Je marchais dans le plus grand silence possible dans les couloirs mainants à la chambre du fils de Zeus, Luke. Il ne s'était pas réveillé et un de ses amis m'ayant déjà aperçue bon nombre de fois à côté de Luke, il m'a confié la dure tâche de le réveiller. Je pensais surtout qu'il voulait éviter de se prendre une décharge électrique, car monsieur n'a aucune envie de se sortir des doux draps de son lit. Pour être gentille avec lui, je prévoyais d'abord d'utiliser la méthode douce, bon c'était aussi pour la survie, pas que n'aime pas me faire électrocuter dès le matin mais j'aimerais éviter si cela est possible. Je faisais donc le moins de bruit possible, car j'avais quand même prévu une seconde option beaucoup plus drôle, alors j'aurais quand même voulu la tenter. Luke fait partie d'une catégorie de personnes très rares de personnes que je connaissais avant que j'arrive à la colonie, pour l'instant il en était le seul membre. En réalité nous étions voisins quand j'habitais en Californie, mon oncle trouvait que je devais un peu sortir de mon univers et aller vers les autres. Il ne comprenait pas réellement que les jeunes de ma classe ne voulaient pas forcément de moi, comme les enfants peuvent être mesquins quand ils le souhaitent. Entre les filles un peu pestes qui m'avaient tout de suite fait comprendre que je n'étais pas la bienvenue et plus le fait que j'arrivais en plein milieu d'année forcément c'était plus compliqué de s'intégrer, tous les groupes d'amis étaient faits et fermés aux nouveaux membres. Mon oncle avait alors parlé de mon "cas" avec la gentille voisine, j'étais sûre qu'il l'aimait, mais il me l'avait bien expliqué qu'il ne se permettait pas d'être aimé de peur que cette personne me veuille du mal et non son amour à lui. Cette jeune femme avait donc proposé que son fils vienne me voir un peu pour me "resocialiser" comme si j'en avais besoin. Au début, il était clair que je ne voulais pas rester là-bas, j'aurais fait n'importe quoi pour rester avec mon cousin et ma tante. Ma famille était considérablement réduite car : ma mère était morte à ma naissance, mon père était un dieux qui a autre chose à faire que s'occuper de ses enfants du monde entier, mes grands-parents étaient morts de vieillesse et le mari de ma tante l'avait quitté peu après la naissance de son fils ne pouvant pas l'assumer. On se retrouvait donc à quatre dans notre famille, mais mon oncle avait décidé de déménager et je lui en avais beaucoup voulu pour ça. Bien sûr quand j'ai su la réelle raison de son geste je lui avais tout de suite pardonner, je m'étais même senti nulle.

C'est là que Luke faisait son apparition, fils de la voisine, il était gentil et essayait juste de m'aider. Au début c'était dur, car lui ça le soûlait totalement de jouer la baby-sitter et puis moi je considérais que je n'a vais pas besoin de lui, mais à force une amitié était née entre nous. Il me protégeait des élèves qui pouvaient devenir violent, on passait beaucoup de soirée ensemble à manger des pizzas, regarder des films. Ce que je vais dire m'aurait paru irréaliste il y a quatre ans, mais de temps à autres la maison en Californie me manquait. En réalité elle me manquait pour les souvenirs que j'avais commencé à construire dedans, nos batailles d'eau ou de nourriture avec Luke, les soirées rock avec mon oncle ou encore quand la voisine venait me voir pour parler avec moi de "trucs de filles". Elle avait, je pense, été touchée de mon histoire, ne pas avoir de mère, ça fini par poser des problèmes quand on est seule avec son oncle. Puis un jour Luke avait arrêté de venir, comme ça, sans un mot. Ça m'avait choqué, et j'étais restée un peu terrée chez moi. Luke avait réussi à calmer le jeu à l'école, je ne m'étais plus vraiment fait martyrisée pendant une période, mais dès qu'il est parti, les élèves en ont profité.

J'arrivais en fin dans la chambre du concerné, j'ouvrai doucement la porte avant de me faufiler à l'intérieur. Je m'approchai délicatement du lit où dormait la bête. J'avais un surnom que j'avais donné à Luke, mais il l'appréciait peu pourtant je le trouvais drôle et très expressif. Pikachu. Quoi ? Moi j'aimais bien. Je caressais doucement les cheveux du blond en chuchotant :

« Debout la belle aux bois dormants»

Ma seule réponse fut un grognement et un geste de la main demandant mon départ. Ok, je lui aurais proposé la méthode douce. Non je n'allais pas lui mettre de l'eau, déjà vu et revu. Non, j'avais "emprunté" de la chantilly aux cuisiniers. Je m'assis alors sur le côté du lit, et ça devenait la partie drôle. Il fallait que je sois rapide, je commençais à le chatouiller d'une main, mettais une tonne de chantilly sur son visage de l'autre et criais :

« Debout Pikachu»

Je peux vous jurer qu'à ce moment j'aurais mieux fait de courir que de rester sur place à admirer mon œuvre, car la réaction fit plus que rapide.

La seule chose que je pouvais affirmer à cet instant c'était que j'avais l'impression que je ne sentais plus mon corps, non plus sérieusement c'était la dernière fois que j'allais le réveiller à la place de ses amis. Je comprenais mieux pourquoi il avait l'air aussi tendu avant que j'accepte et aussi soulagé et reconnaissant après mon acquiescement. Personne, je dis bien personne ne voulais le réveiller, si peut-être bien son père, mais personne d'autre n'avait normalement le courage d'aller affronter la pile électrique de service. Aujourd'hui sans doute dans un moment de folie j'avais accepté et en plus j'avais décidé de le réveiller d'une mauvaise manière. Bon cela n'aura pas été faute d'avoir essayé la bonne manière, mais monsieur m'avait simplement envoyé balader alors non je ne rigolais. J'appréciais peu le faite qu'on m'envoie bouler. Bon peut-être que j'y étais allé un peu fort, mais vous avez vu sa réaction. Nan mais qui lance une tornade qu'il se réveille du mauvais pied ? Moi a la limite je vous envoie un peu de lumière dans la tronche, mais pas l'équivalent d'un ouragan. En plus il avait été tellement rapide, en quelques secondes je m'étais retrouvé à voler dans un tourbillon de vent et d'eau et puis plus rien, expulsée contre le mur. J'avais partout, mais surtout à la tête. Mais qu'est ce qu'il m'a pris ? On ne se frotte pas au générateur quand on sait qu'il va nous explosé en pleine tronche. Je me frottais doucement la tête pour faire diminuer la douleur alors que mon cher et doux "frère" venait réclamé ses comptes :

« Maylea ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? »

Alors que je jurais dans mon coin, je me retournais pour lui répondre en me soutenant la tête. Vous pensez que ça passe si je lui dis que je suis la seule à avoir eu le courage de faire ce que ses trouillards de potes devaient faire ? Bon on change de tactique on la joue coulé si on ne veut pas mourir. Je déclarais alors :

« t'as loupé certains cours et tes trouillards de potes m'ont envoyé te réveiller, car tes profs sont vraiment en colère. Putain qu'est ce que j'ai mal. »

Cette dernière phrase je l'avais plus prononcé pour moi que pour lui. J'aimais beaucoup Luke, il avait été comme un frère, il l'est de nouveau aujourd'hui, mais sans s'en rendre compte j'avais aussi souffert de son absence. Tout le monde finit un jour par partir, je sais. Mais comprenez moi, à l'époque je vivais enfin bien le fait d'avoir perdu mon cousin et ma tante et là Luke par du jour au lendemain direction New-York. Je m'étais sentis mal pendant des mois, de plus avec ces sales garces qui en avaient profité pour encore plus m'humilier, j'avais eu l'impression d'avoir touché le fond. Je m'étais beaucoup renfermé sur moi-même, je ne parlais même plus aux amis de Luke, leur visage me renvoyaient trop ces bons souvenirs passait avec Luke en plein visage. Je savais qu'il voulait se barre d'ici, beaucoup d'entre nous le voulait, je l'avais su à son attitude. Luke ne faisait plus grand chose en cour et sortait en permanence du camp, je le savais qu'il n'attendait juste encore une chose pour partir. Ça me tue un peu au fond de savoir qu'un jour il va encore me laisser pour partir loin. Le jour où je pourrais enfin sortir d'ici, je passerais voir Ethan, lui dirait tout ce que je ressens pour lui, puis j'irais retrouver mon oncle et le ramènerai à la fare (maison). Des fois je me trouvais des raisons de rester, Ariel, Jade, Yan, même s'il est mon ennemi, c'est le plus drôle et le meilleur ennemi que j'ai jamais eu. Mais malgré ça, je ne supportais plus d'être ici, j'ai jamais été faite pour vivre ici, la preuve mon père ne m'a jamais répondu et ce n'est pas pour rien. Je ne suis pas faite pour ce monde, cette vie là, je ne suis pas une demi-déesse, je suis juste une fille des îles avec des pouvoirs un peu bizarre. J'avais toujours senti un malaise ici, Luke m'avait permis de l'oublier, mais si dessolais lui aussi partait je n'avais plus aucune raison de rester. Alors je faisais comme si je ne savais pas, je souriais et profitais de mes, sans doute, dernier instant avec lui comme j'avais ou le faire des années plus tôt.