2 semaines avaient passées depuis notre petite virée à l’hôpital. Et vu ce que Sonny et moi avions Dit/Fait/Vécu je désirais le voir. Au début, quand je suis rentrée au camp je me suis dit que j'allais garder l’horrible plâtre que j'avais pour les 3 mois à venir. Mais en plus de cette...chose dans mon ventre je ne pouvais pas paraître encore plus faible avec des béquilles ! Sacrés enfants d'Apollon. Y'en à qui font vraiment des merveilles parfait. Une petite chanson par-ci et un petit remède par là et le tour est joué. Une simple petite genouillère qui se dissimule sous mes jeans voilà où j'en suis grâce à eux.

Bref. Revenons en à Sonny. Le brave gars qu'il était m'avait gentiment donné son adresse au cas où j'ai besoin de lui pour moi même ou pour l'enfant. Le bout de papier entre les mains j'avançais dans une ruelle en cherchant le numéro de la maison qui été indiqué sur le papier. Au bout de plusieurs détours je fini par trouver le fameux numéro. Je fixais l'extérieur de l'immeuble en haussant un sourcil, imaginant très mal Sonny vivre dedans. Entrant à l’intérieur alors qu'une personne venait d'en sortir.    

-"Hum...je dois surement pas trop bien le connaitre finalement."

Et avec une pointe d'hésitation -et après avoir monté je ne sais combien de marches-  je fini par appuyer sur la sonnette en attendant que quelqu'un ouvre. Me retournant quelques instants en attendant d'entendre le bruit de la porte s'ouvrir. Mais rien. Partant de l'hypothèse que la sonnette devait être cassée je toquai à la porte et enfin quelqu'un m'ouvris.

Mon point partit. Comme ça sans prévenir. Directement dans la tête de la personne qui venait de m'ouvrir. Rage et hormone, le combo qui ne fait pas toujours l'affaire.

-"Qu'est-ce que tu fais là toi !?"

L'appartement était vide. Et entièrement plongé dans le noir.
Allongé sur le canapé, Aidan regarda les trois verres parfaitement alignés sur la table. S'il en touchait un avec la balle de tennis qu'il avait à la main, la journée se passerait à merveille. S'il échouait, ce serait une catastrophe. Le jeune homme ferma un œil, visa avec soin... Et son bras se détendit soudainement. La balle de tennis traversa la pièce dans un arc de cercle parfait et heurta le verre du milieu. Une bonne journée. Et une bonne après-midi. Non, trop simple. Il regarda tranquillement la balle faire son petit bonhomme de chemin à travers la pièce après avoir rebondi contre le mur opposé, la cueillit quand elle s'apprêta à passer sous le canapé. « Tut tut, ma jolie, faudrait voir à pas aller trop loin. » Cette fois-ci, il restait deux verres. Deux verres espacés de soixante centimètres l'un de l'autre. S'il mettait la balle parfaitement dans l'un d'eux, la journée serait véritablement bonne. Sinon... Il valait mieux ne pas y penser pour le moment. De toute façon, quelle chance que la balle se pose bien gentiment dans un verre à whisky ? Voilà. Quasiment aucune. La petite balle jaune traversa de nouveau la pièce, heurta le verre de droite. Il hésita entre tomber et rester sur place, la balle se sentit quant à elle tiraillée entre continuer sur sa lancée et épouser le verre. La dernière option sur les deux. « Nooon... ! » Aidan se redressa sur le canapé, droit comme un -i, et contempla le spectacle qui s'offrait à lui. « Oh putain, petite balle, tu es géniale. » Et ça méritait clairement récompense. Quittant le confort du vieux canapé, Aidan se servit un verre généreux de whisky.

À peine venait-il de goûter la boisson que la sonnette retentit. « Putain, t'as tes clefs Sonny ! » Sonnette suivie de quelques coups frappés contre la porte. Or Sonny aurait juste sonné à nouveau, sachant très bien que la sonnette fonctionnait à merveille. « Tss... » Agacé rien qu'à l'idée de tomber sur la voisine du dessous venue lui apporter ses éternels gâteaux trop secs uniquement parce qu'elle adorait le jeune homme, Aidan s'approcha lentement de l'entrée et ouvrit la porte. Et se mangea un poing dans la gueule. Chose qui, en soit, a le mérite de remettre les pendules à l'heure à n'importe qui. Touché à la joue, Aidan lâcha son verre et dérapa sur les éclats. Sa chute ne fut amortie que par le coude qu'il plaça en prévention. Des dizaines de minuscules morceaux de verre se fichèrent dans son avant-bras. Le pied du jeune mortel partit tout seul, réaction de défense sans doute, et heurta Lucianna de plein fouet au-dessus des hanches. Le mouvement ficha les éclats de verre un peu plus profondément dans sa peau et lui arracha un gémissement de douleur. « J'habite là, pauvre conne. » Toujours assis dans la flaque de whisky, au milieu des débris de verre, Aidan leva un sourire malicieux – quoi qu'empreint de douleur – sur la demi-déesse. « Eh bah quoi, Sonny a oublié de te prévenir de ce léger détail ? Oups alors. »

Et voilà, à nouveau je me sentais tomber à terre. D'abord sur le cul puis sur le dos et pour le final ma tête heurta le sol. Je n'avais pas vu venir le coup tandis qu'Aidan venait de tomber à terre en explosant son verre par la même occasion. Il m'avait donné un coup de pieds. Non pas mon bébé, ce connard de chasseur. Je mis une main sur le point d'origine du coup, essayant de masser doucement priant à nouveau pour ne rien avoir de trop grave.

-"J'habite là, pauvre conne. Eh bah quoi, Sonny a oublié de te prévenir de ce léger détail ? Oups alors."

Toujours assis au milieu du contenu du verre et des morceaux de celui-ci cet idiot d'humain c'était permit de débiter une grosse connerie. Je crois que le pauvre Conne était en trop, non, effectivement Sonny avait oublié de me parler de cet énorme détail. Il fait de l'ironie en plus. Décidément il sait viser ce con, il à envie de me faire vomir celui-là. Plein de rage je dirigeais me yeux vers lui, le fusillant du regard tout simplement.

-"J'ai prévenu Sonny pourtant...la prochaine fois que je devais te voir je te collerais une balle entre les deux yeux. P'têt bien qu'il veut tout simplement que tu disparaisses mais n'ait pas...apte à le faire lui même."

C'est donc avec difficulté que je fini par me relever -avant lui bien sûr- m'avançant vers lui légèrement enragée. Je ne comptais pas vraiment user de mes poings mais plutôt de mes pouvoirs, je sais que Sonny m'avait demandé de ne rien faire mais...Aidan va voir comment je peux réagir quand ma progéniture est menacée par un petit con. Alors je lui rendis simplement le coup de pieds qu'il m'avait donné au même endroit pour le faire reculer. Certes j'ai bien faillis tomber dans les morceaux de verre mais la porte me servis d'appuie. Un de mes genoux était bien à terre mais l’atèle avait empêchée les bouts de verre de renter dedans.  Je refermais rapidement la porte en la claquant et en m'avançant vers lui. J'avais également fait pété une canalisation ce qui expliquait la petite flaque d'eau apparente sur le sol de l'appart, mais ça c'était involontaire.

-"Tu as eu l'occasion de me tuer deux fois, je ne t'en donnerais pas une troisième petit con !"

Aidan ne regardait pas Lucianna quand elle lui asséna un coup de pied dans les côtes. Il l'avait mérité, c'était vrai. Mais il était aussi soigneusement éméché en cette minute. Sous l'assaut du pied de la demi-déesse, il prit davantage appui sur le sol, fichant les morceaux de verre plus profondément encore. Un grognement de douleur lui échappa avant qu'il ne se relève. « Mmh, Sonny ne me ferait jamais de mal, enfin. » Plus qu'une simple phrase, une certitude. Peu importe ce qu'il y avait entre eux en ce moment, peu importe leur amitié vacillante, Aidan savait au moins cela. Sonny ne lèverait jamais la main sur lui. À son triste contraire, d'ailleurs. Aidan se redressa avec difficulté et son doigt effleura la joue de Lucianna. « Te tuer ? Si j'avais voulu te voir morte, ma petite, tu le serais depuis notre dernière rencontre. » Simple coup de sang, après tout. « Tut tut, je ne vais pas te faire de mal. » Il effleura de nouveau la joue de la demoiselle du revers de la main, proche un bref instant avant de battre en retraite dans l'appartement. « Sonny deviendrait insupportable si je cassais son jouet préféré. » Les changements d'humeur d'Aidan étaient juste... Effrayants.

Avec un dernier regard vaguement moqueur à l'adresse de l'intruse, Aidan regagna le salon de l'appartement. À l'image de son principal propriétaire, l'endroit était soigné. Et propre. On n'assurait pas une partie de la gestion d'un lieu public comme un cabaret sans prendre quelques tocs. L'alcool engourdissait ses sens, noyant sa douleur actuelle. Son bras était certes en sang mais excepté une sensation sourde, il ne souffrait pas tant que cela. Ah ah, Sonny allait tirer une de ces têtes en rentrant... « J'te sers un verre le temps que Soso' ne rentre de là où il s'en est allé ? » S'envoyer en l'air avec un énième type, sans doute. Aidan ne parvint pas à dissimuler la rapide expression furieuse qui déforma ses traits. Il dénicha la bouteille de tout à l'heure et servit deux verres. Deux grands verres. Et il en tendit poliment un à l'invitée du jour. « Santé, mademoiselle. » On pouvait croire à une mauvaise blague. Un tel comportement, c'était... Quoi, gênant ? Bizarre ? Vaguement, oui. Et légèrement inquiétant, aussi. « Qui aurait cru qu'on trinquerait seuls chez moi ? » Sa voix était toujours étrange. Pas vraiment forcée, mais pas tellement naturelle non plus.

- Sonny deviendrait insupportable si je cassais son jouet préféré.

Il avait abandonné l'idée d'un quelconque combat. Battant en retraite pour aller dans son salon juste après avoir effleuré ma joue deux fois. Après m'avoir également balancé un "Te tuer ? Si j'avais voulu te voir morte, ma petite, tu le serais depuis notre dernière rencontre". Quel gros crétin ! Sérieux, son jouet ? Il se fous de ma gueule ou il est sérieux ?! Je frissonnais.  Un vent glacial avait envahi mon dos alors qu'il semblait fuir ou du moins éviter quelque chose, mais quoi ?

-J'te sers un verre le temps que Soso' ne rentre de là où il s'en est allé ?

D'un pas sur mais méfiant je pénétrais dans le salon, suivant Aidan de loin en laissant l'entrée dans l'état ou on venait de la mettre. Un verre explosé par-ci et un peu d'eau par là. Je pris place sur un fauteuil après l'avoir rapidement inspecté du quoi de l’œil. Regardant Aidan servir deux grands verres d'un alcool dont je n’avais pas retenu le nom. Je pris poliment le verre avec un petit signe de tête mais sans le moindre sourire.

-Santé, mademoiselle. Qui aurait cru qu'on trinquerait seuls chez moi ?

Déroutante comme attitude. Vraiment, il y à peine deux semaine qu'il m'avait tiré dessus et pour lui on pouvait croire que c'était déjà oublié. Je portais donc le goulot du verre contre mes lèvres. Trempant juste celles-ci légèrement dans l'alcool avant qu'une sensation de brûlure ne se fasse sentir au cœur même de mon ventre. Oh merde ! Putain mais je suis trop con. Je suis pas censé boire moi. Lâchant pratiquement le verre je le reposais sur la table l'air de rien.

-"Désolée, j'ai...pas trop soif."

Faux sourire et jambe croisées j'essayais de faire semblant. Semblant de quoi ? J'en sais rien. C'est pas comme si j'étais seule avec un chasseur non. Putain Sonny tu fais chier.

-"Seuls ? Non, Sonny ne devrait pas tarder."

Aidan la regarda poser le verre en haussant les sourcils, affichant un sourire un peu figé. « Mmh, de toute façon, tu n'es pas censée boire de l'alcool. À ton âge, on se contente de jus de fruit, hein. » Masquant à grand peine un sourire provoquant, il porta son propre verre à ses lèvres. Un peu d'alcool n'avait jamais fait le moindre mal à personne. Il devenait même le meilleur ami des situations compliquées ou difficiles. Pile-poil ce qui lui faudrait pour attendre Sonny bien patiemment. La réaction de Lucianna le laissait perplexe, si ce n'est vaguement effrayé. À force de vivre dans le petit monde qu'il s'était créé avec Clovis, il en était venu à oublier comment se comporter correctement avec les autres, avec les gens. Cependant, c'est un rire spontané qui le prit en entendant les derniers mots de la demi-déesse. « Sonny ? Rentrer bientôt ? C'est la période des soldes. » Ce qui voulait absolument tout dire quand on parlait du gérant du cabaret, complètement accro à l'activité de faire les boutiques. Surtout qu'il était parti assez tard dans l'après-midi, emmenant avec lui chiens et portes-monnaies. « La dernière fois qu'il est parti faire les soldes, il est rentré à vingt-trois heures. Il est seize heures. » D'ailleurs, Aidan s'inquiétait vaguement pour les rangements quand le fils d'Aphrodite rentrerait. « Petit secret entre nous : je n'ai aucune idée de la façon dont nous allons nous y prendre pour ranger toutes ses trouvailles. » Détendu. C'était presque le terme qui allait pouvoir s'appliquer à Aidan à cet instant. Détendu et plutôt calme. Il goûta de nouveau l'alcool et se percha sur la table des repas, uniquement occupée par le verre et sa balle de tennis. Lui qui jouait un rôle quasiment en permanence paraissait presque naturel. Presque. « À toi, Lucianna, raconte donc ta petite vie de demi-déesse. » Le venin dans le dernier mot était à peine perceptible, mais bien présent. Politesses et compagnie, plus ou moins feintes, ne masqueraient jamais totalement ce... dégoût qu'il avait pour ces rejetons de divinités. « J'imagine que tu dois bien vivre quelque part et qu'il doit t'arriver des petites aventures de temps à autre ? » Toujours cette voix un peu trop douce, pas vraiment menaçante mais qui ne collait pas non plus à l'idée que l'on pouvait se faire d'une conversation polie et normale entre deux personnes. Ce n'était pas non plus de l'animosité sous-jacente, pas vraiment... Davantage de la retenue. Presque comme s'il était sur la défensive.

Mmh, de toute façon, tu n'es pas censée boire de l'alcool. À ton âge, on se contente de jus de fruit, hein.

Ok, tu te fous de ma gueule ou tu cherches vraiment à m'énerver ? C'est qu'il me provoque en plus. Et bah, il à vraiment pas froid aux yeux. Je pourrais, si facilement l’étouffer ; si seulement il buvait de l'eau. La bloquer, à l’intérieur de sa gorge et la faire remonter dans ses cavités nasales. Oui je pourrais, mais tout comme lui je sais que Sonny m'en voudrait si je faisais cela. Alors je n'en ferais rien, mais un jour, un jour je me ferais plaisir d'accompagnée sa maudite âme jusqu'aux portes des enfers.

-"Non, j'ai 18 ans je suis tout à fais en âge de boire autre chose que des jus de fruit ou des boissons gazeuses. Mais maintenant qu'on en parle, c'est vrai que je ne suis pas très friande de ce liquide qui agresse mes sens. Tu sembles l'apprécier, et bien tant mieux. Disons, que pour le moment il n'est pas le bienvenu dans mon organisme. Un jour peut-être."  

Sonny faire les soldes ? Ce n'est pas impossible. Un fils d'Aphrodite qui se respecte devrait avoir un dressing pleins à craquer de fringue. Et Sonny est du genre à avoir bon goût. Tant mieux, avec un peu de chance il sera passé par la case bébé, en tant que parrain c'est à lui de gâter mon bébé, il en à été convenu ainsi à l'hôpital.

-"23 heures ? Cela ne me dérange pas de l'attendre, après tout, c'est ton adresse qu'il m'a donné alors je suppose qu'il devait s'attendre à me voir débarquer un jour ou l'autre."

Ma vie ? Qu'est-ce qu'il en à foutre. Non franchement, je m'en fiche de la sienne par exemple. Je pourrais tout lui dire, en me ventant légèrement d'avoir un "belle" vie, si on peut dire. Enceinte à 18 ans, ce n’est pas vraiment une veine ça en fait...

-"Je ne savais pas que m'a vie t’intéressait. Oui, la colonie est ma maison, moins ces derniers temps m'enfin bon, les gens changent. Si tu veux tout savoir j'ai rencontré quelqu'un. Un Dieu, j'ai même couché avec. C'était étrange, je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce soit si différent qu'avec les demi-dieux. Comme avec Sonny par exemple, les sensations ne sont pas les mêmes c'est peut-être juste lié à sa mère tu vas me dire. Non, vraiment. Enfin j'ai pas à me plaindre tout deux on été de merveilleux coups."*Je lui adressais un joli et faux sourire* -"Et toi alors ?"

Bien sûr que non j'ai pas couché avec Sonny, j'ai juste envie de voir sa réaction, comprendre pourquoi ils s'étaient battu dans le bar. Enfin je veux dire, pourquoi Sonny habiterait chez Aidan sachant qu'il s'est battu avec et qu'il lui à tiré dessus, et moi en prime. Pour le moment Aidan est, surement saoul. Il aura peut-être du mal à contrôler ses pulsions, c'est un chasseur après tout, faut peut-être que je le pousse un peu ?

« Ta ta ta, tu connais bien mal tes leçons ma petite. Nous sommes aux États-Unis, et l'alcool n'est autorisé à la vente et à la consommation qu'à partir de la majorité. Qui se situe à vingt-et-uns ans aux dernières nouvelles. Je ne sais pas d'où tu viens mais tant que tu te tiens sur le sol américain, tu dois en respecter les lois. » Encore ce sourire vaguement provoquant, comme si Aidan n'avait plus que cela en réserve. Ses mimiques devenaient ses armes ces derniers temps, son sourire son meilleur bouclier face à... Tout. Cependant, la dernière phrase de la demoiselle l'avait interpelé. « Pour le moment ? Serais-tu enceinte, Lucianna ? » Ton très sérieux. Ses yeux quittèrent enfin le visage de la demoiselle pour s'aventurer plus bas, mais elle avait gardé son manteau. Dommage, difficile de vérifier la chose du coup. Bien sûr, elle pouvait être une ancienne alcoolique craignant de replonger mais il avait, comment dire, un léger doute sur la question. Quoi qu'il en soit... « Super ! Nous allons passer un agréable moment en l'attendant. » Était-il possible de jouer aussi bien la comédie tout en employant un ton aussi... Préfabriqué ? Apparemment, oui. Son sourire vacilla cependant en écoutant son histoire, se muant une grimace dégoûtée. Il jouait peut-être bien la comédie mais certaines l'écoeuraient profondément. « Un dieu... C'est absolument dégueulasse. » Qu'un dieu touche un mortel majeur, considéré comme adulte, soit. C'était dérangeant mais ils faisaient ce qu'ils voulaient entre adultes consentants. Qu'un dieu touche une gamine de dix-huit piges, c'était à peu près aussi crade qu'un mec de soixante-dix ans fricotant avec un enfant d'une dizaine d'années. « Cela dit, tu ne me feras pas avaler tes sornettes. Sonny n'aurait jamais touché à une gamine, quoi que tu en dises. » Il haussa les épaules avec désinvoltures, son éternel sourire refaisant surface. Quelque part, Lucianna l'avait touché. Il avait beau savoir que non, Sonny ne touchait ni aux mineures, ni aux filles vraiment plus jeunes que lui, l'idée seule suffisait à le déranger.

« Moi ? » Aidan regarda l'alcool tournoyer au fond de son verre. « Rappelles-toi, ma petite. Juste un parfait petit mortel bien con, bien inférieur, bien faible. Tu l'as suffisamment sous-entendu, tu devrais t'en souvenir. » Il y avait de la colère, un peu de rancoeur et... de la jalousie dans ses paroles ? Il détestait les demi-dieux, leur espèce, ce qu'ils représentaient. Et pourtant... « Mais on fait avec, hein. Chaque chose à sa place dans l'échelle du monde. » Il termina son verre et faillit tendre la main vers la bouteille. Faillit. « Sonny. Qu'est-ce qu'il est pour toi ? »

Ah, la France. J'ai dû y passer trop de temps dans ma jeunesse que j'en ai même retenu certaines lois. Tout les pays ne pourraient t-ils pas avoir les mêmes lois ? Ce serait moins cas pieds. Plus pratique, et puis ça va hein faudrait ce mettre d'accord pour moi la majorité reste à 18 ans, point final.

Pour le moment ? Serais-tu enceinte, Lucianna ?

Oh, le petit humain à appris à faire marcher son cerveau. C'est bien, il déduit des choses rapidement, en plus celle-ci est vraie. Il marque un point, je l'admets. Mais s'il croit que je vais lui fournir ma vie sur un plateau d'argent il se fourre le doit dans l’œil, jusque dans la gorge. Je le vis descendre ses yeux pour regarder en direction de la chose qui aurait certainement grossi mais je n'avais pas vraiment eu besoin de retirer mon manteau en arrivant alors il ne devait pas voir grand chose, déjà que même sans mon manteau 7 semaines pour une première grossesse c'est limite invisible. On ne voit qu'une petite bosse qui pourrait simplement résulter d'un bon buffet à volonté. Je me mis à rire.

-"Moi enceinte ? Mais t'as craqué mon pauvre. Arrête l'alcool du deviens encore plus con que d'habitude."

En signe d'ultime provocation je retirais même mon manteau juste devant lui. Sans chercher à me cacher n'y rien. L'avantage de tomber enceinte en hiver c'est que les pulls deviennent t'es allier. Surtout si le but est de ne rien laisser apparaître. Je souris une nouvelle fois.

-"j'ai le droit de ne pas aimer les boissons alcoolisées non ?"

Un moment agréable ? Il est sérieux ? Non, non, complètement bourré. Ca peut être cool, le saouler en attendant Sonny, me semble être une bien bonne occupation de mon temps.
 
« Un dieu... C'est absolument dégueulasse. Cela dit, tu ne me feras pas avaler tes sornettes. Sonny n'aurait jamais touché à une gamine, quoi que tu en dises. »

Je me mis simplement à éclater de rire.

-"Tout de suite les grands mots...ça va ! C'est pas si horrible que ça. Ok, je l'avoue t'es moins con que t'en à l'air, je t'ai sous-estimé alors. J'ai un instant cru voir une lueur de jalousie dans t'es yeux. Je dois être devenue bigleuse. "

Moi ? Aidan regardait l'alcool tournoyer au fond de son verre. « Rappelles-toi, ma petite. Juste un parfait petit mortel bien con, bien inférieur, bien faible. Tu l'as suffisamment sous-entendu, tu devrais t'en souvenir. Mais on fait avec, hein. Chaque chose à sa place dans l'échelle du monde. Sonny. Qu'est-ce qu'il est pour toi ? »

Il s'est décrit encore mieux que je ne l'aurais fait. C'est drôle. Oui il à raison, je suis supérieur à lui c'est incontestable. Sonny ? Hormis le fait qu'il sera le parrain de mon enfant il veut dire ?

-"Sonny ? Je ne sais pas. Je dois avouer qu'il est plus beau-gosse et qu'il doit avoir un certain potentiel dans un certain domaine. Ce n'est pas un fils d'Aphrodite pour rien. Sinon, je pense qu'on est amis, voir même de bon amis. Et puis les relations évolues, toujours."

« Un dieu de plusieurs milliers d'années qui baise une gamine, si, je trouve ça assez crade quand même. » Enfin si elle trouvait ça parfaitement normal, tant mieux pour elle après tout. « Mais ouais, Sonny a de bonnes compétences, c'est vrai. » Pour une ois qu'il était bien placé pour dire quelque chose, il n'allait pas s'en priver. Son regard s'aventura une fois de plus jusqu'à sa montre. Dieu que le temps passait lentement quand il s'y mettait... À croire qu'il choisissait de s'étirer pile dans les mauvais moments. Aidan termina son verre et le posa à côté de lui. « Tu considères vraiment le commun des mortels comme des idiots finis ? » la questionna-t-il enfin d'un ton tranquille. La réponse l'intéressait vraiment, pour le coup, aussi la dévisagea-t-il du coin de l'oeil.

La porte s'ouvrit d'un seul coup alors qu'Aidan et Lucianna se trouvaient toujours dans la cuisine. « C'est moi, j'arrive avec les courses ! » Un Clovis fortement chargé entra brusquement dans la pièce, portant sacs de course et packs de flotte. « Hum Clovis, nous avons une – charmante – invitée. » Nul doute que son frère reconnaîtrait la demi-déesse, mais la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, il avait flippé comme jamais, aussi Aidan quitta-t-il son perchoir pour attraper le bras de Lucianna et l'entraîner vers l'entrée. Contournant Clovis, il lui glissa un « tout va bien, t'inquiète » à l'oreille. « Navré Lucianna, mais je crois que tu vas devoir t'en aller. De toute façon, Sonny va mettre encore trois plombes à rentrer. Aller, ciao ! » Dire qu'il la poussa sans ménagement sur le pallier aurait été un euphémisme, et il claqua presque aussitôt la porte derrière lui. Le pire dans l'histoire ? Ce n'était même pas comme s'il avait passé un mauvais après-midi ou quoi. Tirant son portable de sa poche, il tapota rapidement un texto. « Sonny, t'es où ? » et l'envoya aussitôt à son propriétaire. Deux secondes plus tard, il entrebâillait la porte d'entrée. « Et inutile d'attendre sur le pallier, il fait moins quinze. »

Un dieu de plusieurs milliers d'années qui baise une gamine, si, je trouve ça assez crade quand même.

Ouais...bon vu comme ça c'est sûr que c'est pas si inoffensif. Mais merde je fais ce que je veux. En apparence il fait...26...28 ans...ou un peu plus...m'enfin on s'en fiche. C'est pas l'âge qui compte hein ! Enfin, Aidan avait l'air de s'ennuyer. Ouais, sinon il ne regarderait pas autant sa montre.

Tu considères vraiment le commun des mortels comme des idiots finis ?

Il avait changé de ton. Il paraissait plus posé, moins agressif. Presque sérieux même. Pourquoi ça l’intéresse ? Ais-je déjà prétendu cela ? Non. Ou alors je ne m'en souviens pas. Les humains sont inférieurs aux demi-Dieux, cela ne fait aucun doute. Mais ils ne sont pas tous de grands idiots, et les humains sont aussi con que les Demi-Dieux, les sang-mêlés le sont peut-être un peu plus de part leur demi divinité d'ailleurs.

-"Non, ne fais pas de ton cas une généralité Aidan."

A peine avais-je fini de répondre à la question que Clovis entra dans l'appartement chargé comme un bœuf. Aidan avait donc un larbin pour faire ses courses. Son frangin en plus. C'est vrai que d'un côté c'est plutôt pratique. Aidan saisit mon bras sans ménagement pour me conduire jusqu'à la porte. Me jetant dehors, tout simplement. Le con !

Navré Lucianna, mais je crois que tu vas devoir t'en aller. De toute façon, Sonny va mettre encore trois plombes à rentrer. Aller, ciao ! Et inutile d'attendre sur le pallier, il fait moins quinze

Je restait simplement devant la porte comme une conne. Donnant un violent coup de pieds dans celle-ci alors qu'il l'avait juste entrebâillé. Me faisant plus mal qu'autre chose. Hurlant à plein poumon.

-"Mais quel genre de connard es-tu pour faire ça à une femme enceinte sale con !"

Effectivement c'était surement pas judicieux de terminer comme ça. Tant pis, je reviendrais voir Sonny un autre jour. J'en profiterais pour décapité cet humain nuisible en même temps. Peut-importe que Sonny y soit attaché ou non. Ça n'a plus d'importance maintenant. J'étais déjà loin, je rentrais chez moi, ma mère me manquait.