Il se redressa et fixa Matthew avec de grands yeux. Dans lesquels brillaient une colère et une haine incroyable. Tout le corps de son ennemi exprimait le dégoût. Il se mit à lui hurler dessus, laissant visiblement sortir toute sa haine

« MOI LÂCHE ? QUI ATTAQUE LA COLONIE PAR SURPRISE ? QUI TUE SES FRÈRES DEMI-DIEUX PAR PRÉTEXTE QU'ILS ONT UNE ASCENDANCE QU'ILS N'ONT MÊME PAS CHOISIS ? TU CROIS QUE BILLY À CHOISI D'ÊTRE UN FILS DE DIEU ? HEIN ? POURTANT VOUS L'AVEZ TUER FROIDEMENT BANDE DE MONSTRES !! »

Bien que le fils d’Eris n’ait pas la moindre idée de qui était Billy, il se doutait que c’était un demi-dieu mort. Il allait rétorquer froidement que Billy avait choisi de soutenir les dieux et qu’il était mort pour cela, mais l’autre ne lui en laissa pas le temps en lui décochant son poing dans la mâchoir. Matthew allait réagir quand une peur atroce le paralysa. Bon sang, que se passait-il ? Il reçu le coup et chancela en tombant sur les fesses. Il tremblait de tous ses membres. La peur semblait avoir disparu, remplacé par la colère qu’il avait contre l’allié. Il se releva avec puissance et se demanda d’où provenait toute cette colère.

Il arrêta bientôt de se poser la question et débuta avec rage un duel à l’épée avec son adversaire. Il portait chaque coup avec force et colère et bien que l’autre se débrouillait bien, il sentait qu’il prenait l’avantage. Ainsi ce type allait tirer sur Pandore ? Les coups redoublèrent. De dos en plus ? Les coups furent de plus en plus forts. Que méritait-il ? La mort !

Spoiler:

Adriane continuait de lui faire face, s'avançant jusqu'à lui. Elle ne semblait vraiment pas décider à l'attaquer. Était-ce une feinte de sa part ? Ou alors était-elle véritablement sincère ? Peut-être agissait-elle certainement selon la même logique que lui en ce moment : si ils se battaient, ils blesseraient indirectement Gabrielle qui les aimait certainement tout autant l'un que l'autre et ce, malgré sa relation houleuse avec elle depuis quelques temps. Le barbu fronça les sourcils et dévisagea encore la brune. Ils s'étaient arrêtés, en plein coeur des combats, là où les cliquetis du fer se mêlaient à un choeur d'hurleurs-guerriers dans une sourde symphonie créée par leur environnement prospère et propre à la discussion. Une sorte de bulle s'était formée entre eux, ils pouvaient y échanger des paroles sans que le tumulte de la guerre ne les atteigne véritablement et ce, malgré les horribles aperçus de cette bataille sans nom. L'athénien soupira un peu, passa sa main dans ses cheveux comme pour témoigner de son désarroi, du dilemme auquel il faisait face présentement : « Adriane ... Tu n'es pas leur objet. » Ce furent par ces mots qu'il commença sa plaidoirie divine. « Les dieux aiment leurs enfants, sans quoi nous n'aurions pas ce foyer. Ils offrent à tous des perspectives d'avenir, ils nous permettent de nous épanouir. Je n'avais rien. Mal aimé d'une famille riche, éternel incompris, contraint de me bourrer le crâne de connaissances sans intérêt et inadéquates avec mes ambitions futures, je n'avais pas goût à la vie jusqu'à ce que ... L'on m'apprenne l'existence de la colonie. »

Portant presque le poing à son coeur, ce fut avec sincérité que l'athénien s'adressa à la digne descendante des guerriers spartes, élogieux membres d'une tribu guerrière grecque fort réputée pour ses guerres contre Athènes, reine-patrie de sa mère. Le fils d'Athéna s'approcha à son tour de la jeune femme en rengainant son arme dans son couteau-suisse et lâcha à nouveau : « Les dieux ne sont pas nos ennemis, Adriane. » Cette phrase, équivalent presque à une maxime aux oreilles du héros de la colonie, fut lancée telle une conclusion. Il savait que cela ne pourrait certainement pas à la faire revenir du bon côté, il allait forcément avoir droit aux doléances de la fille d'Arès qui se plaindrait de quelques misères de sa vie mais il se devait d'essayer de la ramener dans le droit chemin avant de ... La capturer afin de lui soutirer des informations, au nom de la colonie.

Et là, soudainement ... La bulle éclata. Le temps parût se distendre, le bruit n'avait pas laissé Adriane finir une de ses répliques et une lumière aveuglante se mit à croitre sur le flanc droit, couvrant tout un espace pour finalement s'étendre telle une colonne incandescente qui engloutit tout sur son passage. Des éclairs jaillirent de sa surface et arrachèrent des monticules de terre, déracinant des arbres qui volèrent, propulsèrent plusieurs acteurs de la guerre, et menaçaient de découper les deux demis-dieux en pleine conversation. Jasper déglutit et lâcha à mi-voix : « Luke ... » A sa connaissance, seul un enfant de Zeus pouvait créer pareil rayon électrique, et seul Luke était dans le coin. Par réflexe, le barbu plongea en direction d'Adriane, pressant dans l'instant même son anneau pour faire apparaître son égide mais il n'eut le temps de se saisir de la main d'Adriane que déjà la puissante salve d'électricité les balaya avec force.


*
* *

Tout était trouble ... Jasper se releva doucement, couché au sol, plein de poussière, toussotant un peu et se tenant sa côte gauche. Il ouvrit difficilement ses yeux. Il voyait tout trouble, il ne reconnaissait plus personne avec exactitude, il haletait et constata avec horreur le rouge béant de son pull originellement blanc au niveau de sa côte. Il grimaça un peu et aperçut juste devant lui son égide, originellement d'une brillance éclatante, tapissée de terre et arrachée en deux. Il ne restait plus qu'un morceau plus ou moins important de son bouclier divin qui s'était enfoncé dans le sol, ce qui prouvait encore sa solidité malgré l'affreuse fissure qui menaçait encore de le séparer en deux nouveaux morceaux. Ce qui fit réellement revenir Jasper à lui, ce fut cette tête qui tomba à deux centimètres de son visage et qui roula devant lui, s'arrêtant à la verticale ... Il prit peur d'un coup et recula aussitôt. Cette tête ... Elle lui rappelait la mort de ses hommes, ce jour là. Son coeur manqua un battement, il cria presque de peur et rampa sur les fesses en hurlant soudainement de douleur en voyant une écharde enfoncée dans sa blessure à la côte et qui faisait s'écouler encore le sang. Autour de lui, aucun signe d'Adriane qui avait dût être balayé plus loin encore. Il espérait qu'elle soit sauve même si actuellement, son esprit était tourmenté par les fantômes de son passé.

« Non... Je ne voulais pas ! Je... Je devais vous protéger... » Il serra les poings, attrapant deux grosses poignées de poussière, sentant ses larmes couler sur son visage crasseux. Il serra les poings, ressentant cette fois une douleur au niveau de la mâchoire et regarda de son point de vue la colonie prendre littéralement feu alors que seule la tête décapitée le regardait, face à lui. « Je devais tous vous protéger ! » Hurla t-il.

Un spectre. Une sombre forme apparût dans son esprit et le dévora de l'intérieur, se nourrissant de ses craintes avec appétit... C'était assurément l'un des deux dieux incarnant la peur : Phobos, ou Déimos. La noirceur de ses pouvoirs plongea le héros dans ses antiques peurs qui avait causé sa déprime. Il haleta férocement, sentit son coeur dérailler au point où il crut à un arrêt cardiaque. Il passa frénétiquement sa main sur son cou, essayant de se calmer alors que des visions d'horreur lui étaient passées en revue encore et encore ... « Non... Non... Non ! » Il frappa en rythme sur sa blessure à la côte, essayant d'arrêter l'écoulement en enfonçant son pull dans le trou béant. Il se leva difficilement, titubant un peu et sentant sa jambe droite qui était comme paralysée par le puissant choc. Il fronça les sourcils, crispa son visage, et comme une ultime offense aux dieux, il écarquilla les yeux en hurlant : « Je suis le héros de la colonie, et je la protégerai au péril de ma vie ! » Dieu contre demi-dieu... Usant de toutes ses forces dans le but de contrer le pouvoir de son adversaire divin, Jasper tenta de couvrir l'ensemble de la colonie avec son pouvoir et insuffla à tous ses alliés un sentiment de courage intense afin qu'ils puissent lutter contre leurs peurs les plus folles ... Néanmoins, il n'était pas encore assez puissant pour s'occuper de tout le monde et ne toucha alors que quelques personnes, principalement celles de la grande place. Suite à cela, le tragique héros tomba à genoux, le regard vide, quasiment à la merci des résistants ... A moins qu'un allié ne vienne à son secours.

Nos lame s'entrechoquèrent. Il savait utiliser son épée, et malheureusement pour lui, moi aussi. Le combat était rude, ni lui ni moi semblions vouloir prendre l'avantage. Non... Nous nous jugions, pas besoin d'être un expert pour comprendre ça. Après quelques minutes de combat, je tenta de reprendre l'avantage, mais apparemment mon adversaire était tout aussi déterminé. Ça me fait penser que je ne connais même pas son prénom... Oh et puis je m'en fiche ! J'avais l'intention de le tuer, pas de savoir comment il s'appelait ni de savoir quelques choses à propos de lui. Ce court moment d'inattention fût fatal pour moi, je me fit rapidement débordé par mon ennemi. Ses coups devinrent plus rapide et plus fort. Je ne suivais pas le rythme, c'était trop... Trop. Un dernier coup et ma lame me tomba des mains, j'étais désarmé.

Je reculais, de quelques pas voyant le résistant s'approcher de plus en plus. Ma haine était intact, mais elle semblait de plus en plus se transformer en une forme de peur haineuse. Difficile à expliquer, mais j'appréhendais de plus en plus le combat contre ce résistants. C'est alors que je trébucha en arrière, me réceptionnant sur les fesses. C'était ridicule, j'étais ridicule en ce moment même. Ma haine laissa place à du désespoir... Comment avais-je pu croire ne serait-ce quelques instants que je pourrais battre ces résistants ? Je n'étais pas capable de protéger mes proches... Sophie, Criostal, Morigan je... Une douleur se fit ressentir au niveau de mes côtes. Baissant mes yeux avec crainte, c'est la que je découvris quelques chose d'horrible, l'épée de Matthew planté dans ma chair.

Le combat se poursuivait et le demi-dieu adverse avait du mal à suivre. Pourtant, il brulait de rage et ne voulait visiblement pas s’arrêter. Matthew leva les yeux agacé et accéléra encore le combat. La vérité était qu’il trouvait ce duel futile et qu’il sentait la fatigue pointer le bout de son nez.

Avant que la situation ne se retourne, le fils d’Eris fit une dernière botte et l’épée de son ennemi s’écrasa sur le sol. Avec un sourire froid, il s’approcha, épée bien en main tandis que l’autre reculait. S’il avait l’air toujours aussi en colère, il avait l’air aussi d’avoir peur. Puis il trébucha et tomba sur les fesses.

Matthew le regarda, presque surpris. La situation était ridicule. Et le désespoir sembla s’emparer du demi-dieu. Le fils d’Eris le trouvait pitoyable. En fait, il n’avait même plus envie de le tuer. Il plongea tout de même son épée dans les côtes de son adversaire qui poussa un cri.

Il la retira en le regarda d’un air dégoûté :

« Tu sais quoi… J’ai même plus envie de te tuer… Tu me fais pitié ! »

Il aperçut soudain quelqu’un qui les fixait et observa hébété, toujours et encore la même fille. Il pesta et laissa l’autre en plan. Cependant, il découvrit avec un sourire que la fille d’Athéna semblait être amie avec l’homme qu’il venait de blesser.

Elle avait l’air paniquée. D’ailleurs c’est sûrement pour ça qu’elle se jeta sur Adriane. Matthew fronça les sourcils, décidément, elle avait vraiment des envies suicidaires. Cependant, une autre fille fondit sur Adriane.

La colonie avait décidément un étrange sens de l’honneur ! Entre ceux qui tiraient des balles à des gens de dos et ceux qui attaquaient à deux, Matthew commençait vraiment à se demander pourquoi c’était eux qui étaient considéré comme les gentils !

Quand la rousse plantée son épée dans la jambe d’Ariane, il jura en grec ancien tandis que la fille d’Ares pestait :

« A deux sur une seule ? Et c'est vraiment moi qui suis une traîtresse ? Vous me faites bien rire, bande d'hypocrites ! »

Tout à fait en accord avec la fille d’Ares, Matthew s’incrusta encore une fois dans le combat et renchérit :

« Il est vrai que j’ai connu plus honorable ! »

HRP: