S'il te plait... ne rend pas les choses plus difficile ! Je te promet que je reviens vite, mais je t'ai dis que ça prendra du temps avant que tu puisse revenir avec moi à la maison, il faut que tu reste encore avec ton grand-père. Profite de la plage et du beau temps, l'île est magnifique profite en.

Je soupirai et pris mon fils dans mes bras, je savais que du haut de ses 17 ans, Léonardo se sentais de revenir à la Colonie et de traquer avec moi les résistants, mais je ne voulais pas lui imposer ça et je voulais surtout qu'il soit en sécurité. Je dis au revoir à mon père à qui je l'avais confié, puis pris mon taxi en direction du seul aéroport de l'île.

Durant le vol vers New York, je dormis un peu, mais ce même cauchemar se répéta encore une fois... Toujours et encore ce même moment où je cours dans la forêt menant à la Colonie et où je vois les flammes et les morts. Ce même moment où je découvre mes deux plus jeunes fils ainsi que ma femme, tous morts, tués par la résistance... Je fus vite tiré de cet horrible souvenir qui hante mes rêves par les paroles annonçant que nous étions bientôt arrivé.

Un taxi m'amena jusqu'à chez moi et je pu reprendre ma voiture pour me diriger vers mon autre chez-moi: la Colonie. Je n'y avais pas mis les pieds depuis vingt ans mais voilà que j'y retournais beaucoup depuis l'attaque. A vrais dire, je n'étais pas forcément très enthousiaste à l'idée de vivre à nouveau à la Colonie, mais j'y ai repris un peu goût, et cela reste ma deuxième maison au fond. Je descendis de ma voiture et continuai à pieds, une fois à l’intérieur, je me dirigeais vers mon bungalow. Mes frères et sœurs, beaucoup plus jeunes évidement, n'y étaient pas, après tout ils devaient certainement s’entraîner ou faire je ne sais quoi mais peu de gens restaient dans les bungalows la journée. Je posai mes affaires sur le lit que l'on m'a attribué depuis mon retour et m'y pose à mon tour pour lire un peu. Cela me permettait de canaliser mes envies de vengeance, et au moins je pensais à autre chose qu'aux potentielles actions que l'on pouvait faire au sein de KERES. Depuis que je les avais rejoins, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer tout ce que l'on pouvait faire pour enfin éradiquer la résistance une bonne fois pour toute. Mais c'est alors que plongé dans mon roman, on vint frapper à la porte.

Entrez c'est ouvert, mais il n'y a que moi, je ne sais pas où sont les autres.

Traduction: vous pouvez techniquement entrer, mais cela ne vous servira à rien car celui ou celle que vous cherchez n'est pas là, à moins que ça soit moi mais cela m’étonnerai franchement.

Sans relever les yeux de mon romans, je vis du coin de l’œil la porte du bungalow s'ouvrir et je découvris alors Isalyne qui me dit:

Ils sont en vadrouille, je viens de les croiser. Bonjour, pardon de déranger, mais j'aurais besoin de conseils... Peut-être peux-tu m'aider ? Je suis Isalyne, fille d'Hermès.

Je laissai un blanc s'installer durant quelques secondes avant de reposer mon livre, me lever de mon lit et d'aller doucement vers elle. Je la regardai, son ventre était vraiment énorme et je jugeai qu'elle allait accoucher d'ici peu. Sa vue me rappelai celle d'Esperenza, ma femme, quand elle était enceinte de notre premier fils...

Je sais qui tu es, j'ai entendu parler de votre mariage, tout mes vœux de bonheur, profite en tant que c'est encore possible.

J'étais peut être froid mais au moins j'étais sincère, un demi-dieu ne peut goûter au bonheur que pendant un temps limité. Cela peut durer des années pour les plus chanceux comme moi, ou cela peut durer que quelques jours voir dans le pire des cas quelques heures, mais ça n'est pas eternelle. Je soupirai en continuai:

Excuse moi... bref, tu veux quoi ? Des conseils sur quoi ? A ce que je sais t'es un sentinelle non ? Je suppose donc que tu veux pas que je t'apprenne à te battre.

Peut être était-ce en espagnol ? Après tout elle savait peut être que j'étais en parallèle prof d'espagnol en lycée, ou alors c'était un conseil d'enfant d'Athéna ? Non ça ce n'est pas possible: elle a vu où était les autres alors elle ne serait pas venue me voir moi en particulier. En y réfléchissant un peu, je me dis que c'était peut être à propos de sa grossesse, elle savait surement que j'avais eu trois enfants et voudrait peut être me demander conseil vis-à-vis de ça. Cela restait logique non ? Et pour un enfant d'Athéna il faut savoir se fier à sa réflexion.

Si c'est par rapport à ton futur enfant que tu viens me voir je ne sais pas ce que je vais pouvoir t'apporter.

Je ne lui disais pas pour autant de partir car j'avais tout de même, au fond, envie de l'aider. Elle venait me voir pour quelque chose, alors que cela concerne son enfant ou autre chose je devais au moins écouter ce qu'elle avait à me dire.

Si tu veux bien, je vais m'asseoir d'abord parce que ça pèse cette histoire.

J'esquissai un sourire et alors que j'allai lui donner une chaise elle s'y assis d'elle même avant d'enchainer:

Désolée, c'est une grossesse gémellaire. Donc un peu plus compliquée à gérer qu'une grossesse simple. Mais déjà, merci pour tes vœux, et ensuite... Je suis désolée si je parais pas vraiment à propos, vis-à-vis de ta famille, et je te présente mes condoléances.

Gémellaire ? Je comprenais mieux la taille du ventre ainsi que sa fatigue... Déjà qu'une femme enceinte d'un enfant unique est déjà fatiguée, pour des jumeaux je supposai que c'était encore plus exténuant. De plus je commençai à me dire que c'était sa première grossesse, et que donc au lieu de commencer avec un enfant ils allaient en avoir deux d’emblée. Certes les parents ayant des jumeaux voir plus peuvent s'en sortir là n'est pas le problème, c'est juste que pour des demi-dieux, la tâche est forcément plus ardu de base. Je fis un bref sourire pour la remercier de ses condoléances et hochai doucement la tête.

Mais effectivement, c'est bien pour mes futurs enfants que je viens te voir. Tu en as élevé, je viens quérir tes conseils de père. Si cela ne te dérange pas, bien sûr...

Avant que je ne puis lui répondre, je la vis grimacer et je supposai qu'il s'agissait de ses futurs enfants. Cela me rappelait ma femme lors de sa deuxième grossesse, notre futur fils lui donnait s'en cesse des coups de pieds. Il était déjà très vif avant même de naître. Cette pensée me fit sourire car cela me sortit un peu du monde réel pendant un petit instant, mais je revins vite à la réalité et toussotai avant de répondre:

Eh bien pour commencer je dirai qu'il va falloir que vous soyez bien organisé. Élever un enfant n'est déjà pas chose simple, mais deux en même temps l'est encore moins et de plus vous êtes à la Colonie... Alors même si vous n'êtes pas les cibles des monstres en théorie, ce n'est pas non plus un endroit simple. Vous y avez vos impératif, toi en sentinelle, lui en prof, et puis ce n'est pas réellement un endroit normal. Mais j'ai déjà connu des gens qui n'ont vécu qu'à la colonie depuis qu'ils sont encore bébé, alors c'est possible. Ensuite quand il vont commencer à grandir, il faudra que vous soyez ferme mais juste: ils chercheront leurs limites et ça sera à vous de leur donner. Et ensuite soyez attentif, car tu le sais surement déjà mais tes enfants te prendront beaucoup voir tout ton temps. Nuit et jour, tout les jours, et presque pour toujours j'ai envie de dire.

Je souris, légèrement amusé. Même si en soit ce n'était pas tout à fait vrai car une fois que les enfants grandissent ils s'éloignent forcément un minimum. Mais être parent c'est un boulot dont on est jamais viré, même adulte nos enfants restent nos enfants. Isalyne allait surement le voir assez tôt - si ce n'était déjà le cas - mais une fois que nos enfants sont là, on veut les protéger et les aimer jusqu'à notre dernier souffle.

Je la voyais m'écouter attentivement en hochant la tête. J'espérais que mes premiers conseils l'aiderait. J'attendais qu'elle me pose des questions et m'apprêtai à lui proposer qu'elle m'en pose quand elle s'écria:

Bordel... Je crois que je perds les eaux...

Hein ? Quoi ? Les eaux ? Je... Hein ? Quoi maintenant ? Là maintenant ici ??!! Elle se leva difficilement avant de tomber à genoux en hurlant de douleur. Je couru vers elle et alors que j'allai lui demander "ça va ?" comme un c**, je me rendis compte que ça ne servirait à rien et agis plutôt autrement: je me concentrai pour entrer en lien avec ma chouette, Evelyne. Mes yeux devinrent blanc et je me sentais maintenant dans un autre corps: celui de ma chouette. Je lui intimai l'ordre de foncer dans l'infirmerie et de tout faire pour ramener médecins et autres ici. Je revins ensuite à moi et portai Isalyne pour la déposer sur un lit.

Souffle, concentre toi sur ta respiration et retiens les encore un peu s'il te plait ! Je reviens !

Je fonçai chercher dans les tiroirs et armoires en quête de draps propres. J'en pris plusieurs sans prendre en compte le dérangement occasionné, c'était un accouchement alors les maniaques faut vous calmer. Je l'aidai à soulever son dos et plaçai des draps propres sous ses fesses et jusqu'à ses jambes. Je commençai à jurer doucement en espagnole avant de prendre la main d'Isalyne.

Allez souffle, souffle ! Ils vont bientôt arriver fais moi confiance, ils arrivent !

Intérieurement je priai pour qu'Evelyne arrive à faire en sorte qu'au moins une personne la suive jusqu'ici... Quand enfin quelqu'un entra. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit je couru vers lui et lui mis mes mains sur les épaules.

Dépêchez-vous elle a déjà perdu les eaux, le travail déjà commencé !

Puis sans perdre plus de temps je sortis. Je vis Evelyne un peu plus haut dans le ciel et la remerciai intérieurement. Je lui donnai l'ordre d'aller trouver Warren et quant à moi j'allai à l’infirmerie pour trouver plus de monde qu'un seul infirmier... Allez Isa t'en fais pas ils vont s'occuper de toi. En courant dans la Colonie j'eu l'image d'Isalyne en tête, cela me rappela ma femme lors de son premier accouchement, mais il ne fallait pas que je me laisse aller à mes souvenirs et sentiments ! J'avais un objectif et je devais l'accomplir.

Enfin arrivé à l'infirmerie, je prévins qu'Isalyne était en train d'accoucher dans mon bungalow et que donc on ne pouvait la transporter jusqu'ici pour le moment. Plusieurs personnes se dirigèrent donc en direction du bungalow Athéna. Tiens bon Isalyne. Il fallait maintenant trouver le futur père car après tout c'était un événement important, et en tant que père moi-même, je savais que ce moment n'était pas à rater. Je fis à nouveau la connexion avec Evelyne qui était à la fenêtre du bureau de Warren et tentait d'attirer son attention. Je pris donc son contrôle et frappai avec "mon" bec sur la vitre avant de reprendre le contrôle de mon propre corps et de courir vers la Grande Maison. Quand il ouvrit la fenêtre pour savoir ce qu'il se passait je lui fis de grand appel avec les bras.

C'EST ISALYNE, VIENS !

Je ne voulais pas l'inquiéter mais je n'allais pas non plus crier à toute la Colonie la nouvelle, ils l'apprendraient bien assez tôt. Je vis alors Warren sortir de la Grande Maison et je commençai à courir avec lui en direction de mon bungalow en lui expliquant vite fait. Puis avant d'entrer, je lui mis les mains sur les épaules et le regardai droit dans les yeux.

Ecoute petit, tu vas être père alors dès l'instant où tu vas entrer dans ce bungalow ça sera ton seul et unique travail jusqu'à ta mort, compris ? Rien n'est plus important que la famille alors si tu passe cette porte, tu dois bien intégrer ça.

Je souris ensuite et lui mis une petite claque amicale sur la joue.

Allez rentre là dedans maintenant.

***

J'étais resté dehors car cela ne me regardait pas et il fallait leur laisser un minimum d'intimité, je lisais donc devant le bungalow. Mais au bout de trois bonnes heures Warren ressortit et me demandai si je voulais entrer pour voir les bébés. J'hésitai un peu car je savais qu'ils me rappelleraient ma famille et donc le drame, mais il faut savoir accepter les choses comme elles sont et ne plus renier le passé. J’acquiesçai alors en entrai en essayant de ne pas faire trop de bruit. La plupart des infirmiers partirent pour ne laisser qu'une fille d'Apollon si jamais Isalyne ou les bébés avaient besoin. Je vis qu'elle dormait, voir s'était évanouie ? Après tout un accouchement n'est déjà pas simple mais accoucher de deux enfants en même temps devait l'être encore moins je suppose. Les jumeaux étaient dans deux berceaux séparés. Je souris à cette belle vision, tout en les regardant je dis à Warren:

Toutes mes félicitations, ils sont magnifiques...

J'espérai qu'Isalyne allait se réveiller un peu, que je puisse la féliciter en personne et m'assurer qu'elle allait bien. Elle avait quelques airs de ressemblances avec ma femme, et le fait qu'elle vienne d'accoucher renforçait cette ressemblance. Une partie de moi devait vouloir en quelque sorte se racheter d'avoir "laissé mourir" sa famille en essayant de prendre soin de celle-ci. Intérieurement je jurai que ces enfants ne connaîtraient pas la même mort que mes propres enfants.

HRP: