Blood and death

Pandore était accroupie à côté de lui et sa jambe la lançait un peu mais elle faisait mine de ne rien paraître. De toutes façons ce serait bientôt terminé, elle savait qu'elle allait bientôt rentrer chez elle, les mouvements de rage autour d'elle se faisait moins impressionnants qu'au début de la bataille, et les muscles fourbus de tous les combattants devaient commencer à se faire ressentir. Mais elle resta concentrée sur sa cible. On ne frappait pas un homme à terre surtout dans l'état dans lequel se trouvait cet allié. Mais Pandore n'allait pas tarder à lui faire comprendre que s'il ne se relevait pas elle allait passer outre cette règle de galanterie. Et puis quoi ? Il ne la méritait pas après tout elle s'était faite attaquer de dos. Mais elle n'avait pas eu le temps d'attendre qu'elle sentit la main de sa victime entrer en contact, à nouveau, avec elle. Mais cette fois il n'entrait pas dans son esprit mais dans sa peau. La jeune femme hurla. Le lâche était en train d'appuyer sur la blessure que lui avait faite son frère. Et cela faisait beaucoup trop mal. Redressée sur ses jambes Pandore voulu se dégager mais il tenait fermement son mollet, ses doigts s'enfonçant dans la plaie et le sang chaud commença à couler le long de la plaie. Pandore serra les dents alors qu'elle cherchait à se dégager elle sentit une nouvelle fois qu'il s'immisçait dans ses pensées, ce qui l'empêcha de bouger le temps de quelques instants.

Quelque chose de frustrant lui arriva. Elle chancela sur une jambe, l'autre continua de la lancer tandis qu'elle vit les choses tourner autour d'elle. Elle vit. Elle regarda autour d'elle. Elle pouvait voir. Ses yeux fonctionnaient, mais elle ne se sentait pas bien. Elle vit un meuble en face d'elle, mais tout était flou et lorsqu'elle regarda ses mains ce n'étaient pas les siennes. Quelque chose n'allait pas. Elle était à l'intérieur, dans un salon peut être. Mais si elle voyait, pourquoi ne voyait elle pas des cadavres et du sang alors ? Des images défilaient devant elle, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle ne voyait pas ce n'était pas possible, elle sentait l'odeur de l'alcool autour d'elle qui imprégnait l'espace, comme si elle venait de boire une bouteille de rhum. Mais Pandore ne buvait jamais de rhum... Titubant elle sentit que sa tête la heurtait et elle aurait voulu s'assoir et boire quelque chose. Sa gorge était en feu et elle y porta sa main. Mais c'était toujours sa gorge à elle alors qu'elle ne voyait pas ses mains. On aurait dit que c'était elle dans un faux décor. On projetait quelque chose dans son esprit, c'était forcément ça. Mais bien que ce soit une vision floutée où tout son corps demandait le repos elle se sentait comme enivrée par le fait de voir. Elle voyait des images et des couleurs. Pourquoi voyait elle ? Elle n'était pas guérie c'était sur. On jouait avec son esprit. Pandore ferma les yeux et secoua la tête. Son ennemi lui avait infligé cela il fallait qu'elle s'en sorte. L'image s'estompa peu à peu, elle réentendit les bruits de métal qui s'entrechoquent autour d'elle, elle entendit les râles des guerriers et l'odeur du sang mais ne vit que le noir. Elle était sortie de sa transe, tout était rentré dans l'ordre. East lui avoua que son ennemi était en train de s'échapper.

Encore choquée par ce qui venait de lui arriver, Pandore s'abaissa et appuya sur sa blessure. La douleur fulgurante lui fit reprendre totalement ses esprits et elle grimaça. Elle se souviendrait longtemps d'avoir fait ça pour redevenir totalement lucide. Et ce n'avait pas forcément été très intelligent. Elle se mit à marcher dans la direction que lui indiquait East, en essayant de boiter au minimum, ce qui n'était pas gagné. Elle ne pouvait pas courir mais avec la dose de jus qu'il avait pris, lui non plus. Elle le rattraperait forcément. Pandore laissa le vent tourner autour d'elle pour empêcher quiconque de l'approcher. Il fallait qu'elle avance pour le retrouver. Avec ce qu'il lui avait fait, parce que seul lui pouvait être l'auteur de cette vision, elle ne pouvait pas le tuer. Elle voulait comprendre ce qui lui était arrivé, elle voulait revoir, et seul lui pouvait l'aider. Il fallait qu'elle le capture. Cyril avait précisé qu'on pouvait capturer des alliés, elle ne s'en priverait pas. Et puis c'était elle qui interrogeait les prisonniers, elle pourrait lui faire payer son affront plus tard. Pandore émit un petit rictus mais les dents toujours serrées à chaque pas sa blessure la faisant un peu plus souffrir. Elle le rattrapa rapidement et entendit au loin la voix d'Alice qui devait sortir son discours de fin de bataille. La Résistance semblait avoir gagné la bataille.

Pandore laissa retomber les vents quand elle arriva près de son ennemi, elle attrapa un poignard qui était accroché à son avant bras et assomma le garçon avec la garde. Il tomba à ses pieds et usant de ses dernières forces, Pandore le traîna quelques instants derrière elle avant que deux résistants viennent le porter à sa place. Elle les gratifia d'un sourire de remerciement et se dirigea vers les voitures qui les avaient amenées jusqu'ici, East sur son épaule qui la guidait. Pandore du enjamber des corps et fit un détour pour en éviter d'autres. La bataille avait été sanglante mais elle était finie. En rentrant au QG elle allait se faire soigner et tout irait mieux. Elle n'était pas morte. La seule chose qu'elle espéra désormais fut que Matthew et Sora aillent bien tous les deux. Alice forcément puisqu'elle avait fait un discours. Et les autres ? Elle n'en savait trop rien mais n'avait qu'une hâte, rentrer, se reposer, et aller questionner l'homme qui lui avait donné la vue le temps de quelques instants.

Blood and death

Athéna avait gardé un oeil sur le combat pendant toute la discussion avec les dieux. Enfin, maintenant que la guerre était finie, son père leur permit d'intervenir. Les grandes portes de l'Olympe s'ouvrirent et il n'eurent même pas le temps de dire merci qu'Athéna avait déjà disparu dans un éclat de lumière aveuglant.

La déesse apparut à la colonie. Sophie était au plus mal et si sa mère ne faisait rien elle allait mourir. Mais elle semblait si gravement injuriée que la déesse de la sagesse savait qu'elle aurait besoin de son vieil ami Apollon pour soigner sa fille. En attendant son ami elle pourrait au moins sauver ce qu'elle pouvait. A genoux auprès de sa fille, la déesse apposa ses mains au dessus du corps de sa fille et un halo de lumière blanche vint entourer la jeune demi-déesse. Les blessures superficielles disparurent en premier puis elle sentit que Sophie était inconsciente et c'était peut être mieux pour ce qui allait arriver. La déesse travailla à réparer du corps et de l'esprit de sa fille tout ce qu'elle pouvait. Elle essaya d'appeler Apollon mais il ne semblait pas répondre à son appel. Où pouvait il bien être ? Sophie n'allait pas mourir. Elle était déjà passée près de la mort une fois à cause de ce résistant fils d'Eris, elle ne comptait pas la perdre réellement parce que Zeus ne voulait pas qu'elle agisse. Plus les minutes passaient, à la fois si longues et si courtes, plus la vie de sa fille était en danger. Pour une des rares fois de sa vie, Athéna avait peur de prendre une décision complètement irrationnelle, de se laisser aller à ses émotions et de faire n'importe quoi. Les pouvoirs de la déesse influençaient toujours le flux vital de Sophie, ses mains se baladant partout au dessus du corps de la jeune fille inerte.

Athéna prit une profonde respiration. Il fallait se rendre à l'évidence, Apollon ne viendrait pas aujourd'hui. Peut être n'avait il pas reçut l'appel d'Hermès ou alors il avait mieux à faire mais elle ne pouvait pas abandonner Sophie. Ether aurait bien pu la sauver, mais il était égoïste et n'aiderait jamais Athéna car c'était une Olympienne. Elle pesta intérieurement, les dieux plus que mineurs et leur arrogance... La sagesse regarda le visage blanchâtre de sa fille et accentua ses pouvoirs pour éradiquer le mal. Elle ne savait pas comment faire, autrement qu'en aspirant le mal. Mais faisant cela, elle se rendait bien compte qu'elle n'aspirait pas que les maux de sa fille mais aussi des parts de son caractère, des pans de ses pouvoirs... Sophie ne serait plus pareille à son réveil... Mais il fallait qu'elle se réveille. Si on s'approchait de très près on aurait pu voir une demi larme rouler sur la joue de la déesse. Elle ne savait pas si donner une vie à sa fille, une vie qui n'était pas la sienne, valait mieux que de la laisser mourir. Pourtant, ayant décidé que oui, il fallait qu'elle assume ses actes.

Se redressant et retirant ses mains de sa fille, elle la regarda en attendant que cette dernière ouvre les yeux. Elle allait changer c'était sûr, mais Athéna ne savait pas encore clairement ce qu'elle avait perdu et ce qui était à remplacer (si remplaçable) ou non. Reprenant un visage fermé mais doux, elle esquissa un demi sourire à sa fille qui ouvrait les yeux. Au moins, elle n'était pas morte.