La journée était belle, pas trop fraiche, car nous étions en début d’été et ni trop chaude à cause des nuages qui nous passaient au-dessus de nos têtes. C’était agréable, nombres de mortels sortirent entre amis et en famille pour profiter d’une ballade, d’une sortie, de visiter… La vie à New-York battait son plein avec toute cette agitation. Les bateaux étaient nombreux aussi à remonter le fleuve, ainsi que plusieurs vélos qui circulaient sur toutes les voies. Qui ne serait pas tenter de sortir pour se donner à une activité en plein air, ne serait-ce que pour s’asseoir sous un arbre et se relaxer ? Malheureusement, ce n’était pas mon cas. Bien que j’aurais aimé sortir pour me détendre un peu, j’étais coincé à mon bureau dans ma jardinerie. Je travaillais énormément sur mes plans. Tout ce ne passait pas exactement comme je l’aurais souhaité. De nombreuses complications apparaissaient chaque jour. Les premières étapes étaient remplies avec succès, mais les activités de demi-dieux n’ont fait qu’augmenter, rendant ma tâche de réunir tous les monstres devint de plus en plus difficile.

J’avais devant moi, de nombreuses notes sur les résultats de mes réunions, ainsi que sur l’actualité des créatures. Les premiers rassemblements avaient apporté quelque chose, mais cela restait coincé. Ce que je disais les intéresser, mais ils n’étaient pas plus convaincus, fatigué sans doute par toute une vie à se faire massacrer. Pour les motiver, je devrais faire des actions encourageantes. Je devrais agir et faire avancer les choses. Par exemple, gagner des victoires contre les héros et les dieux, ramener des artefacts magique… Quelque chose qui les inspirerait. Mais plus j’y travaillais, plus j’étais coincé. Certains objets pouvant servir étaient difficiles d’accès. Je pourrais les obtenir, mais ce ne sera qu’avec de la chance que j’arriverais à les obtenir. En plus, plusieurs de ces objets intéressants étaient protégé dans des lieux inaccessibles pour une créature. On devait être un dieu ou un bâtard pour mettre la main dessus. Je devrais donc accomplir quelque chose de plus simple pour obtenir le soutien des créatures.

Pourquoi ne pas attaquer les têtes des demi-dieux. Oui, ceux ayant une notoriété comme Percy Jackson seraient des cibles de choix. Les faisans tombés d’une manière ou d’une autre infligerait un coup critique aux demi-dieux. Le moral serait au plus bas, ils seraient désordonnés et nous, nous frapperions et détruirons tout. Mais qui étaient les bâtards populaires ? Je verrais cela plus tard. Le temps ne manquait pas, personne ne se doutait vraiment de mes dessins et donc, je pouvais encore agir en toute discrétion. Une pause était donc possible. Sortant de mon bureau secret, je partis rejoindre ma cuisine pour me préparer du thé. Rien de tel pour se détendre et reposer son esprit avant de reprendre toute activité cérébrale. Je pouvais aussi profiter d’au moins cinq minutes de bon temps, je ne vivais pas que d’enfermement et d’obscurité. J’ai toujours aimé le soleil, même mes petits aimaient cet astre du jour comme tout bon reptile. Une sortie en groupe, nous pouvions dire. Par contre, ce qu’il me manquait, c’était la mer. Même si j’avais connu un moment horrible avec le dieu des mers et océans, je restais tout de même attacher à cet élément. J’étais issue d’une famille liée à l’eau. Mes parents, mes frères et sœurs… J’aurais pu être considéré comme une naïade. Mais c’était de l’histoire ancienne à présent, seul les souvenirs restaient.

Méduse – Peut-être qu’un jour… Je me ferais mon propre domaine des mers. Les choses seront tel que j’aimerais.

Un rêve sans espoir de se réaliser. Déjà, si ce que j’avais prévu se réalisait, faire du monde comme je veux n’était pas aussi garantit. Enfin bref, je me perdais. Je dois rester le plus concentré possible et remettre un peu d’ordre. C’était une fatalité pour les créatures, agir de façon désordonnée et chaotique. Il faut être plus logique, coordonné et suivre une ligne droite. Et tout cela en étant unis. Je ne vous dis pas l’énorme travail qui m’attendait, mais je me tenais prête et forte pour mener à bien cette lourde tâche. Oui, l’espoir qui n’était pas certain au départ grandit et continuera de grandir. Nous accomplirons de grandes choses et nous aurons enfin, notre vengeance.

Alors que je terminais ma tasse, j’entendis toquer à la porte. Je me retournai violemment et mes petits se mirent à sifflet fortement pour attaquer. Quelqu’un ici ? Un potentiel client qui oserait me retrouver ici ?! Je m’approchai de la porte sur mes gardes et sentis son odeur à travers la porte. Un peu faible, mais reconnaissable. Un demi-dieu… Son odeur évoquait l’orge au soleil, des légumes bien frais accompagner de fruit et de blé… Fils de Déméter… L’odorat d’un monstre est très souvent mentionné, mais il était très dur à décrire. Là je vous ai fait une représentation simplifier, profitez-en je ne serais pas aussi souvent gentil. Un fils de Déméter ici. Que voulait-il ? Un demi-dieu qui vient chez un monstre cherche avant tout d’être discret pour lui couper la tête. Là, il se fit volontiers remarquer comme avoir une cible sur lui. Soit il se surestimait se croyant invincible, ou bien il s’agissait d’un piège. Je ne voulais pas encore être renvoyé pour un moment et revenir dix ou cent ans plus tard. Je faisais déjà beaucoup d’effort pour revenir le plus vite possible, mais se faire tuer n’était jamais agréable. Je fis donc glisser tout ce que j’avais sur mon bureau dans un grand coffre à côté que je verrouillais. J’allais donc ouvrir la porte et gardai une distance de sécurité entre lui et moi. Bien entendu, il avait les yeux fermés, mais il ne portait aucune arme à la main, venu en simple touriste. Mes petits étaient toujours aussi énervés. Cela semblait trop beaucoup pour être vrai.

Méduse – Fils de Déméter… Sois le bienvenu en mon antre. Désires-tu rejoindre ma collection dans mon jardin.

La réponse était évidente, et je m’attendais à le voir dégainer une arme de nulle part et me trancher la tête. Au moindre faux pas de sa part, et ce sera sa tête qui tombera. Bien qu’elle soit belle, elle aurait fait une magnifique sculpture pour embellir d’avantage mon petit chez-moi. Cela arrivera sans aucun doute, un combat entre nous deux allez arriver, comme le soleil se lève et se couche. Je restais donc éloigner de lui, à l’abri de toutes armes au corps-à-corps. Par contre, contre les armes à distance, je devrais d’avantage redoubler de méfiance. Les bâtards étaient perfides et avaient toujours plus d’une corde à leur arc. Si ce n’était le couteau qui vous tuait, ce serait la hache, ou le flèche. Donc, je m’attendais à tout.

Méduse – Qu’est-ce qui peut bien t’emmener en mon humble demeure ? Tu risques fort en venant te montrer à moi.

Son intention était bien clair, me vaincre. Mais sa façon d’agir était bien singulière. J’étais curieuse de savoir quel plan il avait mijoté dans son petit esprit avant de le faire disparaitre. C’est alors qu’une hypothèse me vint à l’esprit, et s’il n’était pas seul ? Des amis seraient avec lui, voulant me prendre en embuscade. Ils agissaient la plupart du temps en groupe. Venir à bout d’une personne, ils devaient agir à plusieurs. Pathétique. Mais la vie d’un monstre n’était jamais facile.

Cyril - Merci, Méduse. Et non, mais je voudrais... parlementer avec toi.

Parlementer ? Depuis quand un demi-bâtard veut parlementer avec un monstre ? À croire qu’il était plus civilisé et qu’il avait une idée derrière la tête. J’avais davantage de raison de me montrer méfiante. Il entra donc dans le bureau et parvint à retrouver le bureau. Il s’assoit directement à ma place. Cet homme ne manquait pas d’arrogance. Il se surestimait. Croyait-il être maître de la situation ? À l’abri de tout danger protégé par des acolytes embusqué ? S’il voulait se la jouer comme ça, je le ferais redescendre sur terre pour le calmer. Enfin, il était confiant en lui, mais il n’avait pas ouvert un instant ses yeux. Cela donnait un aspect ridicule. J’aurais bien voulu le pétrifier pour lui montrer que je n’appréciais pas ce genre de comportement si ce n’était pas moi qui me comportais ainsi, mais je voulais savoir de quoi il voulait parlementer.

Cyril - Avant que tu ne poses la question, je suis tout seul. Personne ne sait que je suis venu te voir, et encore moins pourquoi.

Ça j’avais du mal à le croire. Un demi-dieu était perfide et lâche. De plus, pourquoi viendrait-il seul dans un des endroits les plus dangereux de la terre. Arrogant et stupide.

Cyril - Je sais la haine que tu voues aux dieux, en particulier à Athéna. Je suis persuadé que la voir déchue de son pouvoir te rendrait heureuse et satisfaite, je me trompe ?

Tu parles d’une découverte. N’importe qui connaissant mon histoire saurait que je voudrais me venger d’Athéna. Mais bon, il disait cela pour en venir au principal. J’attendais donc sa grande révélation qui pourrait sans doute lui épargner sa vie. Il me fit un grand sourire, persuader qu’il allait faire la proposition du siècle. Sans doute un rapport à la déesse des grosses têtes.

Cyril - Quoi qu'il en soit, je fais partie d'un groupe de demi-dieux qui veut détruire l'Olympe. Nous ne sommes pas très nombreux pour l'instant, mais je ne désespère pas de voir le groupe s'étoffer et devenir une force non négligeable dans la balance. Et pour cela, autant avoir des alliés qui partagent notre objectif. Qu'en dis-tu ? Apporter ta pierre à l'édifice en échange d'une sécurité vis-à-vis des autres, cela te convient-il ?

Pardons ? Des demi-dieux qui veulent s’attaquer à l’Olympe ? Ça s’était une nouvelle. J’avais ouï dire d’un conflit chez ces sauvages, mais sans plus, pas à une histoire de rébellion. J’avais du mal à le croire et j’étais convaincu à ce moment-là, il se moquait de moi. Et il voulait conclure une alliance avec moi dont je bénéficierais d’une protection à l’encontre de ses partisans. Là, mon plan personnel me revint en mémoire, j’avais besoin d’aide pour acquérir ce que j’avais besoin et qui de mieux que des héros ? En plus, ils avaient presque le même objectif que moi. C’était trop beau pour être vrai et je ne voulais le croire aussi facilement. Toujours méfiante, je voulais me renseigner un peu plus sur l’affaire :

Méduse - Disons que je te crois, je te suis dans ta résistance et tout ce qui se passe ensuite comme tu la dis. Les dieux et leurs alliés sont anéantis. Qu’en sera la suite ? Quelle place j’aurais dans ce nouveau monde ?

Et oui, c’était bien beau de vouloir rejoindre la révolution, mais encore il faudrait voir la récompense à la fin. Si je ne parvenais pas à accomplir mes dessins, j’aurais voulu un plan B pour assurer ma sécurité. Même si ce que me proposait ce rebelle n’était pas sûr. Et pour cela :

Méduse – Et bien entendu, qu’est ce qui prouve que tu me dis la vérité ?

Une bonne preuve convaincante était rassurante. Je ne voulais les suivre dans une quelconque aventure sans garantis et risquer de me faire encore trancher la tête, croyait moi, c’est traumatisant.

Cyril - Sache une chose, Méduse : si, dans le nouveau monde, toi ou les autres monstres continuez votre fâcheuse tendance à vouloir détruire les demi-dieux pour ce qu'ils sont, nous n'hésiterons pas à contre-attaquer si cela est nécessaire. Que les choses soient bien claires, ce genre d'entreprise ne pourra perdurer que si chacun y met du sien. Y compris les alliés auxquels on ne s'y attend pas forcément. Tu auras donc la place que tu désires, tant que chacun respecte la paix qui devra s'installer par la suite. Enfin, une preuve que je te dis la vérité, si on peut appeler ça une preuve... Je suis là, tout simplement.

Je devais l’admettre, il pouvait se montrer convainquant. L’assurance qu’il faisait preuve lui donnait du charisme et j’étais bien tenter de le croire. Le fils de Déméter devait réussir à convaincre plusieurs de ses semblables à le rejoindre. On y voyait bien ses convictions dans ses dires, et sa colère et son machiavélisme se sentait à plein nez et je devais l’avouer, cela me plaisait beaucoup. En revenant juste à ce qu’il venait dire, cela était à réfléchir. Les monstres justement, étaient, pour la plupart, conçu dans la haine et le chaos. Vouloir tuer était inscrit dans leurs gênes. Gaïa et Echidna, deux principales mères de monstres n’ont conçu leurs rejetons que pour la haine et la guerre. À cause de quoi ? Des dieux qui les ont combattus et chassés. Pour d’autres comme moi, nous étions devenus des monstres à cause de la vanité et de la jalousie des dieux. Les héros qui nous combattent et nous tuent… Pourquoi le faisaient-ils ? La réponse était qu’en réalité, ils le faisaient pour des quêtes donner par les olympiens seulement pour leur amusement. Ainsi, nous nous défendions contre les sang-mêlé et comme nous ne pouvions nous en prendre à leurs parents, leurs enfants n’étaient qu’une solution de les atteindre.

Mais si les dieux disparaissaient, les bâtards n’auraient plus aucune raison de nous couper la tête et nous, plus aucune bonne raison de nous en prendre à eux. Logique. En plus, nos projets se rejoignaient sur plusieurs points. Une entre-aide pouvait être possible. Et il voulait bien me laisser une place dans ce monde, que je désirais. Et tout cela à la condition d’une paix. Pas la paix genre on s’aimaient tous et c’était solidarité, mais plus du genre chacun chez soi et on ne s’embêtait pas. Pour preuve, il parlait de sa présence. S’il n’était pas venu seul, ses complices se seraient déjà jeter sur moi. On pouvait donc parler d’une demi-preuve alors. Etant encore méfiante, je voulais avoir encore quelques détails.

Méduse – Disons par exemple que je veux devenir la reine de ce que je veux, des terres et des biens que je désire ou simple citoyenne ou vivre dans une bonne maison pour y fonder une famille… Je le pourrais ? Cela me sera accorder sans aucune entourloupe de votre part ?

Et oui, avec eux je m’attendais toujours à quelque chose, un mauvais coup et je voulais être absolument sûr d’être gagnante. Si tel était le cas, je pourrais bien évidemment accepter cette paix, sinon je les vouerais tous à la destruction.

Cyril - Ce serait tout à fait possible, et je peux y veiller. Mais encore une fois, il faudra des garanties que ni toi ni les autres monstres ne chercherez à attaquer les demi-dieux. Bien que je pense que l'origine de nos attaques contre vous ou les vôtres sera éradiquée. Bien évidemment, tu as tout le temps de réfléchir à ma proposition. Voici ma carte, si tu as envie de me recontacter pour me faire part de ton choix.

Il se leva et me donna une carte tout en gardant les yeux fermés. Je la pris délicatement et me mis à lire ses coordonnées. Il venait de dire ce que je pensais. Étions-nous vraiment sur la même longueur d’onde ? Cela me faisait un peu froid dans le dos de rencontrer un demi-dieu intelligent et je ne savais si je devais le voir comme un ennemi à écraser ou bien un véritable allié potentiel.

Cyril - En tout cas, ce fut un plaisir de discuter avec toi, chère Méduse. Je suis persuadé que nous pourrons construire un monde où nous pourrons cohabiter sans problèmes. Ce n'est qu'une question de temps avant que cela se réalise, c'est à nous de faire en sorte que ça s'accélère.

Il semblait y croire tout autant, ou bien, il faisait semblant d’y croire, il restait convainquant. Et moi, je ne dirais pas non à un plan pour réduire les olympiens en miettes. Posant sa main sur la poignée de porte, il ajouta… Il arrivait bien à se déplacer et faire des choses les yeux fermés dans un endroit inconnu et hostile, à croire qu’il s’était entraîné avant :

Cyril - Quel que soit ton choix, je m'engage à faire en sorte que la Résistance ne t'attaque pas si tu ne l'attaques pas. C'est la moindre des choses pour recommencer sur des bases saines, tu ne trouves pas ?

Alors qu’il franchissait la porte, je l’appelais :

Méduse – Avant de partir, fils de Déméter… Jures sur le Styx que tout ce que tu viens de me dire est vrai. Fais-le et j’en ferais autant. Même, je pourrais attirer des monstres à ta cause. Je ne peux garantir que tous voudront te rejoindre et ne vous attaqueront pas, mais je peux déjà te faire venir une bonne poigné qui grossira à son tour.

Il n’avait qu’à faire ça, et ma réponse serait évidente et ne tarderait pas.

Cyril - Je n'aime pas user des mœurs de notre monde, mais je te jure sur le Styx que tout ce que je t'ai dit est vrai. Je m'engage à faire de mon mieux pour tenir mes engagements, mais en échange, jure toi aussi sur le Styx que tu feras de ton mieux pour tenir les tiens. C'est obligatoire pour construire un monde en paix.

Je m’attendais à ce qu’il le jure de suite, pour prouver qu’il était sincère ou le faire croire. Il la dit, mais avec une certaine résistance. Voilà qui pouvait faire croire qu’il n’était pas sérieux, qu’il cachait quelque chose. Mais s’il venait à mentir, il subira les foudres pour son affront. J’avais donc tout ce qu’il me fallait. Pour ma part, il faudra que je révise mon plan pour l’adapter. Ce qu’il proposait été plus intéressant, et si je pouvais vraiment choisir mon destin, ce sera moi qui lancerais les éclairs sur ceux qui me soûlaient. Ou quelque chose d’aussi badasse. Enfin, on verra, là je devrais vivre en paix avec eux pour un long moment, et puis je pourrais sans doute m’en prendre aux fidèles des dieux. Tout sourire aux lèvres, de façon maléfique :

Méduse – Je te le jure sur le styx aussi, je ferais ce que j’ai promis de faire… Bien, nous venons donc de conclure une belle et des plus étranges alliances. Y’a-t-il un rituel à accomplir ou une fête ? Que faisons-nous donc ?

Je le taquinais un peu, amusé par la situation. Qui sait ce que cela donnera, où cette action nous mènera ? J’avais tout de même un doute sur sa réussite, mais s’ils avaient de bons moyens de départ, je pourrais leur proposer un moyen d’avoir l’avantage… Mais je ne le désirais pas du tout, du moins de suite.