Blood and death

Athéna était dans le monde mortel lorsqu'elle reçut un message important de son père, transmis par Hermès. Qu'est ce que Zeus pouvait bien avoir de si important à lui dire, et surtout, pourquoi était il, premièrement si pressé, deuxièmement si perturbé ? La déesse avait un mauvais pressentiment. Zeus gardait toujours son calme et son sang-froid et il était plutôt assez organisé, prévoyant ses réunions bien à l'avance mais là les dieux étaient convoqués sur le champ. Athéna regarda le ciel sombre de la nuit et disparu dans un éclat de lumière. Elle réapparu dans la salle du Conseil de l'Olympe. Son père et un de ses frères étaient déjà là. Elle les salua rapidement et lorsqu'elle aperçut l'écran, et les images qui se déroulaient dessus elle resta sans voix. La colonie était à feu et à sang. Les demi-dieux se battaient entre eux. Ses enfants étaient en danger. Deux instincts se réveillèrent en elle : celui de la guerre et celui de mère. Elle prit alors la parole d'une voix calme, posée, mais incisive:

"Zeus nous devons agir. Je sais ce que tu penses de nous relations avec nos enfants mais je ne laisserai pas les miens mourir à cause de jeunes qui nous en veulent. Mes enfants ne souffriront pas pour moi."

Une armure étincelante recouvrit instantanément le corps de la déesse. S'il fallait elle se battrait, sans tuer mais elle se battrait. Elle était tout de même une des divinités guerrières, qui plus est de la stratégie, et celle élaborée par les résistants semblait si bien fonctionner qu'il ne faudrait pas moins que la déesse de la stratégie elle même pour les tirer de ce mauvais pas. Elle fit quelques pas dans la pièce avant de s'assoir. Il fallait qu'elle reste très calme, elle était très calme et attendrait la décision de son père, que ce soit pour l'appliquer, ou pour lui désobéir.

Morphée regarda hébété ce qui se passait à la colonie. Zeus avait appelé les Olympiens ? Très bien Morphée irait ! Peu importe qu'i, soit Olympien ou non ! Il arriva donc dans la salle de conseil en catastrophe. Le dieu forgeron était en train de parler. Parler ! Comme si ils avaient le temps de parler !

Le dieu des rêves en voulaient aux Olympiens. Oui, il est vrai. Parce que, pour lui c'était en partie de leurs fautes et que là, ils étaient en train de parler. Alors que leurs enfants se faisaient massacrer. En plus Criostal était là-bas ! Lui qui, d'ordinaire ne montrait que rarement ses émotions, avait envie de hurler. Pourtant, ce fut avec calme qu'il s'adressa à Zeus. Oui, vu que pour la dernière guerre, il avait été du mauvais côté et qu'il avait été pardonné, il apprenait à être respectueux même si en cet instant' ca lui coûtait.

"Zeus ! Je crois que nous avons sous-estimé ces résistants ! Ils sont plus que décidé à nous détruire et si nous, nous sommes immortels, nos enfants eux, ne le sont pas. Je m'en contre fiche que ta fille fasse parti ou pas des ces assassins, il faut agir et les anéantir ! De plus, ils se sont alliés avec des monstres et Phobos est avec eux ! Il faut agir !"

Blood and death

Les dieux affluèrent rapidement sur l'Olympe. Poséidon fit trembler les murs de la pièce lorsqu'il entra, énervé contre Zeus pour changer. Puis vinrent Héphaïstos, Morphée, Niké, et ... Phobos ? Le dieu de la peur était bien visible par tous sur les écrans qui montraient la colonie. Mais manifestement il avait le culot de monter sur l'Olympe. Athéna resta assise dans son fauteuil sans mot dire. Elle réfléchissait à toute vitesse. Tout le monde criait dans tous les sens, voulait agir, mais que faire des résistants qui étaient aussi les enfants des dieux ? Le but serait de les récupérer de notre côté ? Mais comment faire lorsqu'ils détestent déjà leurs parents pour des raisons qui sont ancrées bien trop profondément en eux ? Il fallait intervenir dans cette guerre il n'y avait pas de doute - car c'était en effet une guerre. Les dieux ne pouvaient pas laisser passer une telle insurrection. D'un autre côté, les résistants n'attendaient que ça. La chose n'était pas simple. Athéna regarda particulièrement ces demi-dieux défiant l'autorité de leur parent et reniant leur nature divine. Ils avaient tous dans les yeux une lueur d'espoir d'arriver à leur but. Beaucoup d'entre eux étaient plus violents que les demi-dieux de la colonie, ils n'hésitaient pas à tuer ce qui pouvait rendre le combat inégal. Mais la plupart ne cessait d'envoyer des messages aux dieux, voulant qu'ils se montrent. Comment faire pour empêcher la tuerie sans obéir à ces enfants ?

Athéna écouta ce que disait Niké. La déesse de la victoire était son alliée et sa grande amie et ses paroles étaient souvent sages, bien que la déesse de la guerre ne comprenne pas qu'on ne lui demande pas son avis, elle comptait bien le donner tout de même. La petite guéguerre entre Phobos et les autres dieux ne l'intéressait guère, ce qui lui causait du souci c'était la vie de ses enfants qui étaient en jeu. Athéna aperçut Sophie sur le champ de bataille qui tua quelqu'un et cela la peina, sa fille devenait plus noire de jour en jour. Elle reporta son attention sur un autre de ses fils qui était présent : Jasper. Jasper le héros de la colonie, qui pourtant, selon les sources de la déesse, l'avait quitté. Que faisait il donc ici ? Athéna fut tirée de ses pensées lorsque Niké cessa de donner son point de vue sur la question et se tourna vers elle.

La déesse de la guerre se leva, son armure scintilla sous les lumières de la pièce et elle jeta un regard noir à Phobos, lui intimant sans un mot le silence jusqu'à ce qu'elle ait fini de parler, voire après.

" - Je suis de l'avis de Niké. On ne peut pas laisser nos enfants mourir alors que les résistants veulent nous atteindre nous. Seulement voilà, ils veulent que nous descendions. Nous ne pouvons pas leur faire ce plaisir. Ce que je propose c'est que les dieux soutiennent les alliés depuis l'Olympe et de manière invisible ! Les résistants ne doivent pas comprendre que nous entrons dans le combat, sinon leur guerre se trouvera justifiée et il recommenceront. Zeus ?"

Dit elle en se tenant bien droite, le visage tourné vers son père. La chose était simple, passer inaperçu, les dieux pouvaient le faire parmi les mortels, alors pourquoi ne pas berner les demi-dieux ? Phobos se ventant d'être un si bon menteur... Ce serait à celui qui aide le mieux sans se faire remarquer. Athéna savait que même si Zeus refusait elle ne pourrait pas s'empêcher de surveiller ses enfants et d'intervenir si quoi que ce soit arrivait.

Harmonie avait assisté à tout le grand débat sans dire un mot, ses yeux brillant de milles éclats allant d’un visage à l’autre à mesure que les uns prenaient la parole et que les autres répondaient de plus en plus sévèrement. Ils voulaient sauver la Colonie, sauver leur multitude d’enfants. Sauver leur règne, aussi. Pour cette raison-là, elle était bien obligée d’être d’accord avec eux : tant que les dieux perduraient, le monde restait en paix. C’était les menaces telles que Cronos et sa troupe de Titans mécontents qui menaçaient à chaque fois l’équilibre. Mais cette fois, c’était différent. Il n’y avait fallu d’aucune mauvaise divinité pour souffler cette idée à l’oreille de quelque sang-mêlé un peu trop influençable. Ces mortels n’avaient eu besoin de personne pour vouloir contester l’autorité des dieux. Les temps évoluaient. Les mentalités changeaient. Et avec ça, il fallait faire face à de nouvelles menaces, trouver toujours de nouvelles solutions.

Elle ne réagit pas quand son frère, qui décimait en même temps la Colonie, se pointa comme une fleur dans la salle du palais. Ni quand les autres dieux l’accablèrent de menaces à peine dissimulées. C’est à peine si elle haussa un sourcil lorsque Zeus, furieux, ferma la porte de la salle d’un violent coup de vent et, comme un gosse un peu trop autoritaire, fit apparaître son joujou préféré – l’éclair primitif – pour appuyer ses propos.

« Père, tu ne peux pas nous infliger ça ! Y compris à toi ! Nous sommes des dieux, les Résistants ne pourront pas résister très longtemps si nous joignons nos forces. Je suis sûr que les Moires iraient dans mon sens ! » Lança Hermès, des larmes de rage perlant au coin de ses yeux. Harmonie fut frappée par le désespoir du dieu, profondément marqué par ce que devaient subir ses enfants à l’heure qu’il est, dans le monde d’en bas. Il les aimait plus que tout. Harmonie tourna son visage vers la porte, cherchant à déterminer s’il s’agissait d’un coup de bluff de la part du Seigneur des Cieux ou s’il les avait vraiment enfermés.

« Je ne pense pas que rester dans cette salle empêchera les résistants de détruire la Colonie. En revanche, cela pourrait convaincre certains sangs mêlés de rejoindre le camp ennemi, car nous n’aurons rien fait pour les sauver de cet enfer. » Murmura la déesse en faisant quelques pas vers le centre de la pièce. Elle savait que ses paroles ne pourraient convaincre Zeus. Il avait beau parler d’amour paternel, elle savait que son cœur était aussi dur que de la pierre, au fond. « Ne donnons pas une raison valable aux sangs mêlés de nous détester. Aidons-les, et ils nous remercieront en exterminant ces minables de résistants. »