Le hennissement d’un pégase me fit redresser la tête. Je regardais l’écurie lentement. R.A.S. Je replongeai dans mon dessin. Aujourd’hui, je faisais une version améliorée de ma Bête du Gévaudan [imaginez cela dit en français par la voix d’Onei *w*]. Cette fois-ci, je m’attardais sur la tête. On ne voyait pas le corp, juste la gueule du monstre. Une tête de loup et des crocs d’ours. Les carnassiers que j’avais regroupés dans cette idée de ma bête se ressemblaient beaucoup, mais c’était pas grave. Ça restait une chimère, et une chimère qui existait. J’en suis persuadé. Mais c’est vrai, quoi. Cette bête à fait tellement de carnage en France que… ce ne peut pas être un simple loup. Elle était décrite comme gigantesque. Un loup ne pouvait pas faire cette taille là. Il n’existe pas de loups géants comme ça. Depuis que j’avais découvert ce mythe, ça ne m’étais pas sorti de la tête. Et les écuries, c’était le seul mon endroit pour dessiner. J’étais entouré des pégases, et je pouvais m’en occuper, vu que j’étais sur place. Et puis, j’aime beaucoup cet endroit. L’odeur n’est pas infecte, on nettoie très souvent ! Et puis… on s’habitue vite ! Tiens, ça serait bien qu’un fils d’Héphaïstos invente un objet qui rend l’endroit parfumé. Ça pourrais peut-être donner un peu plus envie aux autres héros de venir directement voir les pégases. Oh, y’en a beaucoup qui viennent déjà, mais pas tous. C’est dommage, un peu. En tout cas, mon dessin avançait bien ! On voyait donc la gueule béante du loup. J’étais en train de faire les détails des dents. La fourrure, elle était faite, mais les ombres pas encore rajoutées. Les ombres, moi, je le faisais toujours à la fin. En fait, je prenais en compte le temps qu’il faisait au moment où je finissais le dessin. S’il faisait nuit, je créais les ombres par rapport à la luminosité de la lampe, ou de la lune. C’était bizarre, des fois, les situations de mes dessins. Mais j’aimais bien. Sinon, les ombres n’avaient aucun sens les unes avec les autres !
Et puis, une ombre se profila dans l’entrée des écuries. Elle cachait le soleil qui m’éclairait, mais ce n’était pas grave. Je devais justement aller faire un tour pour voir comment les pégases allaient, et s’ils avaient besoin de plus de nourriture. Je relevais la tête vers le nouvel arrivant : c’était un garçon. Je ne voyais pas bien sa tête, car c’était en contre jour, mais je crois que je le connais. Je me lève, le salut d’un signe de la main et d’un grand sourire, et commence à faire le tour des boxes.