Je me réveillais avec un sacré mal de tête. Je n’avais pas bu hier, je ne buvais jamais, mais là, je devais découvrir le réveil après pris d’alcool sans alcool. Mon sommeil fut bien agité et ma tête me tournait. Bon, un petit-déjeuner, une bonne tasse de thé et hop au travail, tous cela devrait m’aider à me recharger. Me levant péniblement, je cherchais la salle de bains. Étrangement, je n’entendis pas mes petits trésors. D’habitude, ils ne dormaient presque pas et sifflaient à longueur de temps. Je m’étais peut-être tellement habitué à cela, que je ne faisais plus trop attention. La pièce était totalement dans le noir et je n’arrivais pas à trouver l’interrupteur. Je parvins avec un peu de difficulté à trouver la salle d’eau. Je n’étais vraiment pas dans mon assiette. Ces derniers jours étaient, comment dire, épic avec cette histoire de résistance, de rassemblement de monstres et de ma rencontre avec ce gamin. Nullement besoin de boire, une vie comme ça suffisait à soûler n’importe qui. Au toucher, je parvenais à reconnaitre le lavabo et le miroir faisant aussi office d’armoire à maquillage au-dessus de l’évier.

J’avais réussi à trouver le bouton pour allumer la lumière et j’y appuyais pour voir mieux tout en ouvrant l’armoire. Bon, je pris le dentifrice et une brosse à dents, qui me semblaient nouveaux, je les avais achetés et oubliés ? Possible. Bref, je mis la patte blanche sur la brosse et commençai à me frotter les dents. Je refermais le miroir, je contemplais mon reflet. Bon sang, j’avais réellement une sale tête. Les cernes, la bouche, le nez… J’étais méconnaissable. En plus, mes serpents n’étaient plus là et j’avais rapetissais et… Mes serpents avaient disparu et j’étais plus petite ?!

Méduse – AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!

Mais c’était quoi ce délire ?! Je n’étais plus moi ! J’avais des cheveux ! Mais j’étais un jeune garçon de d’une dizaine d’années ! Mais qu’est-ce qui m’arrivais ?! Je tripotais le visage, je jouais avec mes cheveux pour m’assurer que ce soit réel, je m’étais même donné des claques, plusieurs fois. Mais non, c’était bien réel, j’allais devenir folle, je me retenais de crier à nouveau :

Méduse –AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!

Je reprenais mon souffle, je réfléchissais à comment j’en étais arrivé là. Hier, il n’y avait rien eut de spéciale, j’étais dans mon bureau, en train d’assembler les… Enfin ça n’avait rien à voir avec ça ! En y faisant un peu plus attention, je reconnus ce visage. C’était celui du gamin à la grotte. Oh le sale petit… J’étais sûr et certaine qu’il était derrière ça. Comment ?! Je n’en avais aucune idée, mais il était derrière cette farce. Je dois le retrouver et lui apprendre qu’on ne joue pas à des tours comme ça. Bon sang, pourquoi ce genre de chose n’arrivait qu’à moi ?

Tout ce qui suivit se passa à grande vitesse. Ma camionnette fonça à travers le paysage à vive allure. Je savais où était le camp des demi-héros, ce n’était donc qu’une question de temps avant que je ne retrouve ce sale gosse. Mon véhicule fit des bons par-dessus les obstacles et les voix déformer en plus, je n’avais pas une aussi bonne visibilité qu’avant. J’étais plus petit ou petite, je voyais moins loin et j’avais un peu plus de mal à atteindre les pédales. Pas que j’étais devenu un Pygmée, mais la différence de taille se faisait sentir. J’étais tellement absorbé par ma colère, que je ne faisais pas du tout attention à ce qu’il se trouvait sur ma route. Toute pauvre âme qui s’y promènerait devrait vite fuir si elle ne désirait se faire aplatir. Je me répétais « Pourquoi moi ?! » Déjà maudite pour ma beauté et être victime d’une relation ambiguë, voilà qu’un nouveau mauvais sort me frappait. Dans ce monde, on ne pouvait pas compter sur les dieux olympiens. Si vous êtes malchanceux, comptez sur eux pour enfoncer le clou. Ils sont comme de mauvais lutins farceurs. Et les demi-dieux, leurs apprentis. Ce mioche avait dû obtenir l’aide de l’un de ces lutins pour jouer cette farce. Je ne possédais plus mes pouvoirs, mais je disposais toujours de moyens pour combattre, l’esprit avant tout.

J’arrivais dans le coin paumé où ces héros se cachaient. Encore un peu et je serais arrivé. Mais, je me souvins, leur maudit camp était protégé par une barrière magique, comment y rentrer ? Elle repoussait mortels et monstres. Mais j’étais dans le corps d’Asteri, qui lui y vivait. Cela pourrait marcher, cette enveloppe serait la clef. A moins que la barrière bloque aussi au niveau esprit. On verra bien, je trouverais un moyen de passer. Finalement, cela avait un avantage. Je ne savais pas si ce que je vivais serait définitif ou non, mais je comptais bien finalement en profiter. Je pourrais faire un maximum de dégâts avant de redevenir moi-même, ou mourir en martyre pour mes semblables. Si je n’avais pas d’autres choix.