La routine. Oui, c’est bien le nom que je donnerais à cette journée. La journée d’un sang-mêlé normal c’est ~lever – déjeuner – entrainement - repas - entrainement de nouveau- petite pause- diner – dodo~. Pour tous les sang-mêlé ? Nan, juste les plus de 13 ans. Ceux à qui on à pas peur de donner une épée ! Pour moi, et d’autre qui ont entre 10 et 13 ans c’est horrible, y’a rien à y faire, juste mourir d’ennui. Encore hier y’avait encore Timothé, Lucianna, Clémence ou même Tyler. Mais ils sont tous partis soit disant dans une quête méga importante ou je ne sais quoi. Voilà comment je me suis retrouvée seule.  Je volais au dessus du lac sous ma forme de cygne pour venir me poser dessus en douceur. J’en fis plusieurs fois le tour avant de sortir définitivement pour prendre le chemin de la forêt. Je m’éloignais ainsi du camp le sourire aux lèvres.


Bien évidement je restais à l’intérieur de cette foutu barrière un peu craintive à l’idée d’explorer le camp toute seule. Je restais prêt des arbres me sentant plus en sécurité avec eux à mes côtés. Je suis fille de Déméter et ce sont surement eux qui sont le plus proche de moi. Encore plus que la plupart des mes frangins d’ailleurs. Ils me trouvent tous mignonne mais ne me prennent pas au sérieux. Enfin, quelques un ne me trouvent pas plus mignonne que ça, surtout mon regretté frère Neal.  Mort. A ce qui parait. Y croire ou ne pas y croire je m’en fiche. Je regrette juste de ne pas avoir su pourquoi il ne m’aimait pas comme les autres. Qu’avais-je fais de mal.  Avait-il une raison de me reprocher quoi que ce soit ? Je secouais ma tête en prenant mon courage à deux mains. J’avançais vers mon destin, je voulais vraiment découvrir le monde. Sauf que cette fois-ci, cette fugue sera différente des autres. Oui, cette fois je ne reviens pas avant d’avoir trouver quelques chose de cool à montrer aux autres.  

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Les pégases étaient de viles créatures et Neal était en train de le découvrir. Les demi-dieux n'étaient pas tous sages, ainsi, le fils de Déméter avait pu se trouver une monture pour voyager. C'était pratique, rapide et... terriblement dangereux. L'animal était entièrement domestiqué, pas comme ceux de la Colonie, mais Neal n'avait jamais posé les fesses sur le moindre canasson. Disons que ses pieds lui avaient toujours plus ou moins suffis. Mais Neal étant Neal, il aimait partir à l'aventure et tester de nouvelles choses. C'était ainsi qu'il s'était retrouvé assis sur ce pégase moucheté, à prier pour que cette folle aventure s'achève. En théorie, il ne devait pas survoler la colonie car c'était bien le dernier endroit où il voulait atterrir en cas de soucis. Mais au moment où il passait à l'ouest, le vent s'était levé, faisant dévier le petit cheval ailé. Ils s'étaient retrouvés à moins d'un kilomètre de la colonie, à lutter contre le vent. Un vent du nord. Neal maudissait Borée et ses mômes. Il en avait croisé un un jour, un certain Tristan. Y avait pas plus dingue et froid que lui. Un vrai glaçon cinglé.

Il se mit finalement à pleuvoir et l'animal courba bientôt la tête sous la violence des gouttes. Neal s'y voyait plus grand chose. Atterrissage obligatoire dans une situation pareille. Le pégase piqua du nez et la retombée fut rude. Il galopa plusieurs mètres à toute allure, manquant d'écraser quelque chose d'indubitablement vivant. Puis Neal se laissa glisser au sol, manqua de se faire traîner par la bride de l'animal. Encore un peu de galère et c'étai bon, ils étaient tous les deux vivants, trempés, toujours sous la pluie mais bien vivants. Il regarda ce qu'il avait failli écraser.

C'était une fille, une petite demoiselle minuscule qui devait avoir à tout casser dix ans. La pluie gênait Neal mais il se doutait que ce n'était pas une simple mortelle. Le fils de Déméter mit une main sur ses yeux et leva l'autre, adressant un coucou à la gamine.

« Oh, j'suis désolé hein ? Ça va bien ? »

Il n'avait pas trop de soucis à se faire : un modèle réduit comme elle devait être arrivé il y a peu donc elle ne le connaissait sans doute pas. Il fit quelques pas, tirant l'animal derrière lui, toujours une main sur les yeux. Pfft, avec cette pluie qui s'était brutalement mise à tomber, il n'y voyait absolument rien.

Je marchais. Décidée à trouver la chose qui bouleverserait ma vie ou celle des autres. Il me faut absolument cette chose, comme ça on me prendra enfin au sérieux plus de deux secondes.  Malheureusement mon destin changea du tac au tac. La pluie. Une véritable averse me tomber sur la tête. Je me refugiais vite sous les arbres, mais la pluie était trop forte et maintenant il y avait du vent. Je continuais d’avancer plus têtue que jamais. Même si Zeus ne voulais que j’explore le monde je ne ferais, justement, ça me donnerais une raison en plus de le faire. Malgré toute ma détermination je n’arrivais plus à avancer tellement la pluie me glacé les os. Je me mis mes mains devant ma tête pour barrer la route à cette maudite eau et je failli ne pas me rendre compte de la chose qui fonçait droit sur moi.  Je ne m’en suis rendu compte que trop tard, heureusement que la chose m’avait évitée. Je me suis arrêtée, essayant de voir qui avait attenté à sa vie ne réussissant à déceler qu’une forme équine munie d’ailles et à côté une être humain.

L’inconnu c’était avancé vers moi, surement pour voir qui il avait essayé de tuer sans succès surement. Quoi que, je ne pense pas que cette accident était prémédité. Il m’adressait un coucou avec un des ses mains libres. Puis prononça quelques mots à mon intention.

« Oh, j'suis désolé hein ? Ça va bien ? »

Soudainement le vent se calma. Il ne restait que cette averse qui leur tombait dessus. Je passais une main dans mes longs cheveux brun histoire de les recoiffer un minimum. La pluie était toujours aussi puissante mais sans le vent je réussi à distinguer un peu plus nettement le visage mouillé de la personne en face de moi. C’était un garçon, assez grand, vraiment plus vieux que moi, peut être entre 18 et 22 ans je ne sais pas trop. Je bloquai un instant sur son visage, je me souvenais avoir déjà vu sa tête, mais où ? Enfin pour que je ne m’en souvienne pas c’est que c’était il y à très longtemps. Je n’y prêtais donc pas la moindre importance.  Restant en face de ce jeune homme je me mis à lui parler d’une voix mignonne et amicale.

-"Non, merci ça va... *je repris mon souffle pour continuer à lui parler.* Sinon... Heu... vous êtes un fils de quoi pour tomber ainsi du ciel sur un pégase ? Moi je m'appelle Lilou, je suis fille de Déméter."

♥

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Le vent tomba et Neal secoua la tête pour chasser l'eau de ses cheveux. A croire qu'un océan entier avait choisi de leur tomber dessus en cet instant. Malgré la pluie, Neal finit par entrapercevoir le visage de la demoiselle en modèle réduit et une grimace involontaire lui échappa. Par chance, elle ne sembla pas le reconnaître puisqu'elle se contenta de se présenter et de lui demander qui était son parent divin.

« Tu devrais être plus prudente, mini-miss, les monstres aussi peuvent prendre forme humaine. Enfin, je m'appelle Léo, fils d'Apollon. »

Léo avait plusieurs fois était son prénom d'emprunt et il n'aurait aucun mal à répondre à ce prénom par la suite s'il venait à recroiser cette petite demoiselle, Lilou.

« D'habitude, le ciel est mon domaine comme il est celui de mon père mais e vent d'aujourd'hui a été un peu trop dur à... Éviter. Enfin, mon pégase et moi allons bien, tout comme toi. Plus de peur que de mal j'imagine. »

Le personnage de Léo était un gars gentil, du genre qu'on était contente de rencontrer mais qu'on oubliait assez vite par la suite. Un type commun, en somme.

« Dis-moi, qu'est-ce que tu fais en dehors du camp ? Enfin, il pleut beaucoup pour une petite promenade... »

A peine avait-il posé sa question qu'un grognement menaçant se fit entendre, là, juste derrière eux dans les taillis. Par réflexe, Neal recula et tira son épée en bronze céleste. Une harpie suivit d'un chien des enfers sortirent des buissons.

« J'espère que tu sais te battre, petite... »

C'était bien sa veine. Il suffisait que deux demi-dieux enfants de Déméter se croisent pour que des monstres rappliquent aussitôt.

« Tu devrais être plus prudente, mini-miss, les monstres aussi peuvent prendre forme humaine. Enfin, je m'appelle Léo, fils d'Apollon. D'habitude, le ciel est mon domaine comme il est celui de mon père mais le vent d'aujourd'hui a été un peu trop dur à... Éviter. Enfin, mon pégase et moi allons bien, tout comme toi. Plus de peur que de mal j'imagine. »

Le jeune homme se présentait à moi. Alors dans ma tête je me mis à relier les événements qui venaient de se produire pour voir si tout coller et si jamais il essayait de me mentir, j’ai peut-être à peine 11 ans mais faut pas me prendre pour une débutante. Alors, Léo, c’est un joli prénom. Fils d’Apollon, le ciel, le pégase. Un fils d’Éole ou de Borée –surement son ami- aurait pu lui faire une farce ou bien alors c’était un ennemi à lui qui voulait le tuer…bref, ok pour moi ça colle.

« Dis-moi, qu'est-ce que tu fais en dehors du camp ? Enfin, il pleut beaucoup pour une petite promenade... »

La question que je ne voulais pas qu’on me pose. Et à laquelle je ne voulais pas répondre. Bien sûr là je suis obligée de répondre, le mensonge n’est pas vraiment ma spécialité. Puis d’abord il ne pleuvait pas quand je suis sortie, à croire qu’il fallait que je tombe sur lui.

-« Bonjour, Léo. Hum…je suis mieux sur le sol que dans les airs. Mais c’est sûr que pour toi ce n’est pas la même chose vu que tu n’as pas Déméter pour Mère. » *dis-je avec un petit sourire* -« Bah…je voulais partir voir le monde. Je ne voulais pas rester au camp avec les autres qui se moquent de moi parce que je ne suis qu’une… »

Je n’avais pas fini de répondre à sa question à peine posée qu’un grognement se fit entendre derrière lui. Par reflexe il recula en sortant son épée, je fis la même chose en sortant la mini épée qui m’avait été confiée au camp.

« J'espère que tu sais te battre, petite... »

Je me trouvais plus ridicule qu’autre chose et sachant très bien que je ne savais pas me battre, je gardais mon épée en main mais je fonçais vers Léo en m’accrochant à ses jambes. Bien sûr je savais la manier, mais je ne m’étais jamais entrainée sur des cible et même je les touchaient rarement.

« Je…non..je sais que quelques…trucs… »

Je ne savais pas ce que c’était que ces deux grosses bêtes, mais elles étaient moches et elles puaient.

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Neal-devenu-Léo-le-temps-d'une-conversation hocha la tête avec un rire bref. Il était clair que les enfants de Déméter n'étaient pas réputés pour aimer voler. Lui-même en savait quelque chose : il suffisait de voir comment sa courte balade aérienne s'était achevée. En s'écrasant, en fait. Tout simplement. « Tu n'es qu'une...? » Beaucoup de qualificatifs passèrent par la tête de Neal, à commencer par chieuse, môme, gamine, bébé, nain de jardin... Pourtant, et puisqu'il prenait ses rôles toujours à coeur, il s'apprêtait à dire "enfant" quand leur conversation fut brutalement interrompue par un potentiel danger. Enfin, pas si potentiel que ça puisque le grognement maneçant était bien réel et qu'il leur était de toute évidence destiné. La gamine, Lilou puisque tel était son nom, s'empressa de courir jusqu'à lui. Elle était armée mais le combat n'était visiblement pas sa tasse de thé. T'étais pareil à tes huit ans, mon cher. Certes non, quand même. Mais Neal était Neal, voilà, il ne fallait pas chercher plus loin. Observant les deux monstres qui s'approchaient lentement, la bave aux lèvres et une lueur menaçante au fond des prunelles, il leva son épée avec la ferme intention de gagner. Les monstres étaient dangereux, effectivement, mais ils n'étaient pas si mâlin que ça. Et puis il avait quand même hérité de certains dons de sa mère... Et il espérait que ce soit le cas de Lilou également. Enfin, tu les utilises, ta couverture est grillée. Ce n'était pas faux, mais ça valait toujours mieux que d'être mort, hein ?

La première créature était un chien des enfers plutôt massif. Son pelage aux couleurs des enfers s'était hérissé sous le poids de sa hargne. Le second... Eh bien Neal n'en avait simplement pas la moindre idée. « Okay, euh... Bon, tu fais ce que tu peux. Déméter ? Tu maîtrises un peu tes éventuels pouvoirs ? Je crois que... » Trop de blabla, pas assez d'action, et le Léo qui se cachait en Neal tomba à la renverse quand le chien des enfers le percuta de tout son poids. Avec un cri de surprise, Neal parvint à récupérer son épée tombée à moins d'un mètre de lui et l'asséna sur le museau de la créature qui recula avec un glapissement de douleur. Le fils de Déméter retint un grimace en avisant la longue entaille profonde qui lui barrait le bras. Sympathique. Comme quoi, les courses volantes de pégases avaient un avantage : les chiens des enfers ne volaient pas. Oui, mais il y a largement pire. Certes. L'animal infernal revenait à la charge et Neal s'apprétait à balancer un nouveau coup d'épée bien placé - il ne s'était pas entraîné pour rien, au moins - quand il avisa un éclair à la périphérie de sa vision. Le second monstre avait fini par se lancer à l'attaque... de la petite Lilou. Le sang-mêlé hésita un bref instant. Un instant de trop car déjà, il était trop loin pour servir à quelque chose. L'instinct prit le pas sur sa résolution de masquer son identité et il posa la paume de sa main sur le sol boueux. Une faille légère s'entrouvit dans le sol de terre, emprisant l'un des membres du monstre. Avec une grimace de douleur non-masquée cette fois-ci, le sang-mêlé bondit et acheva le monstre qui s'effrita en un petit nuage de poussière. Épuisé par l'effort requis pour employer ses pouvoirs, Neal se plaça devant la petite demi-déesse avec un léger gémissement. « P-plus que le chien des enfers. » Plus facile à dire qu'à faire : l'animal n'avait reçu qu'une légère blessure sur le museau, rien de plus. Et Neal s'était lamentablement trahi.

Toujours accrochée à ses jambes j’essayer de na pas regarder les deux énormes bêtes car elles m’effrayaient plus qu’autre chose. Elles devaient certainement sentir ma peur et considéreraient donc que je suis une proie faible et facile, ce qui est le cas.

« Okay, euh... Bon, tu fais ce que tu peux. Déméter ? Tu maîtrises un peu tes éventuels pouvoirs ? Je crois que... »

Je tombais à la renverse sans savoir pourquoi, je fis projeter en même temps à quelques mètres de Léo. Maitriser mes pouvoirs ? Je sais faire pousser des fruits, des ronces ou des lianes…rien qui pourrait aider à me sauver la vie. Je rouvrais les yeux en voyant le jeune garçon combattre le monstre alors que je reprenais mes esprits lentement. Peut-être trop lentement car en quelques secondes le second monstre était arrivé juste en face de moi. Il émettait un bruit plus qu’étrange qui ne disait rien de bon pour moi. Et alors qu’il s’apprêtait surement à me bondir dessus je voulu lancer un regard de détresse à Léo. Je le vis poser une main sur le sol et le monstre se retrouva prisonnier par la terre. Un simple bon jusqu'à moi et la bête était morte. Le jeune sang mêlé vint se placer devant alors que je le regardais avec de grands yeux. L’air de dire : « les fils d’Apollon ne maitrisent pas le sol… »

« P-plus que le chien des enfers. »

Mais enfin s’il n’est pas fils d’Apollon il est quoi ? Mon regard se tourna vers le chien qui semblait de mauvaise humeur. Peut-être que l’autre monstre était son ami après tout. Dans ce cas on ferait mieux de fuir…trop tard. Je vis le chien se jeter sur nous. D’un coup de patte bien placé il envoya d’abord Léo volé à quelques mètres puis c’était à mon tour mais dans la direction opposé. Atterrissage forcé sur le sol boueux sans avoir trop mal je me tenais sur le flan en face du chien. Il bondit sur moi une seconde fois et cette fois-ci je sentis ses crocs se planter dans la chair de mon flan. Un gémissement de douleur se fit entendre. Puis, par je ne sais quel moyen le chien fut distrait une seconde, il lâcha prise ce qui me laissa juste le temps de tendre mon bras pour faire pousser une branche supplémentaire à un arbre non loin d’ici, la branche saisit le cou de l’animal pour l’étrangler en le soulevant su sol tout simplement. Il retomba en poussière sur le sol boueux.
Je restais au sol une main sur la plaie béante et pas très jolie à voir de mon flan, l’autre m’aider à me relever alors que je prenais appuis sur un arbre en dévisageant Léo.

-« Les fils d’Apollon…ils ne font pas ce que tu as fais pour me sauver. Alors qui es-t… »

Un mot en trop certainement alors que je sentais ma tête tourner. Je n’avais pas remarqué à quel point la plaie était profonde, j’étais simplement en train de me vider de mon sang sur le sol de la forêt. Un petit gémissement de douleur alors que Léo s’avançait vers moi. J’essayais de me convaincre que tout aller bien ce passer, mais je me sentais partir… oui, je vais surement rejoindre Neal. Non, pas maintenant ! Pas encore ! Pourquoi ?

-« S’il te plais, aide moi… je ne veux pas mourir... »

Pathétique, Pitoyable, oui c’est comme ça que je me qualifierais à cet instant. Appeler à l’aide comme si j’allais mourir. Non, je veux rester en vie. Je suis minable.

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Neal vit la catastrophe se produire. La gamine fut blessée sans qu'il ne put rien y faire. Les monstres furent abattus mais... C'était un peu tard. Au bord de l'épuisement, il se laissa tomber aux côtés de la petite, Lilou. « Les fils d’Apollon…ils ne font pas ce que tu as fais pour me sauver. Alors qui es-t… » Il la sentait condamnée au fond de lui. Il avait vu bien des demi-dieux mourir au cours de sa vie et il commençait à savoir quand on pouvait tromper la mort et quand c'était impossible. « Neal Evans, fils de Déméter. Mort depuis deux ans. » Enfin mort, en théorie. « Tu vas juste rejoindre les Champs Elysées si tu as été sage. » Si et juste. Deux mots qui ne convenaient clairement pas à la situation mais Neal n'avait que faire de convenances. Il ne fit rien pour retenir le sang - il n'y avait rien à faire - ni même pour prolonger sa vie. Non pas qu'il soit imperméable à la détresse de la petit sang-mêlée... de sa soeur, mais c'était déjà terminé. Une agonie l'ennuyait, lui donnait l'impression de mal agir. Il avait presque envie de l'achever lui-même.

« Neal Evans, fils de Déméter. Mort depuis deux ans. »

Je ne dis rien. Je restais allongée sur le sol. Je n’y croyais pas, c’était mon frère ? Neal, il nous à menti à tous ! Et il à attendu que je sois dans les bras de la mort pour me le dire. Je levais mes yeux pour le regarder, yeux dans les yeux sans bruit. Je levais juste une main ensanglanté vers lui, la passant sur son visage, dans son cou et sur une de ses mains. Pourquoi faire ça ? C’est une petite vengeance, pour avoir menti. Ainsi il se rappellerait de ce jour. Je lutais pour rester en vie, laissant mes yeux ouvert en le regardant un dernière fois avant de les fermer.

-« Je suis heureuse de t’avoir revu Neal…mais j’aurais…j’aurais aimé te retrouver aux Champs Elysées… j e ne veux pas y aller seule…»

Un dernier souffle, un dernier gémissement de douleur et la douleur disparue.  Une légère brise caressa ma joue, quelques fleurs poussaient autour de nous. Un instant je me senti bien, vivante…mais c’était un leur. Je fermais les yeux en me sentant transporter par cette brise, pourquoi de mauvaises choses arrivent au si jeunes personnes ?

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