I like being in your dreams. [Pietrys] (abandonné)

Lys ∞ Pietro

I like being in your dreams, it's kind of funny.

Une journée complète à ne rien faire. Ahh. C'était le genre de journée que j'adorais. Un deuxième dimanche sur la semaine. Oui, parce que le dimanche, on ne faisait jamais rien, on aurait plutôt du l'appeler "La journée je-reste-dans-le-canapé". Mon jour préféré d'ailleurs puisque j'étais d'un naturel paresseux, je ne le cachais pas, j'en étais presque fier. Mais, il fallait que je bouge. C'était le jour de la sortie d'un d'un nouveau tome de mon manga préféré. Je ne pouvais PAS manquer ça ! Oui, j'étais bien âgé de vingt années mais les mangas, c'était pour tous les âges. NAH.

J'enfilai mes fameuses Doc Martens et fit mes lacets avant de poser les pieds en dehors de la colonie. Je sortais assez souvent depuis que j'avais, presque, atteint la majorité. Cela me permettait de mettre ma vraie nature de côté et de vivre une vie tout à fait normale, celle à laquelle j'étais prédestiné avant d'être emmené à la colonie. Je ne regrettais pas la colonie, j'avais fait la rencontre de nombreuses personnes qui m'étaient désormais chers. Comme mon autre demi-soeur, Criostal. Elle et moi étions vite devenus proches, les terreurs du bac à sable, si vous vouliez mon avis. Elle n'y était pas depuis longtemps mais le feeling était rapidement passé, nous avions beaucoup de points communs. Perdu dans mes pensées, je marchai jusqu'à l'arrêt de bus, car non, je ne savais pas conduire. Ce n'était pas comme si j'allais demander à Chiron ou même Dionysos pour m'apprendre à conduire. J'avais déjà pensé à demander à ma mère, mais elle était trop occupée avec son travail et je n'avais pas envie de demander à Rudy.

Vive la narcolepsie, je m'étais endormi dans le bus. C'était le chauffeur du bus, au terminus, c'est à dire la gare des bus, qui vint me réveiller. Je grommelai en frottant mes yeux puis je sortis du bus en trainant les pieds. Avec tout ce temps perdu, le magasin de manga devait sûrement être fermé maintenant. Je soufflai tout en marchant dans les rues de la ville. Le ciel était devenu d'une couleur qui ressemblait presque à celle du saumon. J'aimais ce moment de la journée, il était paisible, peu de gens se baladait dans les rues à cette heure-ci.

Alors que je marchais toujours, un petit établissement attira mon attention. Plus précisément, un petit café. Il y avait plusieurs personnes à l'intérieur, je me dirigeai alors vers ce petit bar. Je poussai la porte et alla directement m'asseoir à une table afin de prendre une boisson avant de reprendre le chemin vers la colonie.

5 minutes. 10 minutes. 15 minutes. 20 minutes.

Personne n'était encore venu prendre ma commande. J'en venais même au point où je me demandais si je devais aller chercher moi-même ce que je voulais. Je balayai l'endroit du regard. Je faisais peut être un peu tâche, j'étais seul alors que les autres étaient en petit groupe, je me demandais même s'il ne s'agissait pas d'un groupe de motards comme dans les films. Mon regard s'arrêta sur une jeune femme, sûrement celle qui travaillait ici puisqu'elle était derrière le comptoir, adossée à celui-ci. Elle semblait dormir. Peut être était-ce une petite pause imprévue à cause de la fatigue ? Si j'étais à sa place, ça m'arriverait plus d'une fois due à ma "maladie du sommeil". Je me demandais alors soudainement ce à quoi elle pourrait être en train de rêver. De vacances. D'un garçon. De sa famille. Qui pouvait le savoir ? Ah oui, moi. Mon pouvoir qu'Hypnos m'avait donné en étant mon géniteur me permettait d'entrer dans les rêves des gens. Je voulais tellement faire en sorte d'être plus qu'un spectateur, un figurant dans leurs rêves. Elle était le cobaye parfait. Habituellement, je n'utilisais pas mes pouvoirs en dehors de la colonie, mais là, c'était tellement tentant.

Je me concentrai alors, fermant les yeux et je finis par rentrer dans ses songes.

code by Silver Lungs

I like being in your dreams

Un dimanche sans travailler au bar n'était pas un vrai dimanche. Normalement celui ci était mon jour de repos, délicieux moment où j'aurais pu m'affaler sans retenue dans mon lit douillé, le matelas assez vieux mais faisant encore l'affaire. J'avais prévu de me refaire la saison cinq de Doctor Who, prête à menacer ma télé s'il le fallait, cette traîtresse me lâchant pour un oui ou pour un non. Mais là, c' était clairement pas possible. Le boss m'avait appelé, se plaignant que l'autre serveuse avait choppé la gastro, fait fulgurant et totalement malheureux pour elle. Bizarrement j'avais du mal à l'imaginer sur son trône alors qu'un joli soleil reignait sur le ciel New Yorkais. Coïncidence ? On va dire ça comme ça.
Ainsi donc me voilà en bonne remplaçante, plateau à la main servant les quelques clients qui, même le dimanche, s'obstinaient à venir. Je n'aspirais qu'à une chose, c'était de rentrer chez moi et de simplement dormir. J'avais les trais tirés et des cernes longs de d'un kilomètre en dessous des yeux. Autant dire qu'il n'y avait rien de glorieux. La cause de toute cette fatigue ? Un sommeil agité, rempli d'apparition de drôles de créatures dont je ne me souviens même pas. Beaucoup de bruit pour pas grand chose.

Vers la fin de l'après-midi, l'affluence n'était plus la même. Il n'y avait que les habitués, et tous avaient été servis. À force de les voir, j'arrivais à retenir leurs choix de boissons ainsi que quand et comment il fallait les servir. Si d'un oeil extérieur le travail de serveuse pouvait paraître relativement facile, clairement il ne l'était pas. Financièrement parlant, surtout.

Tous étaient servis, discutaient, jouaient, lisaient .... en bref chacun y allait de sa petite aactivité et moi je les observai du haut de mon comptoirs, assise sur mon piteux tabouret, mes mains soutenant ma lourde tête. Si seulement ce bar disposait d'une salle de repos pour ses employés, à l'image des grandes entreprises ... ! Un rêve complémentaire inaccessible. À moins que ...
Je relevais la tête, observant l'endroit. C'était à peine s'il restait cinq clients. Le patron n'était pas là, les commandes à peine entamées. Il était donc possible que je me repose. Pas que je dorme, oh non ! Juste fermer les yeux, tout simplement fermer les yeux. Les discussions et les autres bruits allaient me laisser éveiller. Sauf qu'à l'évidence j'étais trop fatiguée. À peine mes paupières closes que j'avais déjà l'impression de flotter sur un nuage. Douce sensation où le corps se retrouve aussi léger qu'une plume, et où les bruits deviennent lointains. On perd la notion du temps aussi, une drôle d'impression. Puis après, tout est plus facile.

À quel moment me suis-je rendue compte que je rêvais ? Très bonne question. Rentrer dans un rêve est une drôle d'affaire. C'est comme prendre un film en cours de route. On ne sait qui sont les acteurs, où et quand cela se déroule. Ici mon but n'était pas de m'endormir, et encore moins de rêver. Chez moi la plupart du temps les rêves se révèlent être des cauchemars qu'heureusement j'oublie. Mais pour celui là, il était clair que sa nature ne pouvait être que bonne.
Devant moi s'étendaient les Alpes françaises. Les nombreuses montagnes étaient enneigées, le ciel bleu, et le soleil brillant de milles feux bien qu'il était clair que sa chaleur n'atteignait pas l'endroit. C' était l'hiver, ni plus ni moins. Quand j'étais petite, avec ma mère nous nous étions arrêtées à proximité de cet endroit, puis nous étions montées faisant escale dans l'un des quelques refuges présents. Nous n'y étions pas restées longtemps, et je m'étais jurée d'y retourner un jour. Certains auraient pu être terrifiés, avoir le vertige ... et moi je regardait le paysage, un sourire jusqu'aux oreilles. La hauteur, la large étendu d'un paysage sauvage et imprévisible, tout cela me donnait un sentiment de liberté et j'avais envie d'être un aigle et de plonger sans retenue. Sauf que je n'étais pas un aigle, et que ce doux souhait risquait rapidement de se terminer avec moi transformée en une crêpe ratée et surtout pas cuite. Rien de très ragoûtant, je l'accorde. Outre cela, c'était ce superbe souvenir qui faisait parti de mon rêve. Sauf que là ma mère n'était pas présente à mes côtés (certainement volant en ce moment au dessus d' une énième terre sauvage), et je n'étais plus une enfant mais désormais une adulte.

Je commençais à tourner sur moi même, faisant face à ce paysage à couper le souffle ... mais fut arrêtée rapidement. À quelques pas, se tenait un jeune homme. Il était brun, pas moche non plus, et m'était complètement inconnu. Un étranger dans mon rêve, elle était bien bonne celle là !! D'habitude je ne faisais pas attention à qui était dans mon rêve, premièrement parce que généralement je n'arrivais pas à voir de qui il s'agissait, et deuxième parce que d'habitude il s'agissait de cauchemars et que j'avais plus envie de fuir qu'autre chose.

"Mais c'est qui lui ... ?"

J'avais parlé pour moi même. Je croisais les bras, sourcils froncés. De quel droit il était dans mon rêve qui partait d'un souvenir agréable ?!

Codage par Libella sur Graphiorum