières''.

Apprendre qu'elle comptait participer à Capture l'étendard le fit tomber des nues. Elle avait de plus semblé perplexe, comme pour dire ''Bien sur que j'y participe, pourquoi pas ?''. Un don...Encore une de ses personnes qui savent ce qu'elles valent et ce qu'elles peuvent faire. Il a beau s'entraîner dur, il ne sait toujours pas à quel point il peut être puissant ou efficace. Pour l'instant, il se contente d'essayer de maîtriser toutes les armes qui lui tombent sous la main. Ça prend un temps fou...Il soupira.

Elle lui rappela Ana, pendant quelques instants. Sa manière d'être gênée; de bafouiller, de rougir, c'était à la fois mignon et désolant. Il ne comprit pas bien ce qu'elle voulait dire, comme quand vous essayer d'apprendre une langue, et qu'on vous passe une interview à laquelle vous comprenez rien, tout ce que vous essayez de faire est de capter des mots clés afin d'en déduire le sens. … Trop compliqué. Il assuma juste qu'elle voulait de son aide, car bon, ça semblait évident quoi, la pauvre petite qui sait pas se défendre qui demande de l'aide au grand et fort guerrier. Tant qu'il passe encore les portes, on ne peut pas le considérer comme avoir la ''grosse tête''.


Déméter...C'est pas l’espèce de hippie qui aime bien les plantes ? C'est sans doutes ce bungalow qu'Adonis trouve relativement vomitif, avec toutes ces couleurs et ces plantes. Trop naturel et pacifique à son goût. Entre temps, la jeune fille se mit en position, les yeux plantés derrière lui. Il se retourna pour voir ce qu'elle fixait. Une des filles de son bungalow. Elle essayait de reproduire sa position. Peu judicieux. Il se rapprocha d'elle.


Évidement, c'était une question rhétorique. A peine eut-il finit sa phrase qu'il la saisit par les poignets, assez brusquement, mais en faisant gaffe non plus à ne pas trop lui faire mal, et lui fit glisser les mains le long de la lance. Il l'attrapa ensuite par les épaules.


C'est seulement dans ce genre de discussions qu'on a l'impression qu'Adonis est quelqu'un de relativement calme, bien qu'il soit brusque dans ses mouvements, et d'intelligent. Ses mains toujours sur ses épaules, il la tourna légèrement. Avec sa jambe, il poussa sur son genou toujours le même but, la faire changer de position. Il la lâcha, recula, et la toisa de bas en haut, de haut en bas, pis la regarda ensuite directement dans les yeux, un sourire satisfait au visage.


On pourrait le trouver un peu trop altruiste, pour le coup, mais ce qu'il fait à de nombreux impacts sur lui. Déjà, ça flatte son égo, faire le prof lui donne l'impression d'en savoir plus qu'elle sur un domaine, et ensuite simplement car...Si elle se décide vraiment à participer. Elle pourrait être un poids mort si elle est dans son équipe. Et ça, il ne le souhaite pas vraiment. Elle à pas l'air méchante, juste un peu faible. Ça renforce aussi le côté protecteur et buté qu'il peut avoir.

Cela n'avait pas sembler la gêner plus que ça qu'il la tortille dans tous les sens, c'est pas plus mal. Il peut être brusque dans ses mouvements, ne pas l'entendre se plaindre signifie à la fois qu'il lui a rien cassé et également qu'elle était prête à apprendre. Ferait-il un bon prof ? Il en doute. Il lui aboierait sans doutes dessus, ''mais tu fais quoi la ?'' ''tu penses vraiment que c'est bien ce que tu fais ?'' ''mais qu'est-ce-que j'fais là...'' Elle apprécierait sans doutes pas. Même si ça l'amuserais. Et l'énerverais...En espérant qu'elle retienne déjà les bases qu'il pense lui inculquer.

Elle lui démontra rapidement qu'il n'était pas encore assez pédagogue dans ce domaine, car lorsqu'elle lui demanda quelle arme elle pouvait utiliser, son sourire s’effaça rapidement de son visage. Lui même ne sait même pas ce qui peut lui correspondre, comment pourrait-il répondre pour elle ? Il se frotta les tempes du bout des doigts. C'est le genre de trucs qu'il fait souvent, quand il réfléchit trop, car ça lui fait limite mal au crâne. Il soupira.


De nouveau, il l'étudia. Elle était pas très petite, comme il l'avait déjà observé. Dans les 1m70 il dirait, il l'avait comparée avec sa propre taille, difficile donc d'avoir un chiffre exact. Elle était toute menue, et n'avait pas l'habitude de manier des armes. Il faut oublier tout ce qui est exotique, une arme ordinaire ira très bien.


On dirait pas, mais les Arès n'ont pas que des ennemis dans la colonie. Les enfants du Dieu de la guerre et ceux du Dieu des forges et volcans s'entendent admirablement bien de manière générale. Les premiers sont ébahis par les armes qu'ils fabriquent, et ces seconds sont bien heureux que certains respectent leur art. Il sentait que la discussion commençait à glisser, à s'échapper. Il n'avait maintenant aucune envie de retourner s'entraîner dans l'immédiat. Ah, oui. Ses capacités.


Il ne savait vraiment pas à quoi s'attendre. Elle va expliquer ? Démontrer ? Il ne craint pas grand chose de toutes façons. Pousser des plantes ou bouger de la terre, ça devait être de cet acabit. Pas plus flippant qu'autre chose.

(T'inquiète, c'est des choses qui arrivent)



Tout ce qu'il put faire, c'est espérer que son conseil était un minimum avisé. Ça avait l'air de lui plaire, l’épée courte. Déjà plus que la lance, qui faisait tâche entre ses mains. Une fois revenue vers lui, elle lui expliqua qu'il avait peut-être mal compris comment elle avait présenter son don. Peu importe, qu'il soit fort ou non, si ça aide, comme elle dit. Il ne put s'empêcher d'avoir un sourire moqueur lorsqu'elle dévoila qu'elle pouvait...FAIRE POUSSER DES PLANTES ! C'était trop pas prévisible de la part d'une enfant de Déméter ! Il leva les bras et se mit à applaudir lentement, de manière moqueuse.


Il fit déjà un peu moins le malin quand il sentit quelque chose caresser sa jambe et monter sur son treillis. Il fronça les sourcils et regarda vers le bas. C'était une rose. Mignon. Joli. Et ça picotait, juste un peu.


Elle souriait, visiblement fière d'elle. Il bougea un peu la jambe, effectivement, cela piquait un peu, mais rien de bien méchant. Quand il était gosse et qu'il jouait dans la forêt, il est tombé sur un parterre de ronces et autres plantes piquantes diverses. C'était plus douloureux que ça. Peut-être car il était que tout gamin ? Quoi qu'il en soit, elle ne tuerait personne avec ça. Il secoua et leva sa jambe, il réussit à la dégager et la posa sur le côté, ne sachant ce qu'il adviendrait du tas de plantes à moitié morte maintenant qui trône désormais la où elles avaient grimpé ultérieurement. Cela n'avait pas demandé d'efforts particuliers, la résistance avait été maigre. Il replanta son regard dans celui de la jeune fille de la Déesse nourricière.


Ce n'est pas son but d'être dégradant, le pauvre, il ne se rend pas compte, il est peut-être un peu direct. Mais il ne lui veut pas de mal. Il essaye vraiment de l'aider, même si son ton ne le montre pas. Il se veut à la fois provocateur et vexé, il avait l'impression qu'elle n'a pas tout montré. Il regarda dans l'arène et autour de lui, il y avait pas mal de monde. Avec ce qui se prépare, en même temps. Il ne se rendait pas compte, il était le seul assez stupide pour dévoiler toutes ses forces et faiblesses devant des ennemis potentiels. Il haussa les épaules, cette pensée ne l'avait même pas effleuré.


Il remarqua que ses camarades du bungalow lui faisaient des signes de la main, ils allaient partir, sans doutes se reposer ou débriefer sur l'entraînement qui vient d'avoir lieu. Il leur répondit de son propre signe, pouvant être interprété comme '' Allez y, j'vous rejoins plus tard ''. Il pensait peut-être continuer de s'entraîner un peu. Et puis, on lui a toujours appris que c'est malpoli, de fuir une conversation comme ça, en mode ''Ah faut que j'y ailles, c'était cool, on s'appelle?''. Il restait donc la, planté devant elle, bras maintenant croisés, attendant une réponse ou une réaction.