Nouvel arrivage

Erin & Raphaëlle

Je maudissais Chiron. Je me maudissais moi-même. Il avait fallu que je sois la seule disponible pour cette mission. Bien entendu, les satyres étaient tous trop occupés pour s'en charger et étant au milieu d'une période dites scolaire, il y avait très peu de demi-dieux dans les parages. A part moi, bien entendu. Le centaure, qui m'avait vu grandir au fur à mesure des années passées, je peux vous dire que dix ans c'est long, qui m'avait pour ainsi dire entraîner à devenir la personne que j'étais, m'avait envoyé chercher un gosse. Ce n'était pas le faites d'aller sauver aux griffes des méchants monstres un enfant perdu, non, c'était le voyage qui m'exaspérait particulièrement. Cela faisait des heures que je chevauchais la créature équestre aux ailes d'anges. Je ne supportais pas ces bestioles, sauf sur un char et encore, c'était très rare que j'utilise ce moyen de locomotion. Je préférais tout bonnement le taxi New-Yorkais et le bus d'Argos. Il avait pourtant insisté. Il savait qu'il était la seule personne avec qui je ne faisais pas ma tête de mule. Je le détestais pour cela. Heureusement, il ne pleuvait pas et les conditions de vol n'étaient si pittoresque que cela en avait l'air, sinon, j'aurais abandonné le jeune enfant au milieu du pays. On avait du s'arrêter plusieurs fois, pour tuer quelques harpies, dormir calmement au milieu d'une plaine en Ohio, après cette fameuse rencontre ou bien tout simplement par fatigue. Je plaignais légèrement le pégase, à la robe baie brune , qui volait depuis quatorze longues heures, supportant le poids de mon sac chargé et de moi-même, mais bon, ce n'était pas un cheval ordinaire et la vitesse de vol dépassait bien une voiture familiale allant à sa vitesse extrême. Voilà pourquoi je fus étonnée de voir les plaines de Springfield. Je n'étais plus très loin, car oui, c'était beaucoup trop difficile pour l'enfant d'habiter dans le cœur même de la ville, oh oui, il fallait donc qu'on se perdre au milieu des champs et de la forêt, comme si ce n'était pas déjà difficile de faire le trajet. Je décidais donc de fermer mes yeux, ayant l'espoir que le reste du trajet ne soit plus trop long.

Lorsque que je rouvris mes yeux après ma courte sieste sur le dos de la bête, je nous vis descendre tout droit sur une forêt. Je m'étais toujours demandée comment le cheval connaissait les coordonnées exactes. La descente fut violence, comme à chaque fois, et lorsque je posais mes pieds sur le sol boueux, je ne pus m'empêcher de tomber, ayant perdu mon équilibre après la longue route. Le pégase prénommé Acajou (me demander pas pourquoi, ce n'est pas moi qui choisit les prénoms) partit un peu plus loin, me laissant seule au beau milieu de la forêt rougeoyante, qui au fur et à mesure des jours, perdait sa beauté, laissant tombé les belles feuilles aux couleurs de l'aurore. " Hello ? " Je sursautais. Une voix fluette avait résonné dans l'immensité. C'était un petit garçon, oui et il était tout près. J'attendis pas quelques secondes pour me relever et sortir mon arbalète de mon sac, transformer ma bague en flèche et attendre qu'il sorte de là. Cela pouvait être un monstre, ou le petit garçon que je venais chercher. " Il y a quelqu'un ? C'est une propriété privé ici, mon papa va vous flanquer un coup de fusil ! ". Je fis quelques pas, lentement, m'approchant de ma cible lorsque mon moyen de transport se mit à hennir. Il avait du avoir peur de quelque chose et j'espérais que ce ne soit pas un cyclope ou une espèce dans le genre. Puis, la personne avançait de quelques pas. Je pus apercevoir sa petite taille, ses cheveux bruns et ses grands yeux bleus. Il devait avoir entre 10 et 13 ans, pas plus. Son regard était plein de peur, mais aussi d'incompréhension. C'était un demi-dieu, ça se voyait. Surement une impression, l'instinct qui parlait, ou parce que un des satyres l'avaient décrit ainsi. Je savais donc que je pouvais baisser mon arme et m'approcher de lui. Il allait surement prendre peur en me voyant, avec mon t-shirt de la colonie déchiré, mon jean plein de boue, tout comme mes tennis, mais ça ne m'arrêta point. Si je ne voulais pas découvrir ce qui terrifiait Acajou, il fallait faire vite. Très vite même. " Salut petit gars ... Euuuh. Je m'appelle Raphaëlle, je vais rien te faire ... Je suis venue te chercher ... Tu es quelqu'un de spéciale ... Tu as déjà entendu parler de la mythologie grecque ? " Chiron m'avait quand même donner un script, pour ne pas paraître brute devant lui. Il était finalement attentionné le vieux centaure, même s'il avait achevé ma patience en m'envoyant ici sans mon accord. Des bruit suspects se firent entendre derrière moi. Il fallait bouger rapidement. " Ecoutes, je t'en parlerais un peu plus tard ... Comment tu t'appelles en faites ? Au pire c'est pas grave, putain, ou punaise ça sent le moisis, c'est un Cyclope ... Faut partir. Tu dois me suivre. Je vais t'emmener quelque part, à Long Island, avec d'autres jeunes comme toi et moi, c'est comme des supers vacances ... ACAJOU VIENT LA ! " J'étais prise d'une envie de courir. Je n'aimais pas les Cyclopes, ils étaient beaucoup trop dur à tuer et il m'aurait fallu plus que les quelques flèches qu'il me restait. Foutues Harpies de malheur qui m'avait obligées à utiliser mes précieuses flèches. J'espérais maintenant que le jeune homme accepterait de me suivre sans trop poser de question, sinon, je l'emmenais par la force, en utilisant mon pouvoir.

Nouvel arrivage

Erin & Raphaëlle

J'avais pas l'habitude d'aller chercher les enfants des dieux directement à la source. Mon rôle à moi était de les guidé à leur arriver au camps, leur faire la visite guidée de leur nouvelle maison, leur cocon protecteur, comme on avait pu le faire pour moi lorsque que j'avais 9 ans. Seulement voilà, aujourd'hui je remplaçais le rôle d'un bouc, ce qui était assez frustrant en soi. De plus, j'étais pas dans la meilleure des situations. Merde. La bête qui me faisait face mesurait entre quatre et cinq mètres de haut, ce qui était plutôt petit pour un cyclope adulte. Il devait donc être jeune et accompagné, voilà ce qui n'était guère rassurant. Il fallait donc le tuer rapidement ou bien fuir à toutes jambes. Le plus vite possible.

Le jeune garçon, qui s'appelait en fin de compte Erin, semblait en transe. C'était tut bonnement compréhensible lorsqu'on croisait pour la première fois une bestiole pareille. Il avait attraper une minable branche ce qui me fit rire. Il fallait bien plus qu'un bout de bois contre un cyclope, mais au moins, il ne s'était pas fait dessus. J'étais la seule capable de sauver la situation. J'attrapais mon arc et ma flèche en bronze céleste et décochait cette dernière. Malheureusement, ce ne fut pas assez rapide et il évita l'arme tueuse avec facilité. Il fallait que je vise l'œil. Je me mis donc à courir rapidement, attrapant au passage Erin afin de le mettre à l'abri au niveau d'Acajou, qui nous avait fait part de sa présence en hennissant comme pas possible. J'étais particulièrement sûre que dans son langage, il me disait de bouger mes fesses pour qu'on puisse détaler très loin. " Ecoutes, tu restes là et tu bouges pas. Si je hurle un ordre, tu obéis s'il te plaît. Je m'occupe vite du cyclope et après on part loin d'accord. Rassures moi, tu n'as pas besoin de passer chez toi ? " Je repris mon souffle et ajouta. " De toute façon, ils pourront expédier tes affaires à Long Island ... "

Alors que j'allais écouté sa réponse, l'ombre se projeta sur notre zone et je compris qu'il arrivait derrière moi. Mes longs cheveux s'hérissèrent sur ma nuque et j'encochais rapidement une flèche, visant sa pupille dilatée. La flèche partit se loger à une vitesse éclair sur sa cible. Cette dernière explosa en poussière dorée. " Yeeees ! Je l'ai eu. " Seulement, ce n'était pas fini. D'autres arrivaient rapidement : en effet, on pouvait voir le sol trembler à chaque fois qu'il s'avançaient d'un pas vers nous. " On y va, on y go aller ! " Je ne pris même pas la peine de ranger mes armes et m'installait grâce à un rocher sur Acajou. Je tendis ma main au nouveau et l'invita  s'accrocher à ma taille. Un coup de talon sur le flan de l'animal volant et celui-ci décolla à travers les arbres. " Je suis désolée, c'était plutôt ... Brutal. Dis moi, tu n'as le vertige au moins ? " Je plaignais le petit. Il devait être plonger dans un état de choque et de peur et j'avais rien fait pour l'aider en le faisant gagner de l'altitude sur un pégase. Je m'attendais à des milliers de question de sa part et j'espérais tout simplement que ça ne prendrais pas trop de temps. J'étais toujours de mauvaise humeur et cette mini bataille n'avait pas arrangé les choses.

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Erin & Raphaëlle

Lorsque nous avions décollé, je savais que nous serions pas pour autant en sécurité. Le cheval ailé était exténué de j'allais pas tarder à le rejoindre dans cette fatigue collective. Pourtant, je ne voyais aucune solution autre que celle-ci pour rentrer. De plus, le jeune homme derrière moi ne devait pas être rassuré. Ça me rappelait la première fois que j'avais monté une de ses bêtes. j'étais tombée dans le lac et Spencer avait sauté à l'eau pour me sauver. C'était la pire expérience de vol de ma vie mais ce n'est pas pour autant que j'avais refusé de remonter en selle. Au contraire, deux jours plus tard, je m'envolais dans les cieux. La bonne époque, où je n'avais aucune responsabilité si ce n'était que de me tenir bien lorsque j'étais devant Chiron. Maintenant, j'étais majeure, professeure et guide pour enfants paumés. "  J'ai peur du vide oui, mais... je vais fermer les yeux et ça ira, je crois. " murmura Erin, s'accrochant un peu plus à moi. Aie. Un point en moins pour moi. S'il vomissait sur moi, je serais incapable de voler plus longtemps. " Ecoutes ... On va voler encore un peu ... et on va ... Trouver une solution. Oui. " Je ne savais pas s'il m'avait entendu. Après tout, le vent qui percutait nos corps était puissant, et la vitesse d'Acajou n'arrangeait pas les choses. Je restais muette quelques instants, réfléchissant à un moyen commun pour rentrer à Long Island sans encombres. Mais comment ? Si j'avais pris Acajou et volé pendant plusieurs heures, c'était bien parce qu'il était presque inimaginable pour un demi-dieu de prendre l'avion dans une foule pleine de monstre. je n'osais pas pensé aux possibilités de combats que je pourrais avoir dans un avion.

Quelques secondes plus tard, je sentis des larmes sur mon t-shirt déchiré. Le gamin pleurait. " Je... je ne comprend pas... je... c'est quoi tout ça ? Le monstre ? Le cheval et tout ? Pourquoi... ? Pourquoi vous êtes venu me chercher ? C'est... c'est pas réel... " Ça ce n'était pas cool du tout. Je n'aimais pas voir des enfants pleurés. D'une, parce que cela me rappelait trop ma propre personne à leur âge, dans la salle de bain, pendant que ma mère pétait des câbles, mais aussi parce que j'étais souvent beaucoup trop maladroite avec les mots pour arriver à les consoler. J'essayais, tant bien de même, de répondre à ses questions. Je sortis un sourire chaleureux, celui que je gardais pour des cas comme celui et je me lançais, toujours aussi hésitante, mais essayant de paraître de bonne humeur, ce que je n'étais pas. " C'est normal que ... Tu ne comprennes rien. Mais c'est réel. Nous sommes très peu à voir à travers ce qu'on appelle la Brume. La mythologie grecque comme tu l'as connais est réelle. Nous sommes des demi-dieux. Un de nos parents est un mortel et l'autre une des divinités de l'Antiquité qui traîne on ne sait où dans New York, dans le monde, draguant on ne sait qui et nous attirant des ennuis bien sûr. " Je fis une pause. L'image de mon père apparut subitement dans ma tête. je l'imaginais blond, un sourire Colgate et ses lunettes de soleil d'aviateur. Je le chassais d'un coup. J'avais aucune envie de penser à lui maintenant. Plutôt sauter dans le vide. " Je ne sais pas pourquoi mais, on dégage une certaine odeur, qui est détectable autour de nos onze à treize ans. Le cyclope a senti ta présence et disons que j'ai accéléré son arrivée. Enfin ... voilà ... Je suis venue te chercher pour te mettre en sécurité ... Dans une sorte de camp de vacances. Tu verras, c'est bien là-bas. Il y a pleins de jeunes comme toi et moi, tu te sentiras chez toi rapidement. Puis, c'est juste le temps de t'entraîner un peu. Tu pourras retourner chez toi quand tu le voudras. " J'avais essayé d'être le plus claire (et rassurante) possible. Espérant l'avoir endormi dans ma longue tirade. je voulais pouvoir réfléchir à ce que nous allions faire. Oui, car je ne voulais pas, j'en étais certaine, retomber sur une bande d'harpies dégénérées et risquer ma vie une fois de plus pendant quatorze heures.