Respire....respire... et tir ! Le coup par, la balle atteint la cible, fin du contrat. Je me relèvai de ma position allongée en haut de ce toit et commençai à replier mon sniper pour le faire rentrer dans mon sac à dos. Les balles ont été faites sur mesure et par différentes entreprises, aucunes chances que l'on remonte jusqu'à moi. J'avais suivis cette homme de 28 ans depuis qu'il était sortis de la Colonie, il était venue en ville pour s'acheter des cigarettes. Comme quoi fumer tue vraiment plus vite qu'on ne le croit. Après avoir rangé minutieusement mes "outils" je me remet en route et descend l'échelle pour atteindre la ruelle. Je soulevai une bâche et y récupérai ma moto que je conduisis pour retourner jusqu'à la tour. D'habitude j'agis de nuit mais là c'était une occasion en or ! C'était un fils d'Arès, les plus ingérables selon moi. Ma croisade consistait à faire une frappe préventive, mieux vaux prévenir que guérir non ? Tous ne sont pas des monstres mais si l'un d'eux, ne serait-ce qu'un, décide d'un coup d'avoir la folie des grandeurs, il pourrait mettre le monde à genoux en un rien de temps. Si parmi les mortels nous avons des fou, des fanatiques, des terroristes, des cinglés et j'en passe, pourquoi les demi dieux seraient différents ? Alors pour éviter cela, je me suis lancé dans cette croisade il y a de cela quelques années maintenant. La venue de Pandore dans ma vie à beaucoup changé ma vision des choses mais avec mon équipe de chasseur, j'essaye de garder mes idées claires.

Je passai donc par le tunnel souterrain et y gare ma moto avant de déposer mon matos dans ma sorte de monte charge secret. Cette sorte de petit monte charge arrive directement dans ma pièce secrète dans mon penthouse, de quoi pouvoir remonter dans le hall de la tour sans avoir d'armes. J'y déposai donc en dernier ma tenue et enfilai mon costard cravate habituel avant de faire remonter le monte charge. Arrivé dans le hall je vis l'une des dizaines de secrétaire s'y trouvant avec deux vigiles portant une jeune femme qui s'accrochait au comptoir. Bien évidement les vigiles la firent vite lâcher et commencèrent à l'emmener.

Grégoire, George, qu'est-ce qu'il se passe ?

Mais ce ne fut aucuns des vigiles qui prirent la parole en premier ma la secrétaire en question.

Navré du dérangement monsieur Grayson, cette fille voulait vous voir, prétendant être votre...

Cousine... C'est ça ?

Et je regardai alors Chiara qui était aux prises avec les vigiles. Je soupirai quand la secrétaire confirma ce que je venais de dire. Je n'avais pas reconnue Chiara sur le coup, elle devait avoir... 16 ans maintenant (oui cela sert d'avoir une excellente mémoire ainsi qu'un esprit vif que voulez-vous). Je ne l'avais revue depuis pas mal d'années et la dernière fois elle n'avait pas vraiment cette tête, après tout on change pas mal à l'adolescence. Je fis signe aux vigiles de la lâcher, leur dis de partir, et soupirai doucement avant de m'adresser à Chiara.

Excuse les tu sais comment est ta tante (hrp: la mère d'Ethan) avec la sécurité. Et puis tu n'es pas venue ici depuis une paire d'année, même moi j'ai failli ne pas te reconnaître. Bon, qu'est-ce que tu veux Chiara ?

Je mis les mains dans les poches de mon pantalon noir en la regardant. Elle avait effectivement pas mal changé, c'était devenue presque une jeune femme maintenant. J'avais souvenir que ma tante, la mère de Chiara, et elle ne s'entendaient pas beaucoup. Et puis justement elle s'était un peu replier sur elle même quand il y avait eu une dispute entre elle et le reste de la famille.

Hum. Je n'ai pas le droit de venir voir mon cousin parce que je l'adore ?

Elle marqua une pause après cela, je ne réagis pas et attendis qu'elle me réponde vraiment, mains dans les poches.

Je me suis encore disputée avec elle

J'hochai doucement la tête en lui faisant un léger sourire triste. Je savais que ce n'était pas simple pour elle bien qu'au fond je la connaissais peu. Elle était ma cousine et nous nous étions un peu vu étant plus jeune mais c'était rare.

Suis moi va.

Je la fis monter dans l'ascenseur et j’entrai mon code et ma carte pour pouvoir actionner le centième étage, mon penthouse. On arriva donc dans mon lieu de vie et je me tournai vers elle.

Je sais que ça doit pas être simple... Et t'as bien fait de venir, si jamais t'as besoin tu sais que je suis là ? Bon et du coup, t'es venue pour la bouder et tu compte rester quelques jours jusqu'à ce qu'elle s'inquiète et te demande de revenir c'est ça ?

Je ris un peu avant de lui mettre une légère tape sur l'épaule pour lui montrer que je n'étais pas totalement sérieux. J'allai à la cuisine sortir deux bières. Je ne l’incitais pas à boire mais je savais qu'elle finirait par se servir elle-même alors autant éviter le conflit. Je lui en tendis une et me mis sur le canapé en l'invitant à faire de même. Je bus une gorgée avant de lui demander:

Alors Chiara, t'as du boulot ? T'en cherche ? T'es dans les études ?

Peu subtil mais j'avais envie de savoir, et puis je lui montrai que je m'intéressais à elle de cette manière. Je m'attendais à ce qu'elle m'envoie bouler comme souvent les adolescentes dans son genre: un peu rebelle, défiant l'autorité et ne voulant avoir de compte à rendre à personne. J'avais beau être un génie et avoir fait de grandes études en peu de temps, j'avais eu ce même comportement rebelle. Durant mes études en France j'avais fais de nombreuses conneries, notamment sur la fin tuer mon ami Paul mais ça c'était pour une autre raison: il était un demi dieux. C'était d'ailleurs lui qui m'avait tout appris sur la brume, la colonie etc. J'étais un passionnés de mythologie grecque et donc en connaissait déjà une grosse partie, mais le fait que tout cela soit réel m'avait été apporté par ce fils d’Héphaïstos qui avait été le premier à mourir pour mon idéal, ma croisade. Je ne l'avais pas fait par envie, mais par idéal justement: selon moi ce genre de pouvoirs représentaient de trop grands dangers pour les humains, il valait mieux faire une frappe préventive plutôt que de les laisser croître d'avantage. M'enfin depuis quelques temps je commençais à remettre en question ce genre de pensée plutôt drastiques...

Elle m'expliqua donc que, comme avant, sa mère n'avait que faire d'elle et qu'elle n'avait actuellement rien à faire à part essayer d'avancer sans trop pouvoir car sa mère se mettait en travers de sa route. Je bu ma bière en l'écoutant attentivement, je savais qu'elle n'était pas venu ici seulement pour me parler, je supposai qu'elle voulait que je lui trouve un logement et/ou un travail, ou du moins que je la mette en relation avec des gens pouvant lui obtenir. Chiara n'était pas une enfant facile mais je semblai percevoir en elle la réelle volonté d'avancer et de se construire. Elle voulait un environnement stable, j'hésitai donc à lui proposer de rester mais le fait est qu'avec mes habitudes de vie cela serait compliqué de joindre tout les bouts. Entre mes sorties de chasseur, mon boulot à la tour et au restaurant, mes réunions à droite à gauche, les interviews, les shooting photo etc etc etc... Je soupirai et posai ma bière sur la table basse.

Ecoute Chiara, je vais appeler ta mère pour la prévenir que t'es là, même si tu dis qu'elle s'en fou, et je la préviendrai que je te garde ici au moins ce soir, ça t'irais ? Si t'as nul part où aller tu peux rester là, mais par contre si tu reste plus que ce soir, faudra bosser.

Au fond, même si je savais que ça serait compliqué, je voulais tout de même la garder ici. On ne se connaissait pas tellement et on s'était pas vu depuis longtemps mais elle était de ma famille, et étant fils unique je pense qu’inconsciemment je la voyais comme la petite sœur que je n'avais jamais eu. Sa mère, ma tante, n'avait eu aussi qu'une fille et ne s'en occupait visiblement pas, alors ce n'était pas comme si j'allais devoir m'occuper d'une crèche entière. D'autant qu'elle n'était plus une enfant, certes c'était une ado donc ce n'est pas forcément plus simple, mais ce que je veux dire c'est qu'elle pouvait être autonome.

Bon réfléchis-y j'appel ta mère, reste au moins ce soir et tu verras si tu veux rester et si tu te sentirais prête à travailler dans le monde des adultes.

Sans lui laisser le choix je lui tapotais la cuisse et me levai pour aller téléphoner à ma très chère tante à qui je n'avais pas adressé la parole depuis une paire d'année... Cela ne répondit pas, je réessayai donc mais encore une fois cela ne répondit pas, je laissai donc un message, libre à elle de l'écouter ou non.

Oui salut [nom de la mère de Chiara], c'est Barry, c'était simplement pour te dire que ta fille était avec moi, que tu ne t'inquiète pas.

Je ne précisai bien évidement pas que d'après sa fille, elle n'en aurait rien à faire. Je raccrochai ensuite, pas besoin d'en dire plus c'était suffisant. Puis je retournai dans le salon pour y retrouver ma cousine et savoir ce qu'elle en pensait, après tout je ne lui avais pas trop laisser le choix ni le temps.

Alors elle t’a répondu ? Quand je te disais que c’était que sa petite personne qui l’intéresse

Je ne répondis rien à cela, elle n'avait pas tord, c'était triste mais c'était la réalité des choses. Elle finit sa bière et se leva pour venir me rejoindre et me dire:

Ecoute, je veux rester ici. Je n’ai nulle part où aller et puis ma mère, bref voilà, elle n’aura pas le prix Nobel de la mère de l’année. Cependant [...] Je n’ai pas de formation. Je suis dyslexique et hyperactive, puis je n’ai pas eu ton éducation et surtout ton intelligence. Je suis bagarreuse aussi, même si ‘essaye de me calmer, tu me connais, j’ai un tempérament de feu, je suis impulsive, c’est comme ça malgré mes efforts. Je ne voudrais pas mettre à mal ton entreprise à cause de mes bêtises, j’aimerais essayer mais j’ai un peu peur pour toi et ma future entreprise. Tu ne devrais pas avoir confiance en moi, ça finit toujours mal, mais je veux essayer, je veux le faire

Je souris à sa sincérité, je savais que Chiara n'était pas du genre à se confier ni rien et donc je savais bien que cela n'avait pas dû être facile pour elle de me dire tout cela. Elle ne s'était pas réellement confiée mais elle avait tout de même fait preuve d'une grande sincérité. Je lui tendis donc la main en disant simplement:

Bienvenue chez Grayson Incorporation.

Et de mon large sourire commercial, je lui fis un clin d'oeil avant de lui mettre une petite tape sur l'épaule en commençant à me diriger vers d'autres pièces du penthouse.

Allez suit moi je vais te montrer où tu vas dormir.

J'ouvris donc une des chambres dont je me sers rarement et la fit entrer. C'était une grande chambre classique avec du rangement etc, elle avait tout ce dont elle avait besoin.

N'hésite pas à y mettre ta propre déco si tu reste un moment, j'espère juste pour toi que ça ne durera pas non plus plusieurs années, mais bref tu m'as compris.

Je la regardai en souriant, un sourire confiant et sincère et qui se voulait rassurant.

Je te donnerai ton emploi du temps plus tard, j'irai voir où je peux te faire bosser et je te ferais un petit planning. Et... je te remercie d'avoir été honnête, mais ne t'en fais pas j'ai confiance en toi et je sais que même si parfois ça sera surement un peu bancale, tu vas finir par trouver le rythme. Par contre à mon tour d'être honnête: certains boulots risques de ne pas te plaire, ça va être parfois trier des papiers ou des choses du genre, fin tu vois le tableau... Mais t'en fais pas, ça va le faire. Bon je te laisse t'installer dans la chambre, je reviens vite, je vais voir avec les secrétaires comment je peux t'intégrer aux plannings.

Je lui souris et me dirigeai vers l'ascenseur en direction du hall. Il fallait que je trouve à qui "confier" Chiara et quand, je ne pouvais la mettre dans les réunions des actionnaires ou ce genre de chose, cela n'aurait servit à rien et elle s’ennuierai à en mourir. Je finis par trouver plusieurs secteurs dans lesquelles elle pouvait servir et en ressortit donc une sorte d'emploi du temps. Elle verrait plusieurs services différents et ne resterait pas sur un travail fixe mais je ne pouvais la mettre à un seul et même endroit tout le temps. Je l'avais mis deux après-midi avec Ashleen, de cette façon elle bougerait un peu de la tour et travaillerait avec elle au restaurant. Je fis imprimer l'emploi du temps et remontai au penthouse, j'étais partis environs un quart d'heure, j'espérais que ça aurait été assez pour qu'elle s'installe et réfléchisse à tout ça.

Quand je revins, je la vis regarder par la fenêtre avant de se tourner vers moi.

Je ne suis pas aussi sûre que toi. Tu sais, c’est limite génétique de ne rien faire et de provoquer les gens, mettre le bordel quelque part. Et je ne parle pas de maman, je parle de….Peu importe. Je ne veux juste pas te décevoir comme j’ai pu décevoir tous les gens que j’ai connus jusqu’ici. Je veux bien travailler mais je vais te le dire, je n’ai que 16 ans et j’ai un peu peur de ce que les gens vont dire sur toi

Cela me fit sourire, je m'avançai vers elle et la pris dans mes bras. Je ne connaissais pas très bien Chiara mais quelque chose me disait qu'elle n'était pas forcément très câlin ni même tout simplement tactile, mais je voulais la "rassurer".

T'en fais pas va, je t'ai dis que c'était bon.

Je me reculai un peu et lui tendis le planning que je venais donc de lui faire. Je ne préférai pas parler de ce qu'elle n'avait pas voulu évoquer: son père. Je n'avais jamais su qui c'était, surement un type que ma tante avait rencontré comme ça et qui du jour où il a apprit qu'elle était enceinte avait dû se barrer. Tant qu'elle n'était pas prête à m'en parler je ne préférai pas lui poser la question, du moins pour le moment.

Tiens je viens de descendre te faire ton planning, je t'ai mis dans différents secteurs de sorte à ce que tu vois diverses choses et surtout ne t'ennuie pas. Les gens à qui je te "confie" sont tous des gens bien tu verras. Bon je vais juste prendre une douche je reviens, et je commence à avoir faim pas toi ? Commande des pizzas s'teuplé, prend le numéro sur la brochure qui est sur le bar à la cuisine. Dis leur que c'est de ma part et que je prend comme d'hab. Et prend toi ce que tu veux.

Je commençai à sortir de la chambre avant de m'arrêter au dernier moment et de me retourner:

Oh et pour mon image, je me fou de ce que vont dire les autres sur moi, j'ai pas besoin d'eux pour vire.

Je lui fis un clin d’œil puis partis vers la salle de bain. J'avais bien besoin d'une douche, après tout j'avais eu un demi dieu de plus il y a à peine quelques heures et croyez moi traquer puis tuer c'est tout un art mais c'est aussi du sport. Je comptais bien profiter de la pizza pour parler plus intimement avec Chiara, histoire d'en savoir plus sur elle. J'espérais qu'elle me parlerai de son père et de si elle l'avait déjà vu etc mais d'un certain coté j'y croyais peu. Tandis que l'eau chaude me couler le long du corps je réfléchissais aux divers profils qu'il pouvait avoir, mais je finis vite par abandonner car il y avait beaucoup trop de possibilités. En revanche je pouvais quand même en savoir plus sur elle sur d'autres plans: déjà je savais qu'elle n'aimait pas travailler mais au moins elle était motivé et ne voulait pas me décevoir, c'était en soit un bon point de départ.