Il est deux heures du matin. Christopher enchaîne les pintes de bières et de vodka, les shots sans fins, sa vue commence à se brouiller mais il n'a que faire dès avertissements que son cerveau lui donne, n'attendant qu'une bonne rencontre vienne lui sauver sa matinée. Heureusement, cette rencontre, elle ne tardera pas à arriver, mais en attendant il parie tout son argent sur quelques chances infimes de faire un jackpot. Lorsqu'il ressortira de cette soirée, il n'aura plus un sou et il ne se rappellera de rien. Et finalement, mieux vaut ça que de savoir ce qu'il va se passer. Il ferme les yeux pour s'échapper du tournis incessant dans lequel il est déjà emprisonné depuis quelques temps. Respire. Expire.

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Tu laisses tomber ton verre et puis tu soupires un bon coup. Tu joues tes derniers dollars sur la roulette, ton regard rouge, tes yeux enflés. Tu sais bien que tu n'as presque aucune chance, mais ce soir tu y crois. Ce casino t'as obnubilé, à peine tes converses noires avaient-elles touchées le sol que tu t'étais mis à boire et à faire filer toutes tes économies. Les riches autour de toi lancent plusieurs sommes exorbitantes d'argent, tous persuadés qu'ils vont gagner. Et puis toi tu es là, avec ton tee-shirt gris et ton jean troué, à attendre que la chance daigne ne serais-ce que de te regarder dans les yeux. Tu paries tes 358 dollars restants sur la roulette, n'y croyant plus. Tant pis, c'était tout ou rien pour le coup. Mais majoritairement rien, comme dans toutes les épreuves de la vie.
Puis tu vis les regards étonnés, tétanisés, enragés des riches. Attend. Pause. Il se passe quoi là ? Je rêve ou c'est tombé sur toi ? La chance a fait plus que te regarder, elle t'a pris dans ses bras là. Tu viens de gagner 100 000 dollars dans un casino ? Là où tous perdent leurs argents et finissent à la rue ? Un immense sourire s'étend sur tes lèvres, grandissant de plus en plus avant que tu te permettes un grand cri de joie. Finie, la pauvreté, finis, les problèmes de bouffe ?!
Tu ne voulais pas perdre ta fortune naissante alors tu pris une chambre luxueuse dans l'hôtel d'à côté, une immense vue sur New York s'ouvrant à toi, avec ses lumières, ses buildings, ses limousines et ses lampadaires. Impressionné, tu t'affalais dans le lit, un sourire béa aux lèvres, n'en revenant pas de cette soirée.

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Tu n'arrivais pas à dormir. Il était trois heures, la soirée battait son plein en bas, au casino. Tu retirais tous tes habits et pris une cravate, une chemise, un veston et un pantalon, sans oublier des chaussures polies, noires comme jais. Tu serrai ta cravate, mis un peu de gel dans tes cheveux et descendit avec un sourire confiant en coin. Ça y était, tu faisais parti des riches, suffisait de continuer sur ta lancée.

Tu regardais autour de toi dans ton costar, un regard arrogant porté sur la foule. De la musique en bruit de fond retentissait, mais elle était cachée par les cris ambiants. Tu profitais de ta fortune, tu venais de gagner trois mille dollars de plus grâce à des activités étranges du casino, mais la soirée se faisait bien trop terne à ton goût. Tu regardais un serveur et pris un somptueux cocktail, ne le remerciant que par un soupir. Tu aimais ton nouveau toi, et à tes pieds les meilleures opportunités, les femmes riches, bref le monde. Tu te levais, partant du jeu auquel tu te plaisais depuis quelques minutes et décida d'aller au bar, les mains dans les poches, décontracté, un regard confiant sur le nouveau monde qui t'accompagnait.

Assise devant le bar, tu vis une petite perle. Ses longs cheveux noirs bouclés dégringolaient comme une cascade de noirceur contre son dos. Sa robe rouge assortie à ses talons te firent sourire, un demi-sourire comme tu aimais les faire. Tu serrais un peu ton veston et tu t'approchais d'elle. Étrangement tu te sentais très attiré par elle, cette femme mystérieuse. Et pourtant, il y en avait bien d'autres autour, des plus sexy, mais surement pas des plus belles. Son maquillage étalé à merveilles sur ses fins traits te fit avoir encore plus envie de l'approcher. Tu passais lentement ta main entre tes fines mèches recouvertes de gel, et vint s'asseoir à côté d'elle. Zeus soit loué la haute chaise qui se trouvait à sa droite était libre. Tu commandais un autre cocktail qui arriva en moins de deux. Une cerise était coincée sur le bord du verre parfaitement lisse. Tu le vis tourner entre tes doigts avant de le porter à tes lèvres.

Ah, l'alcool. Fin et amer, il arrivait toujours à ravir tes papilles plus que la fois précédente. Tu te tournais alors vers la jeune femme à côté de toi. Un regard charmeur habillait tes pupilles bleues, tout comme ton sourire en coin. Tu la regardas quelques instants puis déclara pour ne pas avoir l'air d'un pervers :

" Bonsoir mademoiselle, que faites-vous seule par ici ? Vous ne devriez pas, puis-je vous commander quelque chose ? "

Poli mais ravissant, tu gardais ce regard sur elle, sur ses traits lisses de son visage et pourtant tu avais tout de même de la place pour le doute dans ton esprit. Peut-être allait-elle décliner ton offre et ça serait un très mauvais pas pour ton entrée dans le monde des riches. Tu te permis un peu de repos pour tes yeux, éblouis par la beauté mystérieuse que dégageait cette inconnue, et but un peu de ton cocktail, avant de croiser les jambes, pour revenir à elle et lui demander :

" Puis-je vous demander votre nom, ou est-ce trop indiscret ? Après tout, la beauté n'a pas de nom comme on dit. "

Ah, parfait, digne de Damon. Pour l'instant tu avais la situation en main, mais quand allais-tu tout ruiner ? Il suffisait que tu pries très fort pour qu'elle ne soit pas complètement folle, bourrée ou étrange.