❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

Ma mère et moi avions l’habitude de faire escale sur le chemin de la colonie. Pour avoir de vraie vacances. Non pas que je ne me plaisais pas à la colonie mais avoir des vacances comme tout le monde l’entendait me rappelait que j’avais beau avoir du sang divin coulant dans mes veines, j’en avais aussi de mortel.

Cette fois-ci on avait fait un très gros détour à Miami. Ainsi, nous n’avions pas fait une ligne droite comme d’habitude. Nous sommes descendus en Floride. En fait c’était moi qui avait insisté car regarder les experts Miami à la télé c’était bien mais y être c’était mieux. Voilà ce que j’avais dit à ma mère pour la convaincre. Et ça lui avait bien fait rire, assez pour la convaincre en tout cas.

Du coup, j’étais passée inévitablement par la plage. L’eau était chaude, et le meilleur était que c’était naturel, non pas comme les piscines chauffées. Et puis je devais l’avouer, ça ne valait pas la plage de Seattle.

Une fois dans l’eau, je tâchai d’ouvrir les yeux. L’eau était propre et claire, à tel point que l’on pouvait voir le sable ainsi que les coquillages.

J’aurai pu rester des heures la tête sous l’eau. Littéralement. Mon statut de fille de Poséidon me permettait de le faire. Mais dans ce cas je raterai la magie de Miami. La beauté de la plage, les gens qui s’y trouvaient, le beach volley, les bouées dans l’eau et tout ce qui allait avec.

Je pressai donc pour retourner à la surface.

Mine de rien, le soleil tapait très fort et étant donné que j’étais habituée à un climat humide, j’espérai ne pas finir en brochette à la fin de la journée.
Et alors que je m’apprêtais à retourner sur le sable, quelqu’un m’aborda. Etant donné que j’étais face au soleil, je dû plisser les yeux assez fort.

C’était un garçon qui devait avoir mon âge et à première vue il semblait sympa et vu que je venais d’arriver, je mourrai d’envie d’en faire un copain de jeu.

- Salut ! lui dis-je en souriant, mettant ma main droite au-dessus de mon front pour pouvoir le voir un peu mieux.

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Le garçon sembla être assez désorienté car il prit un moment à me répondre. Comme s’il cherchait quoi dire.  Je fis en sorte de ne pas paraitre trouver ça bizarre pour qu’il ne se mette pas mal à l’aise. Peut-être était-il juste timide ? Je n’étais moi-même pas timide mais j’en connaissais d’autre qui l’étaient et j’avais donc un avant-gout de ce que ça pouvait faire.  
Ce n’est qu’après une quinzaine de seconde qu’il finit par se présenter comme étant ‘Timéo’.

- Moi c’est Carly, lui répondis-je toute contente.

Il semblait sympa mais je n’arrivai toujours pas à le voir correctement. Je décidai donc de me décaler et de me mettre dos au soleil.

Tout à coup je me rendis compte à quel point Timéo était très mignon. Autant que son prénom. Je rabaissai ma main couvrant mes yeux.

- Toi aussi t’es en vacances ? lui demandais-je à la fois par curiosité et à la fois pour entamer une conversation, toujours en pataugeant doucement dans l’eau pour ne pas couler.

Le garçon n’eut pas le temps de me répondre que j’évitai un ballon jaune de justesse. C’était ces ballons remplis d’air qui flottait sans problème et justement fais pour les milieux aquatiques. Donc même si je me l’étais pris, je n’aurai rien senti.

Je pris le ballon et le renvoya à un groupe d’enfants qui devaient avoir la dizaine après que ceux-ci m’aient fait des grands signes pour que je les repère.

Je remarquai alors que Timéo ne plissait pas les yeux alors même que le soleil tapait en plein dedans.

Etrange.

Peut-être que c’était moi qui voyait mal ? Mais pourtant... Non. Je me surpris donc à le dévisager pendant un court moment. M’en rendant compte je cessai immédiatement, espérant qu’il ne l’avait pas remarqué.

Peut-importe, je n’allais pas commencer à me faire de drôles de films. Ce n’était surement rien, peut-être avait-il tout simplement de très bon yeux.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

J’eu comme un électrochoc en entendant sa réponse.

« Une certaine colonie je crois ».

Il ne semblait pas être bien certain d’où il allait.  Comme tous les demi-dieux la première fois qu’ils allaient à la colonie des sang-mêlé. Je me souvenais que pour mon cas, moi non plus je ne savais pas grand-chose à part le fait que c’était ‘une certaine colonie’ -même n’ayant que dix ans, j’étais accompagnée d’un satyre qui s’était occupé de m’amener-.

Mais peut-être n’était-ce que moi qui commençait à me faire des idées ? Des colonies de vacances, ça couraient les rues pendant l’été. Sauf que quand il s’agissait de simples colonies de vacances, on ne parlait pas de déménagement.

Je me décidai donc à le tester. Il suffisait juste que je pose quelques questions discrètement et je pourrai en avoir le cœur net.

- Une colonie ? Où ? Justement, moi aussi je m’apprêtais à bientôt partir en colonie !

Je regrettai immédiatement ma question. Je n’étais quand même pas sérieuse ?
On était aux vacances d’été, bien sûr qu’il allait en colonie de vacances… Je devais arrêter, me détendre et juste profiter.

Ainsi je me dis que ce n’était peut –être pas une bonne idée d’avoir demandé ça et surtout, d’avoir dit que je partais en colonie aussi. S’il me demandait où, je serai dans de beaux draps…

- Viens, ! Allons sur le sable, lui proposais-je tout de suite après ma question en souriant.

J’avais envie qu’on bouge et puis je ressentais un certain malaise à avoir cru qu’il s’agirait d’un demi-dieux. Il fallait que je me change les idées. Ainsi, une fois que je fus sortie de l’eau, je remis juste mon short, je pris ma bouteille d’Arizona et je m’assis à l’indienne.

Face à moi se trouvait ainsi le domaine de mon père, semblant s’étendre jusqu’à n’en plus finir.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

Il ne savait pas où c’était. Moi non plus je ne savais pas où c’était au début. Finalement, je n’avais pas été si bête de poser la question. J’avais même bien fait. J’étais désormais presque certaines, surtout après l’avoir entendu dire qu’il devait trouver une personne pour le guider, qu’il était un sang-mêlé. Il n’y avait pas de jeu pareil pour une simple colonie de vacance. Mais Timéo ne me laissa pas le temps de répondre à cette information.

« Tu ne connaitrais pas une certaine Wise par hasard ? » me demanda-t-il.

Je restais de marbre pendant une ou deux longues secondes.

- Je m’appelle Carly Wise, finis-je par lui dire cette fois avec un grand sérieux.

Tout se mélangea dans ma tête. La certaine personne qu’il cherchait, était moi ? Après tout, s’il était désorienté et s’il y avait une personne sur cette plage apte à l’aider à ce niveau-là, c’était moi.

Je me forçais à comprendre. Il devait aller à « une certaine colonie », mais ne le savait que depuis ce matin. Et il devait trouver une personne pour s’y rendre. Et juste après cela, il m’avait demandé si je ne connais pas une « Wise ». Ainsi, je devinai fort facilement que j’étais cette personne. Tout devenait clair. J’avais affaire à un demi-dieu. Mais savait-il au moins qu’il en était un ?

Et surtout… Comment avait-il eu mon nom ?  La colonie, ainsi que mon nom étaient des informations qui réunies, ne pouvaient être obtenues que par un être faisant partie de la mythologie.

- Comment as-tu eu mon nom ? Qui t’as dit de me trouver moi ? lui demandais-je. N’aie pas peur d’être franc, je ne te jugerai pas, précisais-je en me disant que s’il l’avait eu par une quelconque créature, l’histoire ne devrait pas être très « commune » et ne sachant peut être pas qui il était et encore moins qui moi j’étais, il aurait du mal à confier certaines infos sous peine d’être pris pour un fou.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

Timéo sembla soudainement en alerte. Il jeta quelques regards autour de nous mais je me dis que c’était probablement par timidité.

Je fronçai inconsciemment les sourcils, signe que j’avais du mal à comprendre ce qu’il me racontait. Il n’arrêtait pas de bégayer et je devais me concentrer pour relier chaque mot au précèdent.

J’ignorai sa diversion concernant la glace. Ce serait pour plus tard, je venais d’entendre bien plus alarmant avant.

- Oh Timéo… commençais-je désolée. Tu n’es pas fou. La voix… C’est ton parent divin qui te parle…, dis-je en me doutant bien, certes, qu’il ne devait pas comprendre.

Je pouvais bien comprendre qu’il bégayait en disant tout ça. Moi-même je n’aurai probablement pas osé. Ainsi, il s’agissait bien d’un demi-dieu qui ne savait même pas encore qui il était. Et je n’aurai probablement pas dû lui dire que la voix venait de son parent divin… C’était peut-être trop brusque pour lui annoncer ses ascendances divines. Mais d’un côté je n’avais pas du tout était formée à ce genre de situation. C’était un boulot de satyre.

Puis je me dis que si son parent divin l’avait mené à moi, c’est que j’étais la seule ici à pouvoir l’aider. Les vacances ‘normales’ allaient être plus courtes que prévues.

- Bon écoute ! repris-je plus alerte. Quoi qu’elle puisse te dire, tu dois écouter cette voix, c’est primordial. Tu dois faire tout ce qu’elle te dira de faire, dis-je très sérieusement.

Puis en regardant inconsciemment vers la rue, mon cœur fit un bond. Un chien ! Mais pas n’importe quel chien. C’était un chien des enfers. Il bordait la plage, le regard scrutant la foule. Je tachais de rester aussi figée qu’une statue.

Il ne nous avait pas encore repéré. L’odeur des centaines d’humains masquaient encore la nôtre. La nôtre étant d’autant plus forte que nous étions deux. Si nous avions été dans un endroit moins bondé, ils nous auraient déjà attaqué. Surtout que je ne savais même pas depuis combien de temps il nous cherchait.

- Lève toi ! Lève toi ! lui dis-je sous pression, le prenant par le bras et l’attirant sur la route mais dans le sens inverse du chien.

Il fallait qu’on s’éloigne le plus possible du chien.

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« Il, Il faut que je m’en aille d’ici, cette créature est à ma poursuite depuis hier, il, il faut que j’aille chercher des affaires avant de partir, et Winnie aussi ».

Je ne demandai pas qui était Winnie, j’étais tellement stressée.

- Non attend, dis-je doucement en le rattrapant par le bras. Maintenant il nous poursuit. Je suis comme toi, on a le même sang. Je sais que tu ne comprends surement rien mais fais-moi confiance ! On a le même sang et les mêmes problèmes, répétais-je.

S’il ne me faisait pas confiance, il n’arriverait jamais à la colonie. Surtout qu’il ne savait pas où c’était. Je lui expliquerai tout plus tard, ou du moins j’expliquerai le plus possible du mieux possible mais c’était compliqué. Moi-même je n’avais réellement bien compris qu’en arrivant à la colonie.

Je lâchai son bras et dis :

- Va chercher tes affaires, je vais chercher les miennes. On se rejoint ici. Il faut qu’on rejoigne la colonie le plus vite possible. Je sais où c’est, dis-je rapidement avant de le laisser.

Je jetai un regard furtif vers la plage et eut le soulagement de voir que le chien n’était plus là. Je me mis alors à courir pour faire vite. Je ne prendrai que le nécessaire.

Je couru dix bonnes minutes avant d’enfin arriver à la maison que je louais pour la semaine. A l’intérieur, je constatai l’absence de ma mère. C’était une catastrophe. Je ne pouvais pas attendre après elle et je n’avais pas de téléphone pour la prévenir.

Je montais dans ma chambre et fis mes affaires. Je ne pris que le nécessaire et alors que je m’apprêtais à sortir, plongée dans mes pensées, j’entendis un aboiement qui me fit sursauter. Marco. Mon familier.

C’était un petit shi-tzu qui ne me quittait jamais. D’où son statut de familier.

Je partais pour deux mois donc je ne pouvais pas me permettre de partir sans lui. J’allais chaque année avec lui.

Le problème était qu’un animal pourrait compliquer les choses.

Tant pis. Je n’irai jamais à la colonie sans lui.

Une fois prête, je sortis de la maison avec Marco et couru jusqu’à l’endroit convenu. Enfin, l’endroit que j’avais convenu. Je n’avais pas laissé le temps à Timéo de dire quoi que ce soit. On n’avait pas le temps, et puis, il aurait tout le temps de comprendre sur le chemin et une fois arrivé à la colonie.

Si on arrivait en vie.

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Timéo était déjà là quand je suis arrivée. Mon chien à mes côtés, n’était jamais tenu en lesse, il n’avait pas besoin vu qu’il me suivait toujours partout et que je l’avais dressé pour.

« Bon qu’est-ce que l’on fait maintenant ? » demanda Timéo.

- On va à la colonie. Il faut qu’on fasse vite, ... donc il nous faut un moyen de transport rapide. De sorte d’arriver au plus vite à la colonie et aussi d’avancer assez vite pour pouvoir semer les monstres si on en rencontre d’autres, répondis-je en réfléchissant à la meilleure solution.

Je ne savais pas trop comment on ferait. Pour ma part, avec mon petit âge qui ne s’élevait qu’à 15 ans, je n’avais pas mon permis de conduire et je ne connaissais pas l’âge exact de Timéo. Et puis même, avec quelle voiture irions-nous ? Mais d’un côté, les transports en commun étaient très dangereux car parmi, ce qui ne semblaient être que de simples mortelles, pouvaient parfaitement bien se cacher des monstres. Voilà où était le problème.

J’étais particulièrement angoissée… J’avais hâte d’y être, surtout que le trajet allait être long et ce qui m’inquiétais aussi était le fait qu’au vu de la durée, ce serait moi qui devrait expliquer à Timéo qui il était et le problème était que je ne savais pas comment faire ça de sorte que je puisse être un minimum crédible et qu’il n’ait pas l’impression que je me moque de lui.

Je jetai un bref coup d’œil autour de nous histoire de m’assurer que le chien ne nous attaque pas par surprise mais tout semblait normale. Les gens se baladaient, bermuda et tongs, allant et venant en toute quiétude.

Il allait revenir. C’était certain. Il fallait donc que nous fassions vite, le but étant d’en premier lieu de juste changer de ville pour s’en éloigner et j’en profiterai pour appeler ma mère.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

Soudainement, Timéo me prit par la main.

Il commença à courir me forçant à le faire aussi par la même occasion. En effet, le chien des enfers nous avait retrouvé et pour nous rejoindre, n’hésitait pas à écarter tout ce qu’il y avait sur son chemin et cela, de manières d’une extrême violence. Mon cœur accéléra et l’adrénaline monta à une vitesse folle dans ma tête.

Nous ne courûmes pas une grande distance car soudainement Timéo s’arrêta.

- Mais qu’est-ce que tu fais ? lui criais-je alors que pendant ce temps le chien courrait toujours.

Je compris alors qu’il avait repéré une voiture bleue. Il attrapa alors le conducteur et le jeta hors de la voiture. Cette acte me choqua mais je ne fis rien pour l’en empêcher. Je n’aurais jamais pensé que j’aurai à commettre un tel acte un jour. Contre un simple mortel. Mais voilà, ça n’allait pas tuer ce conducteur de ne plus avoir sa voiture. Par contre nous, si on ne l’avait pas…
« Entre vite, le ... cette chose va nous rattraper ! »

J’obéis et entrai dans la voiture, refermant la portière presque sur mes jambes qui eurent tout juste le temps de passer à l’intérieure.

- Vite, vite ! lui criais-je dans la panique.

J’avais peur. Terriblement peur. Mais je me devais d’être courageuse. Ce genre de chose c’était ma vie depuis cinq ans maintenant, c’était aussi celle des autres et désormais ce serait aussi celle de Timéo même si je me doutais qu’il ne devait pas encore en avoir vraiment conscience.

Le chien des enfers nous rattrapait à une vitesse folle. Assise à l’avant de la voiture, je tenais Marco sur mes genoux tandis que nous démarrions. Heureusement que Timéo savait conduire autrement en ce moment même, ils seraient en train de mourir d’en d’atroce souffrance à deux sous les crocs du chien.

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Une fois partis, nous n’avons pas échangé un seul mot sur le trajet. Probablement parce que nous étions tous les deux aussi choqués l’un que l’autre et puis, que dire ? La faim commença à se sentir au bout d’une grosse demi-heure de route. On avait déjà parcouru pas mal de miles et comme si Timéo avait lu dans mes pensées, nous nous arrêtâmes pour manger très peu de temps après.

Et bon sang, il avait du gout Timéo… Il ne s’était pas arrêté sur une aire d’autoroute à moitié abandonnée, non, il s’est arrêté à Hollywood !

Malgré la peur qui était encore un peu en moi, je me sentis comme étant une vraie princesse. Tout particulièrement quand il vint m’ouvrir la portière de la voiture.

Il savait s’y prendre le beau Timéo.

Je fus surprise quand je vis son chat réagir comme s’il comprenait et surtout quand il ouvrit lui-même la portière. Je ne dis rien sur le coup mais je me dis qu’il n’était pas normal. Ce n’était pas un chaton, mais après je ne savais pas ce qu’il pourrait être d’autre…

Je me dis que j’y réfléchirai plus tard, j’avais tellement faim…

- Tu as du gout Timéo... dis-je en regardant autour de nous une fois sortie de la voiture.

Je regardais autour de nous, Marco à mes pieds. C’était Hollywood, ils n’iraient pas manger dans un restaurant ça couterait bien trop cher.

- On aura pas assez d’argent pour aller manger dans un resto je crois… tu ne vois pas de fastfood ou un truc du genre autour de nous ? lui demandais-je doucement en cherchant du regard.

Il fallait aussi que je téléphone à ma mère. Le plus vite possible. Elle n’allait pas tarder à se rendre compte de mon absence. Ce serait une catastrophe si elle appelait la police. Dans un cas pareil, s’ils nous retrouvaient, ils nous ramèneraient à Miami… près du chien des enfers.

Non. Il fallait donc que je trouve un téléphone.

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Je remarquai immédiatement que Timéo était sensible aux compliments car son visage devint soudainement rouge en un temps record. Mais étant donné que je souffrais du même problème, je pouvais parfaitement comprendre son malaise et je fis comme si je n’avais rien remarqué.

Après avoir proposé un fast-food, Timéo, visiblement motivé de bien faire, sortit immédiatement ce qui semblait être un téléphone portable. J’écarquillai les yeux sans m’en rendre compte et je serai les dents.

Je devrai absolument lui parler du danger des téléphones portables pour les demi-dieux quand nous serions assis tranquilles et rassasiés. Et surtout, quand je lui aurais expliqué qu’il était un demi-dieu… Cela valait de soi.

"Hey Carly, il y a un KFC a 7 minutes à pied, ça te convient ?"

Je m’apprêtais à lui répondre que je n’étais pas vraiment du genre à faire la difficile, surtout en cas de survie mais Timéo semblait avoir remarqué ma seconde préoccupation du moment.

"Tiens prend mon portable, tu peux contacter tes proches avec si tu veux."

- Merci beaucoup, dis-je sincèrement en ne réfléchissant plus au danger que l’objet pouvait représenter.

Les téléphones portables et autres objets du genre attiraient peut-être les monstres mais dans ce genre de situation, on ne regrettait plus d’en avoir à sa disposition…

- Je te laisse aller un peu en avant, d’accord ? dis-je à Timéo tandis qu’il avançait déjà.

Je composais le numéro de ma mère que j’avais heureusement pensé à retenir par cœur, et appelai.

Sans étonnement, elle répondit tout de suite.

Bien heureusement, elle n’avait pas appelé la police ou autre, se doutant qu’il y avait plus de chance que ce soit un monstre et non un bandit qui m’ait fait fuir... contrairement aux cas généraux...

Je lui expliquai brièvement la situation et l’informa que j’étais déjà en route... Par conséquent, l’attendre dans le but qu’elle nous rejoigne et nous escorte, ne ferait que ralentir, donc nous nous miment d’accord sur le fait que Timéo et moi devions continuer seuls jusque la colonie.

Après avoir raccroché, je rattrapais Timéo qui n’était que quelques mètres devant moi et lui rendit son téléphone.

- Merci beaucoup, tu m’enlèves une épine du pied, dis-je en souriant.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

« De rien, tiens regarde on est arrivé ! » dit-il avec un ton joyeux.

Une fois arrivés devant le KFC, Timéo m’ouvrit la porte comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, sans en faire trop. Tant mieux, j’aimais quand la galanterie était réalisée naturellement et non pas de manière exagérée.

Une fois à l’intérieur, il y avait une chaleur de fou, en effet, il y avait énormément de monde… Je me mis au bout de la longue queue en regardant dans la salle ou on pourrait bien s’assoir une fois servis. Il ne restait plus beaucoup de place…

Puis soudain, en me remettant à l’endroit, regardant devant moi, je remarquai que Timéo semblait contrarié. Ou plutôt paniqué ?

J’écarquillais les yeux voulant faire quelque chose et me demandant s’il n’avait pas vu quelque chose... Encore un monstre ?

Je regardai rapidement autour de nous mais ne vis rien.

- Timéo est-ce que ça va ? demandais-je doucement pour ne pas le brusquer et pour ne pas attirer l’attention des personnes présentes.

Le jeune demi-dieu montra, par des gestes inconscients qu’il semblait être prit d’une migraine.

- Timéo ?! répétais-je alors d’avantage paniquée.

Il fallait absolument qu’il me réponde. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ?

Je me mis donc à paniquer à mon tour face à l’attitude de Timéo.

Puis soudainement, le corps de Timéo lâcha et s’écroula par terre. J’eu tout juste le temps de le rattraper un peu par le bras, histoire d’amortir sa chute sur le carrelage.

- S’il vous plait ! criais-je à des membres du personnel travaillant sur place. J’ai besoin d’aide, il fait un malaise ! continuais-je avant de me retourner vers Timéo, accroupie à côté de lui.

Niveau soin, je ne pouvais malheureusement rien faire pour lui... ou en tout cas, je pouvais toujours le soigner avec l’eau, mais cela ne valait que pour les blessures physiques extérieures, comme des coupures ou autre… et non pas des problèmes intérieurs un peu plus abstraits, comme des malaises.

Timéo fut transporté sur une banquette au fond de la pièce. Tant mieux, je ne voulais pas qu’il subisse les regards curieux des gens curieux.

Je m’assis à ses côtés, en l’appelant de manière assez répétitive histoire de l’aider à reprendre ses esprits.

Ce n’est qu’après quelques longues minutes qu’il se réveilla enfin, un peu gazeux.

« Que s’est-il passé ? » demanda-t-il alors que je l’aidais à se redresser.

- Tu as fait un malaise quand on est entré. Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ? lui demandais-je voulant que les serveuses s’en aille histoire de savoir si le malaise était un phénomène plus « humain » du au stress des évènements ou s’il s’agissait au contraire d’un évènement surnaturel dû au fait qu’il était un demi-dieu.

❝ OBJECTIF, COLO | Pv : Carly ❞

« Mentalement ou physiquement, physiquement ça a l’air d’aller. Mais mentalement c’est l’anarchie, je viens juste de m’entretenir avec un dauphin à Delphes, je suis pour suivi par un chien venu tout droit des enfers, je vois mon pèr.... Un gars qui émane des rayons de soleil... Carly, s’il te plait, dit moi ce qu’il se passe, j’ai l’impression de devenir complètement fou. Si ça tombe tu n’es pas réelle et tu es issu d’une imagination. » dit-il.

Je restai paralysée un moment. Je ne voulais pas lui dire, pas ici.

- On va prendre à emporter je crois …, dis-je à la serveuse non loin de nous.

Il fallait qu’il prenne l’air.

Après avoir commandé, la serveuse nous apporta notre nourriture dans un sachet. Je payais et emmenais Timéo dehors.

Je ne voulais pas lui dire mais en y réfléchissant, ce n’était pas parce que nous n’avions pas le temps d’en parler, c’était parce que je ne voulais pas être celle qui changerait réellement et définitivement sa vie. Je me rappelais moi-même quand je l’avais appris, … je n’avais que 10 ans et ce n’était clairement pas le meilleur moment de ma vie…

Je ne voulais pas être celle qui lui annoncerait qu’il était un demi-dieu, celle qui lui annoncerait qu’il ne vivra plus jamais sa vie comme avant, qu’il ne pourra jamais plus dormir sur ses deux oreilles au-delà de la colonie des sang-mêlé…

Je ruminais ainsi sans un mot en regardant mes pieds. C’était le travail des satyres… mais d’un côté, si je ne lui disais pas, je mettais peut-être sa vie en jeu.

Je me rappelais alors qu’il avait mentionné un gars émanent des rayons de soleil. Apollon ? Quand nous étions dans l’eau, j’avais l’impression que le soleil ne l’éblouissait pas… Mais ce n’est peut-être qu’une coïncidence... Je ne pouvais pas lui dire qu’il était le fils d’Apollon, pour ensuite peut être apprendre qu’il était celui d’Aphrodite ou d’Hermès…

- Je suis bien réelle Timéo.. Et tu n’es pas fou, crois-moi ! dis-je péniblement. Je n’arrive juste pas à te dire.. C’est.. au-delà de ce que tu imagines et ce n’est pas facile pour moi non plus, crois-mois, insistais-je encore plus désolée.

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