Je t'avais dit de tourner à gauche !

Dante et Sora

Je soupire, je suis complétement stressée. J'ai l'impression d'être une enfant qui attend le Père Noël le soir du Réveillon, se cachant derrière un fauteuil en espérant l'apercevoir dans la pénombre. Le problème, pardon, grande révélation, il n'existe pas. Je pourrais toujours attendre que ce dernier ne viendrait pas déposer mes cadeaux au pied du sapin ... Sauf que je n'attends pas un vieux papy qui a une étrange affection pour les enfants d'ailleurs mais mon petit ami : Dante. Je me suis enfouie dans ses bras sans que je ne le comprenne vraiment. Peut-être parce que je me sens faible et que j'ai ce besoin caché de me sentir protégée ... je l'ignore. Là où Clayton était parole d'évangile, le fils d'Héphaïstos est l'impulsion, le feu. Je trouve en lui un partenaire et un compagnon de route. La passion ne me dévore pas comme feu mon mari mais j'ai la sensation de revivre, d'avoir un but.

Et j'ai l'espoir que celui-ci survivra, je l'ignore comment, mais par pitié, faites qu'il ne succombe pas, que je puisse l'aimer vraiment. Que je puisse avoir un futur. Pas celui dont j'ai rêvé enfant, non. Mais un futur où je pourrais sourire, où je n'aurais plus à prendre les armes. Depuis que Clayton est mort, l'envie de me battre a disparu, l'envie de faire la justice en laquelle je croyais a disparue. Non, cette envie a disparu avec les retrouvailles avec Neven. Ma mère a eu cet effet sur moi, celui d'arrêter la roue de terreur dans laquelle je me suis enfermée.

Les questions se bousculent en moi. Je ne supporte plus ces interrogations à longueur de temps, hésiter ne fait pas parti de mon vocabulaire, non,  je suis l'impulsion, je suis l'efficacité, pas la morosité et la dépression.

Justement, on a une mission avec Danty, on doit trouver des coins safe dans NY au moment où on devra conquérir l'Olympe. Autant demander à chercher une aiguille dans une botte de foin ... Mais je dois faire le job.

"Putain, est-ce que ce serait possible qu'un jour, il arrive à l'heure ?!"

20 minutes à attendre dans le froid, ma patience a ses limites, je sens que je vais lui faire avaler sa clope s'il ne se dépêche pas le ptit père ...

Code by Sleepy

Voilà près de trois jour complet que je n’avais pas dormis, j’étais réveillé et ne cessait de bricoler dans mon coin, dans un bâtiment  abandonné que je squattais et qui me servais de planque. J’aimais rester seul de longue journée à créer des armes, des magnifiques armes pour pouvoir buter ces enfoirées de la colonie. J’avais de plus en plus de mal à les subir. Je souhaitais les tuer, chaque fois que j’apercevais leur sale tête d’ahuris quand ils parlaient des dieux, leur merveilleux parent.
J’avais la haine et pour l’évacuer, je suais sang et eaux, durant plusieurs journées. Mais pour rester éveillé, je buvais café sur café, si tôt qu’avec mon cas de super activité sévère et le café, je ressemblais à un démon, avec d’énorme cerne noir sous les yeux.

Mais, j’avais un rendez-vous après  et je ne pouvais pas trop arriver avec des soucoupes volante sous les yeux. J’devais dormir un peu avant de revoir Sora, je voulais lui faire une putain d’impression, je ne pouvais pas arriver comme un zombi. Je ne pouvais pas casser toute mes chances avec Sora, il y avait un truc entre nous, je le savais, j’le sentais. J’crois qu’étais dingue de cette meuf.

Ainsi, pour dormir et pas arrivé trop claqué à cette mission slash rendez-vous, j’me couchai sur un hamac tendus entre deux poutre et casa un p’tit somme, bercé par le hurlement des machines autour de moi, je tombai dans un profond sommeil.

Mais, alors que je rouvris les yeux, je vis l’heure sur une horloge, mon rendez-vous venait de commencer. Mais, problème, je n’étais pas là-bas. J’allais être en retard, mon retard allait décevoir Sora. Mais, cette simple idée de la décevoir me donna des ailes.

Je sautai les deux pieds d’un coup hors de mon hamac, me changea dans la précipitation, retira un bleu de travail sale, me pris une douche de déodorant , enfila un pantalon de treillis vert, un vieux T-shirt usé de Juda Priest, un bombers et une paire de botte militaire, puis, vérifiant la présence de mes lames-cachées et de ma gourmette, attrapa un sac que je m’étais préparé avant. Je sortis aux pas de course. Je n’avais qu’un seul but, arrivé à l’heure, pour ne pas faire attendre mon amour.
Dans la rue, je courrais, essayant de ne pas être en retard. Je poussai les gens sur mon chemin, mais je m’en fichais, je ne voulais pas arriver en retard. Et alors même que je volais un bonnet sur la tête d’un imbécile qui se roulait une clope, je remarquai que je n’en avais pas sûr moi. Je n’avais pas le temps d’en acheter, surtout que celle que je fumais ne se trouvait qu’en Inde, une sous marque blindé de tabac et pas chère. Je les faisais venir en export et ne supportait pas le gout des indus de ce pays. J’allais faire sans clope aujourd’hui.

Mais, je n’avais rien pour me faire pardonner de mon retard. Je devais trouver quelque chose et vite, l’occasion se présenta lorsque je vis un magasin de chocolat dans un coin de rue, je rentrai rapidement dedans et acheta une tablette, toute simple aux chocolat noire. C’est la seul chose que je pouvais lui offrir, je devrais compenser plus tard, mais pour l’instant je ne pouvais pas.
J’avais un retard d’une vingtaine de minute, lorsque, en sueur, j’arrivai essoufflé au lieu de rendez-vous, mal sapé, pas vraiment propre, fatigué avec d’énormes cernes sous les yeux et comme seul cadeau pour me faire pardonnez une tablette de chocolat noir premier prix. J’me faisais pitié, comme j’allais sans doute faire pitié à Sora.

Alors, j’déclarai, le moral en berne, essoufflé :

« J’suis désolé d’être aussi en retard. »

Puis, reprenant une inspiration, je repris :

« Pour me faire pardonner j’ai une tablette de chocolat, j’suis vraiment désolé, d’être en retard et d’avoir que cette merdre pour me faire pardonner. »

J’eu le courage tout de même de la regarder, pour être encore une fois épaté par celle-ci. Elle était ce que j’avais de plus précieux, je ne voulais pas la perdre pour rien au monde.

Je t'avais dit de tourner à gauche

Dante et Sora

Il arrive enfin, soufflant comme un boeuf. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant dans cet état : mal fringué et couvert d'huile de moteur, du moins, c'est ce que je crois reconnaître. Il a les joues rougies par l'effort, les cheveux en bataille. On dirait un enfant. Mais son bras métallique me rappelle que ce n'est pas le cas, nous ne sommes plus des bambins, simplement des adolescents que la vie s'est pris un malin plaisir à malmener. Je ne porte pas de cicatrice, simplement un visage doux et neutre qui cache un être sombre qui doit se retenir à chaque instant de ne pas commettre un carnage. L'envie de tuer m'a envahi, j'ai pris goût à l'assassinat. Mais devant cette passion inavouable et contestable, je me tais. Surtout pour ne pas horrifier mes parents, les deux ne supportent pas l'idée que leur si sensible fille se soit transformée en ange noir. J'ai cédé à la pulsation meurtrière, et comme de la drogue, j'y ai pris goût.

« J’suis désolé d’être aussi en retard. Pour me faire pardonner j’ai une tablette de chocolat, j’suis vraiment désolé, d’être en retard et d’avoir que cette merde pour me faire pardonner. »

Je prends le paquet en rigolant, il est vraiment adorable. De loin, cela ressemble à un rencard bancal, mais pour moi, c'est ce qu'il y a de mieux, une attention gentille et sincère. C'est tellement rare que je suis même surprise par le geste. Je prends un air faussement vexé avant d'ajouter :

"Mouais, tu es pardonné pour cette fois !"

J'avale un carré avant d'en passer un bout à mon petit ami. Notre relation est étrange. Nous nous sommes rencontrés en mission et on a eu un coup de foudre immédiat, même si je suis plus réservée que Dante. Après tout, je suis sensée être veuve de moins de 6 mois mais étrangement, je ne sens aucun remords m'atteindre. En fin du compte, je me suis mariée à un inconnu parce j'ai cru au coup de foudre, mais je ne le connaissais pas vraiment. On s'est lié l'un à l'autre par peur de finir seul dans ce monde triste. Une bouée perdue en pleine mer. Mais au final, il a disparu sans que je puisse faire quelque chose, assassiné par un inconnu dont je jure retrouver la trace. Une dernière promesse avant de l'oublier dans les tréfonds de ma mémoire qui comporte déjà son lot de cadavres. Cela n'a plus d'importance, après tout, s'il doit venir me juger, je lui dirais que je suis le diable en personne. Mon âme a tellement souffert que je n'arrive plus à distinguer le bien du mal.

Je secoue la main, je dois me concentrer sur la mission. A chaque fois que je vois Dante, mon esprit divague vers Clayton, un mort vaut-il un vivant ? Est-ce que j'ai mal fait en tombant dans les bras du fils du feu ? Certainement. La décence voudrait que je porte le deuil pendant des années mais bon, j'emmerde la décence. Si elle avait eu pitié de moi, elle n'aurait pas fait en sorte que je vois un monstre se ripailler des entrailles de ma mère morte sous mes yeux. Je n'ai que faire du regard hautain des autres, je ne veux pas déterrer la merde qui leur colle au cul, personne n'est blanc. Je suis juste un peu plus sombre que la moyenne, c'est ça ma différence.

"On doit trouver une planque, style, pour des explosifs, pour faire sauter NY au besoin."

Je m'écarte de lui avant de soulever une plaque d'égout.

"Dis moi que tu as pris de quoi nous éclairer ? Parce que là, on va pas aller très loin."

J'empoigne ma lampe torche avant de continuer avec un grand sourire.

"Y a sûrement des monstres là-dessous, ça te dit toujours ?"

Code by Sleepy

Heureusement, Sora ne semblait pas trop énervé contre moi, j’étais très heureux de ne pas être aussi piètre copain que je me l’imaginais. J’avais toujours cette peur de ne pas être à la hauteur, d’être juste quelqu’un de bien pour passer le temps, mais pas quelqu’un de bien pour la vie. Ouais, c’est bien con, j’avais peur d’être rejeté, j’avais grave les chocottes. J’étais l’antithèse d’un mâle alpha, j’étais craintif. Ca me saoulait, je ne pensais pas être aussi con pour me torturer l’esprit et me violenter. Sora était quelqu’un de bien, si elle s’était lassé de moi, elle m’aurait prévenus, non ?  Bref, celle-ci eu un léger rire, pris mon présent assez nul, ce rire eu un pouvoir incroyable, celui de revivre encore et encore ma première rencontre, le pouvoir de me faire bégayer à chaque fois, sauf quand je ne suis pas bourré. Et celle-ci déclara d’une voix faussement énervé :

"Mouais, tu es pardonné pour cette fois !"

Gloire aux dieux, elle ne m’en veut pas. Je me laisse le temps de respirer avant de la regarder. Encore une fois, je sens lentement mon cœur s’emballer dans ma poitrine. Et je crois bien que je me mis à rougir de honte lorsque celle-ci me donna un carré de chocolat. Je le pris, l’enfournant dans ma bouche et me mis à mâcher, le gout amer du chocolat eu le résultat de ma calmer. Je me concentrais sur quelque chose, j’avais juste à rester calme après tout, ce n’était qu’une mission de routine. Et, alors que j’étais en concentration ultime sur mon carrée de chocolat, pour ne pas avoir la langue pendante et dévorer Sora du regard, celle-ci me fit revenir à mes pensées :

"On doit trouver une planque, style, pour des explosifs, pour faire sauter NY au besoin."

J’étais revenus à moi assez brusquement et il me fallut quelque instant pour comprendre le sens de sa phrase, puis j’eu un sourire content en entendant la perspective même de faire sauter NY, c’était là une mission futur qui pourrait se trouver entre mes mains.
Puis, Sora souleva une plaque d’égouts :

"Dis-moi que tu as pris de quoi nous éclairer ? Parce que là, on ne va pas aller très loin. Y a sûrement des monstres là-dessous, ça te dit toujours ?"

Ce fut mon moment de sourire, je pointai ma paume gauche vers la bouche d’égout, puis, celle-ci s’alluma, j’avais intégré une lampe dans mon bras, de plus, j’avais d’autre lampe dans mon sac. Puis, pendant une seconde, je fis prendre à ma peau la texture du bronze céleste, montra les deux lames cachés qui sommeillait dans mes manches, puis désigna ma gourmette avec un sourire entendus. J’aspirais à être une armada vivante. Je fis disparaître mes lames en même temps que ma peau en bronze. Puis, je répondis avec joie :

« J’crois que j’me suis jamais sentis en sécurité qu’avec toute ces armes sur moi. En plus, j’ai d’autres lampes. Rien ne te fera de mal. Ou sinon, j’le bute. »

Le numéro de mâle alpha ne me correspondait guère, mais je voulais montrer ma présence dans cette mission. Sans vraiment attendre de réponse, je soulevai mon sac avant de me jeter dans la bouche d’égout, au mépris de tout danger. J’étais Dante, et rien ne peut m’arriver. Je me réceptionnai sans aucun problème, puis attendis Sora, un sourire insolent aux lèvres. Nous allions réussir cette mission.

Je t'avais dit de tourner à gauche !

Dante et Sora

« J’crois que j’me suis jamais sentis en sécurité qu’avec toute ces armes sur moi. En plus, j’ai d’autres lampes. Rien ne te fera de mal. Ou sinon, j’le bute. »

Je hausse un sourcil. Je n’ai plus vraiment l’habitude qu’on veuille me protéger, en fait, c’est de notoriété publique que je sais très bien me défendre. Le genre de femme qui ne connait pas la peur, mais qui la sème plutôt. Une rumeur circule dans les couloirs du QG, du moins, les gens n’osent pas le dire trop fort, mais ce sont les femmes qui dirigent la Résistance. En même temps, avec Adriane et Pandore en figure de proue, on ne pouvait pas espérer duo plus explosif … et voilà que je me retrouve entre les deux, essayant d’une façon ou d’une autre de prendre de l’importance. Ce qui est assez amusant vu que je ne me considère pas comme quelqu’un d’extrêmement ambitieux. Mais il faut croire que ma rigueur et ma totale adhésion à la Résistance ont fait le chemin pour moi.

Totale adhésion ? Non, ce n’est plus vraiment le cas, je sens que mon sens des priorités a changé. Je ne me sens plus comme avant. Je ne me sens plus la flamme qui ont guidé mes pas vers le QG. Quelque chose a changé. Je sais très bien ce qui en est la cause de mon indécision, ma mère, enfin Neven. La guerrière que je suis n’a pas su tenir cinq secondes face à elle, le poids des remords a eu raison de moi. Le poids de mes crimes a eu raison de moi. Me voilà à un carrefour de ma vie et je ne peux rien faire pour essayer d’apaiser la tempête qui se démène en moi. Je voudrais comprendre le pourquoi du comment, réussir à mettre de l’ordre dans mes sentiments qui commencent à se montrer contradictoires les uns envers les autres.

Je regarde Dante en souriant, j’espère que passer du temps avec lui me fera du bien. Avec toutes ces histoires, je l’ai négligé dernièrement. Il est censé être mon petit ami désormais. Il a emporté les souvenirs de mon mariage, me faisant réaliser que je n’aimais pas tant que cela feu mon mari. Mais que ce dernier n’était que mon premier amour et que je me suis enflammée au lieu de rester réfléchit, j’espère que cela me servira de leçon, pour ne pas oublier cette erreur, je garde son nom, oubliant désormais le Tenryu, même s’il me manque terriblement.

Je balaye ces pensées d’un mouvement de main, j’attrape une de mes épées jumelles, je n’ai pas envie de me faire surprendre en descendant là-dessous. J’attrape la lampe torche de Dante avant de m’engouffrer dans les Ténèbres, regardant avec difficulté le Ciel qui se dresse bien au-dessus de ma tête, je pousse un soupir résigné, je hais les endroits clos de base, mais m’enfoncer sous terre est pour moi une épreuve, j’ai beau avoir renié mon géniteur, il n’en reste pas moins la raison de mon amour pour le vent, car celui-ci est une part de moi. Et le fait de ne pas le ressentir sur ma peau est un traumatisme, j’ai la sensation qu’on m’enlève une part de moi. En plus de perdre ce sentiment qu’est la liberté.

Je touche le sol des égouts et je ne peux pas m’empêcher de retenir une grimace de dégout, l’air au-dehors est déjà irrespirable, mais comparé à ici, c’est de l’air pur ! J’ai envie de vomir avec les relents de crasse qui m’emplissent les narines. Je me retiens de créer un courant d’air, j’ai de plus en plus de mal à invoquer les vents, cela m’épuise de plus en plus. Ce phénomène a eu lieu en même temps que l’air qui se raréfie, il ne fait que les deux sont liés. Je prie pour que je puisse déclencher de nouveau des cyclones de grande envergure sans la moindre goutte de sueur. Je m’avance en faisant fi du bruit spongieux que font chacun de mes pas, je sens que je vais rendre le contenu de mes entrailles. Dante arrive derrière moi.

« Tu n’aurais pas des masques à gaz sur toi, sinon, je vais mourir. »

On continue notre chemin tant bien que mal, évitant au mieux les déchets qui jonchent notre route. Ciel, que l’humanité est dégoutante ! J’ai envie de nettoyer les lieux au lieu d’aller chasser les potentiels monstres qui vont se dresser dans quelques minutes sur notre chemin. Je me demande quel genre de créatures nous allons rencontrer, nous sommes dans un lieu aquatique et sombre, il serait compliqué d’y voir un cyclope ou une hydre faute de place, à moins que nous débarquions dans une immense salle d’eau …

Je ne me souviens plus quels monstres sont d’origines aquatiques hormis les sirènes mais il n’y a aucune chance d’en trouver une ici. Après plusieurs minutes à déambuler de manière nébuleuse dans le dédale du réseau, je me tourne vers Dante.

« Je pense qu’on est perdu. Tu n’aurais pas un GPS pour savoir où on est ? »

Je regarde autour de moi, de moins en moins rassurée.

« Je sens qu’on va avoir des ennuis si on s’attarde ici plus longtemps … T’en pense quoi ? »

Code by Sleepy

L’odeur putride des égouts ne me gênait pas forcément, je vivais avec une perpétuelle odeur d’huile ou de souffre à cause de diverses expériences, mais par contre Sora semblait malade, sur le point de vomir, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, dans la lumière blafarde de ma lampe, sa peau de porcelaine semblait encore plus belle, même avec une expression de dégoût greffer sur le visage, celle ci irradiait de beauté. Je me posai toujours la question de comment. Comment avais-je réussi à trouver une copine aussi belle que ça? Qu’avait elle aimé chez moi? Je n’en savais absolument rien. Mais ce que je savais, c’est que j’aimais Sora de tout mon cœur et alors que je la regardais, fasciné par sa beauté irréel, celle ci déclara :

« Tu n’aurais pas des masques à gaz sur toi, sinon, je vais mourir. »

Non. C’était dommage, je n’avais absolument pas pensé à prendre des masques à gaz. Mais, plaçant un doigt sur ces lèvres et un sourire entendu, je me mis à farfouiller dans ma ceinture à la recherche de pièces pour un masque à gaz, nous nous engageâmes dans l’ombre des égouts.

Pendant que je fait travailler mes mains à pleine vitesse, je sonde de mes yeux les murs, espérant découvrir des fils électriques. Mais rien, les seuls fils que je sent sont enfoncés dans le sol, enfoncer trop profondément pour que je puisse les utiliser. En cas d’affrontements, se sera donc mes seuls capacités martiales qui feront la différence. Pour me rassurer rapidement, je touchais mon bras gauche au milieu du biceps pour sentir le contact du bracelet de force: Douloureuse, mon hallebarde, le chef d’œuvre d’une vie. J’étais une armada humaine, je ne craignais rien ni personne, j’étais Dante et Dante est un monstre d’assurance, ainsi, j’assure, pas forcément pour moi, mais surtout pour Sora. Puis, sortant de mes pensées, je remarque que nous sommes arrêtés, mes mains ont finis de bricoler un masque à gaz. Sora se retourne, mon cœur fait un bon, elle déclara:

« Je pense qu’on est perdu. Tu n’aurais pas un GPS pour savoir où on est ? Je sens qu’on va avoir des ennuis si on s’attarde ici plus longtemps … T’en pense quoi ? »

Regardant autour de nous, tentant de le connecter à je ne sais quelle réseau électrique pour pirater un pc, une voiture un truc du genre. Mais rien, cet endroit est aussi alimenté en technologie qu’une maison d’amiche. Mon omniscience est tombé, je ne ressens rien. Pas un fil électrique, rien. Me tournant vers Sora, pris une moue gênée alors que je lui envoyais le masque à gaz:

« Tiens, enfile ça. C’est le mieux que je puisse faire avec le matos que j’ai. Quant à ou nous sommes ? Eh ben, nous sommes actuellement nulle part. Je ne ressent aucun flux électrique me permettant de transporter ma conscience vers un pc ou une voiture. Rien que dalle. ( je lâchais un rire nerveux) J’avoue, on a connu meilleur situation, mais j’pense qu’on va s’en sortir. Quand aux ennuis ? On est deux demi dieu, dans un lieu sans aucun mortel. C’est par définition, un repère pour ces saloperie de créatures. Mais après, je pense être confiant vis à vis à nos chances de réussite. On est deux guerriers émérite, j’vois pas forcément ce qui pourrait nous faire défaut. »

Prenant Sora par la main droite, pour que celle-ci ressente la chaleur d’un contact humain, je répartis la tenant toujours par la main, continuant notre explorations, je me satisfaisais du silence qui nous entourait, délicieux silence.

Puis alors que nous arrivions dans une salle de traitement des ordures, je décidais d’annoncer à Sora une grande nouvelle :

« T’sais, j’ai fini les études à Seattle il y a pas longtemps. J’suis officiellement ingénieur en aérospatiale, aéronautique et ingénierie nucléaire avec trois thèses. J’ai décidé de m’installer définitivement à NY. Puis, j’ai trouver un travail, dans un garage à Brooklyn, il y a mêmes un logement au dessus. Bref, si j’travail bien, le proprio est près à me le vendre pour pas trop cher. J’me suis dit que peut-être que si j’arrivais à l’avoir ( rire nerveux de ma part), tu pourrais peut-être venir laisser une brosse a deux ou une culotte ou deux. ( nouveaux rire nerveux). »

Demander à sa copine de venir vivre avec soit dans un garage alors que nous sommes dans les égouts n’est pas forcément la meilleur idée que j’ai eu, mais qu’est-ce que vous voulez. J’suis comme ça.

Et alors, que j’attendais une réponse de Sora, un truc s’enroula autour de ma cheville gauche, me tira d’un coup. Me faisant tombé dans l’eau putride, puis le tira. Je me débattais tandis que j’étais entraîner, dans les ténèbres des égouts.

Je t'avais dis de tourner à gauche !

Dante et Sora

« Tiens, enfile ça. C’est le mieux que je puisse faire avec le matos que j’ai. Quant à ou nous sommes ? Eh ben, nous sommes actuellement nulle part. Je ne ressens aucun flux électrique me permettant de transporter ma conscience vers un pc ou une voiture. Rien que dalle. J’avoue, on a connu meilleur situation, mais j’pense qu’on va s’en sortir. Quand aux ennuis ? On est deux demi dieu, dans un lieu sans aucun mortel. C’est par définition, un repère pour ces saloperie de créatures. Mais après, je pense être confiant vis à vis à nos chances de réussite. On est deux guerriers émérite, j’vois pas forcément ce qui pourrait nous faire défaut. »

Pour seule réponse, je rigole, ça me semble surtout être le début d'une longue nuit et surtout, un début d'embrouilles terrible. Je repense à notre première mission, quelques mois auparavant, on ne se connaissait pas, on ne s'était jamais vraiment vu et pourtant, un lien, un vrai s'est créé entre nous. Une véritable alchimie comme il en existe que dans les films. Je rosie un peu, je ne suis pas vraiment fleur bleue mais l'idée de pouvoir être avec un garçon avec qui je m'entends bien, même s'il faut reconnaître qu'on fait sûrement le pire métier du monde, là, je suis heureuse. Ce garçon, Dante, me rends vraiment heureuse.

"Du moment qu'à la fin, toi et moi, on ne se crash pas en hélico, tout me va ! J'en ai encore le tournis rien que d'y penser."

Je lui souris toujours, qu'est-ce qu'on a l'air niais, tous les deux. Deux parfaites idiots, perdus en plein égout, à se demander comment sortir d'ici, avec cette odeur pestilentielle qui m'emplit les narines. J'enfile rapidement mon masque à gaz et inspire profondément, ce n'est pas le meilleur masque en effet, mais au moins, je n'ai plus l'impression de respirer une poubelle en état de décomposition avancée se trouvant à deux centimètres de mon nez ... qui aurait cru que j'ai le nez aussi sensible ?

Il saisit doucement ma main, avec sa main à lui, celle qu'il a encore. Je me retiens de lui poser un baiser sur la joue, j'ai toujours un masque à gaz et je ne suis pas sûre qu'embrasser sa copine qui fait un bruit de Dark Vador soit une si bonne idée que ça. Je me contente de lui serrer la main, continuant d'avancer avec lui dans ce dédale nébuleux.

« T’sais, j’ai fini les études à Seattle il y a pas longtemps. J’suis officiellement ingénieur en aérospatiale, aéronautique et ingénierie nucléaire avec trois thèses. J’ai décidé de m’installer définitivement à NY. Puis, j’ai trouvé un travail, dans un garage à Brooklyn, il y a même un logement au dessus. Bref, si j’travail bien, le proprio est près à me le vendre pour pas trop cher. J’me suis dit que peut-être que si j’arrivais à l’avoir , tu pourrais peut-être venir laisser une brosse a deux ou une culotte ou deux. »

J'enlève mon masque, absolument pas fait pour discuter, mon dieu, il a vraiment choisi son moment cet idiot ! Il ne pouvait pas attendre un peu avant qu'on sorte de là ? Je ne dis pas que la demande n'est pas romantique, mais entouré de détritus, ça ne fais pas si top que ça. Je lui souris.

"Tu es doué, ce serait plus intéressant pour toi de travailler dans une grande entreprise."

Je me racle la gorge, trouvant que le plafond est devenu nettement plus intéressant à regarder.

"Je te suivrai, tu es doué, tu pourrais être chef de projet pour les fusées ... on pourrait travailler pour la NASA, ils ont besoin de météorologues ... comme moi."

Un ange passe, je me tourne finalement vers lui, mais Dante a disparu. Je me retiens de me précipiter, je n'ai rien entendu ! Aussitôt, je dégaine mon épée, j'allume à fond ma lampe et regarde le boyau. Monstres.

Et meeeeeeeeeeeerde.

Il y en a qui essaie de m'atteindre avec une lance, aussitôt, je redeviens l'assassin que je suis et je lui porte un coup d'estoc. J'ai tellement été sous le charme de la proposition de Don Juan que j'ai failli me faire tuer ! Mais non de dieu, on s'attire toute la merde sur terre quand on travaille tous les deux ?! Je lance un nuage éclair, essayant de trouver Dante des yeux.

"Dante !"

Je hurle, non, ce n'est pas possible ... pas le choix. Je me jette dans la mêlée pour aller le sauver, je tranche et je pare du mieux que je peux, mais il faut se rendre à l'évidence, les combats en lieu clos, je suis vraiment très mauvaise ... Je ne tiendrai pas longtemps.

"Dante, c'est la dernière fois que tu me fais ce genre de demande dans ce genre de lieu ! Je sais que tu voulais innover mais y a des limites !!"

J'essaie d'être sévère, mais je ne peux pas m'empêcher de sourire à pleine dents, sa déclaration m'a plus que touché, elle m'a rassurée pour le futur, un beau futur.

Code by Sleepy

Je sens cette force énorme me tirer, j’avale une eau putride qui pue, elle me donne envie de vomir, je tousse essayant d’expulser le maximum d’eau avant que je me noie. Je sens comme une crotte de rat me passer dans le gosier, j’essaye de la recracher et ne réussis qu’à vomir un plasma de café mélanger à des boissons énergisantes. L’eau recouvre mon visage, les yeux ouverts dans l’eau, j’estime qu’il y a environ une cinquantaine de centimètre. L’eau sur mon visage, malgré les déchets et l’odeur putride est agréable, je n’entends plus rien. J’ai presque l’impression d’être dans un rêve, serait-ce le manque d’oxygène ? Parce que je ne ressens que béatitude. A cet instant précis de ma vie, je n’ai pas peur, je suis même prêt à mourir, cette petite voix me murmure :

Plus rien ne te fera du mal, tu ne souffriras plus, tout ira mieux pour toi. Abandonne Dante.

Cette délicieuse voix à toucher quelque chose en moi. J’en ai marre de souffrir, lâcher prise, laisser son corps sombrer, laisser l’eau s’infiltrer dans mes poumons,  étonnement, tout cela est agréable, le temps passe, mon esprit deviens de plus en plus confus, mais je ne souffre plus, plus aucune douleur ne traverse mon corps, mon bras gauche ne me fait plus souffrir. Je suis parfaitement calme et relaxé, mes poumons sont complètement remplis d’eau, je ne peux plus respirer, il me semble que cela fait environ cinq minutes que je suis sous cette eau, il me semble presque ne plus sentir le contact autour de ma cheville gauche.

J’aperçois une silhouette juste au-dessus de moi. Je tends la main pour caresser se visage, un visage que je n’avais vu qu’en photo, ces long cheveux bruns/ roux coiffé en dreadlocks, ces lèvres pulpeuses, ces yeux vert, ces fossettes quand elle sourit, cette peau porcelaine. Je ne peux que sourire tandis que je touche ce visage et qu’en ouvrant la bouche, laissant échapper le peu d’air qui me reste se dissolvant dans l’eau en quelque bulles d’air, j’essaye de lâcher cette phrase enfouis au plus profond de moi :

« Maman, j’vais te rejoindre. »

Et alors que je vois ma mère, décédé quand j’avais trois ans, s’approcher de moi, commencer à m’étreindre, je ne peux m’empêcher de lâcher des larmes enfouis en moi depuis trop longtemps, laissant sortir des larmes d’orphelin. Puis, alors qu’elle s’apprête à  m’embrasser sur le front, une voix retentis en moi :

« Je te suivrai… »

Sora ! Mon esprit reprend assez de conscience pour se rendre compte que l’une des deux seuls personnes qui compte pour moi au monde serait triste pour moi. Et moi donc, ces derniers temps, je ne m’étais jamais sentis aussi vivant qu’a ses côté. Je ne peux décemment pas mourir, il me reste tant de chose à vivre. Reprenant de l’aplomb, je rejette l’image de ma mère avec une douleur infinis, une douleur d’orphelin, la douleur d’un deuil. Ma main gauche attrapa quelque chose sur mon biceps droit, puis je sentis la lanière de cuir grandir, s’allonger, durcir. Je sors la tête de l’eau, puis avec une aisance inconnue pour moi, je sectionne ce qui me serrait la cheville, puis relevant mon corps entier, je me mets cracher un flot d’eau verdâtre, quasiment noir.

Un regard autour de moi me permis de voir que j’étais entourer de monstre, avec un sourire plus que cruel, je transforme ma peau en bronze céleste et massacra tout autour de moi. La poussière transforma l’eau en or fondu. Mes bras travaillaient méthodiquement, mes jambes bougeaient avec vitesse. Les monstres n’avaient aucune chance contre moi. Ma motivation me donnait des ailes. Quelle motivation ? L’envie de revoir Sora, de la serrer dans mes bras, de pleurer dans le creux de son cou. Mais, maintenant, je dois avant tout la retrouver et pourquoi la sauver. Je ne suis pas invincible et malgré les dizaines de coups que j’assène à ces saloperies de montres, je sens les coupures zébrer ma peau. Mais ces douleurs sont si délicieuse,  car en ce moment même, je dominais les monstres, j’avais trouvé une source de puissance, de force encore plus puissante que la vengeance, la colère ou la rancœur. Mon amour pour Sora était une énergie autrement plus forte et belle. L’amour me faisait faire des choses qu’une violence inouïe.

En un rien de temps, totalement ensanglanté, je tombe à genoux dans l’eau. Tous mes adversaires sont morts, j’ai buté du fil de mon hallebarde ces horreurs, désormais, la tête à moitié posé sur mes genoux, ayant retiré ma cuirasse épidermique de bronze céleste, les quelques blessures que j’ai sont bénignes. Mais, une blessure encore plus grande s’est ouverte dans mon esprit. Le deuil.

De chaude larme recouvrant mes joues, je donne enfin le respect que je devais à celle à qui je devais tout, à celle dont je n’avais quasiment aucun souvenir, les larmes d’un orphelin, mais aussi les larmes de joie d’un homme, d’un homme qui désormais à trouver une raison noble à sa vie, une raison de se battre si belle que lui-même a encore du mal à y croire. Mes larmes ne cesse de couler, j’espère que Sora me retrouvera vite, car en ce moment même, enveloppé par l’odeur de la mort, l’ayant frôlé d’aussi prêt, je dois retrouver ce qui m’a donner envie de continuer, je dois retrouver celle qui est tout pour moi.

J’aime Sora et seul la mort me séparera d’elle.