❝All what you have to do is to accept, to be bold and open to the world and the world will open it's gates for you.❞

At world's end. ft Night Halliwell

Aux confins du monde se tenait une île. Protégée par la Brume, elle se tenait silencieuse face aux tumultes de la mer. Ce biome exceptionnel protégeait en son sein de nombreuses créatures, silencieuses elles aussi. Toutes gracieuses et belles, elle pavanaient en paix, et jamais leur sang ne fut répandu sur cette terre. Ce bout de terre où la paix régnait en maîtresse incontestée semblait être à l'abri du temps. Une douce brise parcourait les vallées d'herbe toujours verte, rependant une douce mélodie dans toute l'île. Comme perdue dans le temps, une construction grecque prenait racine au milieu de l'île et s'imposait divinement contre toute cette nature comme la pièce maîtresse.

Il est dit que cette bâtisse change de forme selon l'’œil qui la regarde. Toutefois, rare ont étés les yeux dignes de poser leur regard sur cette pierre grecque vieille comme le monde. Certains y ont vu une maison de campagne, d'autres un temple romain. Un homme il y a peu y a vu un jour un trou de hobbit. Ce que le monde ne sait pas, c'est l'histoire de cette île. Offerte par Déméter, elle fut peuplée par cette dernière, qui ajouta une faute et une flore aujourd'hui éteinte. Le temple fut construit par Hestia, déesse du Foyer, et obtint d'elle un pouvoir divin, celui de changer selon les goûts de chacun. La protection et la paix y fut instaurée par Héra qui, en acceptant ce cadeau des deux Déesses, priva les mortels de ce domaine paradisiaque.

Toutefois, tous n'y étaient pas interdits. Certains, qui avaient gagnés les grâces de la Reine Céleste, pouvaient y poser les pieds. L'un d'entre eux, Night, était endormi dans un des lits à l'étage de cette maison. Même dans son sommeil, il pouvait ressentir la chaleur de cette maison, la douceur des draps, la délicatesse cotonneuse du matelas.

Héra apparût en bas des marches qui reliait la plage et l'entrée de cette maison. D'en bas, elle apercevait ce temple perdu, qui à ses yeux ressemblait au Petit Trianon, copie conforme du Domaine de Marie-Antoinette. La légende raconte d'ailleurs que l’architecte fut un favoris d'Héra, qu'il avait aperçu cette construction ici même, et s'était dépêché de la reproduire par la suite. La Déesse fronça les sourcils en se remémorant cette histoire. Elle avait été très touchée par le manque de reconnaissance du garçon et à l'époque, l'avait fait passer à la Guillotine pour son impertinence. Il n'avait même pas dédié le bâtiment français à la Déesse. Il périt pour son effronterie.

La Reine savait que Night dormait paisiblement dans son temple. Elle sourit à l'idée de le revoir, de discuter avec ce passionné. Il l'avait touché en plein cœur par son idolâtrie si sincère… Héra n'avait plus connut d'homme si zélé depuis la chute de la Grèce Antique. Il n'existait plus beaucoup de personnes qui aimaient de leur plein gré la Déesse, et elle lui en était reconnaissante. Alors qu'elle montait l'escalier de pierre, les animaux se rassemblaient des deux côtés des marches, et s'inclinaient pour la saluer. Un sourire se dessina sur son visage, et elle passa délicatement sa main sur quelques animaux pour les caresser. La grâce de ses mouvements émerveillerait Zeus lui même, si seulement il se donnait la peine de la regarder.

Arrivée devant le porche, elle s'arrêta. Deux paons vinrent des deux côtés de la femme divine pour l'accompagner. Elle attendit quelques instants, le sourire aux lèvres, et lorsque l'homme réveillé descendit, il s'arrêta devant la porte. Voyant qu'il n'osait pas l'approcher, Héra leva un bras bienveillant vers lui, disant d'une voix sucrée comme le miel :

- Approche, mon confident.

❝All what you have to do is to accept, to be bold and open to the world and the world will open it's gates for you.❞

At world's end. ft Night Halliwell

Lorsqu'elle le vit s'incliner, Héra sentit son cœur chanter. Voilà bien des millénaires qu'elle n'avait assisté à pareil spectacle ! Le profond respect qui se dessinait dans tous ses gestes ne la laissait pas indifférente, surtout pas après avoir vécu tant d'années dans le mépris et l'insolence des Demi-Dieux. Revivre enfin la douce caresse d'un baiser passionné, le zèle d'un mortel… La Déesse avait bien choisit son confident. Elle n'aurait pas vu meilleur sujet que Night. Un petit rire s'échappa de ses lèvres lorsqu'il prit la parole.

- Non, mon confident, mon fidèle, ce n'est que ma demeure personnelle après l'Olympe. Tu es bien vivant, et je me tiens devant toi sans manèges, sans Brume. Ce n'est pas un rêve.

La femme se mit à ses côtés, et passa son bras sous le sien, l'emmenant en direction de la plage, marcher un peu. Aucune divinité n'était autorisée à poser les pieds sur cette île, sauf bien sûr Iris, mais cela allait de soi. Après tout, c'était sa favorite, et rien n'était trop bon pour elle. Rares étaient les mortels ayant l'honneur de s'y rendre, et à son grand bonheur, Héra n'était pas dans l'obligation d'en informer son mari. Sinon, à quoi bon être mariée, si c'était pour perdre de sa liberté ? Non… son mariage était heureux malgré tout, et même s'il était entaché par les quelques infidélités de Zeus, ils avaient beaucoup d'estime l'un pour l'autre et le Roi des Dieux tachait de considérer les quelques demandes d'Héra quant à son intimité, sa vie privée en quelque sorte. Elle avait le droit à ses secrets, elle aussi.

Sur le chemin, la Déesse sentit que le cœur quoique apaisé de Night portait un lourd fardeau. Un choix qu'il ne pouvait faire, elle le sentait bien. S'arrêtant, l'air soucieuse, elle posa une main sur le torse du jeune homme, plongeant ses yeux dans les siens.

- Night, qu'y a t-il ? Je te sens contrarié. Ô, racontes moi donc, est-ce Jade ? Est-ce Nyx, encore ?

Oh, bien sûr que c'était Nyx. Cette bonne femme n'arrêtait pas de s'immiscer dans la vie de ses enfants, malgré les lois de Zeus. Elle était bien irascible, et Héra n'a jamais caché son dédain pour elle. Cette dernière se promit en cet instant d'aller lui toucher deux mots si ce que son protégé allait lui dire ne lui plaisait pas… au risque de créer un conflit. Elle ne resterait pas les bras croisés, il n'en était pas question.