Bonjour et bienvenue sur Filiorum ex Deorum ! Inspiré des romans de Rick Riordan, ainsi que des films, le forum reprend la saga Percy Jackson. Viens vite nous rejoindre, qu'est ce que tu attends ?
Filiorum ex Deorum
Bonjour et bienvenue sur Filiorum ex Deorum ! Inspiré des romans de Rick Riordan, ainsi que des films, le forum reprend la saga Percy Jackson. Viens vite nous rejoindre, qu'est ce que tu attends ?
Les nouveautés du mois de juillet sont par ici ! ♥
La Résistance est réouverte!
Venez participer aux trois events de l'été pour faire avancer l'intrigue! Ici pour la Colonie, là pour la Résistance et enfin ici pour les mortels et divinités ! ♥
Les groupes à privilégier sont: les Chasseresses, les Créatures et les Mortels ! ♥
❝All that we see or seem is but a dream within a dream.❞
Un mouton, deux moutons, trois moutons !
Marchant dans les jardins de l'Olympe, la Déesse flottait presque entre les dalles. Sa démarche pourtant légère traduisait en elle une certaine inquiétude. Elle tournait sans but, marchait entre les fleurs, caressait les branches d'un air pensive… Cela faisait quelques jours qu'elle n'était descendue chez les Mortels, et son inquiétude de mère prenait le dessus. Mais hélas ! Il fallait bien sacrifier quelques jours pour ne pas que Zeus se doute de quelque chose. Cela faisait déjà trois banquets qu'elle manquait, et ce n'était pas à son habitude. Un sourire se dessina sur son visage lorsqu'elle se remémora le goût du champagne, de petits canapés au saumon, et de… pizza ?
Elle ne put contenir un cri de joie lorsqu'elle comprit : on lui avait fait une offrande dans le feu ! Cela faisait bien une décennie qu'elle n'avait ressenti ce genre de privilèges que les Dieux ont à se repaître des offrandes des mortels. Elle huma l'air, fermant les yeux un instant. Goûter à ce plaisir, duquel elle avait été privée, faisait grandir en elle une joie immense. Elle attrapa une divinité mineure habitante de l'Olympe qui passait par là, et l'emmena dans une ronde joyeuse, ce qui l'étourdit et le laissa abasourdit. Héra, heureuse, ça par exemple !
Levant le pan de sa robe grecque, elle se précipita vers les vergers qui lui avaient été offerts par Zeus, pour conclure une énième dispute entre le couple. Elle détacha délicatement une grenade de l'arbre fruitier et, la passant dans la rivière qui serpentait entre les racines, la frotta. Une image apparut sur le fruit. C'était Luke, fils de son époux. En temps normal, un enfant de Zeus lui aurait arraché des lèvres une insulte grecque bien trempée. Mais avec le temps, elle avait apprit à aimer cet enfant, qui lui semblait être son propre fils.
Héra ne pouvait s'empêcher de constater l'air découragé de Luke. Ne quittant pas l'image transmise sur le fruit, elle recula de quelques pas, et s'assit sur un rocher. Elle souhaitait aider le jeune Sang-Mêlé, mais comment ? Elle devait rester confinée ici pour ne pas alerter Zeus. Et en plus, c'était son fils ! Le regard perdu sur le jeune homme, elle resta avec lui toute la durée de son repas. Lorsqu'il entra dans son bungalow, la déesse eut une idée. D'un pas décidé, la reine de l'Olympe se retira dans sa chambre, et sur le chemin, donna le fruit à un chérubin qui se fit un plaisir de la débarrasser.
Il ne lui fallut que le clignement d'un œil pour créer le jardin onirique. Elle ne le reconnaissait pas, mais savait que Luke saurait exactement ce qu'il représente. Gracieusement, elle fit un mouvement délicat de la main, et apparurent des paons bleus. L'un vint se blottir contre elle et tout en caressant la tête de l'animal, la Déesse passa sa main libre sur ses courbes, transformant sa robe grecque en robe blanche simple. Encore un dernier petit geste de la main, et devant elle se matérialisait une table de plastique bleue foncée, sur laquelle était posée deux verres de ce qui semblait être du jus de fruit, mais qui était en réalité de l'ambroisie. En rêve, cette boisson ne ferait de mal à personne.
Elle était excitée à l'idée de le rencontrer. Enfin ! Elle pourrait interagir librement avec lui sans enfreindre la règle. La Déesse espérait remettre un sourire sur ce visage consterné, lui montrer l'amour de mère qu'elle éprouvait pour lui. Toutefois, elle se garda de penser à lui révéler son identité explicitement. Il comprendrait bien par lui même, il était futé.
Il ne manquait plus qu'une chose à ce jardin. Elle s'assit sur le sol et laissa ses jambes s'étirer sur l'herbe chauffée par le Soleil chimérique qui trônait dans ce ciel imaginaire. Le paon y déposa sa tête et s'y reposa calmement. Elle passa ses doigts entre ses plumes en caresses frivoles quand elle aperçu au loin un petit enfant, n'ayant pas plus de huit ans, s'avancer. Il était arrivé au royaume des rêves.
Héra sourit. D'un geste galant et léger, elle tendit la main vers ce jeune enfant. De sa voix la plus douce, elle dit :
❝All that we see or seem is but a dream within a dream.❞
Un mouton, deux moutons, trois moutons !
En voyant le petit enfant trottiner vers la table, un instant, Héra se perdit dans son propre rêve. Pour quelques secondes, elle prenait plaisir à s'imaginer que ce petit est son propre fils, et se rendit compte à quel point la maternité lui avait manqué. Tenir un enfant dans ses bras, lui apprendre les bonnes manières, l'aider à marcher, tenir de petites mains potelées qui serrent le doigt qui les caresse… Elle se rappelle d'Arès bambin, turbulent mais ayant un sourire d'ange, lui aussi. Et par quels malice il chapardait les petits gâteaux de la table, lors de banquets ! Ce temps révolu sonne si mélancolique à ses oreilles...
La Déesse sourit en regardant Luke toiser avec envie le verre. Elle répondit d'un air doux aux salutations du jeune garçon, dont elle appréciait la politesse. Sa mère l'avait bien élevé, c'était peut être son rêve, mais il reflétait son état d'esprit. Elle décida de le rejoindre à table. Un regard adressé à l'animal, et il lui obéit, allant pavaner avec les siens. Maintenant libre de ses mouvements, elle se releva avec élégance, et alla s'asseoir à côté de l'enfant, qui était déjà entrain de boire l'ambroisie. Un claquement de doigts et une paille apparaissait dans chacun des verres.
Inutile d'essayer de décrire le goût qu'avait le liquide olympien pour la Déesse : les Dieux étaient capables de sentir sa vraie consistance, sa vraie valeur, sa vraie nature. Contrairement au nectar, qui était forcément liquide, l'ambroisie prenait toutes les formes, et pouvait devenir solide à souhait. Héra sirotait donc une sorte de mélange au miel, qui était dix fois plus sucré que celui des mortels. Elle ne perdait pas des yeux le petit garçon.
- J'm'appelle Luke ! M'dam et vous ? Lui dit-il, paille à la bouche.
Héra lui sourit. Cet enfant était charmant. Hélas, elle ne pouvait simplement lui dire, « je suis la femme de ton père », ç’aurait été trop facile. Et ç'aurait été se trahir, et trahir trop brusquement le serment. D'un côté, elle souhaitait lui crier sa vraie identité, se montrer comme telle, l'embrasser… Mais de l'autre, elle souhaitait qu'il l'apprenne de lui même, qu'il y réfléchisse, qu'il comprenne ! Elle prit un temps pour penser à sa réponse, sans jamais que le sourire dessiné sur son visage ne s'efface.
- Je suis femme, comme je suis princesse, commença t-elle, je suis épouse comme je suis reine. Mais surtout, je suis mère, comme je suis matrone.
Ainsi dit, elle prit le temps de boire le contenu de son verre, et apprécier le jardin de Luke. Elle voyait les mères et leurs enfants, des filles, des garçons, jouer dans l'herbe. Un garçon courra après un ballon qui passait près d'eux, et en ramassant le jouet, tourna la tête vers la Déesse. Il la considéra un instant, puis revint vers sa mère. Cette timidité la fit fondre. Les enfants sont décidément une source de joie immense.
Elle regarda Luke et son verre, et claqua des doigts. Apparut alors sur des assiettes le plat sucré préféré du jeune garçon.
❝All that we see or seem is but a dream within a dream.❞
Un mouton, deux moutons, trois moutons !
Un petit rire s'échappa de ses lèvres.
- Ce fut un travail très long, mon petit.
Un travail très long, qui lui avait coûté, c'était vrai. Tout avait débuté dès son enfance, qu'elle avait passée cachée loin de ses frères et sœurs, à vivre un ennui mortel sur une île, avec pour seule compagnie pendant plusieurs siècles deux Titans... sans compter les peines et l'angoisse qu'elle ressentait dès qu'elle pensait à la fratrie prisonnière du corps de Cronos. Oui peut être, elle avait eu de la chance d'être épargnée, d'avoir été enlevée de sa mère pour être protégée, mais elle se sentait si exclue… Elle avait été celle qui n'a pas ressenti la douleur d'être dévoré par un Titan, celle qui avait vécu une vie de châteaux, qui n'avait jamais connu l'infâme disgrâce que d'être emprisonné dans le corps d'un Titan… Ce genre de remarques ressortaient à chaque dispute familiale.
Elle estimait toutefois qu'elle avait eu son lot de désespoir. Elle avait payé cette chance qu'elle avait eu d'être retirée des bras de sa mère pour être placée dans ceux de deux inconnus qui ne pouvaient jamais remplacer ses propres parents. Elle avait connu la vraie disgrâce, la vraie honte. D'abord montée sur un piédestal par le mariage, elle y avait été immédiatement chassée par les infidélités de son époux, et ce aux yeux de tous. Et maintenant, il fallait qu'elle vive avec le souvenir de tous ces Demi-Dieux martyrisés par sa main, leurs âmes beuglant son nom, le maudissant, aux Enfers…
Elle sortit de ses pensées lorsqu'elle sentit que le rêve changeait. Héra ébahie vit que le songe qu'elle avait créé n'était plus entièrement sous son contrôle, mais que l'inconscient de Luke commençait à le changer de lui même. Elle en fut stupéfaite ; d'habitude, personne ne réussissait à le faire ! Elle ressentit soudain un élan de fierté la traverser. Elle prit un temps pour jeter un coup d'œil aux alentours. De nouveau le regard rivé sur le petit garçon, elle remarqua qu'il avait grandit, et lorsqu'il lui demanda s'il pouvait se servir, acquiesça d'un mouvement de tête.
La Déesse regarda un paon s'approcher d'elle. Lorsqu'elle le toucha, les couleurs passèrent de l'animal à la robe, qui devint bleue elle aussi. Elle détacha les plumes qui se transformèrent en petit tablier qu'elle attacha à sa taille. Elle considérait qu'il était temps qu'il sache un bon nombre de choses, et il fallait qu'elle ne s'attarde pas à regarder les papillons voler. Elle lui adressa la parole en ces termes :
- Luke, aussi acérées que soient les pattes d'un aigle, sans patience, il ne peut attraper son gibier, tu comprends ? Elle hésita un moment, puis continua, Tel l'éclair tu es spontané, mais il faudra faire de toi non une tempête, mais un orage. Concentrer l'ozone en un nuage, pour savoir frapper au moment propice.
Héra savait que ce qu'elle disait n'avait pas beaucoup de sens, mais pour elle, il était nécessaire de parler en énigmes et en métaphores pour pouvoir se faire comprendre sans dire directement. Les mots avaient un pouvoir incommensurable pour elle.
Ce qu'elle voulait qu'il comprenne, c'est qu'il devait apprendre à maîtriser ses pouvoirs, et que seule la patience l'aiderait. C'était primordial. Un pouvoir dompté serait décuplé, et sa puissance serait sans égale. Zeus et sa frappe de foudre étaient destructeurs car seul le Dieu de l'Olympe était capable de soumettre tant de force en un coup. Cependant, Luke était son fils. Quels miracles il pouvait accomplir une fois une telle grandeur à sa portée, s'il œuvrait à bon escient ! Héra plaçait de grands espoirs en ce garçon.
❝All that we see or seem is but a dream within a dream.❞
Un mouton, deux moutons, trois moutons !
L'enfant ne semblait pas comprendre, mais la Déesse ne se faisait pas de soucis. Luke, en se réveillant, se rappellera de ses mots. Un tel rêve ne s'oublie pas, et elle était sûre qu'il y mettrait du sien pour décortiquer cette phrase énigmatique.
Lorsqu'il altéra le ciel bleu du rêve, Héra fronça les sourcils. Ce n'était peut être qu'un monde irréel, mais ses propriétés étaient semblable au monde mortel. S'il n'était pas capable de contrôler son orage même dans une autre dimension comme celle-ci, il faudrait alors plus d'entraînement au jeune garçon que ce qu'elle pensait. Mais l'orage, aussi bruyant et noir fut-il, était clairement contrôlé. Les traits du visage de la jeune femme se détendirent, et elle put sourire une fois que l'enfant dissipa l'orage.
Il était prêt, et il avait toutes les capacités pour apprendre à maîtriser le pouvoir de son père. Héra ne douterait plus de cet enfant. Il sera son champion c'est certain, et elle fera désormais tout pour en faire un vrai héros. L'élan d'amour maternel qu'elle ressentit en cet instant lui fit oublier toutes ses mauvaises actions, son caractère odieux, ses fautes précédentes. Elle vivait un rêve dans un rêve.
Toutefois, lorsque l'image se brouilla, la Reine des Dieux frémit. C'était sûrement Iris, sa bonne amie, sa favorite, qui la prévenait d'un danger. Zeus venait-il dans la chambre ? Le banquet ne pouvait se finir aussi tôt ! Héra se leva et essaya de paraître rassurée pour ne pas faire paniquer le jeune garçon. Arrivée au niveau de l'enfant, elle se baissa pour être à son niveau et lui sourit.
- Luke, altère l'ozone, noircit les nuages et couvre la terre de foudre. lui dit-elle, prenant ses petites mains entre les siennes. Mais n'oublie pas, ne laisse pas la colère frapper à ta place.
Ainsi dit, elle posa une main sur le front de l'enfant. Le monde utopique autour d'eux se mit à luire, puis tourbillonna, accélérant l'allure jusqu'à ce qu'Héra se trouve accroupie près du lit de Luke, somnolant encore. Elle fit glisser ses doigts du front aux cheveux du pensionnaire d'une manière douce et maternelle.
- Rend moi fière, mon petit, murmura t-elle.
Avant qu'il n'ouvre l'œil, elle altéra la Brume. Ses traits devinrent vaguement reconnaissables et lorsqu'il essayera de se rappeler de ce visage, Luke ne pourra exactement le revoir trait pour trait. C'était une précaution de plus, une sécurité nécessaire qui gênait la Reine Céleste.